02/09/2025 lesakerfrancophone.fr  43min #289130

La revue de presse internationale pour la semaine du 25 au 31 août 2025

Par Wayan - Le 31 août 2025 - Le Saker Francophone

Israël/Palestine

Toute la semaine, l'armée israélienne a  pilonné la ville de Gaza :

De plus en plus de familles palestiniennes ont quitté la ville de Gaza mardi après une nuit de bombardements israéliens à sa périphérie.

Les habitants ont déclaré que les bombardements aériens et de chars israéliens se sont poursuivis toute la nuit et tôt mardi dans les banlieues de Sabra, Shejaia et Tuffah, dans l'est de la ville de Gaza, ainsi que dans la ville de Jabalia au nord, détruisant des routes et des maisons.

« Des tremblements de terre, nous appelons cela, ils veulent effrayer les gens pour les forcer à quitter leurs maisons », a déclaré Ismail, 40 ans, un habitant de la ville de Gaza.

Sa destruction totale semble être  l'objectif de l'armée israélienne :

Plus de 1 000 bâtiments ont été détruits dans les quartiers de Zaytoun et Sabra de la ville de Gaza depuis que les forces israéliennes ont commencé une nouvelle incursion terrestre ce mois-ci, a rapporté Al Jazeera, citant la défense civile palestinienne.

Dans un communiqué publié dimanche, la Défense civile a rapporté que les bombardements continus et les routes d'accès bloquées ont rendu presque impossible pour les équipes d'urgence d'atteindre des centaines de civils piégés ou de répondre aux informations faisant état de personnes disparues. Les hôpitaux de la région sont débordés.

Parmi ces innombrables frappes, l'une d'elle a touché un hôpital où s'était réfugiés  des journalistes travaillant pour divers médias étrangers :

Cinq journalistes travaillant pour des médias internationaux ont été tués ce 25 août dans des frappes israéliennes. Des frappes qui se sont abattues sur un hôpital du sud de la bande de Gaza, faisant au total 20 morts, a annoncé la Défense civile du territoire palestinien.

Par réflexe de solidarité de classe, les médias internationaux ont largement répandu la nouvelle. Même  une association de journalistes travaillant en Israël s'en est plaint :

De son côté, l'Association de la presse étrangère à Jérusalem (FPA) a exigé « des explications » de la part des autorités israéliennes après l'annonce de la mort des cinq journalistes dans le sud de la bande de Gaza. La FPA est « scandalisée et choquée », indique un communiqué de l'association, notant qu'il n'y avait eu « aucun avertissement avant ces frappes », rapporte l'AFP, un média partenaire. « Nous exigeons des explications immédiates de [l'armée israélienne] et du bureau du Premier ministre », ajoute le texte appelant Israël « à abandonner une fois pour toutes sa pratique abjecte constituant à prendre des journalistes pour cible » et soulignant que « trop de journalistes ont été tués à Gaza sans la moindre justification ».

La FPA ne va pas jusqu'à oser dire que « trop de civils ont été tués à Gaza... ».

 L'ONU et quelques pays comme  la France ou  le Canada ont exprimé leur condamnation de la frappe sur cet hôpital, en évitant bien d'aborder le sujet de la destruction de Gaza :

La frappe israélienne sur un hôpital à Gaza qui a tué au moins vingt personnes, dont cinq journalistes, est « intolérable », a déclaré ce lundi le président français Emmanuel Macron, appelant Israël à « respecter le droit international ».

Face à cette pression verbale, Netanyahou s'est fendu  d'une tentative de justification :

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré qu'Israël regrettait profondément ce qu'il a qualifié de « tragique mésaventure » survenu lundi à l'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza.

Un regret qui a la forme d'un doigt d'honneur puisque la « mésaventure » est  le résultat d'une double frappe, donc pas une erreur mais bien une volonté délibérée de détruire :

Israël a mené des frappes consécutives sur l'hôpital Nasser de Khan Younis séparées de quelques minutes seulement, a indiqué le ministère. Les coups de « double frappe » ont tué des journalistes, des agents de santé et des équipes d'intervention d'urgence qui s'étaient précipités sur les lieux après l'attaque initiale, a indiqué l'hôpital Nasser.

Les attaques israéliennes ont touché un balcon de l'hôpital utilisé par les journalistes pour une vue surélevée de Khan Younis.

Une première frappe sur l'hôpital a touché le quatrième étage du complexe médical Nasser, a annoncé le ministère de la Santé, suivie d'une deuxième attaque peu de temps après qui a touché les ambulanciers et les intervenants d'urgence.

"Alors que nous évacuions les blessés, alors que la défense civile et les secouristes étaient présents, l'escalier a été pris pour cible pour la deuxième fois", a déclaré à CNN le journaliste de Reuters Hatem Sadeq Omar, blessé et s'exprimant depuis une civière d'hôpital. "Il y avait des journalistes, des patients, des infirmières, la défense civile était dans les escaliers. Nous étions directement visés."

 Un article de Middle East Eyes, dont plusieurs journalistes ont été tués à Gaza, explique que la GHF, l'entité israélo-étasunienne censé délivrer l'aide humanitaire à Gaza et dont les stands de livraison de nourriture servent de tir aux pigeons pour les snippers israéliens, est à la source de l'assassinat d'un de ses journalistes :

Des mercenaires américains d'un centre d'aide humanitaire à Gaza ont interrogé une des sources du journaliste de Middle East Eye, Mohamed Salama, à la recherche d'informations sur son identité et le lieu où il se trouvait avant qu'il ne soit tué, peut révéler MEE.

Salama a été tué aux côtés d'un autre journaliste de MEE, Ahmed Abu Aziz, et de trois autres journalistes lundi matin alors qu'ils réagissaient à une attaque contre l'hôpital Nasser à Khan Younis, dans le sud de Gaza. Les deux frappes ont tué 20 Palestiniens au total, y compris des médecins et des premiers intervenants.

Quelques jours auparavant, une source pour l'une des principales enquêtes de Salama pour MEE lui avait dit qu'il avait été brièvement détenu dans un centre de distribution d'aide par des mercenaires de sécurité américains gardant le site.

Là, a déclaré la source, il avait été interrogé sur l'identité du journaliste à l'origine de l'histoire. Salama travaillait de manière anonyme pour des raisons de sécurité.

Middle East Eye a demandé à Safe Reach Solutions et UG Solutions, les deux sociétés de sécurité américaines travaillant sur les sites de distribution de l'aide, si elles étaient impliquées dans l'interrogatoire de la source.

MEE a également demandé si leurs employés transmettaient des renseignements à Israël sur l'identité de journalistes palestiniens tels que Salama. Ils n'avaient pas répondu au moment de la publication.

Mais la GHF ne fait pas que  collecter des renseignements pour Israël :

Sur ces sites de distribution de nourriture de la très critiquée Gaza Humanitarian Foundation (GHF), les travailleurs humanitaires et des témoins sur place avait déjà décrit des scènes de chaos et de terreur. Des civils abandonnés au milieu des tirs, encerclés par des soldats armés, sans protection ni passage sûre.

En plus de ces morts, le Centre palestinien pour les personnes disparues avait aussi lancé un avertissement : des dizaines de Gazaouis qui s'étaient approchés des sites n'en sont jamais revenus. « Leurs noms ne figurent ni sur les listes de martyrs ni sur les dossiers hospitaliers. Les familles vivent un cauchemar, entre attente et recherche », explique Ghazi al-Majdalawi, le directeur du centre.

L'armée israélienne était « directement impliquée dans les disparitions forcées de personnes cherchant de l'aide », ont ajouté les experts, mandatés par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, mais qui ne parlent pas au nom des Nations Unies.

« Les signalements de disparitions forcées visant des civils affamés cherchant à exercer leur droit fondamental à se nourrir ne sont pas seulement choquants, mais équivalent à de la torture, ont-ils déclaré. Utiliser la nourriture comme un outil pour mener des disparitions ciblées et massives doit cesser immédiatement », dénonce leur communiqué publié jeudi 28 août.

Chez les Palestiniens, nombreux sont ceux qui craignent que ces centres d'aide servent d'espace de collecte de renseignements et d'arrestations ciblées.

Encore des faits qui confirment l'intention génocidaire du gouvernement israélien.

**********

Pendant que Gaza est en train d'être détruite, Israël prépare un travail de même nature en Cisjordanie :

 L'armée israélienne a entamé, mardi 26 août, avant l'aube, une vaste opération dans la vieille ville de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie occupée, mobilisant des dizaines de soldats et de blindés, selon des témoins et des responsables palestiniens. Cet « assaut (...) est une démonstration de force sans justification », a déclaré à l'AFP le gouverneur de Naplouse, Ghassan Daghlas. À l'agence de presse française, l'armée israélienne a confirmé mener une opération, sans en préciser l'objet.

 L'armée israélienne a détruit environ 3 000 oliviers dans un village près de Ramallah en Cisjordanie occupée, a déclaré le chef du conseil local, alors que les Palestiniens sont confrontés à une vague de violence continue à travers le territoire dans l'ombre de la guerre d'Israël contre Gaza.

L'armée a justifié la mesure en disant que les arbres constituaient une "menace pour la sécurité" d'une route de colonisation israélienne qui traverse les terres du village.

La destruction a été effectuée alors qu'al-Mughayyir est sous confinement depuis jeudi après qu'un colon israélien a déclaré qu'on lui avait tiré dessus dans la région.

Le chef adjoint du conseil du village, Marzouq Abu Naim, a déclaré à l'agence de presse palestinienne Wafa que les soldats israéliens avaient pris d'assaut plus de 30 maisons depuis l'aube samedi, détruisant les biens et les véhicules des résidents.

 L'Armée israélienne a démantelé mardi une banque palestinienne à Ramallah, la dernière banque de change en Cisjordanie qui blanchit les fonds du terrorisme, a déclaré l'armée au Jerusalem Post.

Dans une opération méticuleusement planifiée à l'avance, d'abord, les forces spéciales infiltrées de Duvdevan, puis les unités de réservistes de Tsahal pour la région de Binyamin, ainsi que la police des frontières, ont saisi des centaines de milliers de fonds terroristes et arrêté quelques individus liés à ces fonds.

Selon Tsahal, le but de l'opération est d'aspirer davantage l'oxygène de la campagne de terreur en Cisjordanie.

On voit bien le changement de style dans cet article qui provient d'un média israélien, le Jerusalem Post, où le mot terreur/terroriste est employé dès qu'il s'agit de parler de toute activité palestinienne, un réflexe de propagande israélienne.

***********

Face à la « solution finale » employé par le gouvernement israélien à Gaza, le Hamas en est rendu à  accepter toutes les conditions de Netanyahou, pourvu que le carnage cesse :

Le chef d'État-major de Tsahal, Eyal Zamir, a déclaré dimanche que l'armée avait créé les conditions à Gaza pour un accord d'otages avec le groupe terroriste du Hamas, ajoutant apparemment à huis clos que le gouvernement devait accepter la proposition actuellement proposée.

"Il y a un accord sur la table, c'est le cadre Witkoff amélioré [proposé par l'envoyé américain au Moyen-Orient]", a déclaré Zamir lors d'une visite à la base navale de Haïfa, selon Channel 13 news. Il aurait déclaré que "maintenant, c'est entre les mains de Netanyahu" et qu'"il y a un grand danger pour la vie des otages en prenant le contrôle de la ville de Gaza."

Donc ni l'armée israélienne ni les pays arabes n'ont encore réalisé que  Netanyahou ne veut pas d'accord, même à ses conditions. Ils vont maintenant peut-être finir par l'admettre :

Alors que la réunion du cabinet ministériel a passé sous silence l'accord avec le Hamas, les médiateurs disent qu'Israël ignore la proposition du Hamas

Le Qatar s'est plaint mardi qu'Israël n'ait pas encore répondu à la proposition d'accord de cessez-le-feu et d'otages que le Hamas a déclaré avoir acceptée plus tôt ce mois-ci, ajoutant qu'il ne pensait pas que Jérusalem était intéressée à parvenir à un accord. L'Égypte, un autre médiateur dans les pourparlers au point mort, aurait fait part de sa « déception, de sa frustration et de sa colère » à Israël face à son absence de réponse.

Lors d'un point de presse avec des journalistes locaux, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed al-Ansari, a déclaré que Doha n'avait pas encore reçu de réponse d'Israël à la dernière proposition de cessez-le-feu et d'accord sur les otages, alors que l'offre sur la table "correspond à 90% de ce qu'Israël veut."

"La balle est maintenant dans le camp d'Israël, et il semble qu'il ne veuille pas parvenir à un accord", a déclaré Ansari.

Alors si même l'armée est impuissante, que pourrait obtenir les manifestants israéliens qui arpentent les rues de Tel Aviv depuis des mois pour faire pression sur leur gouvernement :

Ces commentaires sont faits alors que d'importantes manifestations ont eu lieu en Israël, exigeant que le gouvernement signe un accord pour ramener les otages à la maison et mettre fin à la guerre à Gaza, et alors que le cabinet de sécurité se réunissait à Jérusalem pour approuver les plans de l'armée pour conquérir la ville de Gaza, avec des rapports disant que le forum n'a pas discuté de la proposition de cessez-le-feu sur la table.

Et pour que tous ceux qui plaident encore la solution à deux Etats finissent par l'entendre,  le ministre des affaires étrangères israéliens le répète :

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, interrogé mercredi sur le projet d'un État palestinien, a déclaré qu'il n'y en aurait pas.

Saar a fait ce commentaire aux journalistes à la suite d'une réunion avec le secrétaire d'État américain Marco Rubio à Washington que le ministre des Affaires étrangères a qualifié de « très bien. »

*************

Pour l'instant rien ne peut faire plier la rage destructrice du gouvernement Netanyahou. Tant contre la Palestine que contre les pays voisins.

 D'abord le Liban où le Hezbollah n'admet pas qu'on cherche à le désarmer pour laisser le champ ouvert à toute attaque israélienne contre le Liban :

Le secrétaire général du mouvement de résistance du Hezbollah a appelé le gouvernement libanais à restaurer la souveraineté de la nation arabe, soulignant que son groupe ne déposera pas les armes et ne permettra pas à l'ennemi israélien d'attaquer et d'occuper librement le Liban.

S'exprimant dans un discours télévisé diffusé depuis la capitale libanaise, Beyrouth, lundi soir, Cheikh Naim Qassem a déclaré que les problèmes internes du Liban ne peuvent être résolus qu'une fois la souveraineté reconquise.

Il a exhorté le gouvernement à donner la priorité à la souveraineté et à la reconstruction plutôt qu'au respect des diktats américains et israéliens.

Alors Netanyahou  cherche à ruser :

Israël a indiqué lundi qu'il réduirait sa présence militaire dans le sud du Liban si les forces armées libanaises prenaient des mesures pour désarmer le groupe militant chiite Hezbollah.

L'annonce du bureau du Premier ministre israélien est intervenue après que Benjamin Netanyahu a rencontré l'émissaire américain Tom Barrack, qui a été fortement impliqué dans un plan qui désarmerait le Hezbollah et retirerait les forces israéliennes du Liban.

« Si les Forces armées libanaises prennent les mesures nécessaires pour mettre en œuvre le désarmement du Hezbollah, Israël s'engagera dans des mesures réciproques, y compris une réduction progressive » par l'armée israélienne, a déclaré le bureau du Premier ministre israélien.

La déclaration n'indiquait pas explicitement si les forces israéliennes se retireraient complètement des cinq positions qu'elles occupent au Liban.

Une ruse car Netanyahou, voulant le champ totalement libre, ne veut ni du Hezbollah  ni de forces de maintien de la paix de l'ONU :

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a reporté un vote prévu lundi sur l'avenir de la mission de maintien de la paix de l'ONU au sud-Liban, qui se heurtait à l'opposition des États-Unis et d'Israël.

Le Conseil débat d'un compromis rédigé par la France qui maintiendrait la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) en place pour un an de plus, le temps qu'elle se prépare à se retirer. La FINUL a été déployée en 1978 pour séparer Israël et le Liban.

Les pourparlers sur la FINUL ont commencé la semaine dernière, et on pensait qu'un vote pourrait avoir lieu dès lundi, mais des sources diplomatiques ont indiqué qu'un vote aurait maintenant lieu d'ici la fin de la semaine. Le mandat de la force se termine dimanche.

 Finalement le vote a eu lieu mais pour un retrait des forces de maintien de la paix de l'ONU, laissant ainsi le champ libre à l'armée israélienne à partir de 2027 :

Il n'y aura plus de casques bleus au Liban en 2027 : les quelque 10 000 Casques bleus au sud Liban commenceront à faire leurs bagages à la fin de l'année 2026. Par conséquent, le Conseil de sécurité de l'ONU a renouvelé leur mandat une dernière fois, après 47 ans sur place.

Pour Washington et l'État hébreu, la présence des Casques bleus permettait au mouvement chiite Hezbollah de se réarmer. Israël et les États-Unis ont immédiatement salué une décision « historique », avec l'ambassadeur israélien Danny Danon déclarant que « pour une fois, nous avons une bonne nouvelle de l'ONU ». Il a accusé la mission d'avoir échoué à empêcher le Hezbollah de « prendre le contrôle de la région ».

 Cette déclaration d'Amnesty International donne raison à la méfiance du Hezbollah envers Israël :

Amnesty International a déclaré que la destruction massive de biens civils par l'armée israélienne dans le sud du Liban, y compris après la conclusion d'un cessez-le-feu avec le Hezbollah, devrait faire l'objet d'une enquête en tant que crime de guerre.

" La destruction massive et délibérée de biens civils et de terres agricoles par l'armée israélienne dans le sud du Liban doit faire l'objet d'une enquête en tant que crimes de guerre », a déclaré Amnesty dans un communiqué.

Erika Guevara Rosas, du groupe de défense des droits de l'homme, a déclaré dans le communiqué que la destruction avait "rendu des zones entières inhabitables et ruiné d'innombrables vies."

Le groupe dit que son analyse a couvert du 1er octobre de l'année dernière jusqu'à la fin janvier de cette année, et a montré que "plus de 10 000 structures ont été fortement endommagées ou détruites pendant cette période."

Il note que "la plupart des destructions ont eu lieu après le 27 novembre", date à laquelle la trêve est entrée en vigueur.

"Les forces israéliennes ont utilisé des explosifs posés manuellement et des bulldozers pour dévaster des structures civiles, y compris des maisons, des mosquées, des cimetières, des routes, des parcs et des terrains de football, dans 24 municipalités", indique-t-il.

Le groupe de défense des droits dit qu'il a utilisé des vidéos vérifiées, des photographies et des images satellites pour enquêter sur la destruction.

"Dans certaines vidéos, des soldats se sont filmés célébrant la destruction en chantant et en applaudissant", indique-t-il.

Il ajoute qu'une grande partie des destructions a été effectuée "en l'absence apparente de nécessité militaire impérative et en violation" du droit international humanitaire.

 Puis la Syrie, d'abord par des frappes de drones :

Trois soldats de l'armée syrienne ont été tués dans une frappe de drone israélienne près de la capitale Damas mardi 26 août, a indiqué à l'AFP un responsable au sein du ministère syrien de la Défense. «Un drone israélien a visé l'un des bâtiments militaires de la 44e division de l'armée syrienne à Kesweh, à l'ouest de Damas, faisant trois morts parmi les membres de la division», a déclaré le responsable, sous couvert d'anonymat. Cela porte à quatre le nombre de morts dans des frappes israéliennes mardi.

Puis  une intervention militaire :

Les troupes terrestres israéliennes ont mené un raid commando dans la nuit de mercredi à jeudi sur un site syrien qu'elles avaient déjà bombardé les deux jours précédents, ont rapporté les médias d'Etat syriens, dans une opération majeure qui aurait inclus des hélicoptères et des avions de combat ainsi que des dizaines de soldats au sol.

À la suite de la deuxième attaque mercredi, les médias officiels ont déclaré que des troupes israéliennes avaient été envoyées par avion dans la région pour mener un raid, "dont les détails ne sont pas encore connus, à cause de vols de reconnaissance intensifs continus."

Et puisqu'on y est  alors restons y :

Le ministre israélien de la Défense a déclaré que l'armée de son pays resterait sur le territoire syrien autour du mont Hermon "pour protéger" les villes et villages israéliens, promettant de conserver les terres saisies à son voisin alors même que les deux pays s'engagaient dans des pourparlers médiatisés par les États-Unis sur un accord de sécurité.

Ces commentaires sont intervenus après que Damas a accusé Israël, qui est intervenu militairement à plusieurs reprises en Syrie depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre dernier, de s'emparer illégalement d'encore plus de territoire lors d'une opération militaire lundi.

**************

Quelques voix se font entendre, quelques décisions prises, qui sont encore bien faibles face à la folie israélienne :

 « Profondément déçus » par l'inaction de l'Union européenne, les 206 hauts diplomates européens signataires (dont 110 anciens ambassadeurs) de cette lettre rendue publique le 26 août demandent aux États membres d'agir et vite, individuellement ou en petits groupes. Ils déclarent « ne pas pouvoir rester paralysés si les Vingt-Sept ne peuvent agir, car cela trahirait leurs valeurs ».

Ces anciens ambassadeurs et hauts fonctionnaires appellent donc à une action ferme, pour défendre le respect du droit international et des droits humains en Palestine, une action indispensable pour préserver la crédibilité de l'Union sur la scène internationale et auprès de ses citoyens.

Et pour cela, ils proposent neuf approches. Parmi celles-ci, la suspension des licences d'exportation d'armes, l'interdiction du commerce de biens et de services avec les colonies illégales et l'interdiction pour les centres de données européens de traiter des données provenant du gouvernement israélien ou d'entreprises liées aux activités d'Israël à Gaza et dans les territoires occupés.

Enfin, la lettre condamne les projets israéliens d'étendre les colonies illégales en Cisjordanie et les actions violentes des colons.

Je pense que l'on attendra longtemps une réponse publique de l'UE à ses propres diplomates.

 Des centaines d'employés de l'ONU au Bureau du Haut-Commissaire aux droits de l'Homme Volker Turk lui ont écrit pour lui demander de décrire explicitement la guerre de Gaza comme un génocide en cours, selon une lettre consultée par Reuters.

La lettre envoyée mercredi indique que le personnel considère que les critères juridiques du génocide dans la guerre de près de deux ans entre Israël et le Hamas à Gaza ont été remplis, citant l'ampleur, la portée et la nature des violations documentées là-bas.

« Ne pas dénoncer un génocide en cours mine la crédibilité de l'ONU et du système des droits de l'homme lui-même », est-il ajouté.

 Le ministère des Affaires étrangères [israélien] a annoncé lundi qu'il dégradait les relations d'Israël avec le Brésil, affirmant que le pays sud-américain avait refusé d'approuver les lettres de créance du candidat de Jérusalem pour occuper le poste d'ambassadeur à Brasilia.

" Après que le Brésil, de manière inhabituelle, se soit abstenu de répondre à la demande d'agrément de l'ambassadeur [Gali] Dagan, Israël a retiré la demande et les relations entre les pays se déroulent désormais à un niveau diplomatique inférieur », a déclaré un communiqué du ministère.

Israël a déclaré Lula « persona non grata », après qu'il a accusé Jérusalem de "génocide" à Gaza, affirmant que le seul parallèle historique était "quand Hitler a décidé de tuer les Juifs."

 Réunis à Djeddah, les pays de l'OCI ont annoncé leur intention d'examiner la suspension de l'adhésion d'Israël à l'ONU, qu'ils jugent « pleinement responsable » de la poursuite de la guerre. Ils ont appelé à imposer des sanctions et à cesser tout transfert d'armes en raison de ses actions envers le peuple palestinien.

Ils coordonneront « les efforts pour suspendre l'adhésion d'Israël aux Nations unies ». Les pays islamiques ont invité tous les États à prendre toutes les mesures légales et efficaces possibles pour empêcher Israël de « poursuivre ses crimes contre le peuple palestinien, y compris en soutenant les efforts visant à mettre fin à son impunité et à le tenir responsable de ses violations ». Ils ont appelé à imposer des sanctions à l'encontre d'Israël, ainsi qu'à cesser « de fournir ou de transférer des armes, des munitions et du matériel militaire à son encontre, y compris du matériel à double usage ».

 La Turquie, qui a suspendu depuis l'an passé ses relations commerciales avec Israël, a annoncé vendredi 29 août avoir fermé ses ports et son espace aérien aux navires et aux avions militaires et officiels israéliens. «Nous avons fermé nos ports aux navires israéliens (...) et nous n'autorisons pas les avions (israéliens) à entrer dans notre espace aérien», a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan devant le Parlement turc. Une source diplomatique turque a précisé à l'AFP que cette seconde restriction ne concernait pas les avions de ligne israéliens.

L'Iran

Cette semaine, des négociateurs de trois pays européens ont rencontré des négociateurs iraniens pour imposer un accord à l'Iran. Le peu de détails donnés sur le contenu de cet accord ne permet pas de s'en faire une idée personnelle, sauf qu'il doit être très proche des demandes étasuniennes. Par contre tous les médias  anticipaient un retour dit « snap back » des sanctions contre l'Iran, qui avaient été levées après l'accord JCPOA de 2015 :

L'accord sur le nucléaire iranien s'est désagrégé quand les États-Unis de Donald Trump l'ont quitté, en mai 2018, et quand Téhéran a repris son programme d'enrichissement d'uranium, en violation de ses engagements. Cet accord moribond prend fin le 18 octobre 2025. Il reste donc quelques semaines pour enclencher l'une de ses dispositions : le « snap back ».

« Ce mécanisme permet aux pays encore signataires d'imposer à nouveau des sanctions qui avaient été levées par l'ONU lors de la signature de l'accord en juillet 2015. Ce sont donc les dernières semaines pour les pays occidentaux s'ils veulent activer le  »snap back » afin de mettre une pression économique supplémentaire sur l'Iran », explique Héloise Fayet, chercheuse à l'Institut français des relations internationales (Ifri).

La particularité du « snap back » : il ne peut pas être torpillé par un veto du Conseil de sécurité de l'ONU. Ainsi, ni la Russie, ni la Chine ne pourraient donc voler au secours de Téhéran. Selon Paris, Londres et Berlin, le « snap back » doit servir à faire pression sur l'Iran, car la guerre lancée par Israël en juin, et qui a duré douze jours, n'a pas effacé les doutes sur la nature du programme nucléaire de Téhéran.

 L'Iran considère cela comme une usurpation de pouvoirs légaux de la part des européens :

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a rejeté les efforts déployés par la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne-connus sous le nom d'E3-pour rétablir les sanctions de l'ONU levées en vertu de la Résolution 2231 (2015), qualifiant cette décision de "invalide et inefficace »."

"Les tentatives de l'E3 de relancer les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies qui ont été résiliées en vertu de la Résolution 2231 sont invalides et inefficaces", a écrit Araghchi, un jour après que l'E3 a déclenché le mécanisme de relance, ouvrant une fenêtre de 30 jours pour potentiellement rétablir les sanctions de l'ONU contre Téhéran.

Il a accusé les puissances européennes de manquer de "compétence juridique pour initier le rétablissement automatique" des sanctions et a déclaré que leurs actions ignoraient "les faits essentiels et l'historique procédural" de l'accord nucléaire de 2015.

Il a rejeté la tentative de l'E3 2020 de déclencher le mécanisme comme "illégitime », notant qu'elle avait été rejetée par l'Iran, la Russie et la Chine.

Deux pays qui ont  publiquement donné leur avis sur ce sujet :

La réaction de Pékin et de Moscou est sans ambiguïté. Pour la diplomatie chinoise, l'initiative européenne visant à réactiver des sanctions contre l'Iran risque d'aggraver la crise. « Ce n'est pas constructif », a déclaré Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

À Moscou, après les prises de position des ambassadeurs russes à Vienne, là où a été signé il y a dix ans l'accord sur le nucléaire iranien (JCPOA, pour Plan d'action global conjoint), dans un communiqué rendu public ce vendredi matin, le ministère des Affaires étrangères met en garde contre des « conséquences irréparables » en cas de nouvelles sanctions internationales contre l'Iran. Une mise en garde qui sonne comme le prélude d'un bras de fer qui s'annonce intense. Le communiqué est particulièrement long, argumenté et aussi véhément : « Nous les appelons avec insistance à retrouver la raison et à réviser leurs décisions erronées avant que celles-ci n'aboutissent à des conséquences irréparables et une nouvelle tragédie ».

Très rapidement,  il a été reporté qu'aucun accord n'avait été possible entre les négociateurs :

Les représentants de trois pays européens menaçant de réimposer des sanctions de l'ONU contre l'Iran en raison de son programme nucléaire n'ont pas réussi à s'entendre mardi avec leur homologue iranien sur la manière d'éviter les mesures quelques jours avant la date limite, a déclaré un diplomate.

Le diplomate a déclaré que les efforts se poursuivraient pour rechercher une solution avant la date limite de l'E3 à la fin de ce mois pour invoquer le soi-disant "mécanisme de relance" de l'accord nucléaire iranien de 2015 sur ce que les pays ont jugé le non-respect de l'Iran.

Dès le lendemain  les européens demandait la remise en place de sanctions, le fameux snapback, contre l'Iran :

Les trois pays, surnommés E3, « souhaitent notifier le Conseil de sécurité que, sur la base de preuves factuelles, le E3 estime que l'Iran est en position de non-respect important de ses engagements » en vertu de l'accord sur le nucléaire de 2015, le JCPOA, et « invoquent ainsi le mécanisme connu sous le nom du snapback ». Celui-ci ouvre un processus de 30 jours permettant de réimposer toute une série de sanctions suspendues il y a dix ans, indique la lettre.

 La réponse de l'Iran à cette attaque européenne est assez amusante et ne fait pas preuve d'un grand affolement de leur part :

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a critiqué les signataires européens de l'accord nucléaire de 2015 pour avoir déclenché le rétablissement des sanctions de l'ONU contre le pays, affirmant que cette décision montre "l'obéissance" de l'E3 à Washington.

Il a déclaré que la mesure des Européens "n'est pas motivée par une nécessité juridique ou un bon jugement, mais montre leur obéissance "au Mémorandum présidentiel sur la sécurité nationale-2 (NSPM-2) signé par le président américain Donald Trump en février pour réimposer sa soi-disant politique de pression maximale sur Téhéran.

Et nous  finirons ce chapitre par la remarque désabusée de Khameini :

Le numéro un iranien est apparu en public, dimanche 24 août, dans la mosquée de sa résidence en plein centre de Téhéran, rapporte notre correspondant Siavosh Ghazi. Et dans son allocution, l'ayatollah Ali Khamenei a rejeté toute négociation directe avec les États-Unis, en affirmant que ceux qui prônaient des discussions directes avec Washington étaient des simples d'esprit :

« Ceux qui affirment  »pourquoi vous ne négociez pas directement avec les États-Unis pour régler vos problèmes ? » ne voient que les apparences des choses. Nos problèmes sont insolubles. Les Américains veulent que l'Iran soit sous leurs ordres. »

Mais l'Iran résiste bougrement.

L'Ukraine

Peu d'avancées sur les « garanties de sécurité » que réclame l'Ukraine en cas d'accord avec la Russie. Si ce n'est que Lavrov  a donné son point de vue sur le sujet :

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré dans une interview publiée dimanche qu'un groupe de nations comprenant des membres du Conseil de sécurité des Nations Unies devrait être le garant de la sécurité de l'Ukraine.

Lavrov a déclaré à NBC qu'un groupe comprenant des membres du Conseil de sécurité devrait garantir la sécurité de l'Ukraine. Le groupe pourrait également inclure l'Allemagne et la Turquie et d'autres pays, a déclaré Lavrov.

« Et les garants garantiraient la sécurité de l'Ukraine, qui doit être neutre, qui ne doit être alignée sur aucun bloc militaire et qui doit être non nucléaire«, a déclaré Lavrov, selon une transcription de l'entretien publiée par le ministère des Affaires étrangères.

Lavrov a également précisé que l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN était inacceptable pour la Russie, que la Russie souhaitait une protection pour les russophones en Ukraine et qu'il y avait une discussion territoriale à avoir avec l'Ukraine.

Un point de vue  précisé par sa porte-parole :

Lors d'un point de presse vendredi, Zakharova a déclaré que toute garantie devait être basée sur une "compréhension qui prend en compte les intérêts de sécurité de la Russie. » Elle a ajouté qu'un règlement devait garantir la démilitarisation, la dénazification, le statut neutre et non nucléaire de l'Ukraine et la reconnaissance des réalités territoriales.

"Il est nécessaire de comprendre que fournir des garanties de sécurité n'est pas une condition, mais le résultat d'un règlement pacifique basé sur l'élimination des causes profondes du conflit en Ukraine, qui, à son tour, garantira la sécurité de notre pays", a-t-elle déclaré.

Zakharova a critiqué les propositions occidentales avancées jusqu'à présent, avertissant qu'elles ne feraient que "conduire à la déstabilisation."

"Les options proposées par l'Occident collectif sont unilatérales, construites dans l'espoir évident de contenir la Russie. Elles augmentent le risque que l'OTAN soit entraînée dans un conflit armé avec notre pays", a-t-elle déclaré, ajoutant qu'elles "sécuriseraient le rôle de Kiev en tant que provocateur stratégique aux frontières de la Russie."

Dans la foulée, Lavrov a tenu  à rassurer les européens :

La Russie n'a aucun intérêt à s'emparer des terres ukrainiennes mais veut protéger les Russes ethniques et les russophones des persécutions de Kiev, a déclaré le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Dans une interview accordée à NBC dimanche, on a demandé à Lavrov si l'arrêt de l'offensive militaire de Moscou était la seule concession qu'il était prêt à faire.

« Nous n'avons aucun intérêt pour les territoires. Nous avons le plus grand territoire du monde", a déclaré Lavrov. « Ce qui nous préoccupe... ce sont les gens qui vivent sur ces terres, dont les ancêtres y ont vécu pendant des siècles."

Lavrov a déclaré que l'objectif de Moscou est "d'éliminer toute menace à la sécurité de la Russie provenant du territoire ukrainien  » ainsi que "de protéger les droits des personnes d'origine russe et russophone qui croient appartenir à la culture et à l'histoire russes."

"La seule façon de les protéger contre ce régime nazi est de leur donner le droit d'exprimer leur volonté", a-t-il souligné.

Ce à quoi  Zelenski a répondu :

Le dirigeant ukrainien Vladimir Zelensky a rejeté les appels des États-Unis à retirer sa revendication sur la Crimée ou à faire des concessions territoriales à la Russie.

Dans un discours marquant le jour de l'indépendance de l'Ukraine dimanche, Zelensky a promis de reprendre la péninsule, qui est majoritairement peuplée de Russes ethniques et a massivement voté pour rejoindre la Russie après le coup d'État de 2014 soutenu par l'Occident à Kiev. Il s'est également engagé à récupérer les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, qui, avec les régions de Kherson et de Zaporozhye, ont rejoint la Russie en 2022 après des référendums.

"Ici, au kilomètre zéro, c'est un point de départ où les distances vers les villes ukrainiennes sont marquées - vers notre Donetsk, notre Lougansk, notre Crimée", a déclaré Zelensky dans une allocution filmée sur la place Maïdan à Kiev. "Tout cela, c'est l'Ukraine et aucune occupation temporaire ne peut changer cela. Un jour nous serons à nouveau ensemble comme un seul pays. Ce n'est qu'une question de temps."

 Puis il a décrit ce qu'il nomme les « 3 piliers de sécurité » pour l'Ukraine, c'est-à-dire ce qu'il espère obtenir des européens comme « garanties de sécurité » :

Le premier pilier de Zelensky était de maintenir l'armée ukrainienne à son niveau actuel de personnel et de s'assurer que l'armée dispose d'un financement stable pour les armes, qui seraient fournies par les États-Unis, grâce à la production nationale d'équipements tels que des drones et à des approvisionnements européens plus larges en matériel.

Le deuxième pilier serait une garantie semblable à celle de l'OTAN au lieu de l'adhésion de l'Ukraine à l'alliance, ce que Trump a exclu. Zelensky a déclaré qu'il discuterait des détails pratiques avec les alliés européens de Kiev, tels que des bottes sur le terrain.

Et le troisième pilier serait des sanctions contre la Russie pour punir et dissuader Moscou, y compris l'utilisation des avoirs russes saisis pour financer la reconstruction de l'Ukraine une fois les combats terminés.

C'est en gros ce que l'Ukraine bénéficie déjà depuis 2022, la différence étant que cela serait ratifié sur papier dans le cadre de « garanties de sécurité ». C'est plutôt une « garantie que la guerre va continuer » que Zelenski demande.

De son coté, Trump a  rappelé à tout le monde que :

L'Europe doit prendre l'initiative de fournir des « garanties de sécurité significatives » à l'Ukraine, a déclaré lundi le président américain Donald Trump. Le rôle de Washington sera de soutien plutôt que primaire, a-t-il souligné.

" L'Europe va leur donner d'importantes garanties de sécurité - et ils le devraient, car ils sont là-bas », a déclaré Trump aux journalistes dans le bureau ovale. Il a ajouté que Washington resterait impliqué "du point de vue de la sauvegarde."

Bien caché à l'arrière  et profitant du bordel :

Les États-Unis ont approuvé la vente de 3 350 missiles de croisière ERAM air-air à l'Ukraine, a rapporté samedi le Wall Street Journal, citant deux responsables américains anonymes.

Les munitions, qui ont une portée allant jusqu'à 280 miles, arriveront en Ukraine d'ici six semaines.

Cette guerre va donc continuer et il faut  continuer à la financer :

Les membres de l'OTAN ont l'intention de dépenser 50 milliards de dollars supplémentaires en aide militaire à l'Ukraine et d'égaler ses contributions de l'année dernière, a déclaré un haut responsable au journal italien Corriere della Sera.

Le président du Comité militaire du bloc, Giuseppe Cavo Dragone, a déclaré que les pays de l'OTAN avaient déjà fourni plus de 33 milliards de dollars depuis janvier et prévoyaient de porter le total à 50 milliards de dollars d'ici la fin de l'année

Une somme qui servira en partie à payer les missiles que Trump va envoyer.

Voyant cela, la Russie  passe à la vitesse supérieure sur le champ de bataille :

La Russie a pilonné l'Ukraine avec des missiles mortels et des frappes de drones tôt jeudi dans une attaque de grande envergure qui, selon l'envoyé spécial des États-Unis pour l'Ukraine, a sapé les efforts de paix du président Donald Trump.

Au moins 23 personnes ont été tuées dans la capitale, a déclaré Tymur Tkachenko, chef de l'administration militaire de Kiev, sur Telegram. À 23 heures (20h00 GMT), les efforts de sauvetage étaient toujours en cours.

L'attachée de presse de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a déclaré que Trump « n'était pas content de cette nouvelle, mais il n'était pas non plus surpris », étant donné que les deux pays étaient en guerre depuis longtemps.

Le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy a déclaré que la frappe, la deuxième plus grande attaque depuis que la Russie a lancé une invasion à grande échelle en février 2022, était la réponse de Moscou aux efforts diplomatiques pour mettre fin à sa guerre.

 L'Ukraine a reconnu pour la première fois mardi que l'armée russe était entrée dans la région de Dnipropetrovsk, une zone administrative centrale auparavant épargnée par d'intenses combats.

" Oui, ils sont entrés et les combats se poursuivent pour le moment », a déclaré à l'AFP Viktor Tregubov, porte-parole du Groupe stratégique opérationnel des Forces de Dnipro.

Moscou a d'abord déclaré que ses forces avaient avancé dans la région-sur laquelle elle n'a pas officiellement revendiqué de territoire-en juillet. Elle a depuis affirmé y avoir capturé certaines colonies.

Et pour bien montrer ses capacités militaires aux occidentaux, la Russie  annonce publiquement qu'elle a utilisé ses tous nouveaux missiles hypersoniques pour ses frappes sur Kiev :

La Russie a lancé des frappes à longue portée sur des cibles militaires ukrainiennes en utilisant diverses armes, dont des missiles hypersoniques Kinzhal lancés par avion, a rapporté jeudi le ministère de la Défense à Moscou.

L'opération a touché plusieurs usines d'armement et aérodromes, a affirmé le MOS, confirmant des informations antérieures faisant état d'une attaque sur Kiev. L'armée ukrainienne a affirmé avoir intercepté la plupart des drones et missiles entrants, mais a reconnu le succès des frappes russes sur 13 sites, comme des dommages supplémentaires causés par des débris d'armes abattues.

L'une des attaques a apparemment été filmée par CCTV, avec des images circulant en ligne montrant deux missiles frappant le même endroit dans le centre de Kiev. Certains rapports ont identifié le site comme étant le bureau de la société de défense Ukrspecsystems sur la rue Zhilyanskaya, que la police a bouclé jeudi.

Nous finirons sur cette remarque émise par Zelensky, en fin de semaine, qui  montre que les discussions entre européens sur ses « garanties de sécurité » ne sont pas très faciles :

Le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy a déclaré jeudi à un groupe de dirigeants européens qu'il était important de définir clairement les garanties de sécurité pour l'Ukraine dans le cadre d'un plan visant à obtenir un règlement de paix avec la Russie après 3 ans et demi de guerre.

La réunion virtuelle avec le président polonais Karol Nawrocki et les dirigeants de l'Estonie, de la Lettonie, de la Lituanie et du Danemark a été organisée en Pologne et a suivi une attaque russe nocturne sur Kiev qui, selon les autorités locales, a tué 22 personnes.

************

Quant à l'Europe, elle  continue à se préparer pour une grande guerre contre la Russie, malgré ses missiles hypersoniques :

Sur ordre de Catherine Vautrin, les hôpitaux doivent se tenir prêts à accueillir des milliers de soldats blessés en cas de conflit armé généralisé en Europe. « Le Canard » a mis la palme sur des documents internes demandant aux agences régionales de santé de préparer les soignants à un possible « engagement majeur ».

Macron plaide pour la fin de la guerre en Ukraine, mais y croit-il vraiment ? Son gouvernement, en tout cas, s'arme pour un conflit généralisé. Juste au cas où, bien sûr. « Le Canard » a mis la palme sur une instruction du ministère de la Santé adressée aux directeurs des agences régionales de santé le 18 juillet. Tous sont invités à se préparer, d'ici au mois de mars 2026, pour un possible « engagement majeur » - comprendre, la guerre. Garde à vous !

 Dans une interview accordée vendredi à la chaîne française LCI, Merz a déclaré qu'il était d'accord avec la récente description du président français Emmanuel Macron du président russe Vladimir Poutine comme "un ogre qui veut toujours manger plus."

« C'est comme ça que je vois Poutine. Il déstabilise une grande partie de notre pays. Il interfère partout, en particulier sur les réseaux sociaux", a déclaré Merz, affirmant que les services de renseignement allemands signalent régulièrement des cyberattaques russes et des efforts pour influencer l'opinion publique, sans fournir aucune preuve.

"Nous sommes donc déjà en conflit avec la Russie", a-t-il déclaré, ajoutant que la campagne de Moscou visait l'ensemble de l'UE dans le but de "déstabiliser nos démocraties."

L'Asie

Voyant l'ancien « ordre international » se déliter petit à petit, les pays d'Asie cherchent à s'adapter à la situation. D'abord avec des rapprochements et alliances. La semaine dernière nous avons vu celui entre les deux éléphants asiatiques que sont l'Inde et la Chine. Cette semaine c'est la Corée du Sud qui rentre dans le jeu.  D'abord avec le Japon :

Le président sud-coréen Lee Jae Myung, lors de son premier sommet avec le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba samedi, a souligné l'importance de mettre de côté leurs différends passés face aux défis communs des États-Unis, leur allié commun.

Les deux ont convenu de coopérer dans des domaines tels que l'énergie propre, l'intelligence artificielle, la faible natalité, le vieillissement de la population et la prévention des catastrophes. Ils ont réaffirmé que la Corée du Sud et le Japon travailleraient ensemble et avec les États-Unis pour mettre fin aux programmes de développement nucléaire et de missiles de la Corée du Nord.

" Je suis venu au Japon aujourd'hui avec la conviction de rompre hardiment avec les pratiques passées, de poursuivre une diplomatie pragmatique centrée sur l'intérêt national et d'ouvrir la voie à une coopération orientée vers l'avenir et mutuellement bénéfique entre les pays », a déclaré Lee lors d'une conférence de presse conjointe après deux sessions du sommet.

Mais  aussi avec la Chine :

La Corée du Sud espère normaliser ses relations avec la Chine qui ont été tendues ces dernières années, a déclaré dimanche un envoyé spécial de Séoul [Park] au ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, et a accepté de renforcer la coopération économique, a annoncé le ministère des Affaires étrangères de Séoul.

Park a dit à Wang qu'il espérait que les pays travailleraient ensemble pour « ouvrir la porte à la normalisation des relations entre la Corée du Sud et la Chine, qui ont été tendues ces dernières années », selon ses commentaires relayés par la télévision sud-coréenne.

Park a remis à Wang une lettre de Lee au président chinois Xi Jinping et a invité Xi au sommet du groupe de Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) en octobre, a annoncé lundi le ministère sud-coréen des Affaires étrangères dans un communiqué. Wang a salué la visite de la délégation et a apprécié le message de développement des liens entre les pays, a indiqué le ministère.

Quant à l'Inde, s'étant assurée du support de la Chine,  elle choisit la résistance et n'hésite plus à confronter Trump :

Les exportations de pétrole russe vers l'Inde devraient augmenter en septembre, ont déclaré des négociants, alors que New Delhi défie les tarifs punitifs américains conçus pour forcer le pays à arrêter le commerce et pousser Moscou vers un accord de paix avec l'Ukraine.

Trois sources commerciales impliquées dans les ventes de pétrole à l'Inde ont déclaré que les raffineurs indiens augmenteraient les achats de pétrole russe en septembre de 10 à 20% par rapport aux niveaux d'août, soit de 150 000 à 300 000 barils par jour.

Les sources, qui ont cité des données préliminaires sur les achats, n'ont pas pu être nommées car elles n'étaient pas autorisées à s'exprimer publiquement sur la question.

Trump a donc mis  ses menaces à exécution :

La surtaxe douanière des États-Unis sur les produits indiens, de 25% depuis le début du mois, est passée, mercredi 27 août, à 50%, une manière pour Donald Trump de sanctionner l'importation de pétrole russe par l'Inde, écrit l'AFP.

 La remarque d'un conseiller de Trump face à la résistance indienne est un cas typique de projection psychologique et montre le point faible occidental :

Peter Navarro, conseiller commercial de la Maison Blanche, a accusé l'Inde d'arrogance pour avoir défié les demandes américaines d'arrêter les achats de pétrole russe.

"Je suis perplexe, d'accord ? Modi est un grand leader... c'est une démocratie mature avec des gens intelligents qui la dirigent, et ils nous regardent hardiment dans les yeux... ils disent '  » nous n'allons pas arrêter d'acheter du pétrole russe" », a-t-il ajouté.

« Ce qui m'inquiète, c'est que les Indiens soient si arrogants à ce sujet. Ils disent : oh, c'est notre souveraineté, nous pouvons acheter du pétrole à n'importe qui, quand nous le voulons », a déclaré Navarro dans une interview accordée à Bloomberg TV mercredi.

Cette remarque indique que les dirigeants occidentaux n'ont toujours pas intégré le fait que l'ère de la domination occidentale est en phase finale. En conséquence, que des pays « en voie de développement » osent leur tenir tête est pour eux de « l'arrogance » et non pas un simple désir/besoin de souveraineté, comme c'est le cas. Comme un serviteur qui oserait lever les yeux et le ton contre son maitre pour montrer qu'il ne craint plus d'être viré.

La semaine prochaine, ce grand rapprochement des pays asiatiques voulant préserver leur souveraineté face aux pressions étasuniennes  va fêter sa grande messe lors du Sommet de l'Organisation de Coopération de Shangaï :

Pékin déploiera le tapis rouge à plus de deux douzaines de dirigeants mondiaux lors de deux événements majeurs liés à la défense au cours de la semaine à venir.

Les deux événements sont le sommet annuel de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), un groupe créé par la Chine et la Russie en 2001 avec un accent sur la sécurité en Asie centrale et dans l'ensemble de la région, et un défilé militaire massif commémorant le 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, où la Chine est sortie victorieuse de son voisin le Japon.

Parmi les invités de marque du président chinois Xi Jinping figureront les dirigeants russes et nord-coréens, ainsi que les chefs d'État et de gouvernement de la plupart des pays d'Asie du Sud-Est et d'Asie centrale.

Le président russe Vladimir Poutine, le président iranien Massoud Pezeshkian et le Premier ministre indien Narendra Modi figurent en tête de liste des dignitaires présents au sommet. Le président turc Recep Tayyip Erdogan et le Premier ministre égyptien Mustafa Madbouly, dont les pays sont des "partenaires de dialogue" au sein de l'OCS, sont également présents.

Certains pays qui ne sont pas membres de l'OCS seront également représentés, principalement d'Asie du Sud-Est. Il s'agit notamment de l'Indonésie, du Laos, de la Malaisie et du Vietnam, reflétant la volonté de la Chine de renforcer ses liens dans la région.

Il est de plus en plus évident que le 21eme siècle sera un « siècle asiatique », avec la Chine, l'Inde et la Russie comme piliers porteurs. Il serait dommage que « par arrogance » les pays occidentaux continuent à s'y opposer, comme ils le font actuellement, plutôt qu'à l'accepter et s'y rallier.

 lesakerfrancophone.fr