Les grandes villes tombent au son des acclamations de la foule. − Ami Kozak à propos de « X »
Par James Howard Kunstler - Le 27 juin 2025 - Source Clusterfuck Nation
Shopping avec Zohran Mamdani
Le Parti démocrate s'est tiré une nouvelle balle dans le pied cette semaine en élisant [à l'investiture Démocrate, NdT] le charmant et affable communiste djihadiste Zohran Mamdani. Le terme « communiste » est-il trop sévère ? (Il se qualifie lui-même, avec douceur, de « socialiste »). Pourtant, son programme électoral ressemble à un modèle du vénérable Conseil des ministres soviétique de 1957 : tout est gratuit : le logement, les bus et le métro, l'université, la garde d'enfants, les magasins alimentaires publics... avec en prime le remplacement de la police par des travailleurs sociaux dans les quartiers à forte criminalité, car les violeurs et les voleurs de voitures cesseraient leurs agissements s'ils pouvaient simplement parler de leurs sentiments.
Si l'on en croit les informations provenant de Woke Central, Zohran a reçu un soutien important de la part des habitants de l'Upper West Side, où il a été élevé par son père, professeur à Columbia, et sa mère, cinéaste. Autrement dit, il a été élu par la même population à hauts revenus qui se presse le dimanche matin chez Zabar's Deli pour acheter de l'esturgeon fumé et de la babka - une alliance pour le moins curieuse. Je suppose que cela résout l'ancienne énigme qui explique pourquoi les Juifs d'Europe sont entrés si paisiblement à Auschwitz.
« La vie imite l'art », aimait à dire le vieux Oscar Wilde, et avec toutes les balles qu'il s'est tirées dans la tête, le Parti démocrate ressemble de plus en plus à The Walking Dead, un hommage nécromantique à son ancienne mascotte, « Joe Biden », le fantôme de la Maison Blanche. Heureusement, la bombe latino-américaine AOC, la réponse américaine à Eva Peron, a pris les rênes du pouvoir, flanquée de la rusée Jasmine Crockett, avec leur mentor Bernie Sanders à portée de main (en laisse, en réalité) pour aboyer sa validation du voyage vers la mort du parti.
C'est une merveille de notre époque (et de son zeitgeist ludique) que les New-Yorkais puissent choisir un maire encore pire que le colosse sans cervelle qu'est Bill de Blasio, mais c'est bien là, à la vue de tous. La Grosse Pomme et ses divers services vont maintenant passer de leur état actuel de simple faillite à l'effondrement complet des infrastructures, des transports, du logement, des revenus, des affaires et de la sécurité publique, en d'autres termes, à une authenticité digne du tiers-monde ! Les gens sérieux, qui dirigent des entreprises viables, subviennent à leur famille et paient des impôts exorbitants, sont pris de panique et parlent tous de déménager ailleurs.
Ces discussions ne sont pas vaines, en particulier parmi la classe qui possède les principaux biens immobiliers, dont New York dispose d'un parc effrayant et de plus en plus obsolète : des centaines de gratte-ciel de bureaux occupés à 50 % (voire moins), qui ne peuvent couvrir leurs hypothèques, leur entretien ou leurs impôts. Que vont-ils devenir ? Je vais vous le dire : certains seront saisis, vendus pour une bouchée de pain (et échoueront à nouveau sous la houlette de nouveaux propriétaires), et quelques-uns resteront vides, attendant que des graines d'acanthe germent sur leurs rebords de fenêtre.
Ou bien ils seront squattés, comme les tours du centre-ville abandonné de Johannesburg que j'ai vues lors d'un voyage il y a dix ans. Ces immenses immeubles de bureaux n'ont pas été transformés en « logements », vous comprenez ; les gens s'y sont simplement installés, même sans électricité ni eau. C'est exactement ce qui se passe quand on chasse de la ville les gens prospères que l'on déteste, comme cela s'est produit dans ce pays misérable. Combien de projets de démonstration de ce type faut-il pour prouver que le communisme avec une couche de racisme est un jeu de dupes ?
Bien sûr, nous n'en sommes pas encore là. Zohran n'a pas encore prêté serment, même si la célébration de la victoire semble désormais acquise. On imagine sans peine les conversations frénétiques entre les vieux pontes du parti, laissés pour compte : Chuck Schumer, Hakim, Nadler, Obama, même le perdant, Cuomo, sans oublier les apparatchiks non élus : Axelrod, Podesta, Carville, Plouffe, Emmanuel... Ils ne le disent pas, mais je parie que beaucoup se demandent en silence : « Y a-t-il un moyen de faire disparaître ce type ? Le faire partir ? Le rayer de la carte ? Le faire disparaître ? » (Que quelqu'un, pour l'amour de Dieu, trouve deux filles qui diront qu'il les a pelotées dans un ascenseur !)
Ou peut-être trouver un stratagème électoral ? Peut-être remettre ce qui reste du pouvoir financier déclinant du parti derrière Eric Adams - oui, il est toujours maire - qui aurait quitté le parti (après qu'ils aient tenté sans succès de le mettre en prison) et qui se présente maintenant à la mairie en tant qu'indépendant... mais qui accueillera sûrement avec joie tout le soutien et l'argent qu'ils pourront apporter à sa cause. Les deux grandes qualités d'Adams en tant que personnalité politique : il n'est pas Bill de Blasio et il n'est pas Zohran Mamdani.
New York pourrait bien sombrer de toute façon. Du moins pendant un certain temps. Le modèle économique défaillant des gratte-ciel n'est pas près de disparaître, pas plus que la population du tiers-monde, qui a considérablement augmenté et qui est acheminée vers New York par les conseillers obscurs de « Joe Biden » grâce à l'ouverture des frontières. New York va-t-elle se transformer en cette ville de conte de fées dont l'économie repose sur le fait que les gens se lavent mutuellement leur linge ?
Eh bien, la ville aura toujours ses atouts géographiques, comme le meilleur port maritime de toute la côte est. Il restera quelque chose... une agglomération humaine. Mais quoi ? Et au-dessus de tout cela, comme les yeux inquiétants du Dr TJ Eckleburg dans le Gatsby le Magnifique de Scott Fitzgerald, qui planent au-dessus des tas de cendres du comté de Queens sur la route de West Egg, se dresse depuis peu le visage sévère de Donald J. Trump, magnat de l'immobilier new-yorkais et désormais président de cette nation en proie à de graves difficultés, qui observe le déroulement des événements.
James Howard Kunstler
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d'abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu'au ciel.
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone