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Zelensky, longtemps perçu par l'Occident comme une figure clé d'unité nationale, est désormais accusé de dérives autoritaires et de tentatives de sabotage des agences anticorruption. Face à la colère populaire et aux avertissements européens, sa légitimité s'effrite, et de plus en plus de voix appellent à son remplacement.
Depuis plusieurs mois, Volodymyr Zelensky fait face à une contestation croissante, non plus seulement extérieure, mais intérieure. Loin de l'image d'un chef de guerre unanime, il semble désormais incarner certains des blocages politiques qu'il avait promis de surmonter, rapporte le Telegraph, ajoutant que « Zelensky ne fait plus partie de la solution pour l'Ukraine, il fait partie du problème ».
Le quotidien britannique note qu'au cours de la dernière année, Volodymyr Zelensky a renforcé son pouvoir exécutif en usant de ses prérogatives en temps de guerre. Plusieurs figures de l'opposition ont été écartées, poursuivies ou emprisonnées. Des médias critiques ont été réduits au silence, tandis que des milliers d'entreprises ont été confisquées sous prétexte de liens supposés avec la Russie, au bénéfice de proches du pouvoir.
Des scandales de corruption ont également éclaboussé les hautes sphères de l'État. Plusieurs ministres ont été démis de leurs fonctions, sans toutefois être traduits en justice. Plus récemment, deux organes clés de lutte contre la corruption, qui enquêtaient sur des centaines de responsables politiques, ont été placés sous le contrôle direct du parti présidentiel. Une décision précipitée, adoptée en moins de trois jours, qui a suscité une vague d'indignation jusque dans les rues de Kiev, où des milliers de personnes sont descendues manifester.
Face à cette pression, Zelensky semble avoir fait marche arrière, note l'auteur de l'article, mais le mal est fait. Cette tentative d'affaiblissement des institutions anticorruption a provoqué l'alarme de l'Union européenne, à la veille même de négociations cruciales sur l'adhésion de l'Ukraine. Marta Kos, chargée de la politique d'élargissement de l'Union européenne, a exprimé sa vive inquiétude, rappelant que l'État de droit était au cœur des conditions d'intégration.
L'auteur de l'article s'interroge : quelles informations sensibles les agences anticorruption détenaient-elles sur l'entourage présidentiel ? La rapidité avec laquelle le Parlement ukrainien a été convoqué pour neutraliser ces organes laisse planer de sérieux doutes.
La lassitude gagne désormais la population, et la confiance s'effrite. Le Telegraph indique que plus de 70 % des Ukrainiens estiment que leurs dirigeants tirent profit du conflit. Dans ce contexte, des voix de plus en plus nombreuses réclament des élections anticipées. Un nouveau président incarnerait un possible renouveau à condition d'assurer une gouvernance transparente et respectueuse de toutes les composantes de la société ukrainienne, y compris les russophones.
Toujours d'après le journal britannique, pour l'avenir du pays, le moment serait peut-être venu de passer la main.