20/07/2025 arretsurinfo.ch  5min #284699

 Le piège israélien des centres de distribution de l'aide

À Gaza, l'urgence est absolue: un peuple meurt de faim dans des conditions effroyables et le monde se tait

Par  Fatima Skaik

Des Palestiniens, dont des enfants, qui luttent pour se nourrir en raison du blocus imposé par Israël et des attaques incessantes contre la bande de Gaza, font la queue pour recevoir des repas chauds distribués par une organisation caritative à Gaza, le 16 juillet 2025. [© Ahmed Jihad Ibrahim Al-arini - Agence Anadolu]

Si nous sommes capables de venir en aide aux chats et chiens errants, comment nous taire alors que meurent des enfants innocents ? Comment dormir alors que quelqu'un meurt à Gaza faute de pain ?

Alors que le monde se prétend soucieux des droits de l'homme, de la sécurité alimentaire et de la paix mondiale, une population entière subit la mort par la faim, la soif et les maladies, sans qu'aucune mesure concrète ne soit prise pour la sauver. Gaza, cette petite bande de terre soumise à un blocus depuis des années, est aujourd'hui le théâtre de la pire catastrophe humanitaire de l'ère moderne. La famine n'est plus seulement un mot qu'on entend dans les reportages, c'est devenu une réalité quotidienne qui accable des centaines de milliers de familles. Les enfants, les femmes enceintes, les malades, les anciens : tous risquent de mourir à petit feu, en raison du blocus implacable, des terribles pénuries alimentaires et des prix exorbitants. Loin d'être une exagération, ce témoignage provient du cœur même de la catastrophe.

Quand une bouchée de nourriture relève du rêve.

"Nous mourons littéralement de faim" : cette phrase n'est pas une simple dramatisation, mais une terrible réalité que vivent tous les habitants de Gaza aujourd'hui. Les marchés sont vides, les prix sont multipliés par dix et, même s'ils en avaient les moyens, il n'y a tout simplement plus rien à acheter.

  • La crise alimentaire : un kilo de farine, qui coûtait autrefois 5 shekels, se vend aujourd'hui 200 shekels (soit environ 65 dollars), quand on a la chance d'en trouver ! Le riz, le sucre, l'huile, le lait, les médicaments... Tout est soit introuvable, soit vendu à des prix exorbitants. Les familles sont contraintes de réduire leurs repas à un par jour, se nourrissant souvent de pain mélangé à de l'herbe ou de restes trouvés ici et là.
  • Les enfants et les femmes sont les premières victimes. Les rapports de l'ONU avertissent que 90 % des enfants de Gaza souffrent de malnutrition aiguë. Les femmes enceintes et allaitantes ne trouvent pas de quoi se nourrir ; comment pourraient-elles alors nourrir leurs bébés ? Les hôpitaux signalent des cas répétés de fausses couches dues à la famine et des enfants qui meurent de déshydratation ou de faiblesse extrême.

Lorsque la faim se transforme en crime, la sécurité disparaît

La sécurité alimentaire anéantie, la sécurité sociétale se délite. La faim pousse les gens au désespoir, et le désespoir engendre des comportements dangereux.

  • Les vols augmentent : le vol n'est plus un crime, mais un "moyen de survie". Les enfants volent du pain, les familles pillent les magasins après la fermeture et même l'aide humanitaire est volée avant d'atteindre ceux qui en ont besoin.
  • La sécurité des femmes est en danger : "En tant que fille, j'ai peur de marcher seule dans la rue sans un homme à mes côtés", témoigne une habitante. La peur des agressions physiques ou des vols est désormais une obsession quotidienne, en particulier avec les gangs qui tirent profit du chaos.

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Le blocus et la conscience collective : où est passée notre humanité ?

La catastrophe à Gaza n'est pas naturelle, elle est causée par l'homme. Le blocus imposé depuis 17 ans, les restrictions quant aux denrées alimentaires et aux médicaments, la destruction délibérée des infrastructures, tout cela relève d'une politique systématique destinée à briser la volonté d'un peuple.

  • Les puissances arabes et mondiales : un silence suspect. Alors que Gaza meurt de faim, le monde n'agit pas. Les organisations internationales se contentent de faire part de leur "préoccupation", tandis que les nations arabes s'enlisent dans leurs propres conflits. Même l'aide humanitaire est bloquée ou retardée pour des raisons politiques.
  • Les médias banalisent la crise en la présentant comme une "problématique économique naturelle", feignant d'ignorer que sa cause profonde est le blocus et l'embargo délibérés.

Un appel à l'aide : ne laissons pas mourir Gaza.

L'heure est venue de passer à l'action. Chaque minute écoulée rapproche Gaza de l'abîme.

  • Revendications urgentes
  • Ouverture permanente des checkpoints et libre circulation des denrées alimentaires et des médicaments
  • Pression mondiale et populaire sur les gouvernements pour mettre fin au blocus
  • Mise en place immédiate de dispositifs d'aide humanitaire pour distribuer de la nourriture aux familles les plus vulnérables
  • Les responsables de ces souffrances doivent être traduits en justice en tant que criminels de guerre
  • Appel à la prise de conscience de l'humanité : si nous sommes capables de venir en aide aux chats et aux chiens errants, comment pouvons-nous nous taire alors que meurent des enfants innocents ? Comment dormir alors que quelqu'un meurt à Gaza faute de pain ?

En conclusion

Gaza rappelle chaque jour au monde que l'humanité tout entière est jugée. Ce n'est pas une question politique, mais une question de conscience. L'histoire se souviendra de nous : aurons-nous assisté en silence à un génocide, ou l'aurons-nous combattu ? Choisissez le bon camp.

Par  Fatima Skaik le 19 juillet 2025

Source:  Middleeastmonitor.com

Traduit par  Spirit of Free Speech

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