© Fateh Guidoum Source: AP
Les Algériens assistent à un défilé militaire pour célébrer le 70ᵉ anniversaire de la guerre d'indépendance de l'Algérie contre la France, le 1er novembre 2024 à Alger.
L'Algérie a adopté pour la loi de finances 2026 un budget de la défense record de 25 milliards de dollars, soit près de 20% du budget national. Il s'agit du niveau le plus élevé jamais atteint par le pays, qui tire parti de ses revenus exceptionnels liés aux exportations de gaz vers l'Europe depuis la crise ukrainienne.
Le budget militaire algérien continue sa progression et atteint un nouveau sommet dans l'histoire du pays. Pour 2026, les dépenses de défense sont fixées à environ 25 milliards de dollars, sur un budget national général estimé à près de 135 milliards. Cette enveloppe traduit la volonté de l'Algérie de maintenir une « orientation défensive », selon les autorités.
Depuis 2020, le budget de la défense algérien connaît une augmentation régulière. En 2023, il s'élevait déjà à 22 milliards de dollars, alors que le pays annonçait un programme de modernisation de ses forces armées et de développement du secteur de la défense, destiné à répondre aux défis sécuritaires régionaux.
Des tensions frontalières
Les frontières méridionales de l'Algérie constituent un enjeu majeur pour sa sécurité. L'instabilité dans certains pays du Sahel, la prolifération des groupes extrémistes, le trafic d'armes et de drogues ainsi que les réseaux de migration clandestine sont autant de facteurs qui motivent la hausse des dépenses militaires.
La situation diplomatique et sécuritaire avec les pays voisins contribue également à cette orientation budgétaire. La relation avec le Mali reste tendue depuis l'incident du drone malien abattu par l'armée algérienne il y a six mois.
À l'est, l'instabilité en Libye reste une préoccupation constante, tandis qu'à l'ouest, les relations avec le Maroc demeurent coupées depuis l'été 2021. Les tensions entre Alger et Rabat sont accentuées par la question du Sahara occidental et le rapprochement militaire entre le Maroc et Israël.