24/08/2025 reseauinternational.net  4min #288203

La foudre et le cavalier

par Le Bouc Émissaire

Croire que les grands complots se révèlent au public par accident, c'est avaler le conte pour enfants qu'on vous sert depuis deux siècles. Le mythe officiel voudrait que l'Ordre des Illuminati de Bavière ait été découvert à cause d'un banal orage. Juin 1785, un cavalier - messager de l'Ordre - tombe raide mort, foudroyé, son cheval avec lui, quelque part près de Ratisbonne. Dans ses sacoches, miracle : une liasse de documents compromettants détaillant les plans de la société secrète. C'est, dit-on, grâce à ce coup du ciel que l'Europe découvre l'existence de l'organisation de Weishaupt. Cette version est répétée à l'infini, comme une comptine. Mais elle ne tient pas une seconde.

D'abord parce qu'on sait précisément ce qui s'est passé. Le cavalier en question s'appelait Johann Jakob Lanz, ancien moine, recruté par Adam Weishaupt, et membre actif de l'Ordre. Il transportait effectivement des correspondances internes lorsqu'il est mort frappé par la foudre. Mais ce détail météorologique n'explique rien. La Bavière de 1785 est déjà saturée de rumeurs et d'enquêtes autour de l'Ordre. Depuis 1784, le duc de Bavière, Charles Théodore, a interdit officiellement toutes les sociétés secrètes, et la police mène des perquisitions systématiques. Les maisons des illuminés sont fouillées, des archives saisies, des correspondances interceptées. Le dossier est déjà constitué avant la mort du cavalier.

Les documents trouvés sur Lanz ne sont qu'un prétexte de plus pour donner corps à une opération déjà en cours. Le gouvernement bavarois ne se contente pas de les exploiter en interne : il les publie, sous forme d'un recueil officiel, Einige Originalschriften des Illuminatenordens (1787). Cette diffusion, qui ressemble à une «révélation», n'est en réalité qu'un montage contrôlé, destiné à exposer l'Ordre de façon orientée. La légende du hasard, du cavalier frappé par le ciel, permet de maquiller ce travail politique sous l'apparence d'un coup de théâtre providentiel.

C'est là que réside le mécanisme pervers : les complots, même criminels, ne sont jamais dévoilés de façon neutre. Lorsqu'on nous tend un scandale «découvert par inadvertance», il faut comprendre que ce sont bien souvent les criminels eux-mêmes qui choisissent de le rendre visible, afin de reprendre la main sur le récit. Le procédé est simple : on exhibe quelques pièces compromettantes, puis on dénigre ceux qui, plus tard, oseront poursuivre l'enquête, en les accusant d'être des «complotistes». Disqualifier la recherche de vérité ne demande alors aucun effort, puisqu'on a installé d'avance le piège : les documents existent, mais l'explication officielle verrouille le cadre.

Pourquoi cela fonctionne-t-il ? Parce que la réalité de ce monde est tellement violente, incroyable, inacceptable pour l'esprit humain, que celui qui ose l'énoncer passe aussitôt pour un délirant. Le crime organisé au plus haut niveau s'est façonné cette protection invisible : l'incrédulité publique. Le maréchal Douglas MacArthur l'avait résumé : seuls les petits secrets ont besoin d'être protégés, les grands le sont par l'incrédulité publique.

Et le schéma se répète, encore et encore, jusqu'à nos jours. Les attentats du 11 septembre, avec ses incohérences béantes - passeports retrouvés intacts au pied des tours en feu, effondrement symétrique du bâtiment 7 jamais percuté - sont verrouillés par ce mécanisme : les preuves les plus grossières qui confirment le complot suffisent paradoxalement à rendre le sujet «interdit», celui qui les mentionne devenant un fou dangereux. Même logique avec l'Irak et ses armes de destruction massive inexistantes, utilisées comme prétexte de guerre, puis admises comme mensonge sans que personne ne réponde de ce crime. Même scénario avec l'affaire Epstein : un réseau de chantage sexuel impliquant des puissants du monde entier, et soudain le principal témoin «suicidé» dans une cellule sous vidéosurveillance. Les faits sont là, visibles, incontestables - et pourtant ceux qui osent les relier deviennent immédiatement suspects.

Et comment ne pas citer le Covid-19 ? Dès le départ, des incohérences flagrantes : discours officiels contradictoires, chiffres manipulés, interdiction de traitements alternatifs, collusion évidente entre laboratoires pharmaceutiques et décideurs politiques. Des éléments qui auraient dû suffire à ouvrir un débat mondial. Mais l'incrédulité, soigneusement orchestrée par la peur et l'étiquetage automatique («complotiste» pour tout doute exprimé), a verrouillé le sujet.

Voilà la mécanique : montrer juste assez de vérité pour la rendre incroyable, puis transformer ceux qui la rappellent en parias. Le cavalier foudroyé de 1785 n'était que le premier d'une longue série. Depuis, les orages se succèdent, toujours au moment opportun, toujours suivis de la même pluie d'accusations.

L'histoire n'avance pas par hasard : elle trébuche sur les preuves qu'on nous jette sous la pluie, pendant que les véritables orages se déclenchent ailleurs.

source :  Le Bouc Émissaire

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