Par Wayan - Le 13 juillet 2025 - Le Saker Francophone
Le sommet des BRICS
Cette semaine, s'est tenu le sommet des BRICS, au Brésil. Il a commencé par une déclaration commune :
Sous la direction du Brésil, la déclaration contient l'engagement collectif des BRICS à renforcer le multilatéralisme et à réformer la gouvernance mondiale afin de créer un ordre mondial plus juste, plus inclusif et plus démocratique.
La déclaration souligne également l'importance du rôle des Nations Unies (ONU), tout en exhortant à une réforme globale de l'institution, en particulier du Conseil de sécurité, afin de pouvoir relever les défis mondiaux de manière équitable et inclusive.
Les BRICS ont adopté trois initiatives principales, à savoir la Déclaration-Cadre sur le Financement climatique des BRICS, la Déclaration sur la Gouvernance Mondiale de l'Intelligence Artificielle et le lancement du Partenariat des BRICS pour lutter contre les Maladies socialement déterminées.
A la suite de ces déclarations de convenance, les critiques se sont fait plus précises :
Les dirigeants du groupe des pays en développement des BRICS ont condamné dimanche les attaques contre Gaza et l'Iran, ont appelé à des réformes des institutions mondiales et ont présenté le bloc comme un refuge pour la diplomatie multilatérale en plein conflits violents et guerres commerciales.
Avec des forums tels que les groupes des grandes économies du G7 et du G20 paralysés par les divisions et l'approche perturbatrice de « l'Amérique d'abord » du président américain Donald Trump, l'expansion des BRICS a ouvert un nouvel espace de coordination diplomatique.
Une critique envers Trump qui a provoqué ses habituelles menaces :
Le président américain Donald Trump a menacé dimanche 6 juillet 2025 d'imposer 10% de droits de douane supplémentaires aux pays qui « s'alignent » sur les Brics, un groupe de dix grands pays émergents. « Tout pays s'alignant sur les politiques anti-américaines des Brics se verra appliquer un droit de douane supplémentaire de 10%. Il n'y aura pas d'exception à cette politique », a écrit M. Trump sur la plateforme Truth Social dimanche, sans plus de précisions.
Menaces à laquelle Lula, le président brésilien, a répondu par une petite leçon de courtoisie diplomatique :
"Je ne pense pas qu'il soit responsable ou sérieux que le président d'un pays aussi grand que les États-Unis menacent le monde sur Internet", a déclaré Lula aux journalistes à la fin du sommet. « Il doit comprendre que le monde a changé. On ne veut pas d'empereur. Nous sommes des nations souveraines. S'il croit qu'il peut imposer des taxes douanières, alors nous avons le droit de répondre avec nos propres taxes."« Et les gens doivent comprendre ce que signifie vraiment la souveraineté. Chaque pays est maître de son destin", a-t-il ajouté.
Un nouveau membre et 10 « pays partenaires » se sont joints aux BRICS :
Le groupe a officiellement accueilli son nouveau membre, l'Indonésie, et a nommé dix pays partenaires, selon la déclaration commune adoptée lors du sommet. Voici la liste des partenaires officiels des BRICS : Biélorussie, Bolivie, Kazakhstan, Cuba, Nigéria, Malaisie, Thaïlande, Viêt Nam, Ouganda, Ouzbékistan
Ce forum fut l'occasion pour de nombreux pays de marquer leur désaccord avec l'Occident mais aussi leur projet d'avenir pour le monde :
Le président bolivien : Les États occidentaux dirigés par les États-Unis provoquent des guerres pour faire du profit et préserver un ordre mondial unipolaire "en décomposition", a déclaré le président bolivien Luis Arce à RT. En revanche, les pays des BRICS représentent un ordre mondial émergent et plus égalitaire, a-t-il déclaré.
"Ces déclarations mensongères qui ont provoqué la guerre entre la Russie et l'Ukraine sont les mêmes déclarations qui ont conduit à des attaques entre Israël et l'Iran. Ils suivent la même logique, ils veulent inciter les pays des BRICS à prendre des mesures de rétorsion", a déclaré Arce à RT lors du sommet des BRICS au Brésil.
"Nous comprenons tous que les guerres profitent à un pays, les États-Unis qui sont le principal fournisseur d'armes. Ce secteur... stimule l'économie américaine, qui est en déclin. Les Américains ont toujours cherché à déclencher des guerres, car pour eux, c'est un moyen de résoudre les problèmes économiques", a ajouté Arce.
Le président indien : « Au cours de l'année à venir, sous la présidence indienne des BRICS, nous poursuivrons une coopération étroite sur tous les sujets », a déclaré le Premier ministre. Le Premier ministre a souligné comment la présidence indienne du G20 a élevé les préoccupations du monde en développement et a promis une approche similaire pour les BRICS. « Tout comme pendant notre présidence du G20, nous avons assuré l'inclusivité et donné la priorité aux questions des pays du Sud dans l'agenda », a-t-il déclaré, « De la même manière, pendant notre présidence des BRICS, nous ferons avancer ce forum avec une approche centrée sur les personnes et l'esprit d'humanité d'abord. »
Le président d'Afrique du sud : S'exprimant lors de la séance d'ouverture du 17e Sommet des BRICS, actuellement en cours à Rio de Janeiro, au Brésil, Ramaphosa a souligné la nécessité cruciale d'un engagement diplomatique pour résoudre les conflits en cours.
"Nous restons profondément préoccupés par le lourd tribut humain des conflits en Russie et en Ukraine, dans l'est de la République démocratique du Congo, au Soudan et à Gaza, entre autres", a-t-il déclaré. Les BRICS « doivent trouver des solutions justes et durables à ces conflits dévastateurs », a ajouté le dirigeant sud-africain.
Les remarques de Ramaphosa interviennent dans un contexte de frustration croissante parmi les pays du Sud face à l'inefficacité perçue des institutions mondiales existantes dans la résolution des crises majeures. S'exprimant lors d'un précédent sommet des BRICS, il a soutenu que "la paix et la sécurité à travers le monde exigent la volonté collective de la communauté des nations."
Le président indonésien : Le président Prabowo Subianto a appelé à une coopération multilatérale plus équitable et à une représentation plus forte des pays du Sud dans les institutions internationales lors du sommet des BRICS à Rio de Janeiro dimanche, signalant le rôle actif de Jakarta alors que le bloc étend son influence économique et politique mondiale.
"Le président Prabowo a souligné l'engagement de l'Indonésie à soutenir la paix mondiale par des approches multilatérales tout en respectant le droit international", a déclaré Airlangga aux journalistes après la réunion. « Il a également rejeté la guerre et les doubles standards dans la gouvernance mondiale et a soutenu les réformes du système multilatéral pour améliorer la représentation des pays du Sud, en particulier au sein des Nations Unies."
Le premier ministre chinois : S'adressant à la session plénière sur le thème « Paix et sécurité et Réforme de la Gouvernance mondiale » lors du sommet, le Premier ministre chinois Li Qiang a déclaré que les pays des BRICS devraient s'efforcer de devenir l'avant-garde pour faire avancer la réforme de la gouvernance mondiale, appelant le bloc à sauvegarder la paix et la tranquillité mondiales, et promouvoir le règlement pacifique des différends.
Notant que la Chine établira cette année un centre de recherche Chine-BRICS sur les nouvelles forces productives de qualité, Li a également annoncé la création d'une bourse d'études pour les pays des BRICS afin de faciliter la culture des talents dans des secteurs tels que l'industrie et les télécommunications.
Et le président russe :"Afin de tirer le meilleur parti des opportunités qui s'ouvrent à cet égard, il est important d'intensifier la coopération entre les États membres de notre association », a déclaré Poutine, mettant en avant des secteurs tels que la technologie, le commerce et la finance.
Il a en outre fait valoir que le "système unipolaire de relations internationales" est en train d'être remplacé par un "monde plus juste et multipolaire" et que le processus de changement de l'ordre économique mondial continue de prendre de l'ampleur. Poutine a déclaré qu'il était nécessaire d'étendre davantage l'utilisation des monnaies nationales dans les règlements mutuels entre les pays BRICS.
La guerre commerciale de Trump
Encore un petit répit avant la date fatidique :
Les États-Unis sont sur le point de finaliser plusieurs accords commerciaux dans les prochains jours et informeront les autres pays des taux de droits de douane plus élevés d'ici le 9 juillet, a déclaré dimanche le président américain Donald Trump, les taux plus élevés devant entrer en vigueur le 1er août.
Mais les détails commencent à apparaitre et le Japon et la Corée du sud, deux pays asiatiques pro-occidentaux, sont, comme on commençait à s'en douter ces dernières semaines en voyant leur réaction, malmenés par Trump :
S'il met ses menaces à exécution, le Japon et la Corée du Sud, partenaires historiques de Washington, mais aussi le Kazakhstan et la Malaisie seront frappés de 25 % de droits de douane, contre un taux de 24 % annoncé en avril. La surtaxe sera plus lourde pour l'Afrique du Sud (30 %) mais surtout pour le Laos et la Birmanie (40 % tous les deux). Le Cambodge et la Thaïlande alliée des États-Unis est frappée de 36% et l'Indonésie 32% de taxes douanières.
Et si les pays touchés voulaient rétorquer :
« Si, pour une raison quelconque, vous décidez d'augmenter vos taxes douanières, alors, quel que soit le nombre que vous choisissez de les augmenter, ils seront ajoutés aux 25% que nous facturons », a déclaré Trump dans des lettres, publiées sur sa plateforme sociale de vérité, au Japon et en Corée du Sud.
Si le Japon a décidé de résister, la Corée du sud compte encore négocier :
La Corée du Sud a déclaré qu'elle prévoyait d'intensifier les négociations commerciales avec les États-Unis et considérait que le plan du président américain Donald Trump pour une taxe de 25% à partir du 1er août prolongeait effectivement une période de grâce pour la mise en œuvre de tarifs réciproques.
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a déclaré que le nouveau délai fixé par Trump dans une lettre adressée au président sud-coréen Lee Jae Myung signifiait qu'il était encore temps pour les pays de trouver un accord, a déclaré plus tard le bureau de Lee.
« Nous intensifierons les négociations au cours de la période restante pour parvenir à un résultat mutuellement bénéfique afin de résoudre rapidement les incertitudes liées aux taxes douanières », a-t-il déclaré.
Voyons de plus près le cas indonésien pour essayer de comprendre la tactique de Trump dans sa guerre commerciale. Dès le début de l'ultimatum trumpien, l'Indonésie, pays qui a depuis les années 70 de forts liens politico-économiques avec les Etats-Unis, a tout de suite envoyé une équipe à Washington pour négocier un accord. Les concessions proposées par l'Indonésie étaient conséquentes :
Celles-ci incluent un engagement à augmenter les importations en provenance des États-Unis de 34 milliards de dollars, couvrant les produits agricoles, l'énergie, les avions Boeing et d'autres secteurs. Jakarta a également signalé des projets d'investissement majeur à destination des États-Unis par l'intermédiaire de son fonds souverain d'État, Danantara.
Mais ces concessions n'ont servi à rien :
Le ministre de l'Économie, Airlangga Hartarto, a déclaré mardi que la décision du président américain Donald Trump de maintenir un droit de douane de 32% sur les exportations indonésiennes avait surpris Jakarta, malgré les efforts considérables déployés par le gouvernement indonésien pour apaiser les tensions commerciales.
"C'est une surprise », a déclaré Airlangga au Washington Post mardi alors qu'il se rendait à Washington pour rencontrer des responsables américains. « Nous avons avancé de 180 degrés, et les États-Unis n'ont pas du tout bougé, pas du tout, zero. Il y avait pourtant beaucoup de choses dont nous avions déjà discuté en détail."
Certains analystes, indonésiens mais pas qu'eux, en tire la conclusion évidente :
L'absence de progrès a conduit plusieurs experts indonésiens du commerce à appeler à un changement stratégique de l'approche de Jakarta.
Iman Pambagyo, ancienne ambassadrice indonésienne auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), a déclaré que la position de la Maison Blanche souligne que la politique commerciale de Trump n'est pas guidée par l'équité ou la réciprocité, mais par "l'optique, l'effet de levier et la stratégie politique intérieure."
"Ce résultat était évitable », a déclaré Iman. « Certains d'entre nous ont averti très tôt que jouer le jeu de Trump serait un piège. Maintenant que le piège est visible, la question n'est pas de savoir comment apaiser davantage Washington, mais comment renforcer une véritable résilience."
Lili Yan Ing, Secrétaire générale de l'Association économique internationale, a fait écho à ce sentiment, suggérant que l'Indonésie et l'ASEAN devraient contourner l'engagement direct avec Trump et plutôt influencer Washington par le biais de sociétés américaines ayant des intérêts profonds dans la région.
« Trump n'écoutera ni l'Indonésie, ni l'ASEAN, ni aucun autre pays. S'engager directement avec lui est une impasse", a-t-il déclaré à Jakarta. « Pour sauvegarder ses intérêts, l'ASEAN doit travailler par l'intermédiaire d'entreprises américaines qui ont récolté des milliers de milliards de dollars de la région. Ces entreprises sont le canal le plus efficace de l'ASEAN pour s'assurer que sa voix est entendue."
Une confiance d'autant plus perdue que le ministre était encore en pleine négociation quand Trump s'en est soudainement pris à l'Indonésie, alors que d'autres pays qui n'était pas en négociations ne sont pas sur la liste fatidique :
Le ministre de l'Économie, Airlangga Hartarto, devait rencontrer les négociateurs américains mardi pour de nouvelles discussions sur le commerce bilatéral, quelques heures après que le président américain Donald Trump a envoyé une lettre au président Prabowo Subianto réitérant sa menace d'imposer un tarif de 32% sur toutes les exportations indonésiennes.
Alors Trump propose sa « solution » :
Le président américain Donald Trump a annoncé lundi, heure locale, qu'il s'en tenait à son plan d'imposer des droits de douane de 32% sur les produits indonésiens à partir du mois prochain, à moins que le pays d'Asie du Sud-Est n'investisse dans son pays.
Demander à un pays en développement d'utiliser ses maigres capitaux pour financer le plus riche pays au monde montre une méconnaissance totale de la macro-économie de la part de l'équipe Trump, ou un foutage de gueule complet vis-à-vis du reste du monde.
Samedi ce sont deux autres partenaires très proches des Etats-Unis qui ont été touchés :
Le président américain Donald Trump a annoncé samedi 12 juillet l'imposition de droits de douane de 30% pour le Mexique et l'Union européenne, faisant à nouveau grimper les tensions commerciales. Ces droits de douane entreront en vigueur le 1ᵉʳ août, a indiqué Donald Trump.
Le président américain a justifié ces décisions en évoquant le rôle du Mexique dans l'acheminement de drogue vers les États-Unis et un déséquilibre commercial avec l'UE.
Difficile d'entrevoir une quelconque rationalité dans la « tactique » de Trump pour mener sa guerre commerciale, sinon frapper aveuglément des pays qui ont traditionnellement de forts liens commerciaux et stratégiques avec les USA : L'Europe, le Japon, la Corée du sud, le Canada et le Mexique, l'Indonésie et l'Afrique du sud...Ce sont même les pays ayant des liens stratégiques étroits avec les Etats-Unis qui ont été les premiers touchés. Mais ne réalise-t-il pas les dégâts politiques que cela va entrainer pour son pays ou alors veut-il consciemment l'isoler complètement du reste du monde, en commençant logiquement par les pays les plus proches, géographiquement et politiquement ?
S'isoler du reste du monde est peut-être la réponse quand on voit la dernière initiative de Trump :
Le Département d'État [C'est-à-dire le ministère des affaires étrangères] a commencé à licencier plus de 1 350 employés basés aux États-Unis alors que l'administration du président Donald Trump poursuit une refonte sans précédent de son corps diplomatique, une décision qui, selon les critiques, sapera la capacité des États-Unis à défendre et à promouvoir les intérêts américains à l'étranger.
La réduction totale des effectifs sera de près de 3 000, y compris les départs volontaires, selon l'avis d'un haut responsable du Département d'État, sur les 18 000 employés basés aux États-Unis.
S'isoler ou presque, car dans le même temps Trump est tout mielleux avec des pays africains dont les sols regorgent d'énergie et de métaux rares dont les Etats-Unis ont besoin :
Autour de la table, le Sénégalais Bassirou Diomaye Faye, le Bissau-Guinéen Umaro Sissoco Embalo, le Gabonais Brice Oligui Nguema, le Libérien Joseph Boakai et le Mauritanien Mohamed Ould Ghazouani. Officiellement, les cinq présidents africains avaient été invités à la Maison Blanche pour discuter commerce, investissement et sécurité.
Mais au moment d'ouvrir ce déjeuner de travail, Donald Trump a donné la couleur d'emblée sur la raison principale de ces invitations, qualifiant devant la presse les cinq pays d'endroits « dynamiques avec des terres de très grande valeur, de super minerais, des grandes réserves de pétrole, et des gens merveilleux ». « Il y a un grand potentiel économique en Afrique, comme peu d'autres endroits, à bien des égards », a-t-il déclaré, disant vouloir accroître l'implication des États-Unis sur le continent.
Emporté par sa folie douanière, Trump se met à utiliser les taxes comme son principal bâton diplomatique pour s'ingérer, une fois de plus, dans les affaires intérieures d'un pays ami :
Le président américain Donald Trump a annoncé, mercredi 9 juillet dans une lettre adressée à son homologue brésilien Lula da Silva, son intention d'imposer 50% de droits de douane additionnels sur les produits brésiliens en représailles aux poursuites lancées contre l'ex-président Jair Bolsonaro. « La manière dont le Brésil a traité l'ancien président Bolsonaro (...) est une honte internationale », a écrit le locataire de la Maison Blanche dans son courrier, estimant que les poursuites contre l'ex-dirigeant brésilien d'extrême droite sont « une chasse aux sorcières (qui) doit cesser immédiatement ».
Mais ces menaces n'ont pas impressionné le président brésilien qui, constitutionnellement, ne peut de toute façon pas interférer dans le pouvoir judiciaire brésilien :
Le président Luiz Inacio Lula da Silva a insisté sur le fait que le Brésil pouvait survivre sans commerce avec les États-Unis et se tournerait vers d'autres partenaires pour le remplacer.
"Nous allons devoir chercher d'autres partenaires pour acheter nos produits. Le commerce du Brésil avec les États-Unis représente 1,7% de son PIB", a déclaré Lula dans une interview diffusée à Record TV jeudi soir. "Ce n'est pas comme si nous ne pouvions pas survivre sans les États-Unis."
On se souvient qu'il y a quelques semaines de cela, Trump déclarait que les Etats-Unis allaient mettre fin à leur manie de s'ingérer dans les affaires intérieures des autres pays. C'était donc bien une promesse de politicien.
Certains pro-Trump argumentent que dans la jungle mondiale c'est la loi du plus fort qui règne et qu'il est donc normal que Trump utilise la puissance des Etats-Unis à leur avantage. Ce qu'ils oublient dans leur raisonnement c'est que la force de l'être humain n'est pas tant physique que mentale, c'est-à-dire que, dans les sociétés humaines, ce n'est pas l'homme baraqué et isolé le plus fort mais l'homme intelligent et social.
Et ce principe, Xi Jinping l'a bien compris :
L'Indonésie et la Chine ont convenu de renforcer leur coopération en matière de protection du droit d'auteur en signant un mémorandum d'accord lors de l'Assemblée générale de l'Organisation mondiale de la Propriété intellectuelle à Genève mardi.
Dans le cadre du protocole d'accord, l'Indonésie et la Chine échangeront des informations juridiques et techniques, organiseront des formations pour le personnel et les professionnels et soutiendront la coopération entre les organisations de gestion collective. Les deux pays élaboreront également des plans de travail annuels, désigneront des points de contact officiels et organiseront des activités telles que des séminaires, des ateliers et des campagnes de sensibilisation du public à la protection de la propriété intellectuelle.
Les guerres israéliennes
Iran, Palestine, Liban, Yémen. Israël continue ses attaques multi-fronts.
Le Yémen :
TSAHAL a confirmé tôt lundi matin que ses frappes aériennes avaient visé plusieurs cibles houthies au Yémen, y compris les ports de Hodeidah, Ras Isa et Salif, et la centrale électrique de Ras Khatib.
Les frappes aériennes ont également touché le navire « Galaxy Leader », qui a été détourné par les Houthis en novembre 2023 et utilisé pour la surveillance maritime et la planification opérationnelle, a indiqué Tsahal.
Les Houtis ont riposté en s'attaquant de nouveau aux navires occidentaux croisant en Mer Rouge :
En mer Rouge, le cargo « MV Eternity C », attaqué lundi 7 juillet au large du Yémen, est toujours encerclé. Trois marins ont été tués, deux blessés. Pour l'heure, aucune revendication officielle n'a été formulée. Moins de 24 heures plus tôt, un autre navire, le « Magic C », était ciblé par les rebelles houthis. Deux attaques en deux jours qui ravivent les craintes d'une reprise des offensives contre les navires marchands, malgré un accord de cessez-le-feu conclu en mai entre les Houthis et Washington.
Le Liban, pilonné malgré l'accord de cessez-le-feu avec le Hezbollah :
Selon des sources libanaises, des avions de combat israéliens ont lancé dimanche de nouveaux raids aériens visant la périphérie de la ville de Bodai, dans la région orientale de Baalbek.
Plusieurs autres frappes ont été signalées à la périphérie des villes d'Arzi et de Burj Rahal, au nord-est du district de Tyr.
Toujours dans le sud, la région de Kfar Melki, dans le district de Sidon, a été ciblée, de même que deux villes situées sur les rives du fleuve Litani et plusieurs villes de la région montagneuse d'Iqlim al-Tuffah.
Des attaques israéliennes ont été signalées près des villes de Tebna et Baisarieh dans le district de Sidon, ainsi qu'une près de la rivière Al-Qasmieh dans la province d'Al-Zahrani.
Parallèlement au pilonnage militaire israélien, les Etats-Unis accentuent leur pression diplomatique sur le Liban
Un émissaire américain a rencontré des responsables libanais à Beyrouth lundi pour discuter d'un plan proposé pour désarmer le Hezbollah, quelques heures après qu'Israël a lancé de nouvelles frappes aériennes et un assaut terrestre transfrontalier.
L'escalade israélienne a été perçue par les responsables et diplomates libanais comme une tentative d'accroître la pression sur le Hezbollah, dont le chef Naim Qassem a déclaré dimanche dans un discours télévisé que le groupe avait encore besoin d'armes pour défendre le Liban contre Israël.
Pendant ce temps, l'Iran se réarme pour parer la prochaine attaque israélienne :
L'Iran a pris possession de batteries de missiles sol-air chinoises alors que Téhéran cherche à reconstruire rapidement ses défenses détruites par Israël au cours de leur récent conflit de 12 jours, ont déclaré des sources à Middle East Eye.
Les responsables n'ont pas précisé combien de missiles sol-air, ou SAM, l'Iran avait reçus de la Chine depuis la fin des combats. Cependant, l'un des responsables arabes a déclaré que l'Iran payait les SAM avec des expéditions de pétrole.
L'Iran se prépare diplomatiquement aussi :
Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a reçu le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araqchi à Djeddah mardi, lors de la première visite du responsable iranien dans le Royaume du Golfe depuis la guerre aérienne de Téhéran avec Israël.
Araqchi a eu des conversations « fructueuses » avec le ministre des Affaires étrangères Faisal bin Farhan Al-Saud et le ministre de la Défense Khalid bin Salman, a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Esmail Baghaei dans un article sur X
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Nous avons vu, en fin de semaine dernière qu'Israël avait envoyé une délégation à Doha pour négocier un cessez-le-feu en repoussant d'avance toute proposition du Hamas. Juste pour faire plaisir à Trump. Cette info confirme que Netanyahou ne veut pas de cessez-le-feu :
La première session de pourparlers indirects entre le Hamas et Israël au Qatar s'est terminée de manière non concluante, ont déclaré lundi matin deux sources palestiniennes proches du dossier, ajoutant que la délégation israélienne n'avait pas de mandat suffisant pour parvenir à un accord avec le Hamas.
Pour montrer sa bonne foi et par nécessité absolu d'arrêter le carnage à Gaza, le Hamas fait des concessions :
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a annoncé, mercredi 9 juillet dans la soirée, avoir accepté de libérer dix otages dans le cadre de négociations indirectes avec Israël en vue d'une trêve à Gaza, assurant vouloir « surmonter les obstacles » en vue de parvenir à un accord malgré des discussions selon lui difficiles. « Bien que les négociations [...] demeurent difficiles en raison de l'intransigeance de l'occupation, nous continuons à travailler avec sérieux et dans un esprit positif avec les médiateurs [le Qatar et l'Égypte, NDLR] pour surmonter les obstacles », affirme le Hamas dans un communiqué. « Dans le souci de faire aboutir les efforts en cours, le mouvement a fait preuve de la souplesse nécessaire et a accepté de libérer de dix prisonniers », ajoute le communiqué.
Par sûr que ces concessions soient suffisantes car pendant ce temps Netanyahou est aller à Washington discuter avec Trump et le flatter comme il l'aime :
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé lundi 7 juillet 2025 avoir présenté la nomination du président américain Donald Trump pour le prix Nobel de la paix, en lui remettant la lettre qu'il a envoyée au comité Nobel. « À l'heure où nous parlons, il rétablit la paix dans un pays (après l'autre), dans une région après l'autre », a déclaré Benyamin Netanyahu lors d'un dîner avec Donald Trump organisé à la Maison Blanche.
Qu'espère Netanyahou de sa visite à Trump ? Quelques détails sont apparus publiquement :
S'adressant aux journalistes au début d'un dîner entre des responsables américains et israéliens, Netanyahu a déclaré que les États-Unis et Israël travaillaient avec d'autres pays qui donneraient aux Palestiniens un « avenir meilleur », suggérant que les habitants de Gaza pourraient déménager dans les pays voisins.
« Si les gens veulent rester, ils peuvent rester, mais s'ils veulent partir, ils devraient pouvoir partir », a déclaré Netanyahu. « Nous travaillons très étroitement avec les États-Unis pour trouver des pays qui chercheront à réaliser ce qu'ils disent toujours, qu'ils voulaient donner aux Palestiniens un avenir meilleur. Je pense que nous sommes sur le point de trouver plusieurs pays. »
En clair, vider la Palestine de sa population arabe, tout en normalisant ses relations avec les pays arabe. Un grand écart diplomatique totalement illusoire :
Les responsables israéliens espèrent également que l'issue du conflit avec l'Iran ouvrira la voie à la normalisation des relations avec davantage de ses voisins tels que le Liban, la Syrie et l'Arabie saoudite, une autre question qui devrait être à l'ordre du jour avec Trump.
Une autre proposition sera soumise à Trump :
Une proposition vue par Reuters et portant le nom d'un groupe d'aide controversé soutenu par les États-Unis décrit un plan de construction de camps à grande échelle appelés "Zones de transit humanitaire" à l'intérieur, et peut-être à l'extérieur, de Gaza pour abriter la population palestinienne, cherchant à « remplacer le contrôle du Hamas sur la population à Gaza. »
Le plan d'une valeur de 2 milliards de dollars, créé quelque temps après le 11 février et portant le nom de la Gaza Humanitarian Foundation, ou GHF, soutenue par les États-Unis, a été soumis à l'administration Trump, selon deux sources, dont l'une a déclaré qu'il avait récemment été discuté à la Maison Blanche.
Le plan, examiné par Reuters, décrit les camps comme des lieux « à grande échelle » et « volontaires » où la population de Gaza pourrait » résider temporairement, se déradicaliser, se réinsérer et se préparer à déménager si elle le souhaite."
En clair, créer des camps de rééducation pour la population palestinienne ne voulant pas fuir la Palestine.
Un plan de fou confirmé par le ministre israélien de la défense :
Le ministre de la Défense, Israël Katz, a déclaré aux journalistes lors d'un briefing lundi qu'il avait chargé les Forces de Défense israéliennes et son ministère de présenter un plan pour établir une nouvelle"ville humanitaire"dans le sud de la bande de Gaza, sur les ruines de Rafah.
L'idée de la zone, selon Katz, est d'accueillir initialement quelque 600 000 Palestiniens qui vivent dans la région de Mawasi sur la côte depuis qu'ils ont été déplacés d'ailleurs dans la bande, après les avoir filtrés pour s'assurer que les membres du Hamas n'en font pas partie.
Les Palestiniens ne seront pas autorisés à quitter la zone, a-t-il déclaré.
Katz a également souligné son ambition d'encourager les Palestiniens à"émigrer volontairement"de la bande de Gaza vers d'autres pays, affirmant que ce plan"devrait être réalisé."
Nommer « zone de transit humanitaire » ce qui n'est rien d'autre que des camps de concentration de civils dans le but d'un nettoyage ethnique aurait impressionné Orwell lui-même.
Une troisième demande concerne l'Iran :
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu demandera au président américain Donald Trump un « feu vert » pour prendre des mesures contre toute activité iranienne liée à la reconstruction par Téhéran de son programme nucléaire lors de leur réunion de lundi, a déclaré un responsable israélien au Jerusalem Post.
« L'objectif est de recevoir un mandat similaire à la situation au Liban, ce qui signifie que si une activité suspecte est détectée sur des sites nucléaires, ou s'il y a des preuves que de l'uranium a été retiré des zones touchées par les avions de combat américains et israéliens, il y aurait déjà approbation préalable des États-Unis pour agir contre cela », a ajouté le responsable.
En clair, Israël demande carte blanche pour faire régner sa loi sur tout le Moyen-Orient, carte blanche voulant dire soutien total car, sans les Etats-Unis, Israël n'a pas les moyens de contrôler toute cette région.
C'est sur ce point-là que les deux dirigeants ont des divergences stratégiques :
Netanyahu ne veut rien de moins que le modèle libyen pour l'Iran, a déclaré la source. Cela signifie que l'Iran démantèle complètement ses installations nucléaires et de missiles sous une surveillance stricte et renonce à l'enrichissement d'uranium sur son sol, même pour des besoins civils.
Israël ne cherche pas la diplomatie mais un changement de régime, ont déclaré des responsables occidentaux et régionaux. Et Netanyahu sait qu'il a au moins besoin d'un feu vert de la Maison Blanche - sinon d'un soutien direct - pour mener de nouvelles opérations si Téhéran refuse de renoncer à ses ambitions nucléaires, ont-ils déclaré.
Mais Trump a des objectifs différents, ont déclaré les diplomates. Après les frappes de juin, il voit une opportunité de faire pression sur l'Iran pour conclure un accord et faire un grand exploit diplomatique en rétablissant les liens avec l'Iran qui lui ont longtemps échappé, ont déclaré les diplomates.
Lundi, Trump a déclaré qu'il aimerait lever les sanctions contre l'Iran à un moment donné. Et dans un article accrocheur sur X suggérant que Téhéran considère les liens économiques comme un élément potentiel de tout accord, le président Masoud Pezeshkian a déclaré lundi que le Guide suprême, l'Ayatollah Ali Khamenei, pensait que les investisseurs américains pouvaient venir en Iran sans « aucun obstacle à leurs activités ».
Finalement, beaucoup de bruit pour peu de choses :
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a conclu sa deuxième réunion en deux jours à la Maison Blanche avec le président américain Donald Trump sans aucune annonce publique d'une percée dans les pourparlers en cours sur le cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages, qui était le principal sujet de la séance.
Mais alors que Netanyahu et Trump se rencontraient pendant plus d'une heure dans le bureau ovale avec le vice-président américain JD Vance, deux sources proches du dossier ont déclaré au Times of Israel que Witkoff avait décidé de repousser son vol pour Doha, où il devait rejoindre les pourparlers de proximité en cours entre Israël et le Hamas, ajoutant qu'une nouvelle date de départ n'avait pas encore été fixée.
Un responsable palestinien a affirmé que l'équipe israélienne n'avait pas l'autorité nécessaire pour prendre de véritables décisions,"une continuation de la politique de blocage de Netanyahu visant à entraver tout accord potentiel."
Mais, pour que la population israélienne ne voit pas que Netanyahou est la source du blocage, celui-ci rejette la faute sur la délégation palestinienne :
Le bureau du Premier ministre israélien a affirmé que le Hamas sabote les négociations pour faire pression sur l'opinion publique israélienne. Selon un haut responsable de ce bureau, Israël a accepté la proposition qatarienne, mais elle a été rejetée par l'organisation palestinienne.
La négociation se poursuit cependant, indique-t-on encore en Israël. De nouvelles cartes du redéploiement militaire israélien devraient être présentées aux médiateurs dimanche 13 juillet. Et en attendant, l'aviation intensifie ses frappes, notamment dans le nord de Gaza. Quelque 250 cibles ont été visées en 48 heures selon l'armée israélienne.
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Nous avons vu la semaine dernière que des enquêtes de journalistes citoyens montraient qu'Israël avait été bien plus touché militairement par l'Iran que ce qu'il ne voulait bien l'admettre. Un militaire israélien fut obligé de le reconnaitre, même du bout des lèvres :
Un responsable militaire israélien a déclaré mardi que les frappes aériennes iraniennes du mois dernier avaient touché certains sites militaires israéliens, la première reconnaissance publique de ce type que de tels endroits avaient été frappés.
Le responsable, s'exprimant sous couvert d'anonymat conformément aux règles des briefings militaires, a déclaré que « très peu » de sites avaient été touchés et qu'ils restaient fonctionnels.
Le responsable a refusé de fournir plus de détails, notamment en identifiant quels sites militaires ont été touchés ou la gravité des dommages causés aux infrastructures militaires.
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Un des signes visibles du total soutien occidental à Israël, quel que soit ses actes, est la censure médiatique qui couvre le massacre des palestiniens. Une centaine de journalistes de la BBC ont écrit une lettre commune pour dénoncer ce fait :
Il s'agit d'une intervention dévastatrice. Plus d'une centaine d'employés de la BBC ont écrit une lettre au directeur général, Tim Davie, pour se plaindre que le média est devenu un porte-parole d'Israël.
Elle a également été signée par 300 autres journalistes et professionnels des médias : l'un d'entre eux était votre serviteur. Les employés de la BBC, comme on peut s'y attendre, sont tous restés anonymes, sinon ils risqueraient de graves conséquences pour leur carrière.
La lettre dit :
Nous vous écrivons pour vous faire part de nos préoccupations concernant les décisions éditoriales opaques et la censure de la BBC sur les reportages concernant Israël/Palestine. Nous pensons que le refus de diffuser le documentaire « Gaza : Des médecins sous le feu » n'est qu'un exemple parmi d'autres de décisions motivées par un agenda. Il démontre, une fois de plus, que la BBC ne rapporte pas « sans crainte ni favoritisme » lorsqu'il s'agit d'Israël.
Il poursuit en notant que la décision de ne pas diffuser l'enquête a été prise par la direction de la BBC malgré le fait que le contenu ait été approuvé conformément aux directives et à la politique éditoriale de la BBC, ce qui, selon elle, « semble être une décision politique », ajoutant que la réponse de la BBC montre que l'organisation « est paralysée par la peur d'être perçue comme critique du gouvernement israélien ».
Autre indice montrant que cette auto-censure ne concerne pas que la BBC. La lettre de ces journalistes n'a été reportée dans aucun média grand public, encore moins par la BBC. L'extrait de la lettre ci-dessus est tiré d'un média citoyen, Investigaction.
Non seulement les journalistes subissent la censure mais le personnel de l'ONU aussi :
« Aujourd'hui, j'impose des sanctions à la Rapporteuse spéciale du Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies, Francesca Albanese, pour ses efforts illégitimes et honteux visant à inciter (la Cour pénale internationale) à prendre des mesures contre des responsables, des entreprises et des dirigeants américains et israéliens », a déclaré le Secrétaire d'État Marco Rubio dans un communiqué.
La guerre en Ukraine
C'est un signe que les Etats-Unis abandonnent l'Ukraine :
La holding d'investissement américaine BlackRock a cessé sa recherche d'investisseurs pour soutenir un fonds de plusieurs milliards de dollars pour la reconstruction de l'Ukraine plus tôt cette année, a rapporté Bloomberg. L'intérêt aurait chuté après que le président Donald Trump a repris la Maison Blanche.
BlackRock aurait décidé de mettre de côté les pourparlers au début de cette année"en raison d'un manque d'intérêt en pleine incertitude sur l'avenir de l'Ukraine", après que les États-Unis ont changé leur position envers Kiev sous l'administration actuelle.
En mars de l'année dernière, Philipp Hildebrand, vice-président de BlackRock, indiquait que le Fonds de développement de l'Ukraine était sur la bonne voie pour obtenir au moins 2,5 milliards de dollars d'investisseurs privés, de pays et d'autres bailleurs de fonds. Un consortium de ces investisseurs pourrait financer au moins 15 milliards de dollars pour les travaux de reconstruction en Ukraine, a-t-il déclaré.
Cependant, un porte-parole de BlackRock a indiqué que la société n'était plus engagée dans"aucun mandat actif"avec Kiev, ayant terminé son travail de conseil bénévole auprès du Fonds de développement de l'Ukraine l'année dernière, écrit Bloomberg.
Un autre signe de cet abandon :
Les discussions avec l'Occident sur l'adhésion de Kiev à l'OTAN sont devenues de plus en plus tendues et improductives, a déclaré le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Georgy Tikhy, qualifiant les pourparlers de"toxiques »."
Le dialogue avec les partenaires de l'OTAN est maintenant dans une impasse, a déploré Tikhy dans une interview sur la chaîne YouTube du journaliste Aleksandr Notevsky vendredi.
"Tous les arguments et contre-arguments ont déjà été présentés, et chaque nouveau cycle de négociations sur l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN tourne en rond", a-t-il déclaré. Les discussions"sont devenues, pour le dire simplement, très toxiques«, a-t-il ajouté.
Mais, pour avoir l'air de ne pas abandonner totalement l'Ukraine, Trump n'hésite pas à contredire ce qu'il disait la semaine dernière :
Le président américain Donald Trump a déclaré lundi que les États-Unis enverraient plus d'armes à l'Ukraine, principalement défensives, pour aider le pays déchiré par la guerre à se défendre contre l'intensification des avancées russes.
« Nous allons envoyer d'autres armes. Il le faut. Ils doivent être capables de se défendre », a déclaré Trump aux journalistes à la Maison Blanche au début d'un dîner avec le Premier ministre israélien
Alors, confrontée à la défection des Etats-Unis et avant même que cette guerre ne soit résolue, l'Europe se prépare à « reconstruire l'Ukraine » :
Ils ont été 8 351 à participer à la quatrième Conférence sur la reconstruction de l'Ukraine. Parmi eux, 15 chefs d'État et de gouvernement, 40 ministres des Affaires étrangères, près de 2 000 représentants d'entreprises, 40 organisations internationales et 1 000 représentants de la société civile et des autonomies locales. En termes d'image, au niveau international, le gouvernement de Giorgia Meloni a remporté un succès incontestable.
Des initiatives significatives ont été prises durant ces deux jours. Les participants se sont ainsi entendus sur la création d'un fonds spécial européen pour le redressement de l'Ukraine avec un capital initial de 220 millions d'euros qui devrait atteindre 500 millions en 2026 et, à terme, 10 milliards d'euros.
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Face aux perspectives de réarmement, la réalité commence à apparaitre aux yeux des dirigeants européens :
La production militaire de la Russie éclipse celle de l'OTAN, a averti le Secrétaire général Mark Rutte, exhortant les pays occidentaux à augmenter leurs dépenses de défense.
Dans une interview accordée au New York Times samedi, Rutte a tiré la sonnette d'alarme sur les capacités militaires de la Russie, notant que le pays "se reconstitue à un rythme et à une vitesse sans précédent dans l'histoire récente."
Il a déclaré que Moscou » produit trois fois plus de munitions en trois mois que l'ensemble de l'OTAN en un an."
« Ce qui m'inquiète particulièrement, c'est la production industrielle de défense parce que nous n'avons tout simplement pas la base industrielle de défense pour produire les armes dont nous avons besoin pour nous assurer que nous pouvons dissuader les Russes ou les Nord-Coréens ou qui que ce soit d'autre."
Même le New York Times est obligé d'entrevoir la défaite de l'Ukraine :
Les troupes ukrainiennes ont du mal à tenir la ligne sur le front de l'Est
Kiev défend Kostiantynivka contre les attaques de drones russes. La ville assiégée est la porte d'entrée vers la dernière défense de l'Ukraine dans la région de Donetsk.
Le président tchèque aussi, pourtant un ardent soutien de Kiev depuis le début des hostilités, commence à le reconnaitre :
S'adressant à BBC News Ukraine mardi, Pavel a déclaré que l'UE devrait repenser son approche de la Russie et essayer de trouver un "compromis" avec Moscou.
"Il est très difficile d'accepter cela. Mais nous vivons aussi dans la réalité. Quelles alternatives avons-nous, à la fois aux États-Unis et en Ukraine ? Combattre la Russie sans fin ? Une telle approche entraînera probablement de grandes pertes humaines pour nous tous et de graves dommages pour nos économies", a-t-il soutenu.
Si un accord de paix entre Moscou et Kiev est conclu, l'Europe occidentale "pourra commencer à reconstruire l'Ukraine et, peut-être, en fonction de la réaction de la Russie à cela, ramener la Russie à la table des négociations sur la sécurité en Europe, pour discuter de la coopération et des affaires que nous avions auparavant", a déclaré Pavel.
Confirmant que l'heure est à la reprise des relations diplomatiques avec Moscou, le chef des services français en personne se fend d'une petite révélation au cours d'une interview à LCI :
Alors que l'opinion publique française croyait à une rupture totale avec Moscou, les révélations du directeur de la DGSE, Nicolas Lerner, dans une interview accordée à LCI, viennent fissurer le récit officiel, surtout lorsqu'elles tombent une semaine à peine après le coup de fil d'Emmanuel Macron à Vladimir Poutine.
Car, selon ses propres mots, « les canaux avec les services de renseignement n'ont jamais été interrompus ». La Russie, censée être isolée, n'a donc jamais cessé de parler à la France. Mieux : la coopération a continué, notamment dans le domaine du terrorisme islamiste. « D'abord, parce que la coopération en matière de terrorisme islamiste est un impératif, une règle non dite. Nous continuons à transmettre des informations, nous continuons à en recevoir », a-t-il confié.
Mais il ne s'agit pas seulement de nécessité sécuritaire. Le maintien des liens avec le SVR, le service de renseignement russe, aurait été encouragé directement par le président français Emmanuel Macron. Même lorsque les canaux diplomatiques officiels étaient gelés, le président aurait « insisté » pour que la communication continue en coulisse.
Cerise sur le gâteau diplomatique : le directeur de la DGSE a admis avoir parlé « à plusieurs reprises » et « encore récemment » avec son homologue russe Sergueï Narychkine. Le tout, sans que cela n'ait jamais fait l'objet d'un communiqué, ni d'un débat public. Le message est limpide : derrière les postures, les ponts n'ont jamais été brûlés. La France a joué un double jeu vis-à-vis de ses propres citoyens comme de ses alliés.
La Chine
En dents de scie, la relation commerciale UE-Chine rechute :
Masques, pansements, machines ou encore robot... Fin juin, Bruxelles décidait d'exclure les entreprises chinoises des commandes publiques de matériels médicaux dépassant 5 millions d'euros. Une commission d'enquête l'année dernière pointait les pratiques discriminatoires de la Chine.
Ce dimanche, Pékin dénonce de « nouvelles barrières protectionnistes ». « La Chine n'a donc pas d'autre choix que d'adopter des mesures restrictives réciproques », écrit le ministère chinois des Finances.
Cette déclaration, avec effet immédiat, est une nouvelle étape du bras de fer qui oppose l'Union européenne et la Chine. Des conflits qui se sont multipliés depuis trois ans dans de multiples domaines : automobiles électriques, industrie ferroviaire, panneaux solaires ou encore éoliennes.
Vendredi, la Chine déclarait de son côté une nouvelle imposition sur les eaux-de-vie et cognacs français... Là encore, une réponse aux restrictions imposées par l'Union européenne sur les véhicules électriques fabriqués en Chine.
Fin juillet, l'Union européenne et la Chine doivent célébrer 50 ans de relations diplomatiques. Cependant, les tensions sont telles que Pékin a décidé de réduire d'une journée le rendez-vous.