Par Al Mayadeen
Les forces d'occupation israéliennes tuent en moyenne deux soignants chaque jour et provoquent 13 amputations tous les deux jours, a déclaré mardi le bureau des Médias du gouvernement de Gaza, soulignant ce qu'il a décrit comme le bilan permanent du génocide des civils et la destruction des services de santé.
Dans sa dernière mise à jour, révélant le bilan dévastateur de la guerre menée par Israël contre Gaza sur des périodes de un à cinq jours, le bureau a rapporté qu'un journaliste palestinien est tué tous les trois jours et un travailleur de la défense civile tous les cinq jours. Il a ajouté que les attaques israéliennes blessent environ 232 personnes par jour, dont plus de la moitié sont des femmes et des enfants.
La déclaration indique également que les bombardements incessants d'Israël entraînent la paralysie ou la cécité de six Palestiniens tous les deux jours, précisant que le système de santé est confronté à plus d'une offensive militaire directe par jour.
"Ces chiffres viennent sans cesse grossir le bilan quotidien du génocide en cours dans la bande de Gaza", a déclaré le bureau des médias du gouvernement.
La guerre, désormais dans sa troisième année, a dévasté le système de santé de Gaza. Les hôpitaux fonctionnent bien en-dessous de leurs capacités, et les graves pénuries de ressources essentielles limitent les soins à apporter aux blessés et aux personnes déplacées, alors qu'Israël impose toujours un blocus total.
Les nouveau-nés luttent pour leur vie et partagent les masques à oxygène dans un système de santé exsangue
Plus tôt dans la journée, l'UNICEF a prévenu que les nouveau-nés de Gaza sont contraints de partager des masques à oxygène, car Israël continue de bloquer l'acheminement d'équipements médicaux vitaux. Un responsable de l'agence onusienne a déclaré qu'Israël a refusé à plusieurs reprises d'autoriser le transfert d'incubateurs d'un hôpital évacué dans le nord de Gaza, accroissant ainsi la pression sur les hôpitaux déjà surpeuplés plus au sud.
Deux années d'agression israélienne à Gaza ont aggravé le stress maternel et la malnutrition, contribuant à une augmentation du nombre de prématurés et de bébés de très faible poids de naissance. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ces bébés représentent désormais environ un nouveau-né sur cinq à Gaza.
Le mois dernier, une offensive israélienne sur la ville de Gaza, dans le nord de l'enclave, a contraint les hôpitaux à fermer, accentuant la pression sur les établissements du sud.
"Les nourrissons partagent des masques à oxygène et des lits".
James Elder, porte-parole de l'UNICEF, a décrit les conditions désastreuses de l'hôpital Nasser, dans le sud de Gaza, où les mères et les bébés sont entassés dans les couloirs. Les prématurés partagent des masques à oxygène et les lits, tandis que le matériel reste bloqué dans le nord.
"Nous avons essayé de récupérer des incubateurs dans un hôpital évacué dans le nord, mais quatre de nos missions ont été refusées rien que pour récupérer ces équipements",
a déclaré M. Elder à l'agence de presse Reuters, faisant référence au matériel bloqué à l'hôpital pour enfants Al-Rantissi, sérieusement endommagé, dans la ville de Gaza.
Dans un service pédiatrique du sud qu'il a visité, M. Elder a déclaré :
"Il y avait trois bébés et trois mères sur un seul lit, avec une seule source d'oxygène. Les mères devaient faire tourner l'oxygène toutes les 20 minutes pour chaque enfant. Voilà le degré de désespoir auquel les mères sont désormais confrontées".
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU a indiqué qu'Israël a refusé ou entravé 45 % des 8 000 missions demandées à Gaza depuis le 7 octobre 2023.
L'UNICEF a réclamé l'évacuation des bébés malades et prématurés encore présents dans les hôpitaux du nord de Gaza. Alors que l'OMS a récemment transféré trois nourrissons vers des hôpitaux du sud, l'un d'entre eux est malheureusement mort avant que la mission ne puisse être menée à bien. Selon les données de l'OMS, seuls 14 des 36 hôpitaux de Gaza sont actuellement partiellement opérationnels.
Bilan catastrophique pour les enfants de Gaza
L'UNICEF a souligné l'impact catastrophique de deux années de guerre israélienne sur les enfants de Gaza.
"Depuis plus de 700 jours, les enfants de Gaza sont tués, mutilés et déplacés dans une guerre dévastatrice, un affront à notre humanité collective. Les frappes israéliennes sur la ville de Gaza et d'autres parties de l'enclave se poursuivent. Le monde ne peut et ne doit pas permettre que cela continue", a souligné l'agence.
Au total, au moins 64 000 enfants auraient été tués ou mutilés, dont plus de 1 000 nourrissons. Le nombre de décès dus à des maladies évitables ou à des blessures liées à l'effondrement des bâtiments n'est pas répertoriés, compte tenu de l'offensive toujours en cours.
La famine s'étend de la ville de Gaza vers le sud, exposant les enfants à un risque vital. La malnutrition, en particulier chez les nourrissons, entraîne des séquelles durables sur le développement.
Appels au cessez-le-feu et à la protection des Palestiniens
L'UNICEF a souligné l'urgence d'un cessez-le-feu.
"Depuis samedi matin, au moins quatorze enfants ont été tués, alors que les bombardements et les tirs d'artillerie intensifs d'Israël continuent de frapper la ville de Gaza et d'autres quartiers", a déclaré l'agence.
L'agence a salué toute initiative de mettre fin à la guerre en faveur de la paix, soulignant que tout plan de paix doit inclure un cessez-le-feu, la libération des otages et l'acheminement sûr, rapide et sans restriction d'une aide humanitaire à grande échelle, en particulier pour les enfants.
"Le droit international humanitaire est très clair : nous exigeons d'Israël qu'il garantisse la protection totale de la vie de tous les civils. Refuser l'aide humanitaire aux civils est rigoureusement illégal", a déclaré l'agence.
Elle a insisté sur le respect des principes de distinction, proportionnalité et précaution, soulignant que les civils qui ne peuvent pas ou qui ne souhaitent pas évacuer doivent toujours être protégés.
"Chaque enfant tué est une perte irremplaçable. Pour la sécurité de tous les enfants de Gaza, cette guerre doit impérativement s'arrêter".
Lien vers l'article original en anglais :
Traduit par Spirit of Free Speech
Image en vedette : Un soignant palestinien soigne un bébé tout juste sauvé de l'amoncellement de gravats après l'effondrement d'un bâtiment, à Rafah dans la bande de Gaza, le 22 octobre 2023 © AP
La source originale de cet article est almayadeen.net
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