15/07/2025 investigaction.net  28min #284206

Bilan de la guerre contre Israël...

Le Cri des Peuples

Mohammed Bagher Ghalibaf

Qu'on soit croyant ou non, qu'on partage ou non l'idée que les sionistes contrôlent le système médiatique mondial et même si on reste prudent envers tous les communiqués et bilans militaires, il importe de comprendre le bilan réel de la guerre USA - Israël - Iran. On lira donc avec intérêt cette interview du Président du parlement iranien. Pas de langue de bois : les surprises et les coups durs initiaux sont reconnus. Et les succès analysés. Comme Israël censure à fond sur les dégâts réels mais que ceux-ci ont été soulignés par plusieurs experts israéliens, nous versons ce document au dossier... (Michel Collon)

Interview du président de l'Assemblée consultative islamique (Parlement iranien), Mohammed Bagher Ghalibaf, à l'IRIB (télévision d'Etat iranienne) le 11 juillet 2025.

Cette interview aborde les différentes dimensions de la guerre imposée à l'Iran par le régime sioniste. Ghalibaf a mis en lumière le rôle central du commandant en chef Sayed Ali Khamenei, l'importance de l'unité nationale, ainsi que l'émergence d'un noyau résilient de 90 millions d'Iraniens dans la défense de la nation. Il a également révélé de nouveaux détails concernant les opérations de missiles de l'Iran au cours de cette bataille.

Points clés de l'interview

Notre différend avec le régime sioniste et avec les États-Unis est ancien et complexe. Certains pensent que les problèmes de l'Iran avec Washington ont commencé seulement en 1979, après la Révolution islamique, mais en réalité, au cours des cent dernières années, on peut voir l'empreinte claire des États-Unis, qui œuvrent continuellement à affaiblir l'Iran.

Cela signifie que, selon eux, la souveraineté de l'Iran doit être entre les mains des Américains, car les États-Unis n'acceptent pas un Iran indépendant. La nationalisation de l'industrie pétrolière iranienne en est un exemple manifeste [en 1953, la CIA a renversé le Président iranien Mossadegh démocratiquement élu, installant à sa place la monarchie absolue du Shah].

Le régime sioniste agit comme le gendarme des États-Unis dans la région [avant la révolution de 1979, ce rôle de pilier stratégique était dévolu à l'Iran]. Il existe un conflit idéologique et stratégique fondamental entre nous et ce régime, et ce conflit s'est intensifié sous la direction de Netanyahou.

Je pense que Netanyahou, en tant que Premier ministre de ce régime, place l'hostilité envers l'Iran, les Iraniens et leurs croyances au premier rang de ses priorités, avant même la question de la Palestine. Il estime que la question palestinienne est soit déjà résolue, soit en voie de l'être. Bien entendu, il s'oppose à la solution à deux États et ne reconnaît pas le droit du peuple palestinien à un second État, ni son droit à l'autodéfense, à une armée ou à des institutions sécuritaires. En d'autres termes, il dénie aux Palestiniens le statut d'État et refuse de les reconnaître comme les propriétaires légitimes de leur terre.

Netanyahou a toujours eu des divergences avec tous les présidents américains sur ces sujets. Alors qu'ils se concentraient davantage sur la question palestinienne, lui s'est constamment focalisé sur l'Iran. Il considère qu'un Iran fort et uni, avec ses croyances, sa civilisation et sa profondeur historique, s'oppose fermement à l'idéologie et aux ambitions expansionnistes d'Israël.

La vision stratégique du régime sioniste est enracinée dans le concept de la « Terre promise » s'étendant du Nil à l'Euphrate. Cette idée est profondément liée à l'arrogance mondiale (impérialisme) et aux idéologies suprémacistes de ceux qui se considèrent comme supérieurs à toute l'humanité et fondamentalement différents du reste de la société humaine.

La guerre lancée par le régime sioniste a sans aucun doute été coordonnée avec les États-Unis, car aucune action militaire, politique, régionale ou internationale de ce régime n'a lieu sans l'approbation de Washington. La véritable source de l'agression, ce sont les États-Unis.


Le président américain Donald Trump (à gauche) et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (à droite) assistent à un dîner dans la salle bleue de la Maison Blanche le 7 juillet 2025 à Washington, DC (AFP)

Netanyahou a publiquement énoncé trois objectifs pour cette attaque : changer le système politique iranien, s'en prendre aux fondements des capacités nucléaires de l'Iran et cibler le programme de missiles de l'Iran.

Aujourd'hui, l'industrie mondiale des médias est entre les mains des sionistes. Ils diffusent le message qu'ils souhaitent, haut et fort, par divers moyens et plateformes, façonnant ainsi la perception du public. Un examen des analyses des groupes de réflexion américains, occidentaux, européens et orientaux révèle clairement ce schéma.

Le régime sioniste a été vaincu lors de la guerre de 12 jours et n'a atteint aucun de ses objectifs déclarés. Cela ne veut pas dire que nous sommes sortis indemnes - la guerre entraîne inévitablement des pertes. Nous avons perdu plus d'un millier de martyrs, dont beaucoup étaient des femmes, des enfants et des civils ordinaires. Toutefois, à l'issue de ce conflit, nous avons obtenu des résultats significatifs. Nous avons notamment empêché l'ennemi d'atteindre le moindre de ses trois objectifs stratégiques et, ce faisant, nous avons créé de nouvelles opportunités pour nous-mêmes.

Mais face à une agression extérieure, en particulier une attaque du régime sioniste suivie d'une implication directe des États-Unis, la nation iranienne tout entière est restée unie. L'héritage civilisationnel, les croyances partagées et l'identité nationale se sont tous ralliés autour du leadership central du Guide suprême. À ce moment-là, une voix unifiée s'est élevée. Et c'est précisément ce pouvoir que le régime sioniste a toujours redouté.

Si nous nous replongeons dans l'histoire du plateau iranien, nous verrons qu'il s'étendait autrefois du nord au sud, couvrant presque deux fois la superficie de l'Iran actuel. Mais en raison de la faiblesse des systèmes politiques et des guerres survenues au cours des 200 à 300 dernières années, des parties de ce plateau ont été perdues. La dernière de ces pertes a été le Bahreïn en 1971. Ces concessions ont toutes été faites sous divers régimes politiques. Mais le peuple iranien a toujours remis en question ces pertes et s'y est opposé.

À l'époque, ce sont les systèmes au pouvoir qui ont fait ces concessions. Mais plus tard, pendant la guerre imposée, l'Imam Khomeini a montré qu'on pouvait tenir bon face à l'agression.

Pendant cette guerre, Saddam et le régime baasiste [qui ont déclenché la guerre au nom de revendications territoriales sur l'Iran, mais en réalité pour renverser la République islamique à l'instigation de l'Occident] n'agissaient pas seuls. L'ensemble de l'Est et de l'Ouest les soutenait. L'Union soviétique fournissait des plans militaires et des chars, les États-Unis et leurs alliés régionaux finançaient la guerre, la France fournissait des avions Mirage, et des troupes de divers pays participaient à l'effort. Malgré cela, le système de Wilayat al-Faqih (la tutelle du juriste, à savoir l'Imam Khomeini puis son successeur l'Imam Khamenei) et la structure politique de la République islamique ont réussi à défendre la terre iranienne et l'islam.

Je me souviens clairement que, dans les premiers mois de la guerre, le Guide suprême actuel, qui était alors le représentant de l'Imam Khomeini au sein du Conseil suprême de la défense, se trouvait sur la ligne de front. Quelqu'un lui a demandé : « Nous battons-nous pour l'islam ou pour l'Iran et la patrie ? » Il a répondu : « Ce n'est pas la bonne question. Ici, l'islam et la patrie sont liés. Ils sont inséparables, l'un est le contenant, l'autre le contenu. »

La nuit de l'attaque, les martyrs Salami et Hajizadeh se trouvaient dans le bunker de commandement.

En réponse à la question de l'animateur de l'émission, « l'une des principales questions est de savoir si l'Iran a été pris au dépourvu par l'attaque israélienne ou non » :

L'incident qui s'est produit la première nuit était très important et significatif. Dans les deux heures et demie qui ont suivi, deux événements majeurs se sont produits. Je ne dis pas que nous avons été complètement surpris par la guerre elle-même. Cette même nuit, le martyr Salami était dans la salle de commandement et le martyr Hajizadeh était à son poste de commandement dans la salle de commandement. Même si le martyr Salami était assis dans sa propre chambre et non dans le bunker, le martyr Hajizadeh se trouvait dans son bunker de commandement.

Ils savaient qu'il y avait une possibilité d'attaque ennemie ces nuits-là. Ces dernières semaines, il était clair que des choses se passaient, donc nous n'avons pas été surpris par le fait que cette guerre était sur le point d'avoir lieu ou qu'elle était imminente.

En réponse à la question de savoir si la première grande frappe relevait davantage d'un attentat terroriste que d'un acte de guerre :

C'était à la fois du terrorisme et de la guerre. Ce qui nous a surpris, c'est la méthode d'opération utilisée par le régime sioniste, et cela reflète entièrement la nature de ce régime. L'essence du régime sioniste est le terrorisme, et il élimine tous ceux qui se trouvent sur son chemin - individus, groupes, organisations ou pays - sans aucune limite. Il ne reconnaît ni les droits de l'homme, ni les lois internationales, ni aucune ligne rouge.

Nous avons été surpris par leur méthode d'opération. C'est comme cela qu'ils ont commencé leur action. Vers 3 heures du matin, ils ont commencé à viser nos commandants : le chef d'état-major, le commandant du quartier général de Khatam, le commandant de l'Aérospatiale, le commandant du CGRI, ainsi que les échelons suivants, et les scientifiques du pays. Selon mon interprétation, ils ont d'abord ciblé nos cerveaux, ceux qui planifiaient et devaient diriger les projets. Ensuite, ils se sont attaqués à nos "yeux" - nos radars. Ils ont utilisé des F-35, des F-16, des F-15, des missiles de croisière et des missiles balistiques lancés depuis les airs. Ces avions ont attaqué sur la base d'informations issues d'interceptions, de satellites et certainement de sources internes. Par conséquent, leur opération nous a choqués, et nous devons admettre qu'elle a surpris tout le monde.


Iraj Masjedi, coordinateur adjoint de la Force Qods du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), s'exprime au nom des hommes irakiens participant à une cérémonie pour marquer la mémoire des scientifiques nucléaires iraniens et des commandants du CGRI qui ont été tués dans des attaques israéliennes (AFP)

Le commandant en chef, le Guide suprême, l'Imam Khamenei, est la personnalité la plus éminente à avoir donné la priorité aux forces armées et à avoir nommé des remplaçants dans les heures qui ont suivi pour les sortir de l'état de choc. Tous les nouveaux commandants ont été nommés dans un délai de 3 ou 4 heures. Il ne faut pas croire que ces nominations n'étaient que des ordres formels lus à la radio à des fins d'information publique. Nous avons vu le commandant en chef, comme en 1980, dans la salle de commandement de guerre pendant la Défense sacrée à Ahvaz, donnant personnellement des ordres, informant les commandants et les envoyant au front.

Malgré le coup que nous avons subi au niveau des radars et la perte de commandants qui étaient les cerveaux de la planification, des commandants de cette même génération, ayant la même formation et la même expérience, se sont présentés - je les connais personnellement. En l'espace de 17 à 18 heures, dans la nuit de vendredi à samedi, nous avons lancé près de 150 missiles et 350 drones contre l'ennemi. Voilà notre puissance militaire, voilà notre action.

En réponse à la question de savoir si Israël ne s'attendait pas à ce que l'Iran se rétablisse aussi rapidement :

Ils pensaient avoir frappé notre cerveau (les commandants) et nos yeux (les radars), et ils ont même publié une vidéo enregistrée affirmant que leur travail était terminé, et que c'était maintenant au peuple iranien de descendre dans la rue. Entre-temps, le Guide suprême a répété à maintes reprises que les calculs du régime américain et du régime sioniste concernant l'Iran, les Iraniens et la culture iranienne étaient complètement ignorants.

Israël a cherché à détruire les sources du pouvoir en Iran parce qu'il nous considère comme son ennemi numéro un. Lorsque nous disons qu'ils visaient notre renversement, il ne s'agissait pas seulement d'un renversement, mais d'un renversement qui mènerait à la fragmentation de l'Iran. Ils ne veulent pas d'un Iran uni avec cette géographie, car cela représente toujours une menace pour eux, et la nation iranienne le comprend bien.

Les Iraniens ont déserté Téhéran en masse c'est la panique totale 😂😂😂

Lol montrez-nous Tel-Aviv pour voir. Tous terrés dans les abris 24h/24  pic.twitter.com/lwAy0Epb2j

- Le Cri des Peuples (@lecridespeuples)  June 18, 2025

Ils visaient un renversement qui entraînerait une fragmentation, à l'instar de la situation actuelle en Syrie et de ce qu'ils cherchent pour d'autres pays. Un autre point important est que notre industrie des missiles constitue notre puissance la plus déterminante. Dans toutes les négociations avec les États-Unis, trois sujets ont toujours été abordés : le nucléaire, les missiles et les questions régionales. Mais nous n'avons jamais accepté de discuter d'autre chose que de la question nucléaire, et sur ce point, nous avons insisté pour la traiter dans le cadre de l'AIEA et du TNP, sans accepter d'autres restrictions.

Selon le TNP, nous avons le droit à l'enrichissement. Nous avons toujours dit aux peuples du monde, aux organisations internationales, à nos amis, à tout le monde, que nous ne cherchions jamais à nous doter d'armes nucléaires, mais que l'enrichissement était notre droit. Ils pensent qu'en ciblant nos scientifiques, ils peuvent mettre fin à l'enrichissement dans le pays, mais l'enrichissement est le fruit de notre activité scientifique, de notre culture et de la capacité scientifique de notre société, et il ne peut pas être anéanti par des bombardements ou des assassinats. Bien au contraire, plus nos scientifiques sont martyrisés, plus la voie empruntée devient puissante, renforcée par l'augmentation du nombre de scientifiques.

Nous n'avons jamais autorisé et n'autoriserons jamais aucune négociation sur les missiles. Cette question, comme celle de l'enrichissement, fait partie de nos lignes rouges. Le régime sioniste, par ses actions dans le domaine des missiles, a cherché à anéantir notre puissance balistique, mais dès la première nuit, nous avons tiré 150 missiles. Ils ont les États-Unis derrière eux ; le ciel de l'Irak est sous contrôle américain, et le ciel de la Syrie est sous contrôle du régime sioniste. Ils n'ont donc aucune limite dans le domaine aérien, disposent de nombreuses installations et équipements, et n'ont aucune contrainte pour s'approcher de nos frontières, sans obtenir l'autorisation d'aucun gouvernement. Lorsque nous disons que le régime sioniste cherche à étendre son territoire, cela inclut la terre et l'air, et il ne respecte aucune loi internationale.

En fin de compte, nous avons répondu sérieusement dans le domaine des missiles. Lors de l'opération « Promesse Véridique 1 », ils disaient que ces missiles étaient imprécis et pas sérieux, comme des chauffe-eau. Mais la puissance de feu a été démontrée dès la première nuit. Au fil des 12 jours, nous avons gagné en précision chaque jour. Ils ont cherché à détruire chacune de nos bases de missiles en tirant depuis des drones, en collectant des renseignements et en envoyant des avions. Mais nous avons bien réagi en matière de défense aérienne contre les offensives de missiles, et sur le plan des manœuvres.

Notre victoire ne réside pas seulement dans le fait que l'ennemi n'a pas atteint ses objectifs, mais aussi dans le fait que nous avons imposé des objectifs militaires à l'ennemi et que nous en sommes sortis victorieux. La terre et le ciel du régime sioniste étaient entre nos mains ; du nord au sud, de l'est à l'ouest, nous avons ciblé avec une extrême précision les centres de recherche, les bases militaires, les aéroports, les centres de renseignement et d'opérations, le Mossad, les centres économiques importants et les industries du régime, avec une précision qui s'est renforcée jour après jour.


Un musulman chiite du Cachemire tenant un portrait du commandant iranien assassiné Qasem Soleimani se tient près de l'affiche du guide suprême de l'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei (AFP)

La résilience sociale du régime sioniste a pris fin lorsqu'il a constaté la précision de nos frappes. Leur doctrine militaire a toujours prétendu que les territoires occupés étaient leur terre promise et l'endroit le plus sûr au monde. Ils affirmaient que le Dôme de fer ne permettrait pas à une bombe ou à un missile d'y atterrir, car il serait détruit à la source (point de lancement) ou dans le ciel avant d'atteindre le régime sioniste. Or, non seulement ils n'ont pas atteint leurs objectifs, mais nos frappes précises et la puissance de nos missiles se sont accrues au point de mettre fin à leur résilience. Nous avons procédé à des essais de missiles dans le désert.

Pour dire les choses simplement, c'était comme si nous avions ouvert une autoroute Shahid Hemmat (une des principales artères est-ouest de Téhéran) entre l'Iran et le régime sioniste, et que des missiles y étaient régulièrement tirés, sans qu'ils puissent la détruire. Ils ont dit que l'Iran les avait déconcertés au niveau radar, ce qui faisait partie de notre conception.

Il y a même eu un jour où nous n'avons tiré qu'un seul missile, mais il a touché le point le plus sensible de Be'er Sheva, provoquant les pertes les plus importantes. Je tiens à dire que pendant cette guerre, nous avons aussi mené des essais de missiles en vue de conceptions futures ; les cibles étaient connues, le plan était connu, les missiles étaient connus, et nous avons atteint les points désignés. Comme nous le disons, grâce à notre expérience du combat, nous avions une excellente maîtrise de l'utilisation des missiles, des tirs et de la neutralisation de leurs radars, au point que leur système de défense s'est effondré, est devenu impuissant, et qu'ils ont été poussés à un point tel qu'ils ont tenté de mettre fin à la guerre.

Ils ont lancé l'attaque, et lorsqu'ils ont annoncé s'être arrêtés, nous avons dit qu'il fallait que ce soit nous qui tirions les derniers missiles - et nous l'avons fait. Telle était notre puissance et notre capacité en matière de missiles. Chaque jour, jusqu'au dernier, ils sont devenus plus vulnérables, et non seulement ils n'ont pas atteint leurs objectifs, mais grâce à notre puissance défensive, nous avons mis en doute leur résilience. Voilà le résultat d'un gouvernement factice, d'une terre usurpée et d'un peuple importé.

Nous avons tous vu  ce qu'ils ont fait à Tajrish et comment ils ont ciblé notre peuple, le forçant à quitter Téhéran. Mais les nôtres sont partis dans leurs propres villes ailleurs en Iran, tandis que les sionistes ont été contraints de retourner dans les pays d'où ils venaient. Cette faiblesse dans la résilience sociale s'explique par le fait qu'ils n'ont ni terre, ni gouvernement, ni nation.

Voici un crime commis par le régime sioniste il y a 18 jours.

Cibler des civils aux feux de circulation de la place Tajrish, à Téhéran

59 blessés
12 morts, dont une femme enceinte  t.co

- Le Cri des Peuples (@lecridespeuples)  July 3, 2025

Cette guerre a également montré que si le régime sioniste était seul, il ne tiendrait même pas une semaine sur le plan militaire face à la République islamique d'Iran. Mais ce sont les États-Unis qui les soutiennent dans tous les domaines. En réalité, nous avons donc combattu les États-Unis, l'OTAN, l'Occident et le régime sioniste en leur nom. Israël, c'est les États-Unis : l'enfant illégitime des États-Unis, le 51e État d'Amérique, qu'ils dirigent et contrôlent - et rien d'autre.

L'issue de la guerre signifie pour nous que la doctrine sécuritaire, défensive et du renseignement du régime sioniste a échoué, et qu'il ne peut plus se présenter comme un lieu sûr pour les investisseurs. Leur économie dépend du tourisme, mais ils ne peuvent plus financer leur budget par cette source. Tous leurs plans fondateurs, élaborés depuis 80 ans, ont été perturbés ; toute leur sécurité d'investissement - notamment dans le tourisme, l'économie et le développement - a été endommagée, et ils sont devenus militairement vulnérables.

Le régime sioniste s'est effondré structurellement. Ils avaient invité d'autres personnes à venir en Israël, vanté leur économie et leur technologie, mais lorsque la guerre a commencé, ils étaient certains de la gagner et que rien ne leur arriverait. Or, non seulement ils n'ont pas atteint leurs trois objectifs, mais cela nous a été bénéfique. Nous assisterons à une immigration inverse à partir du régime sioniste, les gens retournant dans leur propre pays.

VIDÉO : L'exode d'Israël continue

Des milliers d'Israéliens quittent « Israël » de l'autre côté de la frontière suite aux ordres d'évacuation de l'Iran.

Pendant ce temps, ceux qui ont évacué Téhéran rentrent chez eux.  t.co

- Le Cri des Peuples (@lecridespeuples)  June 21, 2025

Pendant la guerre, lorsque leurs aéroports étaient fermés, les sionistes ont voyagé par bateau vers d'autres pays, ce qui montre qu'ils ont subi de sérieux revers. Ils ont opprimé le peuple innocent de Gaza et détruit la bande, mais aujourd'hui, les images de la destruction d'Israël pendant la guerre de 12 jours ont complètement changé la donne.

En réponse à une question sur les raisons pour lesquelles Israël a proposé un cessez-le-feu :

Israël n'a pas atteint ses objectifs, et notre contrôle de leur territoire et de leur espace aérien a été efficace. Ils ont affirmé avoir détruit 70 % des missiles et drones avant qu'ils n'atteignent Israël, mais vous avez vu comment nous avons opéré après 12 jours de guerre. Lors des opérations "Promesse véridique 1 et 2", nous tirions des missiles une ou deux fois par nuit, ce qui n'était pas une guerre mais une simple riposte. En revanche, lors de l'opération "Promesse Véridique 3", nous étions sur un véritable champ de bataille, tirant des missiles en continu, ce qui nous a permis d'acquérir de l'expérience. Nous avons optimisé et mis à jour nos systèmes chaque jour, et nous avons finalement atteint un point, dans les derniers jours, où plus de 90 % de nos missiles atteignaient leurs cibles.

En désactivant les défenses aériennes des centres militaires du régime sioniste, nous avons poursuivi nos opérations militaires. Le centre de recherche du régime a annoncé 3 520 blessés, mais ses dirigeants n'ont revendiqué que 28 morts - ce qui est un mensonge. Statistiquement, le rapport entre les morts et les blessés est d'environ 6 ou 7 pour 100 blessés ; donc, avec 3 520 blessés, il devrait y avoir au moins 500 morts. Par exemple, lorsqu'un bus s'écrase et fait 100 blessés, il y a environ 10 morts. Ce sont là des normes scientifiques. Par conséquent, ils ont subi des dommages dans tous les domaines : ils sont bloqués dans leur développement et leur croissance, en plus d'être déficients tactiquement et techniquement, et n'ont pas atteint leurs objectifs.

Aujourd'hui, le noyau dur de la République islamique d'Iran compte 90 millions de personnes, ce qui est important pour nous. Les mauvais calculs de l'ennemi sont à l'origine de ce dicton : « L'ennemi devient une cause du bien, si Dieu le veut ». La sincérité, le zèle et l'oppression du peuple iranien, ainsi que la puissance et l'affection qu'il a manifestées, sont quelques-uns des grands événements qui se sont produits du jour au lendemain dans le pays. Dieu a créé cette transformation des cœurs, et la nation entière s'est unie. Ce grand capital ne concernait pas uniquement la communauté iranienne, mais s'étendait à l'Oumma islamique, et même à l'humanité dans son ensemble.

Les universités américaines et iraniennes aux États-Unis, au Canada et dans les pays occidentaux sont entrées en scène, brandissant le drapeau iranien et s'opposant fermement à quelques traîtres, qui ont été déshonorés. Pendant cette guerre, le cheikh Al-Azhar et l'imam de la mosquée Haram ont défendu l'Iran ; les Frères musulmans d'Égypte nous ont soutenus ; les autorités chiites d'Iran, d'Irak et d'ailleurs, ainsi que des érudits sunnites, ont également soutenu l'Iran. C'était comme si on avait déclaré un nouveau Mouvement du Tabac [le mouvement du tabac en Iran (1890-1892) fut une révolte nationale contre la concession accordée par le roi Nasser al-Din Shah à un Britannique, lui octroyant le monopole du tabac iranien. Perçue comme une atteinte à la souveraineté économique du pays, cette décision suscita une mobilisation inédite du clergé chiite, des marchands et du peuple. La fatwa de l'ayatollah Mirza Hassan Shirazi interdisant l'usage du tabac déclencha un boycott massif à travers le pays. Face à cette pression populaire, le Shah fut contraint d'annuler la concession. Ce mouvement est considéré comme un prélude à la Révolution constitutionnelle iranienne, illustrant la capacité du clergé à fédérer la société contre l'ingérence étrangère.]

"Boum boum Tel Aviv"

Le tube de l'été.

Directement inspiré des Tiktoks génocidaires des Israéliens sur Gaza  t.co

- Le Cri des Peuples (@lecridespeuples)  June 20, 2025

Tout cela représente nos gains. La chanson «  Boom Boom Tel Aviv » a été vue par un milliard de personnes. Nous n'avions jamais connu un tel travail médiatique et une telle diplomatie publique à l'intérieur de l'Iran. Nous avons également vu comment les Iraniens traitaient ceux qui revendiquaient la liberté. Des gens ont composé des chansons et de la musique pour soutenir le pays.  Un chanteur qui scandait « Mort à l'armée israélienne » s'est vu interdire l'entrée aux États-Unis. Au Royaume-Uni, des opposants au régime sioniste ont également été interdits.

L'Iran n'est pas seul, et c'est un grand atout au niveau national, régional et mondial. Tous ceux qui s'opposent à la brutalité du régime sioniste se sont manifestés. Ce sont ces mêmes atouts qui sont considérés comme de grandes victoires durables et un capital spirituel pour notre pays.

Aujourd'hui, la question est de savoir si les négociations avec les États-Unis auront lieu ou non. Je demande aux gens et aux jeunes d'être très attentifs. La question était autrefois : pourquoi ne négociez-vous pas avec les États-Unis ? Le JCPOA (accord sur le nucléaire iranien), qu'il soit bon ou mauvais, faible ou fort, avec ses mérites ou ses défauts, a été approuvé, mais en 2016, lorsque Trump est arrivé au pouvoir, il l'a déchiré et détruit. Pourtant, cette année, nous sommes revenus indirectement à la table des négociations et avions prévu le sixième cycle. Pendant ce temps, Israël nous a attaqués, et les États-Unis ne peuvent pas dire qu'ils n'ont aucun lien, car Israël ne fait rien sans l'autorisation des États-Unis. En fin de compte, les États-Unis sont également entrés directement dans la guerre et l'ont ensuite arrêtée.

Lorsque nous parlons d'« honnêteté » américaine, c'est de cela qu'il s'agit. Bien entendu, cela ne signifie pas qu'il ne faut pas dialoguer du tout. Nous pensons que la diplomatie elle-même est une forme de lutte, tout comme les missiles sont une méthode de combat. Nous avons affaire à un ennemi, et lui faire confiance est imprudent - mais cela ne signifie pas qu'il ne faut pas dialoguer. Nous l'avons vu, même lors des négociations du JCPOA, nous avons parlé, mais ils ont fini par le déchirer.

Aujourd'hui, si des pourparlers sont évoqués, sachez ceci : tout comme nous n'acceptons pas une guerre imposée, nous n'accepterons pas une paix imposée. Aujourd'hui, toute la nation nous soutient, et le monde nous soutient, parce qu'ils savent que si nous parlons, nous avons des arguments solides. Pour les Américains, négocier signifie obéir à tout ce qu'ils disent - c'est de l'unilatéralisme, que nous rejetons.

Il y a des années, j'ai dit que la négociation était un moyen de montrer au monde que Washington n'est pas sincère en ce qui concerne la paix ou les pourparlers. Chaque fois que leurs intérêts unilatéraux sont satisfaits, ils l'acceptent. Ils ne respectent pas le droit international, ne connaissent ni l'humanité ni l'honneur, et ne se soucient que de leurs exigences unilatérales, quel que soit l'adversaire.


Le commandant en chef, le Guide suprême, l'Imam Khamenei a donné la priorité aux forces armées et a nommé des remplaçants de tous les nouveaux commandants dans un délai de 3 ou 4 heures (AFP)

Les questions nucléaires reviendront certainement sur le tapis, et notre position est claire. La technologie nucléaire est notre droit, pas seulement une ligne rouge mais au-delà des lignes rouges, parce qu'elle est basée sur le TNP et que tous les pays ont le droit d'enrichir de l'uranium. Ils veulent nous refuser l'enrichissement, ce qui est absurde. Si des négociations ont lieu, les Américains doivent d'abord répondre clairement aux raisons pour lesquelles ils nous ont attaqués alors que nous étions à la table des négociations. Ils doivent garantir qu'ils n'attaqueront plus - ce qu'ils ne feront pas. S'ils sont honnêtes, ils doivent compenser leurs violations du droit international. Au minimum, les négociations doivent produire une réponse logique à l'opinion publique mondiale - c'est nécessaire.

Ils peuvent continuer leurs actions. C'est pourquoi le monde et les peuples (à l'exception de leurs complices) nous admirent et les condamnent. Récemment,  le chancelier allemand a admis qu'Israël accomplissait toutes les basses besognes de l'Occident. La poubelle (qu'est Israël) est donc là pour faire tous les sales boulots. C'est à elle que nous avons affaire.

Mais la conscience humaine pense différemment. Tous les pays ne les suivent pas. Les pays du Sud se sont unis et nous ont soutenus. Il est donc nécessaire de dialoguer, mais il n'y a aucune raison d'accepter leurs brimades, de payer des pots-de-vin, de renoncer à des droits ou de franchir nos lignes rouges.

L'accent doit être mis sur deux points clés dans les négociations :

  • Instaurer une sécurité stable dans la région
  • Garantir les avantages économiques de l'Iran, en levant toutes les sanctions américaines (droits de l'homme, terrorisme, prétextes nucléaires) afin que l'Iran puisse connaître une véritable croissance économique et un libre-échange. Notre banque centrale, notre pétrole et nos capacités économiques doivent être libérés. Ce sont là des sujets stratégiques sur la table.

Nous avons accompli de grandes avancées malgré les pertes matérielles et spirituelles, y compris le martyre de personnes précieuses. Nous n'aurions pas pu atteindre les capacités que nous avons acquises au cours des 12 jours de guerre simplement en testant des centaines de missiles lors d'exercices. C'est une expérience inestimable que l'argent ne peut pas acheter. Nous allons renforcer encore davantage nos éléments de puissance.

S'ils avaient pu continuer, ils ne se seraient pas arrêtés une seconde. Ils ne l'ont pas pu, ils ne l'ont pas fait, c'est pourquoi nous avons gagné. Cette guerre a apporté à l'Iran des gains techniques, militaires, sociaux et spirituels.

À propos des critiques affirmant que la guerre aurait dû se poursuivre plus longtemps pour briser Israël : certains pensent que nous aurions pu détruire ou renverser le régime sioniste uniquement par la puissance militaire ou en tirant davantage de missiles jusqu'à épuisement. Je pense que notre puissance n'est pas seulement militaire. Nous avons d'autres capacités qui peuvent les remettre à leur place, et ils doivent voir ce jour, tout comme ils ont vu les réalisations de l'Iran dans la guerre des 12 jours.

 Capture d'écran : Salut militaire des volleyeurs iraniens en Ligue des nations

Aujourd'hui, les Etats-Unis, qui expulse les soutiens de l'Iran et de la Palestine de l'université Columbia, doivent savoir que si cette injustice continue, si Washington soutient Israël et poursuit cette voie, y compris par des actions militaires comme cette guerre, il recevra une réponse forte. Ces réalisations sont la principale raison stratégique pour laquelle l'ensemble de l'Oumma islamique et de l'humanité s'oppose à eux. Ils ne peuvent pas s'opposer à la volonté des nations et des peuples. Telle est la perspective stratégique.

Aujourd'hui, le critère de jugement de notre peuple, ce qu'on appelle la « preuve par l'Iran », c'est de savoir qui est avec l'Iran et qui ne l'est pas. Regardez les Iraniens à l'étranger ; nous pouvons être en désaccord sur le fond, mais nous en sommes arrivés au point où une personne interviewée par Iran International (média « iranien » basé à Londres, pro-israélien et pro-américain) a déclaré que personne ne devrait donner d'interviews à Iran International. C'est là une avancée majeure.

Avant cela, on voyait des personnes qui n'étaient jamais apparues dans les médias nationaux, comme M. Shams al-Wa'izin. Certains athlètes aussi. Ce vendredi-là, tôt le matin, alors que nos volleyeurs participaient à une compétition mondiale, ils sont entrés sur le terrain en faisant un « salut militaire ». Qui le leur a dit ? Personne. C'était en eux - l'avantage stratégique fondamental contre les ennemis. Tout le monde s'est impliqué. Récemment, plus de 450 personnes à l'intérieur et à l'extérieur du pays ont signé une lettre défendant l'Iran.

Regardez les rappeurs iraniens ; ils peuvent dire beaucoup de choses, mais aujourd'hui, les rappeurs iraniens se sont levés et ont repoussé tous les rappeurs adverses pour défendre l'Iran. Ce sont toutes des capacités qui ont émergé. Même des  femmes non voilées se sont levées pour défendre l'Iran. C'est la réalité des paroles du martyr Soleimani, qui a dit : « Cette fille non voilée est aussi ma fille. » Ces jours-ci, nous avons vu une fille non voilée mettre le drapeau iranien sur son histoire pour défendre sa patrie.

Loin de dresser la jeunesse libérale iranienne contre son gouvernement, l'agression israélienne la soude plus que jamais !

"Mort à Israël, la victoire vient de Dieu, Fuck you Netanyahou" scande cette Iranienne.  pic.twitter.com/nS9VygRqDO

- Alain Marshal (@AlainMarshal2)  June 19, 2025

Aujourd'hui, je dis à mes amis martyrs, le martyr Kazemi et le martyr Bagheri, que j'aimerais que vous soyez là pour voir l'Iran se relever plus fort qu'en 1980, lorsque l'Est et l'Ouest, sous la houlette du parti Baas, nous ont attaqués. Notre jeunesse des années 2000 est beaucoup plus forte et plus sincèrement engagée que celle des années 1980, dont nous faisions partie et qui a combattu dans la Défense sacrée. L'Iran est vivant ; la servitude et la virilité sont l'histoire, la culture et la croyance de ce pays. Je salue l'honneur, la générosité, la virilité, le courage et l'amour de ce peuple.

Au cours de cette période, nous avons vu un boulanger qui, bien que son frère ait été martyrisé, s'est tenu devant le four et n'est pas parti parce que les gens avaient besoin de pain. Nous avons vu un enfant offrir de l'eau fraîche et du sirop aux personnes qui faisaient la queue pour obtenir de l'essence. Des gens qui consommaient moins d'électricité et d'eau. Cette fraternité et cette dignité sont importantes, et les goûts et les religions des individus n'ont pas d'importance. Ce qui compte, c'est que la patrie et l'islam sont liés. Ce qui compte, c'est que l'humanité se dresse contre l'oppression et la tyrannie. Ce qui compte, c'est le courage et la détermination des Iraniens et des musulmans face à l'ennemi. Il n'y a pas de plus grande victoire que celle-là. Nous nous sacrifions fièrement pour une telle nation.

Source :  Enemy Watch

Traduction :  lecridespeuples.substack.com

 investigaction.net