
Par The Strategic Culture Foundation, éditorial du 12 septembre 2025
La Russie a bien sûr été aussitôt accusée, mais les circonstances incriminent en réalité le partenaire ukrainien de l'OTAN.
Cette semaine, deux opérations sous faux drapeau ont été menées coup sur coup par le régime de Kiev soutenu par l'OTAN. Fait révélateur, avant même que la Russie ou des observateurs indépendants n'aient pu donner une réponse appropriée, les politiciens européens ont mis fin à toute discussion ouverte, mettant en garde contre les mensonges et la désinformation présumés de la Russie.
En d'autres termes, aucun examen critique des incidents n'est permis. Il s'agirait d'"attaques barbares" et "irresponsables" de la part des Rrrusses... : croyez-nous sur parole, et si vous n'y croyez pas, c'est que vous n'êtes qu'un laquais de la Russie.
Dans une déclaration vidéo, le ministre polonais des Affaires étrangères, Radosław Sikorski, s'est montré excessivement hystérique, dénonçant l'agression russe et exhortant le monde entier à ne faire confiance qu'aux informations fournies par les gouvernements de l'OTAN. Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a fait preuve d'une exaltation similaire, affirmant que l'Europe n'a jamais été aussi proche d'un conflit généralisé depuis la Seconde Guerre mondiale. Voilà qui montre à quel point l'espace informationnel européen est désormais totalement contrôlé par la propagande de guerre, de quoi épater George Orwell ou Josef Goebbels.
Mais que s'est-il donc passé cette semaine ?
La Pologne affirme que la Russie a délibérément attaqué son territoire souverain avec 19 drones. Les alliés européens de l'OTAN se sont alors empressés de déployer des avions de chasse et des systèmes de défense aérienne pour "protéger la Pologne". C'est en septembre, il y a 86 ans, que l'Allemagne nazie a attaqué la Pologne, déclenchant la Seconde Guerre mondiale. Ce timing prête peut-être une touche nostalgique aux événements actuels, comme l'ont suggéré les élucubrations mélodramatiques de Tusk.
La veille de la très médiatisée "invasion de drones", le 9 septembre, le régime de Kiev a affirmé que la Russie aurait largué une bombe aérienne lourde FAB-500 sur un village, tuant 24 personnes venues percevoir leur retraite.
Dans les deux cas, cependant, les preuves indiquent qu'il s'agit de provocations sous faux drapeau si tant est qu'on prenne la peine d'examiner attentivement les faits.
Le massacre présumé survenu dans le village de Yarovaya, dans la région de Donetsk contrôlée par l'Ukraine, n'a pas pu être provoqué par une bombe russe FAB-500. Les vidéos diffusées par le régime de Kiev pour prouver la thèse de l'explosion montrent un cratère superficiel et des dégâts limités aux bâtiments voisins. Une bombe aérienne russe de 250 kg n'aurait pas pu causer pareille explosion sans dévaster toute la zone autour d'un imposant cratère. Le ministère russe de la Défense a également déclaré que ses forces n'opéraient pas dans ce secteur à cette date.
La publication précipitée des vidéos par le régime de Kiev, les allégations manifestement scénarisées faisant état d'un massacre russe, et enfin l'amplification inconditionnelle de ces allégations non vérifiées par les médias occidentaux montrent clairement le récit orchestré derrière cette affaire.
Ce qui est grave en l'occurrence, c'est que le régime soutenu par l'OTAN a fait exploser un engin, tuant délibérément des civils, afin d'incriminer la Russie.
De tels agissements de la part de l'Ukraine ne sont malheureusement pas inédits. Au cours des trois dernières années, de nombreux cas ont été recensés où les forces ukrainiennes ont bombardé leur propre territoire, mettant en danger la vie des civils, dans le but de discréditer la Russie et d'obtenir davantage de soutien militaire et financier de leurs parrains occidentaux.
Citons par exemple l'atrocité commise dans le village de Hroza le 5 octobre 2023, au cours de laquelle 52 personnes ont été tuées. L'attaque a coïncidé avec l'appel lancé par le pantin de Kiev, Vladimir Zelensky, lors d'un sommet de l'UE à Grenade, en Espagne, pour obtenir davantage de soutien. Le mois précédent, le 6 septembre 2023, une frappe aérienne a tué 17 personnes dans la ville de Konstantinovka, en territoire ukrainien. Cet incident coïncidait avec la visite de l'ancien secrétaire d'État Antony Blinken à Kiev, venu annoncer une aide supplémentaire d'un milliard de dollars de la part des États-Unis.
Dans les deux cas, la Russie a été accusée, suscitant un tollé général, mais les circonstances incriminent le client ukrainien de l'OTAN. L'atrocité de cette semaine qui a entraîné le meurtre de retraités relève du même registre répugnant.
Le régime de Kiev est un marchand de mort sous faux drapeau. Les exécutions de masse perpétrées à Boutcha en mars-avril 2022 étaient un autre coup médiatique ignoble et grossièrement orchestré. Nous avons traité ce sujet en détail, dans un précédent éditorial, et révélé que des civils ukrainiens ont été assassinés de sang-froid par des agents de Kiev afin de discréditer la Russie. Le coup a partiellement fonctionné, car les médias et les politiciens occidentaux ne cessent d'incriminer la Russie, sans même chercher à vérifier les faits. Le faux drapeau de Boutcha revêt une importance capitale, car il s'est produit à un moment crucial, lorsque la Russie a proposé un accord de paix pour mettre fin au conflit en Ukraine au stade initial du conflit. Après le "massacre", la guerre par procuration de l'OTAN s'est intensifiée et toute perspective de règlement pacifique a été compromise.
Ce qui nous amène donc au contexte actuel des opérations sous faux drapeau. Pour détecter une provocation, il suffit de surveiller les réactions aux incidents et la façon dont ils sont instrumentalisés pour servir certains objectifs et exigences.
Tout d'abord, les réactions concertées et grandiloquentes du régime de Kiev et de ses soutiens européens de l'OTAN ont été orchestrées et prêtes à être mises en œuvre, à l'instar d'un scénario.
Dans le cadre de la prétendue attaque contre la Pologne, les drones étaient de conception russe. Il s'agissait de modèles Gerbera non armés, destinés à la surveillance ou à la diversion. La Russie, qui soutient que leur portée de 700 kilomètres signifie qu'ils n'ont pas pu être lancés depuis le territoire qu'elle contrôle, ajoute que ces drones n'ont pas été utilisés. Ils ont en revanche très bien pu être lancés par l'Ukraine après une reproduction assez facilement réalisable. Mais surtout, voici quelques éléments clés : en effet, 19 drones non armés ont été très rapidement interceptés dans l'espace aérien polonais par plusieurs armes puissantes de l'OTAN, des avions de chasse F-16 polonais, des F-35 néerlandais, des avions de surveillance AWACS italiens, des avions ravitailleurs de l'OTAN et des systèmes de missiles Patriot allemands. Ceci témoigne d'une mobilisation à grande échelle conçue pour maximiser les allégations de violation russe. Comme prendre une masse pour casser une noix, en quelque sorte.
Moscou a suggéré à Varsovie d'engager des discussions pour déterminer comment des drones de fabrication russe auraient pu pénétrer dans l'espace aérien polonais, mais l'offre a été rejetée. La Pologne a en effet refusé toute discussion visant à établir les faits. Elle a préféré invoquer l'article IV de l'OTAN pour organiser des consultations de sécurité d'urgence avec les autres membres de l'alliance. Cette réaction disproportionnée suggère que la Pologne cherche à valider des allégations fantaisistes de ciblage délibéré.
Les dirigeants français, allemand et britannique ont tous condamné la Russie pour cette violation présumée, et ce, sans la moindre preuve. Notez qu'ils prennent tous soin de ne pas accuser la Russie d'"attaque", mais plutôt de "violation". Cette nuance révèle une stratégie d'escalade calibrée, mais pas une guerre totale, illustrant leur lâcheté notoire.
Emmanuel Macron, le président français, a annoncé le déploiement de trois avions de chasse Rafale "pour protéger l'espace aérien polonais". Les Allemands et les Britanniques se sont empressés de faire de même. Une mascarade de ridicule pseudo-vaillance orchestrée par une bande de clowns.
Du pur grand-guignol ! Accuser la Russie de vouloir conquérir l'Europe est un discours propagandiste éculé qui perdure depuis près de quatre ans, lorsque la guerre par procuration de l'OTAN a éclaté en Ukraine. La Russie a répété à plusieurs reprises n'avoir aucune intention de déclencher une troisième Guerre mondiale et que son seul objectif en Ukraine est de mettre fin à l'agression historique de l'OTAN qui porte atteinte à ses frontières.
Les élites européennes sont confrontées à des crises politiques croissantes dans leurs États respectifs, largement imputables aux dépenses considérables et inutiles engagées dans la guerre par procuration infructueuse en Ukraine. La France, par exemple, est en proie à des tensions sociales explosives, comme en témoignent les manifestations nationales qui ont secoué le pays cette semaine, alors que le quatrième Premier ministre en deux ans vient d'être remercié. L'Allemagne et la Grande-Bretagne lui emboîtent le pas dans la course à une débâcle imminente.
Les élites européennes et leur régime fantoche ukrainien tentent désespérément de détourner l'attention du public de la corruption et des pratiques criminelles en Ukraine. Les initiatives diplomatiques du président américain Donald Trump, bien que lacunaires, sont mal accueillies par les dirigeants européens, exposant ainsi leur posture pathétique. Le ministre polonais des Affaires étrangères, Sikorski, a condamné la Russie pour avoir "délibérément pris pour cible" la Pologne, mais a également lâché une remarque perfide en déclarant que Moscou "se moque des plans de paix de Trump". Sikorski et sa coterie européenne de l'OTAN tentent donc d'inciter Trump à intensifier le soutien militaire à l'Ukraine et à imposer de nouvelles sanctions à la Russie, afin de saboter toute initiative diplomatique. Le désespoir engendre des manœuvres hasardeuses, même si des civils innocents sont sacrifiés et la paix mondiale est gravement menacée.
Traduit par Spirit of Free Speech