Par la rédaction de The Cradle, le 28 août 2025
Israël a changé plusieurs fois sa version des faits pour justifier une double frappe qui a tué 22 personnes, dont des journalistes et des secouristes.
Une nouvelle vidéo montre que la double frappe menée par l'armée israélienne contre un hôpital de Gaza a impliqué trois munitions distinctes, une lors de la première frappe et deux lors de la seconde, a rapporte CNN le 28 août.
L'attaque du 25 août contre l'hôpital Nasser, dans la ville méridionale de Khan Yunis à Gaza, a tué 22 personnes, dont des travailleurs de la santé, des équipes d'intervention d'urgence et cinq journalistes.
Le matin de l'attaque, le journaliste de Reuters Hossam al-Masri diffusait en direct depuis une cage d'escalier extérieure au dernier étage de l'hôpital Nasser.
À 10 h 09, une munition israélienne a visé Masri, le tuant ainsi qu'un autre homme.
Les journalistes et les secouristes se sont précipités dans la cage d'escalier pour rechercher des survivants.
À 10 h 17, alors que les secouristes descendaient un corps par l'escalier, une deuxième et une troisième frappe israéliennes, à quelques millisecondes d'intervalle, ont visé l'escalier, tuant 20 autres personnes.
"Un obus a frappé l'escalier où les premiers secours s'étaient rassemblés, et une fraction de seconde plus tard, un autre a explosé presque au même endroit",
a écrit CNN, décrivant la vidéo.
N.R. Jenzen-Jones, directeur d'Armament Research Services, a déclaré que les munitions avaient probablement été tirées par deux chars distincts au même moment.
"L'impact de deux projectiles presque au même moment suggère que deux chars ont sans doute tiré simultanément sur la cible", a déclaré Jenzen-Jones à CNN. "Cela suggère une attaque soigneusement coordonnée, plutôt qu'un seul véhicule tirant sur une 'cible d'opportunité'. Les canons des chars modernes, avec les capteurs et des systèmes des chars modernes, sont très précis"."Une vidéo horrible filmée après les deuxième et troisième frappes, montre des dizaines de corps dans l'escalier, tant au dernier étage qu'à l'étage inférieur", a ajouté CNN.
Les cinq journalistes tués étaient le journaliste de Reuters Hossam al-Masri, le caméraman d'Al Jazeera Mohammad Salama, la journaliste de Independent Arabia et d'AP Maryam Abu Daqqa, et le journaliste de NBC Muath Abu Taha.
Le journaliste Ahmad Abu Aziz a succombé plus tard à ses blessures dues à la même attaque.
Photo © AFP
“A video clip shows that the second strike on the Nasser complex was actually two nearly simultaneous strikes, and it is believed that these second and third strikes…
Le balcon et l'escalier du quatrième étage de l'hôpital Nasser étaient fréquemment utilisés comme poste de caméra en direct par Reuters, AP et d'autres médias internationaux. Les journalistes se rassemblaient également dans la cage d'escalier pour essayer d'obtenir du réseau cellulaire afin de télécharger leurs reportages.
Les porte-parole de l'armée israélienne ont modifié à plusieurs reprises leur version des faits afin de détourner la responsabilité des meurtres visiblement délibérés commis au complexe médical Nasser, le seul hôpital encore en activité dans le sud de Gaza.
Alors que la condamnation internationale s'intensifiait à la suite de l'attaque, l'armée israélienne a affirmé que le Hamas utilisait une caméra dans la cage d'escalier pour surveiller les mouvements de ses troupes, même si seule la caméra de Reuters était présente.
L'armée a ensuite affirmé que six des personnes tuées étaient des "terroristes" du Hamas ou du Jihad islamique palestinien (JIP).
Cependant, Sky News a examiné les pages du réseau social et les nécrologies de chacune de ces six personnes et a constaté qu'une seule d'entre elles, Omar Abu Teim, était un combattant de la Résistance.
Un responsable de la sécurité israélien s'adressant à CNN a reconnu que l'armée israélienne a reçu l'autorisation d'éliminer la caméra avec un drone. La source a déclaré que l'armée israélienne a plutôt tiré deux obus de char, le premier sur la caméra et le second sur la foule rassemblée dans la cage d'escalier pour aider aux tentatives de sauvetage.
"Ce qui est choquant, c'est que l'armée israélienne a frappé les journalistes au quatrième étage. Et lorsque nous avons envoyé notre personnel humanitaire pour les secourir, ils les ont à nouveau attaqués",
a déclaré le Dr Mohammed Saqer, directeur des soins infirmiers à l'hôpital Nasser.
"En quoi cela est-il justifié ? Pourquoi voulez-vous nous tuer à tout prix ? Nous travaillons dans le milieu humanitaire, dans un hôpital. Nous devrions être protégés conformément aux normes et réglementations internationales", a ajouté M. Saqer.
L'ambassadeur palestinien auprès des Nations unies a déclaré jeudi au Conseil de sécurité que la récente "double" frappe de l'armée israélienne sur l'hôpital de Gaza était "préméditée".
"La seconde frappe contre l'hôpital Nasser était une frappe destinée à tuer médecins et journalistes qui se sont précipités sur les lieux après la première frappe", a déclaré Riyad Mansour.
"Alors que le monde entier réclame un cessez-le-feu permanent, Israël continue de commettre ses atrocités. Dans quel autre pays le meurtre de tant de civils et de journalistes est-il toléré ?"
Traduit par Spirit of Free Speech