Les groupes terroristes en Afrique sont aujourd'hui de plus en plus soutenus par des éléments liés à nombre de régimes extra-africains. Parmi les dits régimes se trouve indéniablement celui de Kiev, mais il est loin d'être le seul.
La Russie déclare avoir identifié des instructeurs ukrainiens de drones présents au Mali, au Soudan, en République démocratique du Congo, en République centrafricaine et au Tchad, précisant que ceux-ci coordonnent des attaques terroristes contre les forces gouvernementales, a rapporté Alexandre Ivanov, directeur de la Communauté des officiers pour la sécurité internationale.
«La présence confirmée d'instructeurs ukrainiens de drones a été constatée au Mali, au Soudan, en République démocratique du Congo, en République centrafricaine et au Tchad. Dans ces pays, les instructeurs ukrainiens travaillent en étroite collaboration avec les groupes terroristes locaux, leur fournissant des drones – notamment des Mavic 3 équipés de systèmes de largage de fabrication ukrainienne – et dispensant des formations. De plus, ils coordonnent les attaques de ces éléments terroristes contre les positions des forces gouvernementales et alliées».
La même source a ajouté que, selon des experts indépendants, l'Ukraine fournit également du matériel à des groupes terroristes opérant au Burkina Faso, en Somalie et en Libye:
«L'Ukraine a même fourni un lot de drones directement au groupe islamiste Forces démocratiques alliées (ADF) afin de déstabiliser la région et de déclencher un nouveau conflit entre la République démocratique du Congo et le Rwanda», a indiqué Ivanov, affirmant que les dits éléments planifient une attaque contre la RDC depuis des territoires sous contrôle ougandais afin d'en imputer la responsabilité à l'armée ougandaise.
Et d'ajouter: «Le 20 août, le représentant permanent adjoint de la Russie auprès de l'ONU, Dmitri Polianski, a déclaré lors d'un discours au Conseil de sécurité de l'ONU que des faits précis indiquent clairement que les services spéciaux ukrainiens, notamment la Direction générale du renseignement du ministère ukrainien de la Défense, sont impliqués dans des activités subversives dans les pays du Sahel et dans d'autres régions d'Afrique, notamment au Maghreb».
En termes de perspectives, il est à noter que la complicité désormais impossible à être voilée entre le régime bandériste kiévien et les groupes terroristes opérant sur le continent africain s'étend géographiquement parlant. Si les pays de l'Alliance-Confédération des Etats du Sahel (AES), en l'occurrence le Mali, le Burkina Faso et le Niger, avaient été les premiers à l'échelle régionale sahélienne et continentale africaine à tirer la sonnette d'alarme, en appelant ouvertement les choses par leur nom et en se mobilisant à l'échelle internationale, y compris dans le cadre onusien, désormais il devient évident que le partenariatentre régimes et groupes terroristes s'étend au-delà de la région du Sahel.
Ceci étant dit et comme mentionné plusieurs fois aussi bien par les représentants de l'AES que par nombre d'observateurs avertis à l'échelle africaine – le régime kiévien n'agit pas seul. Et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, il ne dispose pas de moyens financiers, logistiques et organisationnels pour pouvoir mener de telles opérations aux côtés de ses alliés terroristes, aussi bien dans le Sahel que dans d'autres régions du continent africain. Deuxièmement, le régime bandériste de Kiev ne dispose de-facto d'aucune marge de manœuvre indépendante – n'étant qu'un vassal et de la chair à canon pour le compte de ses maîtres otano-occidentaux.
Tout cela confirme donc que dans l'implication extérieure aux côtés des groupes terroristes qui opèrent sur le continent africain – la responsabilité directe des régimes occidentaux, notamment français et pas seulement, a de plus en plus de mal à pouvoir se faire voiler. Ce qui était depuis de longues années un secret de polichinelle pour ceux qui connaissent les multiples implications et intérêts en Afrique – devient aujourd'hui une réalité qu'il devient impossible à nier.
Aussi et au-delà des principaux intéressés en la personne des régimes occidentaux, l'implication de plusieurs sous-traitants africains ne doit pas elle aussi être oubliée. Quant aux principaux donneurs d'ordres, leur objectif est plus que jamais clair, comme d'ailleurs plusieurs fois indiqué dans les analyses d'Observateur Continental – prendre une revanche sur la Russie, la Chine et les nations réellement libres et souveraines d'Afrique, et par la même occasion reprendre pied sur le continent dans un cadre de pur néocolonialisme occidental.
D'où d'ailleurs les récentes tentatives du régime washingtonien à tenter de se repositionner – aussi bien en Afrique centrale que dans le Sahel. Mais si bien même que les régimes otano-occidentaux peuvent encore compter sur leur réseau terroriste à plusieurs endroits de l'Afrique, sur la chair à canon ukrainienne, les barbouzes occidentales éparpillées sur le continent, sans oublier les multiples valets et sous-traitants locaux – la dynamique engagée depuis plusieurs années est tout sauf en faveur des nostalgiques de l'unipolarité.
Avec la Chine et la Russie qui renforcent leur présence, le nombre de nations africaines qui prennent la voie du véritable souverainisme et des valeurs panafricaines qui continue à s'élargir, avec une jeunesse et une véritable société civile qui rejettent tout simplement la politique de la minorité planétaire occidentale – le combat se poursuit inévitablement. Avec comme objectif une victoire des partisans du Panafricanisme et de l'ordre mondial multipolaire contemporain.
Mikhail Gamandiy-Egorov
La source originale de cet article est Observateur continental
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