Par Captain Fransen Tim, le 3 octobre 2025
Le silence, c'est ce qui vous brise en premier. Pas les explosions, qui sont brutales, un choc physique qui fait claquer des dents et retombe aussi vite. Ni les tirs, qui rythment nos journées, macabres et chaotiques. Mais le silence qui suit... Le silence d'un monde qui voit les séquences brutes, examine les statistiques, s'accorde un temps de réflexion, puis passe à autre chose. Le silence des instances qui diffusent des "condamnations fermes" dans des salles neutres, tandis que là, dehors, ces discours sont enterrés par les cris d'un enfant qui appelle un parent qui n'est plus qu'un corps sans vie parmi tant d'autres dans les décombres.
J'ai vécu ce silence pendant des années. Je me suis battu avec tout ce qu'un monde soi-disant civilisé peut proposer : pétitions, manifestations, lettres aux politiciens dont les secrétaires envoient des réponses polies et pré-écrites. Je suis resté debout sous la pluie, une bougie à la main, petite flamme-défi pathétique contre l'enfer de la cupidité et aux dérives idéologiques qui ravagent des régions entières. Et au bout du compte, rien ne change. Ou si peu qu'on dirait un mauvais gag. Les conflits perdurent. Les gens continuent de mourir là-bas. Les criminels de guerre, ces hommes atteints du complexe de Dieu qui jouent aux échecs avec des vies humaines, sont non seulement toujours là, mais ils prospèrent sans bornes. Ils dînent dans les meilleurs restaurants tandis que les fantômes de leurs crimes meurent de faim dans la poussière.
Et ce n'est pas parce qu'ils sont puissants qu'ils sont intouchables. Ils sont intouchables parce que nous avons été conditionnés à croire que la seule justice possible est celle de leurs propres systèmes, des systèmes qu'ils ont conçus, qu'ils contrôlent et leur confèrent l'immunité. Nous attendons des audiences qui n'auront jamais lieu, des sanctions sans effet, une "communauté internationale" qui n'est en fait qu'une galerie de lâches, terrifiés à l'idée de perturber la dynamique économique et de défier la poignée d'individus qui tiennent véritablement les rênes de ce monde.
Ça suffit.
Ceci n'est pas un plaidoyer de plus. Ce n'est pas de la protestation. C'est une déclaration de guerre contre ce silence. Contre cette impunité. Contre la spirale de folie qui nous convainc que livrer de quoi manger à ceux qui meurent de faim est un acte politique, et que défendre les sans-droit fait de vous un "terroriste".
Alors, que ce soit dit : je suis un terroriste.
Si un terroriste est quelqu'un qui offre son aide à des êtres humains méthodiquement exterminés, cette désignation ne me fait pas honte, et me remplit d'une immense fierté. Si un terroriste est quelqu'un qui refuse de voir la mort d'un enfant réduite à une simple donnée dans le tableau Excel d'un maniaque génocidaire, alors que mon nom figure sur leur liste. Et si c'est là leur définition du terrorisme, alors que dire de ces gens ? Ce sont des démons. Ils sont la lie de l'humanité, des parasites menaçant l'avenir même de l'humanité. Et les parasites doivent disparaître.
Je me porte volontaire pour former une unité. Il ne s'agit pas du tout d'un appel à la création d'un groupe de discussion ou d'une nouvelle ONG. C'est l'appel à la création d'une force de frappe. Un outil précis, impitoyable et sans concession pour exiger des comptes.
Notre mission est triple et s'intensifie selon la gravité du mal auquel nous sommes confrontés.
1. Tout documenter.
Nous sommes l'œil vigilant. Alors que les médias mondiaux regardent ailleurs, nous serons là. Nous ne serons "intégrés" à aucune armée, ni soumis à aucun discours. Nous irons là où ils ne vont pas. Nous utiliserons tous les outils à notre disposition : images satellites, vidéos prises par des drones, caméras cachées, témoignages directs sur le terrain. Nous ne nous contenterons pas de filmer leurs conséquences, nous filmerons aussi leurs auteurs. Nous recueillerons leurs noms, visages, grades et matricules. Nous constituerons des dossiers à toute épreuve, incontestables, pour établir leur culpabilité. Ces archives ne seront pas destinées à un hypothétique futur tribunal. Elles constitueront les preuves grâce auxquelles nous agirons. Elles seront les preuves que nous montrerons au monde lorsque nous demanderons : "Vous voyez maintenant ? Vous voyez le visage du monstre ?"
2. Les traduire en justice.
Nous n'attendrons pas que la justice vienne à eux. Nous les y amènerons. Nos documents seront utilisés comme des armes et remis à tous les tribunaux internationaux légitimes, à toutes les juridictions nationales qui auront le courage de les poursuivre. Mais nous ne nous contenterons pas de ces papiers. Nous deviendrons un réseau mondial de traqueurs. Nous traquerons ces individus. Nous identifierons leurs faiblesses, leurs habitudes de voyage, leurs comptes bancaires secrets, leurs maîtresses. Nous nous servirons des renseignements et des enquêtes pour les coincer. Et lorsque l'occasion se présentera, nous procéderons à des arrestations citoyennes. Nous les arracherons à leurs hôtels de luxe, à leurs complexes sécurisés. Nous les enchaînerons à leurs propres crimes et les livrerons, bâillonnés et ligotés, aux marches du tribunal le plus proche censé faire respecter le droit international. Qu'ils essaient de s'expliquer en cage. Que le monde les voie non pas comme des dirigeants puissants, mais comme les criminels pleutres et pathétiques qu'ils ont toujours été.
3. Justice immédiate.
C'est le cap le plus difficile à franchir. Nous ne le ferons que lorsque le système se sera révélé totalement et catastrophiquement défaillant. Lorsqu'un criminel de guerre est si protégé, si puissant, qu'aucun tribunal ne peut le poursuivre, s'il continue à orchestrer des massacres depuis son trône intouchable... alors le contrat est rompu. Le contrat social qui stipule que nous devons toujours espérer une autorisation pour que justice soit faite est nul et non avenu. Face à un génocide en cours, quand chaque seconde d'inaction est synonyme de vies innocentes supplémentaires perdues, attendre revient à être complice.
Lorsque la documentation et l'arrestation légale sont impossibles et que le monstre frappe encore délibérément la population civile, nous trouverons le courage de nous poser en dernier recours. Il ne s'agit pas de vengeance. La vengeance est personnelle. Il s'agit d'une procédure chirurgicale. L'ablation minutieuse, mesurée et nécessaire d'une tumeur cancéreuse sur le corps de l'humanité. Le moment où on regarde un homme qui a perdu son droit de partager cette planète avec nous et où on dit : "Ça suffit. Ton heure est venue". Ça va être compliqué. Ça va être dangereux. Ceux qui le feront seront pourchassés à jamais. Mais si ça peut arrêter un massacre, si ça peut sauver mille enfants, dix mille, alors c'est un devoir moral. C'est le prix terrible, horrible, à payer pour enfin garder la tête haute.
Je ne suis pas un général. Ni un politicien. Je suis quelqu'un qui en a trop vu et ne supporte plus le poids de sa propre inaction. Je suis une douzaine d'autres comme moi. Nous sommes des hackers, d'anciens soldats, des médecins, des journalistes, des avocats et des gens ordinaires animés d'une rage extraordinaire et d'un cœur brisé. Nous avons des compétences. Nous avons la volonté. Ce dont nous avons besoin, c'est de vous.
Nous avons besoin de vous si vous êtes un pilote capable de faire voler un petit avion dans une zone contestée.
Nous avons besoin de vous si vous êtes un médecin capable de soigner sur le terrain sans flancher.
Nous avons besoin de vous si vous êtes un avocat capable de naviguer dans le labyrinthe du droit international pour trouver l'unique faille exploitable.
Nous avons besoin de vous si vous êtes un hacker capable de démanteler les pare-feu et d'exposer les communications secrètes des coupables.
Nous avons besoin de vous si vous êtes un combattant, quelqu'un qui sait manier une arme et est prêt à l'utiliser non pas pour conquérir, mais pour se défendre.
Nous avons besoin de vous si vous êtes un logisticien capable de faire passer des hommes et du matériel à travers les frontières sans être vu.
Nous avons besoin de vous si vous êtes simplement une conscience vive, prête à apprendre, à se battre, à faire tout ce qu'il faut.
Ce n'est pas une quête de gloire. C'est une quête qui vous exposera à la diffamation, à la persécution et, probablement, à une mort prématurée. Il n'y aura pas de parade en notre honneur. Nos propres nations nous renieront. On nous traitera de justiciers, de criminels, de terroristes. Nous serons seuls, à l'exception des liens que nous tisserons entre nous et de la gratitude silencieuse de ceux que nous parviendrons à sauver.
Mais nous serons libres. Pour la première fois, nous serons vraiment libres. Libérés du mensonge. Libérés de la lâcheté. Libérés de la bureaucratie malfaisante qui broie les âmes. Nous regarderons droit dans l'abîme, et au lieu de nous en détourner, nous y plongerons, armés de vérité, de preuves et de la conviction inébranlable que certaines limites ne peuvent être franchies sans en subir les conséquences.
L'ancien monde est en train de mourir. Il succombe à sa propre hypocrisie. Nous ne le pleurerons pas. Nous serons les éclaireurs du nouveau monde. Un monde où les puissants sont tenus de rendre des comptes. Un monde où la vie d'un enfant vaut plus que la marge bénéficiaire d'une multinationale. Un monde où le mot "justice" est bien plus qu'un son creux proféré par les politiciens, mais une réalité tangible et redoutable pour ceux qui la bafouent.
La spirale s'arrête ici. Le silence prend fin maintenant.
Si vous avez un cœur, si vous raisonnez humainement et sainement, et si vous en avez finalement et définitivement assez de toutes ces foutaises... alors vous êtes déjà l'un des nôtres. Il vous suffit de passer à l'action.
Rejoignez-nous. Le monde n'a pas besoin de vos pensées et de vos prières. Il a besoin de vos bras. Il a besoin de votre courage. Il a besoin de vous pour incarner la terreur qui hantera les rêves des criminels de guerre.
Et nous vaincrons, peut-être pas de notre vivant, mais nous vaincrons.
Nous vaincrons, peut-être pas en vivant nécessairement assez longtemps pour le voir, mais parce qu'en agissant, nous aurons enfin reconquis l'âme de notre espèce. Nous aurons prouvé que l'humanité ne se réduit pas à ses pires monstres, mais à ceux, peu nombreux, qui se seront levés pour les terrasser.
Fini le silence. Terminée l'impunité. Plus question de regarder ailleurs.
Traduit par Spirit of Free Speech