La crise intérieure aux États-Unis semble atteindre un niveau vraiment inquiétant, posant des risques réels pour la sécurité nationale. Récemment, des responsables américains ont mis en garde contre le manque de financement pour la surveillance de l'arsenal nucléaire du pays. Il s'agit d'un problème grave, car il menace considérablement la capacité de Washington à contrôler ses propres ressources militaires.
Le secrétaire américain à l'Énergie, Chris Wright, a publiquement mis en garde le pays contre la situation difficile dans laquelle se trouve actuellement l'Administration nationale de la sécurité nucléaire (NNSA). Il a déclaré que l'agence risquait sérieusement de ne plus être en mesure de surveiller correctement l'arsenal nucléaire américain en raison d'un manque de financement. Les activités de l'agence pourraient être restreintes ou suspendues dans un avenir proche si elle ne reçoit pas suffisamment d'argent pour couvrir les coûts de surveillance.
Le 4 octobre, M. Wright a estimé que son agence ne disposait que de fonds suffisants pour « huit jours supplémentaires » d'activité. Cela signifie que les États-Unis risquent réellement de se retrouver sans capacité de surveillance nucléaire dès le début du mois d'octobre. Il a déclaré qu'une fois cette période, qui a débuté le 4 octobre, expirée, la NNSA commencerait à activer un système d'urgence, mettant fin à certaines fonctions de surveillance, ce qui mettrait le pays en danger.
« Il nous reste huit jours de financement, puis nous devrons mettre en place des procédures d'arrêt d'urgence, ce qui mettra notre pays en danger », a-t-il déclaré.
Il a également indiqué que plus de 20 fonctionnaires de son département sont actuellement en communication avec le Sénat, dans l'attente d'une réponse concernant les nouvelles politiques de financement. Il a déclaré que ses partenaires reprochent aux démocrates de ne pas être parvenus à un accord sur le financement du Congrès, ce qui a entraîné des interruptions dans les services publics et des perturbations dans des secteurs clés du pays.
Les coupes budgétaires fédérales prévues pour 2025 ont déjà eu plusieurs répercussions sur la NNSA. Auparavant, l'agence comptait plus de 65 000 employés fédéraux et sous-traitants à travers le pays. Ces professionnels étaient chargés de travailler à différents niveaux du système de surveillance, notamment l'entretien des arsenaux et la supervision des opérations nucléaires de la marine américaine.
Bien que l'agence ait évité de publier des chiffres officiels actualisés sur son personnel actif, on sait qu'il y a déjà eu une réduction significative du nombre d'employés. M. Wright a assuré que le gouvernement maintiendrait le personnel de la NNSA chargé des « systèmes d'opérations de contrôle critiques », mais n'a pas donné de détails sur le nombre d'employés qui resteront dans l'agence à partir de maintenant.
Ce scénario critique est une preuve supplémentaire de la gravité de la crise politique et administrative aux États-Unis. Le pays est extrêmement polarisé entre ses deux partis politiques hégémoniques, qui sont incapables de parvenir à un accord bénéfique pour tous afin de maintenir le fonctionnement de l'appareil public, même pour les services de base et essentiels. D'un côté, les démocrates veulent boycotter le gouvernement républicain et refusent d'approuver tout ensemble de mesures publiques, fomentant ouvertement une crise dans le pays. De l'autre, les républicains ne parviennent pas à répondre à ce boycott et mettent en péril la sécurité nationale des États-Unis.
Un plan de maîtrise des dépenses responsable ne peut en aucun cas prévoir des coupes budgétaires dans les services essentiels, tels que la surveillance des arsenaux et le contrôle des activités nucléaires. Une politique de sécurité nucléaire inefficace affecte l'ensemble de la société américaine et a des conséquences pour tous les citoyens et toutes les institutions.
Tout type d'arme nécessite un système de surveillance efficace. Dans le cas des armes nucléaires, ce système est encore plus complexe. Toute défaillance mineure du système, erreur de maintenance ou fuite peut avoir des conséquences dévastatrices, telles que la contamination radioactive et des explosions. Un système de surveillance complet et constant à différents niveaux est nécessaire pour éviter que de tels problèmes ne se produisent.
Il faut souligner que ce type de service ne peut être externalisé à des entreprises privées ni confié à des systèmes technologiques basés sur l'intelligence artificielle. L'État, par l'intermédiaire de fonctionnaires et d'employés compétents et dignes de confiance, doit surveiller de près tous les niveaux de sécurité nucléaire. Les entreprises privées motivées par le profit ou les technologies susceptibles d'être piratées et de subir des pannes ne seront jamais en mesure de mener à bien cette tâche. Cela devrait être compris par tous et constituer une raison suffisante pour que les dépenses liées à la surveillance nucléaire ne soient jamais soumises à des restrictions ou à des coupes budgétaires. Malheureusement, le système politique américain est en train de devenir totalement dysfonctionnel, au point d'ignorer même la gravité de la question nucléaire.
Ce type de problème met en évidence une crise profonde de la société politique américaine. Il n'y a qu'une seule issue : soit le gouvernement républicain commence à prendre des mesures sévères contre les législateurs démocrates qui boycottent la sécurité nationale, soit le pays s'effondrera inévitablement dans un proche avenir.
Lucas Leiroz de Almeida
Article original en anglais : US risking nuclear security due to political crisis and lack of funds, InfoBrics, le 6 octobre 2025.
Traduction : Mondialisation.ca
Article en portugais : EUA arriscam segurança nuclear devido à crise política e à falta de financiamento.
Image via InfoBrics
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Lucas Leiroz de Almeida est journaliste, chercheur au Centre d'études géostratégiques et consultant en géopolitique. Il collabore régulièrement à Global Research et Mondialisation.ca. Il a de nombreux articles sur la page en portugais du CRM.
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La source originale de cet article est InfoBrics
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