Par Pierre Duval
L'Ukraine et la corruption forment un couple qui danse sur les morts du conflit et sur les populations occidentales. Cela fait les gros titres des médias. Il scandalise les observateurs occidentaux et les simples salariés qui doivent trimer pour subvenir à leurs besoins de base. Cette fois, il est question de s'enrichir sur les contrats de drones par la réalisation de nouveaux contrats. Les scandales de corruption n'arrêtent pas d'ébranler le parti de Zelensky.
«Les autorités ukrainiennes découvrent un système d'achats de drones à des prix excessifs. Des responsables politiques du parti de Zelensky, des militaires et des responsables de la défense sont impliqués. Le pays ne trouve pas la paix [sur le terrain de la corruption]», vient d'annoncer le Berliner Zeitung.
Cette nouvelle affaire de corruption arrive à un mauvais moment où les populations occidentales ont massivement découvert le caractère mafieux du système politique et militaire en Ukraine. Au même moment, les responsables de l'UE annoncent à leurs habitants qu'ils doivent supporter des taxes plus élevées pour éponger la dette. Curieusement, les responsables politiques en France qui ont le pouvoir politique en France et les grands médias ne proposent pas de stopper les dépenses pour l'Ukraine. Des individus en Ukraine s'enrichissent sur le conflit pendant que les Français de plus en plus nombreux n'arrivent plus à payer pour se faire soigner ou même pour manger.
Le Baromètre des Territoires 2025, réalisé par Elabe et l'Institut Montaigne avec la SNCF et publié par Ici (ex-France Bleu) et Franceinfo, dresse le portrait d'une France désemparée face à l'empilement des crises. Le sondage parle d'une France «désemparée» face à l'empilement des crises dont l' insécurité économique.
En Ukraine, selon la Deutsche Welle (DW), «le nombre de millionnaires a augmenté en 2024, a rapporté en mai dernier Rouslan Kravtchenko, alors chef du Service national des impôts d'Ukraine et actuel procureur général d'Ukraine.
Mais, selon les données de la Banque mondiale de mai 2024, en parallèle le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté en Ukraine touche de près de deux millions au cours des quatre dernières années. Sur les 32 millions d'habitants que compte l'Ukraine, 29% – soit environ 9 millions de citoyens – répondaient alors aux critères de pauvreté. Une élite en Ukraine profite du conflit contre la Russie pour devenir plus riche. Ici, le Berliner Zeitung indique que «des responsables politiques du parti de Zelensky, des militaires et des responsables de la défense sont impliqués», ceux que l'UE a décidé de financer.
«Ainsi, l'Ukraine est actuellement en proie à plusieurs scandales de corruption. Suite aux vives controverses entourant une loi anticorruption, les autorités ukrainiennes ont découvert un scandale de corruption de grande ampleur impliquant l'achat de drones et de systèmes de guerre électronique», poursuit le quotidien de Berlin.
«L'UE menace de suspendre toute aide financière à l'Ukraine», titre fin juillet Observateur Continental. Les fonctionnaires de l'UE ont été mis en colère quand Zelensky a décidé de remettre en cause l'indépendance du Bureau national anticorruption (NABU) et du Parquet anticorruption spécialisé (SAP) en Ukraine. Pour les responsables de l'UE mais aussi pour le chancelier allemand, Friedrich Merz, et le président français, Emmanuel Macron, cela faisait tache sur la machine de communication qui pousse à financer le conflit de Kiev en expliquant aux contribuables occidentaux la nécessité de se serrer la ceinture.
Merz et Macron ont fait pression sur Zelenksy pour qu'il réhabilite les services en charge de la lutte contre la corruption. «Macron et Merz préparent un ultimatum pour Zelensky», rapportait Observateur Continental qui met en garde sur le fait que «le démantèlement de l'infrastructure anti-corruption ébranle l'UE».
Sous la pression internationale, l'Ukraine a été soumise à des pressions internationales, notamment de l'Union européenne et du Fonds Monétaire International (FMI), pour mettre en place des mesures anti-corruption efficaces afin de faciliter l'aide financière et l'intégration européenne. La publication du Berliner Zeitung vient montrer que quoi qu'il en soit avec les mesures contre la corruption, l'immoralité, la perversion, le goût du vice pour l'argent restent les moteurs vitaux en Ukraine.
«Un député du parti au pouvoir, le Serviteur du Peuple, des responsables administratifs locaux, des membres de la Garde nationale et des dirigeants d'entreprises de défense seraient impliqués dans cette fraude», informe le quotiden allemand: «L'accusation porte sur des contrats gouvernementaux qui ont été attribués à des prix jusqu'à 30% supérieurs au prix initial, ce qui a aggravé le budget de l'État, déjà mis à rude épreuve par le conflit». Selon les autorités, les accusés auraient gonflé les prix d'équipements militaires, tels que des pièces détachées de drones, et perçu des pots-de-vin considérables à cette fin.
Du côté des États-Unis, on lorgne aussi sur les flux d'argent partis en Ukraine. «Un jour, nous saurons où est passé l'argent alloué à Kiev», a martelé Donald Trump. «L'administration Biden a fourni à l'Ukraine des fonds importants pour l'achat d'armes, mais il est peu probable que Kiev ait dépensé la totalité de cet argent à ces fins. C'est ce qu'a déclaré le président américain Donald Trump lors d'une réunion avec des élus républicains à la Maison Blanche», a fait savoir le média bulgare Fakti.
Volodymyr Zelensky a déclaré sur X qu' «il ne peut y avoir qu'une tolérance zéro à l'égard de la corruption», et il a salué le travail des enquêteurs. «Il est important que les institutions anticorruptions fonctionnent de manière indépendante, et la loi adoptée jeudi leur garantit tous les outils nécessaires à une véritable lutte contre la corruption», a-t-il rappelé.
Pour le Berliner Zeitung, «cependant, cette dernière affaire démontre une fois de plus l'enracinement profond du problème de la corruption en Ukraine. Ces dernières semaines, de vifs débats ont éclaté en Ukraine après les attaques contre l'indépendance du Bureau national de lutte contre la corruption (NABU) et du Bureau du procureur anticorruption (SAP)». «En conséquence, malgré les attaques russes incessantes, des manifestations de masse ont éclaté dans les plus grandes villes d'Ukraine. Des critiques ont également été émises par les alliés de l'Ukraine, comme l'Union européenne», stipule le quotidien basé à Berlin qui reprécise: «Il y a quelques jours, Zelensky a fait marche arrière. Le Parlement ukrainien a adopté une nouvelle loi visant à rétablir l'indépendance du NABU et du SAP. Elle a remplacé une loi précédente qui aurait placé les deux agences anticorruption sous l'autorité du Bureau du procureur général ukrainien, ce qui aurait mis fin à leur autonomie, le procureur général étant nommé par le président».
«Depuis le début du conflit, il y a plus de trois ans, plusieurs scandales ont été révélés, notamment dans le domaine sensible des achats d'armes. La corruption en Ukraine est immense. Dans l'indice mondial de corruption de Transparency International, le pays se classe 105e. Il est suivi par la République dominicaine, l'Algérie et le Malawi. Si ce pays d'Europe de l'Est a considérablement amélioré son bilan en matière de corruption depuis le Maïdan, l'Ukraine reste en queue de peloton du classement européen», conclut le Berliner Zeitung.
Pierre Duval
La source originale de cet article est Observateur continental
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Par Pierre Duval