publié le 11/09/2025 Par Olivier Berruyer
Depuis la crise inflationniste, l'économie française peine à retrouver son souffle. Certes, la croissance a progressé de +0,3 % au printemps 2025, mais ce résultat cache un moteur grippé : la demande intérieure reste faible, le commerce extérieur pèse lourdement, et seule l'accumulation de stocks empêche la récession. Pour les ménages, les revenus progressent trop lentement pour compenser l'inflation passée, et la consommation continue de fléchir. Dans le même temps, la dette publique, proche de 3 500 milliards d'euros, soutient artificiellement l'activité, mais atteint un niveau difficilement soutenable. À l'heure où Bruxelles pousse à de nouvelles coupes budgétaires, la question centrale demeure : comment éviter que cette croissance artificielle ne débouche sur une nouvelle crise sociale ? Analyse.
1. +0,3 % : un léger rebond économique
2. Le PIB par habitant dépasse à peine celui de 2019
3. Une croissance sauvée par une forte hausse des stocks
4. Importations pénalisantes et investissements à l'arrêt
5. Les dividendes ont terminé leur très forte croissance
6. Le pouvoir d'achat en berne
7. Un niveau de faillites historiquement haut
Ce qu'il faut retenir
Cette analyse graphique originale d'Olivier Berruyer pour Élucid est une mise à jour de notre suivi régulier et actualisé des grands indicateurs économiques.
Rappelons tout d'abord que le fameux PIB ( Produit Intérieur Brut) est un indicateur économique qui mesure la production économique, c'est-à-dire la valeur de tous les biens et services produits. Souvent décrié - et pour de très bonnes raisons - pour son utilisation en tant que principal indicateur économique, le PIB offre cependant une bonne vision de la production économique de la France, et donc de l'évolution corrélative de nos revenus et de notre pouvoir d'achat.
+0,3 % : un léger rebond économique
Après un trimestre de baisse et un rebond de +0,2 %, le PIB a légèrement augmenté de +0,3 % au 2e trimestre 2025.
Au final, selon l'Insee, après le choc de la crise Covid, la croissance sur un an se stabilise autour de +0,8 % sur un an, ce qui est faible.
Il y a donc clairement « une panne » du PIB français, qui semble « caler » à un niveau moindre que son niveau de 2017-2019. Si une faible croissance ou une décroissance est évidemment une bonne nouvelle pour la Planète, cela pose d'importants problèmes économiques et sociaux (chômage, pouvoir d'achat, pauvreté), puisque les gouvernements s'obstinent à ne pas adapter l'économie aux objectifs environnementaux (qui est en outre une réalité inévitable à terme pour des raisons physiques), pour créer un système qui permettrait une prospérité sans croissance.