18/09/2025 legrandsoir.info  3min #290895

 «Bloquons tout» et les Gilets Jaunes: l'histoire se répète ?

Acte 2 réussi !

Jose ESPINOSA

La deuxième étape de la révolution citoyenne marque un élargissement de la lutte pour se débarrasser du budget d'austérité élaboré par Bayrou et poursuivi par Lecornu. Par centaines de milliers, les salariés, les jeunes, les femmes, les retraités, les étudiants, les chômeurs auxquels se sont joints les gilets jaunes et d'autres forces associatives, ont répondu à l'appel des organisations syndicales ce 18 septembre. Tous les médias sont surpris par le nombre de manifestations, de blocages, de grèves. Dépités, ils doivent en faire état. Comme d'habitude, ils essaient d'en réduire les effets en s'attardant sur les quelques échauffourées mais la force pacifique du mouvement social saute aux yeux de la population. Le Ministère de l'Intérieur qui soufflait sur les braises de la violence en sera pour ses frais. La seule violence que l'on perçoit vient du gouvernement et du Président de la République qui s'obstinent à vouloir nous imposer sa politique de régression sociale et sa politique d'aide aux milliardaires qui pillent notre pays.

La grande majorité de la population le voit, le ressent dans son quotidien, le vit difficilement. Nous vivons un des moments historiques de notre pays. Le moment où ceux qui dirigent sont devenus hors sol et celui où les dirigés commencent à se révolter. Il s'agit bien de la révolution citoyenne engagée en novembre 2018 avec les gilets jaunes et poursuivie depuis avec les luttes écologistes contre les bassines et les projets débiles, les actions massives contre la retraite à 64 ans, les soulèvements de la terre, les diverses actions pour la défense des services publics. Mais pas seulement les actions syndicales ou associatives, il faut y ajouter les actions politiques qui ont abouti à battre la politique de Macron à plusieurs reprises dans les élections législatives de 2022, les européennes et législatives de 2024. Or Macron ne respecte pas les verdicts électoraux. Il se comporte en monarque retranché à l'Élysée. Il nomme des premiers ministres issus de partis ultra minoritaires qui évidemment sont balayés dès leur nomination. Barnier, Bayrou chassés par les colères populaires. Lecornu va les suivre rapidement. Si cela ne s'apparente pas à la révolution alors il faudra trouver d'autres mots pour la qualifier.

Pourquoi j'emploie ces deux mots ? Quand des millions de gens gagnent la rue, on assiste à un changement d'échelle. Ce sont les citoyens qui investissent massivement le mouvement revendicatif et ce faisant qui expriment l'exigence politique de changement. Les mots d'ordre se transforment : de la simple demande sociale ils passent à la formulation du départ de l'obstacle principal à savoir le président Macron qui bloque tout. Le problème politique devient la question essentielle à régler. Nous vivons ce temps. Quand près de 70 % des personnes interrogées exigent son départ, on a basculé dans la phase dégagiste du mouvement. La question du pouvoir politique devient évidente aux yeux de la majorité de la population. C'est si vrai que de nombreuses voix commencent à en parler ouvertement (Pécresse, Coppé, Sarkozy, De Villepin, etc...) Mélenchon et la FI ne sont plus les seuls à se l'approprier. Des journalistes éclairés envisagent aussi ce dénouement.

L'avenir proche devrait confirmer cela.

Jose Espinosa

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