par Azzedine Kaamil Aït-Ameur
Quand la satire dépasse la fiction : un président en campagne permanente, un ministre en croisade, et un Hégémon qui rebaptise sa Défense en Guerre. La bombe n'est plus au cinéma : elle est économique, militaire, monétaire - et déjà amorcée.
On croyait Stanley Kubrick prophète : Dr Folamour était censé être le sommet de la satire nucléaire. Des généraux fous, un président dépassé, et ce savant qui salue mécaniquement le Reich au beau milieu d'un Conseil de guerre. Mais non : la réalité made in USA a décidé de tourner la suite, sans prévenir. CNN et Fox News en assurent la diffusion en direct.
La vérité arrive en retard, mais enfin là
Sur l'écran, le logo C-SPAN rassure : ce n'est pas un film. Pourtant la scène est digne du cinéma. Trump trône au premier plan, posture grave et vaguement théâtrale. Derrière lui, Pete Hegseth gonfle la poitrine et se lance, enflammé, dans une tirade qu'on croirait écrite pour George C. Scott dans le rôle du général Buck Turgidson.
«Ce n'est pas une question de renommage, c'est une question de restauration de l'esprit guerrier et de la victoire comme objectif final, de redonner de l'intentionnalité à l'usage de la force. Désormais, nous allons nous battre pour gagner, pas pour ne pas perdre. Nous serons à l'offensive, pas sur la défensive».
Le spectateur rit jaune : Kubrick n'aurait jamais osé écrire une telle scène. Trop invraisemblable. presque caricatural. Et pourtant, ce n'est pas un film, c'est la chaîne américaine d'informations.
Le bombardier sans retour
Dans le film, un avion lancé par erreur file vers l'URSS. En 2025, ce ne sont plus des erreurs, mais des doctrines : frappes «préventives» sur l'Iran... et, plus absurde encore, l'allié israélien qui bombarde le Qatar, pourtant sous parapluie américain. Washington prévient Doha... dix minutes après la frappe. Tout cela, bien sûr, au nom de la paix régionale. La logique est circulaire : protéger en frappant, stabiliser en détruisant. Et la scène téléphonique se rejoue, non plus «désolé Dimitri», mais : «désolé Mohamed... enfin, désolé Tamim». Trop grotesque pour être inventé. Et pourtant, rapporté en direct.
Les amis encombrants
Le cinéma raffole des résistants héroïques. Mais qui aurait cru voir des «Ukro-nazis» promus champions de la liberté par l'Occident ? Trop énorme pour un scénario, trop invraisemblable pour passer à l'écran. Pourtant Washington paie, arme, applaudit... et rajoute même la bande-son héroïque.
La poudre aux yeux
Venezuela, 2025 : accusé de narco-trafic par la première puissance militaire du monde... alors que la plaque tournante de la cocaïne reste l'allié colombien. Un tel renversement ferait rire un dramaturge : on crierait au théâtre de boulevard. Et pourtant, l'affiche est bien signée Washington.
L'économie absurde
Des droits de douane à 500% contre la Chine : ce n'est plus de la stratégie, c'est du Lewis Carroll. Même un scénariste de série B aurait refusé : «Non, trop gros, personne n'y croira». Mais à Washington, on tourne quand même.
Défilés comparés
Comme si la farce économique ne suffisait pas, deux images se succèdent à l'écran. D'abord, des séquences fictives tournées en Asie, censées montrer le retour d'Américains obèses sur les chaînes d'assemblage, rapatriés de force au nom d'un rêve industriel éteint. Ensuite, un défilé militaire américain bien réel, poussif, monté pour l'anniversaire de Trump.
Le contraste est cruel : le 3 septembre 2025, la Chine offre le plus important défilé militaire de son histoire - une parade monumentale, synchronisée, high-tech - tandis que Washington présente un spectacle fatigué, entre cirque politique et auto-parodie martiale.
La tentative de «relever le niveau» de l'armée américaine tient du même ordre que ces images d'usines fictives : une fiction qui masque mal la décrépitude.
Le joueur qui a perdu la main
Les États-Unis ressemblent à ce joueur de poker qui a longtemps tenu la table, distribué les cartes, fixé non pas le droit mais ses propres règles, et raflé les gains. Mais aujourd'hui, la partie a basculé. La Chine a patiemment aligné ses jetons : industrie, technologie, routes de la soie, alliances multipolaires. La victoire économique se dessine déjà - et Washington le sait.
Alors, comme un joueur qui refuse d'admettre sa défaite, l'Amérique accuse : «Tu as triché !». Accusation commode - vol de propriété intellectuelle, dumping, manipulation monétaire - qui masque mal l'essentiel : la Chine a gagné à la loyale, en jouant selon des règles que l'Occident avait lui-même écrites.
Et quand les cartes ne suffisent plus, surgit le réflexe de saloon : la main qui glisse vers le revolver. Tarifs à 500%, encerclement militaire, discours hystériques de Pete Hegseth - non plus stratégie, mais geste désespéré : tenter d'abattre l'adversaire avant qu'il ne ramasse la mise.
Le script était déjà écrit
Rien de tout cela n'est improvisé. Avant de devenir ministre, Pete Hegseth officiait sur Fox News, maître en patriotisme de plateau et en sermons anti-élites. En 2019, il publiait déjà un manifeste : American Crusade (Croisade américaine). Tout y figurait noir sur blanc : restauration de l'«esprit guerrier», défense de la «civilisation occidentale», et surtout l'annonce d'un nouveau siècle d'humiliation... pour la Chine. Ce qui se joue aujourd'hui n'est donc pas une improvisation, mais la mise en scène d'un scénario écrit de longue date. La croisade n'est pas un accident : c'est un programme. Hegseth n'invente rien, il applique. Et Trump lui tend la scène idéale pour transformer un slogan de plateau télé en feuille de route stratégique.
L'art de se faire des ennemis
On croyait l'Amérique championne de la vieille stratégie «diviser pour régner». Mais sous Biden, Washington a réussi l'exploit inverse : unir ceux qui ne l'étaient pas. En sanctionnant la Russie et en harcelant la Chine, il a scellé le rapprochement Moscou-Pékin. Trump lui-même a reconnu la «stupidité» du calcul, répétant que jamais ces deux géants n'auraient dû marcher main dans la main.
Quand Hegseth rappelle ce précédent, la pique contre Biden coule de source. Mais l'image devient savoureuse quand on observe Trump, silencieux, face caméra. Car lui n'a pas seulement laissé Moscou et Pékin s'unir : il a ajouté une pièce au puzzle, l'Inde. Une bourde monumentale qui a conduit Modi à s'afficher à Pékin, main dans la main avec Poutine et Xi.
Un cinéaste aurait rêvé d'un tel plan : le ministre enflammé, le président impassible, et derrière le masque de marbre, les dents qui grincent à s'en fissurer.
La bombe du dollar
Pendant un siècle, la véritable arme des États-Unis n'a pas été le porte-avions ni le missile, mais le billet vert. Le dollar, colonne vertébrale du commerce mondial, offrait à Washington un privilège unique : financer sa dette extérieure et, avec elle, l'entretien de centaines de bases militaires aux quatre coins du globe. Exporter sa monnaie, c'était exporter la facture de son empire - et imposer ses sanctions comme un couperet universel.
Mais l'édifice vacille. Les BRICS, élargis et renforcés, multiplient les transactions hors dollar : pétrole en yuan, blé en rouble, infrastructures réglées en roupies. Pour l'Amérique, c'est pire qu'une défaite militaire : c'est la fin annoncée du privilège impérial.
À l'écran, on imagine Trump fulminer, non contre les missiles iraniens ou des chars russes, mais contre une cargaison de pétrole payée en monnaie locale. La bombe, désormais, n'est plus seulement nucléaire : elle est monétaire.
L'Archange de la Paix, version Trump
Un messie en costard-cravate, prêchant la fin des conflits au nom du business. Il promettait des traités comme on vend des immeubles : avec vue sur la paix et jacuzzi géopolitique inclus. Mais derrière le vernis du deal-maker planétaire, les usines d'armement tournaient à plein régime, et les bombes continuaient de tomber - discrètement, hors champ, à l'ombre des caméras.
La paix selon Trump, c'était une promo : «Achetez un cessez-le-feu, repartez avec deux livraisons d'armes». Il n'a pas apaisé le monde ; il l'a transformé en salle d'attente, avec la guerre en bruit de fond et la Bourse en fond sonore. Un président qui négociait la paix comme on marchande un terrain de golf : en bluffant, en gonflant les chiffres, et en oubliant les morts.
Patton sans guerre déclarée
Le Washington Post rapporte que le ministre de la Guerre, Pete Hegseth, a convoqué une réunion d'urgence de centaines de hauts gradés sur la base des Marines de Quantico, en Virginie, début octobre 2025. Motif : inconnu. Une directive inhabituelle qui, par son ton martial, fait craindre un conflit à venir. Jamais, dans l'histoire militaire récente des États-Unis, autant de généraux n'avaient été réunis d'un seul bloc.
La scène s'imagine d'elle-même : non pas un général, mais un ministre, regard de braise, voix grave, proclamant l'évangile de l'offensive. Un décor de film de guerre : bannière en arrière-plan, et George C. Scott - encore lui - l'avait déjà incarnée dans Patton. Ici, Hegseth rassemble huit cents généraux sans ordre du jour clair pour marteler la «restauration du warrior ethos» et répéter : «nous allons nous battre pour gagner, pas pour ne pas perdre». Et tout cela en temps prétendument normal, non en temps de guerre. Le contraste frappe : Patton appelait des soldats à une guerre déclarée ; Hegseth semble appeler, en plein écran et en temps de paix, à une culture militaire prête à transformer l'intention en décision.
Ce n'est plus de la préparation, mais de la pédagogie martiale. Et lorsqu'un tel rassemblement se tient sous l'autorité d'un «ministre de la Guerre» fraîchement rebaptisé, le symbole dépasse la mise en scène : ce n'est plus une simple réunion, mais l'annonce d'un changement de doctrine.
Le gag tragique du changement de nom
Il est des symboles plus lourds que des discours. Pendant des décennies, on a parlé de «département de la Défense». Sous ce nom rassurant, il y eut la Serbie, l'Irak, l'Afghanistan, la Libye, la Syrie, l'Ukraine... une litanie de guerres menées au nom de la paix. La «défense» aura tué des millions.
Aujourd'hui, le masque tombe : Pete Hegseth officialise le rebaptême en «département de la Guerre». Première fois que l'Empire ose dire son vrai nom. Ce n'est plus une posture, c'est une pédagogie : non plus rassurer l'opinion, mais la préparer. On pourrait croire à une boutade, une fanfaronnade rhétorique. Mais le rebaptême ne se limite pas à une plaque changée sur une porte : il s'accompagne d'actes. Convocation de 800 généraux à Quantico, menaces de purges internes, discours martiaux dignes d'un scénario de série B.
Et ce théâtre militaire surgit, comme par hasard, juste après le spectaculaire défilé chinois du 3 septembre 2025, organisé pour le 80ème anniversaire de la victoire sur le Japon : une démonstration que la presse internationale a décrite comme marquée par une discipline millimétrée, une mise en scène chirurgicale, un défilé d'ordre implacable, où la Chine affichait ses technologies de pointe devant le monde entier.
L'Amérique répond par le symbole, le fracas, la réorganisation autoritaire. C'est le gag ultime : une puissance qui se dit assiégée, mais que déstabilise son propre déclin, croyant conjurer l'humiliation par un simple changement de vocabulaire.
Et la logique est implacable : si le département de la Défense a déclenché tant de conflits, que reste-t-il au département de la Guerre à inventer ? Une seule escalade possible : l'ultime. Le gag devient tragédie - quand le langage assume la guerre, c'est que l'Armageddon est déjà inscrit au programme.
Au Nord, c'est toujours l'Amérique
L'expansion américaine ne s'est jamais contentée de regarder vers l'Ouest. Au Nord aussi, tout devait finir par devenir Amérique.
En 1867, Washington racheta l'Alaska à la Russie Tsariste pour une bouchée de pain. On parla de la «folie de Seward», mais ce prétendu caprice devint un coup de maître : un territoire immense, riche en ressources, une tête de pont vers l'Arctique et le Pacifique. Déjà s'installait l'idée que la frontière ne s'arrêtait pas aux Rocheuses : elle pouvait remonter la carte, franchir les glaces et grignoter toujours plus.
Ce réflexe impérial ressurgira un siècle et demi plus tard quand Donald Trump proposa d'«acheter» le Groenland, déclenchant rires et sarcasmes en Europe. Pourtant, l'idée n'avait rien d'une lubie : c'était l'écho d'une vieille logique, celle qui confond expansion territoriale et destinée manifeste. Mais cela ne s'arrête pas là.
##### Le Canada lui aussi avait figuré sur la liste des conquêtes.
Dans les années 1930, le Pentagone mit au point le War Plan Red, un scénario d'invasion méthodique du voisin du Nord - désigné par le code «Crimson». Le plan prévoyait la prise rapide des grandes villes canadiennes (Toronto, Montréal, Vancouver, Winnipeg), la coupure des voies ferrées, le blocus des ports et, détail glaçant, l'usage de gaz toxiques contre Halifax.
Ce n'était plus une guerre classique : c'était une guerre totale, planifiée à froid, où les civils devenaient des cibles comme les autres pour accélérer la capitulation.
Pourquoi ce cauchemar ne fut-il jamais exécuté ? Parce que l'Histoire en décida autrement. La Seconde Guerre mondiale força Washington et Londres à devenir alliés, Ottawa à se ranger sous la bannière du Commonwealth, et le Canada à cesser d'être un «Crimson» hypothétique pour devenir un partenaire militaire. Le plan resta dans les cartons jusqu'à sa déclassification dans les années 1970. Mais le simple fait qu'il ait existé rappelle la constance d'une obsession : au Nord, c'est toujours l'Amérique. Et quand la carte sembla enfin saturée, quand les pionniers n'avaient plus ni terres à annexer ni provinces à colorier, la logique expansionniste trouva encore une échappée : au bout du continent restaient la mer, plus au Nord le Groenland, et plus à l'Ouest...
Plus à l'Ouest, c'est l'Orient
En 1867 déjà, l'achat de l'Alaska préparait ce basculement. Mais la véritable poussée viendra à la fin du XIXe siècle : l'annexion d'Hawaï, la guerre contre l'Espagne, la prise de Cuba, des Philippines, de Guam et de Porto Rico. L'expansion continentale se muait en empire maritime.
Plus à l'Ouest, c'était l'Orient. En 1900, les troupes américaines participèrent à l'expédition internationale qui écrasa la révolte des Boxers. Pékin assiégée, pillée, humiliée. Hollywood en fera plus tard une fresque colorée - Les 55 jours de Pékin. Pour les Américains, un film d'aventures ; pour les Chinois, une cicatrice de plus.
Ce n'était pas un tournant, mais une continuité. Le «Far West» devenait l'Extrême-Orient : la même logique coloniale appliquée sous d'autres latitudes - avancer, dominer, exploiter. La frontière, proclamait-on jadis, était «la garantie de la vitalité américaine». Pour qu'elle vive toujours, il fallait sans cesse la repousser : au-delà des plaines, au-delà des océans, jusque dans le cœur des vieilles civilisations asiatiques.
Ainsi commença la longue confrontation avec la Chine. Une histoire qui, un siècle plus tard, se rejoue sous d'autres formes : guerres tarifaires, encerclement militaire, Taïwan, croisade idéologique. Mais au fond, rien n'a changé : plus à l'Ouest, c'est toujours l'Orient. La frontière ne doit jamais s'arrêter.
Les vraies frontières de l'Amérique
Pete Hegseth parle comme si l'Amérique était encerclée, vulnérable, condamnée à retrouver un esprit guerrier pour survivre. Mais la réalité dit l'inverse : les États-Unis disposent de près de 800 bases militaires à travers le monde - du Golfe persique à l'océan Indien, de l'Allemagne au Japon, de Djibouti à Guam.
Ces bases sont les frontières réelles de l'Amérique. Non plus l'Atlantique, le Pacifique, le Mexique et le Canada, mais une projection planétaire qui encercle ses rivaux et quadrille les mers.
L'absurdité saute aux yeux : un empire qui se dit «sur la défensive» alors que son dispositif couvre déjà la planète ; une puissance qui joue les assiégés alors qu'elle a transformé la moitié du globe en avant-poste.
C'est là que le discours devient à la fois alarmant et ridicule : alarmant, parce qu'il prépare les esprits à une nouvelle croisade mondiale ; ridicule, parce qu'il brandit l'ennemi extérieur quand les drapeaux étoilés flottent déjà aux quatre coins du globe.
Mais faisons un instant l'avocat du diable : pourquoi donc les frontières de ces «*pays non civilisés» s'entêtent-elles à venir serrer d'aussi près les bases américaines du monde libre ? Une plaidoirie sous cet angle nécessiterait un budget colossal pour corrompre juge et jury.
«L'Europe est un jardin. Et la plus grande partie du reste du monde est une jungle». ~ Josep Borrell
Conclusion - Les vraies bombes
Stanley Kubrick avait choisi de finir sur une image grotesque : un cow-boy hilare chevauchant une bombe nucléaire. Métaphore grinçante pour dire l'absurde. Mais dans la réalité, la bombe a déjà explosé : Hiroshima, Nagasaki. Et ce crime inaugural n'a pas été commis par Moscou, ni par Pékin, mais par Washington.
Depuis leur indépendance, les États-Unis n'ont connu qu'une vingtaine d'années de paix cumulées - vingt sur deux cent cinquante. Une nation qui ne sait vivre qu'en guerre, qui s'invente des ennemis pour ne pas sombrer dans son vide intérieur. Face à elle, la Chine : civilisation plurimillénaire, puissance en ascension, qui n'a jamais agressé aucun pays au-delà de ses frontières historiques.
Désormais, le Département de la Défense, qui assume son vrai nom de Département de la Guerre, proclame sa «létalité maximale» et prépare ouvertement la confrontation avec la Chine. La conclusion s'impose : ce n'est pas Pékin qui menace la paix, mais Washington qui programme la guerre. Et pour finir, le frère de crimes israélien, également doté d'armes de destruction massive, allié indéfectible de l'Amérique et dont la létalité contre femmes et enfants n'est plus à démontrer, vacille lui aussi : l'un pour son hégémonie régionale, l'autre pour son hégémonie mondiale.
Scène finale bonus - Trump II, le Retour
Kubrick avait confié à Peter Sellers le rôle d'un président lucide, dépassé par ses généraux déments. Même cette lucidité n'avait pas suffi : la fiction s'achevait dans le champignon atomique.
La réalité offre un casting plus grotesque encore : Donald Trump, médiocre, flanqué de ministres caricaturaux. Et surtout Netanyahou, plus proche que sa jugulaire - non plus allié, mais producteur en coulisses de son retour à Washington, via ses sponsors.
Le cinéma avait encore ses nuances ; la réalité, elle, n'a plus que la brutalité : Gaza, l'Ukraine, demain l'Iran, le Venezuela ou la Chine. Ici, pas de satire, pas de second degré - seulement une mise en scène où le happy end n'existe plus.
Épilogue - Quand la satire devient documentaire
Le film de Stanley Kubrick portait ce sous-titre ironique : «How I Learned to Stop Worrying and Love the Bomb» - «Comment j'ai appris à arrêter de m'inquiéter et à aimer la bombe».
C'était en 1964, l'année de ma naissance. Mais en grandissant, je n'ai pas appris à aimer la bombe : j'ai appris à m'inquiéter. Non plus pour moi, ma vie étant déjà faite, mais pour nos descendants, désormais livrés aux mains de pseudo-élites sans scrupules.
Kubrick partait d'un postulat qui allait de soi : un président des États-Unis se devait d'être intelligent et responsable. En 2025, cette évidence semble s'être évaporée, laissant place à une réalité bien plus inquiétante. Donald Trump n'est pas seulement un mauvais acteur : il est un sous-doué propulsé par un système qui, faute de mieux, l'a choisi pour accomplir la besogne qu'un Biden usé ne pouvait plus assumer. Et, face à ce constat, on peut affirmer que Kamala Harris n'aurait pas fait pire.
Aujourd'hui, force est de constater qu'un seul critère semble suffire pour accéder à la présidence des États-Unis : être déficient... et/ou compromis.
Azzedine Kaamil Aït-Ameur
Également auteur de : L'empire du mensonge : une success story
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