par German Gorraiz Lopez
Des sources des services de renseignement espagnols n'excluent pas une possible attaque terroriste, ce qui explique le renforcement de la sécurité des membres du gouvernement espagnol.
Sánchez, l'ennemi public numéro 1 d'Israël
Pedro Sánchez a intensifié ses critiques envers Israël ces dernières années, notamment depuis le conflit à Gaza suite à l'attaque du Hamas en octobre 2023. À la tête d'un gouvernement de coalition avec des partis de gauche (comme Sumar), Sánchez a promu des politiques pro-palestiniennes, telles que la reconnaissance unilatérale de l'État palestinien en 2024, la suspension des ventes d'armes à Israël et des mesures de pression sur le gouvernement de Benjamin Netanyahou pour violations présumées du droit international humanitaire, ce qui a généré une crise diplomatique aiguë. Ainsi, en septembre 2025, Sánchez a déclaré que l'Espagne «ne dispose pas de bombes nucléaires, de porte-avions ni de réserves pétrolières importantes pour stopper l'offensive israélienne à Gaza», ce que Netanyahou a interprété comme une «menace génocidaire» contre Israël. Cela a suscité des accusations d'«antisémitisme» et de «rhétorique incendiaire» de la part de responsables israéliens, comme le ministre des Affaires étrangères Gideon Sa'ar.
De même, des manifestants pro-palestiniens à Madrid ont perturbé la dernière étape de la Vuelta ciclista a España (Tour d'Espagne), ce qu'Israël a attribué à une «incitation» du gouvernement espagnol, qualifiant de «honte pour l'Espagne».
Israël a réagi par des mesures telles que le rappel de son ambassadeur à Madrid, la rupture partielle des relations commerciales et diplomatiques, et la mise en garde de ses alliés européens contre l'«hostilité» de Sánchez. Des sources israéliennes l'ont «qualifié» d'«hostile à la nation juive» et lui ont interdit de briguer des postes internationaux au sein de l'UE ou de l'ONU.
Netanyahou prépare-t-il sa revanche ?
Le lien le plus direct entre Sánchez et le Mossad provient de l'affaire Pegasus, un logiciel espion développé par l'entreprise israélienne NSO Group (étroitement liée au Mossad et au gouvernement israélien, nombre de ses fondateurs et employés étant d'anciens agents israéliens). En 2022, il a été révélé que le téléphone de Sánchez (et celui de ministres tels que Margarita Robles, Fernando Grande-Marlaska et Luis Planas) avait été piraté avec Pegasus en 2021, probablement par les services de renseignement marocains (en réponse à la crise du Sahara occidental).
Des rapports du Centre national de renseignement espagnol (CNI) mettent en garde contre un «risque élevé» qu'Israël accède à toutes les informations extraites avec Pegasus, NSO partageant des données avec le Mossad à des fins de «contre-espionnage» ou pour des intérêts nationaux.
Cela comprend des photos, des messages WhatsApp, des courriels, des applications comme Threema et des données bancaires sensibles appartenant à Sánchez et à son entourage.
Israël pourrait utiliser ces informations pour se «venger» des critiques de Sánchez, par exemple en révélant des données sur la corruption (par exemple, les complots de son épouse, Begoña Gómez, ou le changement de politique sahraouie, attribué à un possible chantage marocain).
Ainsi, en mai 2025, l'ambassadeur israélien a averti que, face aux «attaques constantes» de Sánchez, Israël «n'avait pas encore répondu par des révélations Pegasus».
Le gouvernement Sánchez est-il dans le collimateur du Mossad ?
Les médias israéliens, comme le Times of Israel, considèrent Sánchez comme une «menace antisémite», et le Mossad pourrait le surveiller pour ses alliances avec l'Iran ou le Hamas (qui a félicité Sánchez en 2023).
Le génocide israélien à Gaza a incité Sánchez à réclamer des sanctions de l'UE contre Israël et la reconnaissance de la Palestine. Si la confrontation continue de s'intensifier, la réactivation d'une «cellule dormante» du Mossad en Espagne n'est donc pas à exclure.
Ainsi, les sources des services de renseignements espagnols n'excluent pas une possible attaque terroriste, raison pour laquelle la sécurité des membres du gouvernement espagnol aurait été renforcée.
source : Observateur Continental