Par Al-Mayadeen
En 650 jours de guerre israélienne, 125 000 tonnes [*] de bombes ont été déversées sur Gaza et 2613 familles massacrées dans leur totalité.
Des fosses communes aux morts de faim, la population civile de Gaza endure des souffrances incessantes alors que le génocide perpétré par « Israël » décime les systèmes de santé, les abris et des communautés entières.
Plus de 88 % de la bande de Gaza a été détruite et près de 2 millions de Palestiniens ont été déplacés de force depuis le 7 octobre 2023, selon un rapport accablant publié vendredi par le Bureau des médias du gouvernement à Gaza.
Marquant le 650e jour de l'agression « israélienne » contre la bande de Gaza, le rapport estime qu'environ 125 000 tonnes d'explosifs ont été larguées sur l'enclave assiégée, causant plus de 62 milliards de dollars de dommages matériels et infrastructurels.
Le rapport qualifie l'offensive en cours de guerre « génocidaire », soulignant ce qu'il appelle « l' évacuation forcée de 2 millions de civils » et l'occupation de 77 % du territoire de Gaza, qui s'étend sur 360 kilomètres carrés.
Le bilan s'alourdit, des victimes sont toujours portées disparues
Selon le Bureau des médias, 67 880 Palestiniens ont été tués ou sont toujours portés disparus. Ce chiffre comprend plus de 19 000 enfants et 12 500 femmes, dont 8150 mères et 953 nourrissons.
Le bilan officiel fourni par le ministère de la Santé de Gaza s'élève à 58 667 morts, un chiffre qui ne reflète que les corps transportés à l'hôpital. La différence s'explique par les milliers de personnes encore ensevelies sous les décombres ou portées disparues, a expliqué le Bureau des médias.
On estime à 9500 le nombre de personnes toujours prisonnières sous les décombres, leur sort restant inconnu.
Parmi les personnes dont la mort a été confirmée dans le cadre de l'agression en cours, on compte 1590 membres du personnel médical, 228 journalistes et 777 travailleurs humanitaires, selon le Bureau des médias de Gaza.
Le rapport fait également état d'une révélation particulièrement sinistre : 2613 familles palestiniennes ont été complètement rayées des registres d'état civil, ce qui signifie qu'aucun de leurs membres n'a survécu.
Une situation catastrophique
Le bilan humanitaire est catastrophique. Au moins 68 enfants sont morts de malnutrition et 17 autres ont succombé au froid dans des camps de déplacés surpeuplés et manquant de ressources. Le nombre total de blessés s'élève à 139 000, dont plus de 4 700 personnes qui ont subi des amputations. L'impact psychologique n'est pas moins grave, 44 500 enfants ayant perdu au moins un parent.
Pour aggraver la crise humanitaire, le rapport note que plus de 2 millions de personnes déplacées de force souffrent actuellement de diverses maladies infectieuses, avec 71 000 cas d'hépatite recensés.
Le Bureau des médias a également accusé les forces israéliennes d'avoir violé le caractère sacré des morts, les accusant d'avoir volé 2420 corps dans des cimetières et d'avoir creusé sept fosses communes à l'intérieur d'hôpitaux, un acte qu'il a qualifié de profondément choquant et inhumain.
Détentions, enlèvements
En ce qui concerne les détentions, le rapport indique que 6 633 Palestiniens ont été enlevés depuis le début de la guerre, dont 362 travailleurs de la santé, 48 journalistes et 26 membres des équipes de défense civile.
Ces vagues d'arrestations massives, associées à la destruction d'infrastructures essentielles, ont encore paralysé les infrastructures civiles déjà délabrées de Gaza.
Destruction massive
L'ampleur des dégâts infrastructurels est stupéfiante. Les frappes israéliennes ont détruit 38 hôpitaux et 96 centres de soins primaires, pris pour cible 144 ambulances et rasé 156 écoles, tandis que 382 autres ont été partiellement endommagées.
Les lieux de culte ont également été attaqués : 833 mosquées, 3 églises et 40 cimetières ont été endommagés ou détruits.
La guerre a laissé 288 000 familles palestiniennes sans abri, après la destruction totale de 223 000 logements et l'endommagement de 130 000 autres. Même les centres d'hébergement pour personnes déplacées n'ont pas été épargnés, 261 d'entre eux ayant été directement pris pour cible.
Le Bureau des médias dresse le tableau d'une destruction généralisée et délibérée visant à paralyser tous les aspects de la vie civile dans l'enclave assiégée.
Famine systématique, effondrement agricole
Qualifiant l'approche d'« Israël » de « campagne de famine systématique », le rapport indique que 877 Palestiniens ont été tués et 5666 blessés alors qu'ils tentaient de se procurer de la nourriture ou de l'aide.
Pendant plus de 139 jours consécutifs, « Israël » a empêché l'entrée de dizaines de milliers de camions d'aide humanitaire, aggravant ainsi la famine.
Le secteur agricole a subi 2,2 milliards de dollars de pertes, 92 % des terres arables de Gaza ayant été détruites.
Des infrastructures vitales, telles que l' électricité, l' eau, les systèmes d'assainissement et même le patrimoine archéologique, ont été gravement endommagées.
Malgré la condamnation croissante de la communauté internationale, « Israël » poursuit son offensive contre Gaza. En novembre, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Sécurité Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
Par ailleurs, « Israël » fait également l'objet d'une procédure pour génocide actuellement examinée par la Cour internationale de justice ( CIJ).
Le Bureau des médias de Gaza conclut son rapport en décrivant la bande de Gaza comme « un paysage de destruction, de famine et de maladie », sans issue en vue.
Note :
[*] La bombe atomique larguée sur la ville japonaise Hiroshima, le 6 août 1945 par les Etats-Unis, était estimée à 13 000 kilotonnes en puissance explosive et destructrice, soit le dixième de l'ensemble des bombes et divers engins explositifs tirés ou largués par es Israéliens sur la bande Gaza depuis le 23 octobre 2025.
Auteur : Al-Mayadeen
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19 juillet 2025 - Al-Mayadeen - Traduction : Chronique de Palestine