© UNICEF/Mohammed Nateel. Les enfants de Gaza souffrent de conditions de vie catastrophiques, notamment d'une grave insécurité alimentaire et de la famine.
Par ONU Info
Source : ONU Info
« Les habitants de Gaza ne demandent pas la charité, ils réclament leur droit à vivre en sécurité, dans la dignité et en paix. Et notre humanité - la vôtre, la mienne, la nôtre à tous - exige que nous agissions maintenant ». C'est l'appel poignant lancé vendredi par une employée de l'ONU déployée sur le terrain dans l'enclave palestinienne
« L'histoire nous jugera non pas sur nos discours, mais sur nos actes. Lorsque Gaza brûlait, que des enfants mouraient de faim, que des hôpitaux s'effondraient, avez-vous agi ? Aujourd'hui, et chaque jour, la communauté internationale a une nouvelle occasion de joindre le geste à la parole. Ne la laissez pas passer, car ce pourrait être la dernière », a déclaré Olga Cherevko, porte-parole du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires ( OCHA) à Gaza lors d'un point de presse par visioconférence avec des journalistes à New York.
Offensive sur la ville de Gaza
OCHA. Olga Cherevko, porte-parole d'OCHA à Gaza.
Elle a tenu ces propos alors que l'offensive de l'armée israélienne sur la ville de Gaza continue, avec de lourdes frappes touchant des bâtiments, des maisons et des tentes, aggravant encore le bilan déjà dévastateur parmi les civils.
« En un instant, ce mardi, la ville de Gaza a été condamnée à mort : partir ou être tué. Des centaines de milliers de civils, meurtris, épuisés et terrifiés, ont reçu l'ordre de fuir vers une zone déjà si surpeuplée que même les petits animaux doivent trouver un espace pour se faufiler », a noté Mme Cherevko, qui s'exprimait depuis la ville de Deir al-Balah, dans l'enclave palestinienne.
Elle a raconté qu'un ami lui avait envoyé un message la veille, lui disant qu'il avait essayé de trouver de la place dans le sud de la bande de la Gaza, mais il n'y en avait pas.
« Son cousin de 8 ans a été tué sur le coup lors d'une frappe israélienne avec plusieurs autres enfants la semaine dernière, alors qu'ils attendaient la fin de la cuisson du pain. Sa fille vient d'avoir deux ans et n'a connu que la guerre. Lorsqu'une bombe tombe à proximité, elle se cache sous une table dans la cuisine communautaire de son père, où il continue de nourrir des milliers de personnes chaque jour, apportant nourriture et espoir à ceux qui ont tout perdu », a raconté la porte-parole d'OCHA.
L'odeur inimitable de la mort
« Gaza n'a pas besoin de pitié. Gaza a besoin que cesse cette violence effroyable », a-t-elle déclaré, rappelant que « l'odeur inimitable de la mort est omniprésente ».
Jeudi, sur le chemin qu'elle empruntait « des gens se pressaient autour de notre convoi, visiblement désemparés, implorant que cette horreur cesse ». « Une petite fille, marchant aux côtés de son père, nous a salués de la main. Survivra-t-elle à cet enfer ? Les dirigeants mondiaux qui peuvent mettre fin à cette guerre la considèrent-ils digne de la paix ? Sa vie est entre les mains de ceux qui choisissent d'agir ».
Selon Olga Cherevko, « cette course contre la montre, contre la mort, contre la propagation de la famine, donne l'impression, en tant qu'humanitaires, de courir dans des sables mouvants ».
« On me demande souvent s'il me reste un peu d'espoir. L'espoir est peut-être tout ce qui nous reste, alors nous devons le nourrir. Car le silence de la fatigue ne doit pas étouffer les voix de ceux qui endurent ce cauchemar. Leurs histoires de perte, de résilience et, oui, d'espoir, doivent être racontées. Et lorsqu'une jeune Palestinienne forme un cœur avec ses mains lors de notre rencontre, ou qu'une mère me laisse tenir son précieux bébé, ou qu'un grand-père me dit que notre travail ici est important, je sais que l'espoir est éternel », a-t-elle ajouté.
Mais l'espoir seul ne suffira pas à maintenir les populations en vie, a-t-elle insisté. « Des décisions urgentes sont nécessaires pour ouvrir la voie à une paix durable avant qu'il ne soit trop tard ».
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