18/09/2025 francais.rt.com  3min #290923

Lavrov sur le conflit en Ukraine : Trump «veut des solutions rapides» mais la réalité s'avère plus complexe

Source: Sputnik

Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères

Pour Sergueï Lavrov, l'attitude de Donald Trump illustre la volonté d'obtenir des résultats immédiats, héritée de son expérience d'homme d'affaires. Mais face à l'Ukraine, cette logique trouve vite ses limites. Toutefois, il a souligné que le président américain faisait partie de ceux qui comprennent la nécessité de traiter les causes du conflit.

Donald Trump, fidèle à son tempérament d'homme d'affaires, attend toujours des solutions rapides. Sergueï Lavrov l'a décrit comme « un homme d'action et de business », habitué à négocier sans attendre, comparable aux marchands de la vieille Russie : « Une poignée de main, et dès le lendemain, l'accord est mis en œuvre. » Or, face au conflit en Ukraine, cette logique directe se heurte à la complexité du terrain.

« Quand le président américain Donald Trump dit qu'il est déçu (je ne peux pas dire que je le connais bien, mais ça m'est arrivé de lui parler et donc je me suis fait une certaine idée), il me semble que cela s'explique en partie par le fait qu'il veut des solutions rapides. Comme il le souligne tout le temps, en énumérant les conflits mondiaux qui ont duré des décennies et dans lesquels il s'est efforcé de jouer un rôle positif, il croit possible de les régler rapidement. Parfois cela peut marcher, parfois c'est peu probable », a expliqué le ministre russe des Affaires étrangères.

Selon lui, à la différence d'autres dirigeants occidentaux qui souhaitent infliger à la Russie une défaite stratégique et restaurer l'Ukraine dans ses frontières de 1991, le chef d'État américain comprend qu'il faut revenir aux causes profondes du conflit et admet qu'un règlement n'est possible qu'en renonçant aux ambitions de Kiev vis-à-vis de l'OTAN.

Le chef de la diplomatie russe a présenté la rencontre d'Alaska entre les présidents russe et américain comme un moment charnière. Il a expliqué qu'à partir de cette réunion, les États-Unis avaient cessé de réclamer une trêve immédiate assortie de conditions impossibles. À la place, Washington a mis en avant la nécessité d'un règlement pensé pour durer. Le ministre a précisé qu'aucun signe de revirement n'était apparu depuis.

Quant aux pays occidentaux, Lavrov les accuse de vouloir occuper les territoires restés sous contrôle de Kiev. L'Europe, affirme-t-il, ne cherche pas à mettre fin à la crise, mais à maintenir l'Ukraine comme « une menace » pour la Russie, tout en relançant une machine militaire largement dépendante des États-Unis.

Il a souligné que la Russie ne pouvait accepter que des décisions concernant la sécurité collective soient prises en son absence. Selon lui, Moscou ne surestime pas ses intérêts, mais entend les défendre avec fermeté et rigueur. Il a expliqué que les forces russes n'étaient pas présentes en Ukraine pour conquérir du territoire, mais afin de garantir qu'aucune arme menaçant la Russie n'y soit installée.

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