France-Soir
Austin Distel / Unsplash
La justice allemande relance une bataille juridique vieille de dix ans entre le groupe de presse Axel Springer et l'éditeur d'Adblock Plus. En jeu, la légalité des bloqueurs de publicité, accusés de violer le droit d'auteur. Une décision en faveur d'Axel Springer pourrait interdire ces outils en Allemagne et créer un précédent en Europe.
Le groupe de presse accuse l'éditeur d'Adblock Plus de violer le droit d'auteur en modifiant l'affichage des pages web. Selon lui, retirer les publicités équivaut à altérer une œuvre protégée. Une argumentation audacieuse, mais qui a convaincu la Cour fédérale de justice allemande de renvoyer l'affaire devant la cour d'appel de Hambourg.
Depuis 2014, cette bataille juridique fait rage. Axel Springer, l'un des plus grands éditeurs de presse européens, voit dans les adblockers une menace pour son modèle économique. En 2018, la justice allemande avait estimé que ces outils ne constituaient pas une menace juridique directe. Mais aujourd'hui, le vent semble tourner. Une décision en faveur d'Axel Springer ferait de l'Allemagne le deuxième pays au monde, après la Chine, à interdire les bloqueurs de publicité. Un précédent qui pourrait inspirer d'autres pays européens.
Comme le souligne Siècle Digital, les implications d'une telle décision sont immenses. Outre les revenus publicitaires, c'est tout un écosystème d'extensions protégeant la vie privée et la sécurité des internautes qui serait menacé. La fondation Mozilla a d'ailleurs alerté sur les risques d'une telle interprétation. "Limiter les bloqueurs de publicités ne se résumerait pas à défendre les revenus des éditeurs", rappelle l'organisation. En effet, cela pourrait fragiliser un ensemble d'outils essentiels pour une navigation sécurisée et accessible.