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Peter Szijjarto, ministre hongrois des Affaires étrangères.
Le chef de la diplomatie hongroise, Peter Szijjarto, a dénoncé la décision de la Pologne de libérer l'Ukrainien Volodymyr Jouravliov, accusé d'avoir participé à l'attentat contre les gazoducs Nord Stream. Selon lui, Varsovie a franchi une ligne rouge en légitimant implicitement le sabotage d'infrastructures européennes.
Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, a critiqué la Pologne après la libération du citoyen ukrainien Volodymyr Jouravliov, soupçonné d'avoir participé à l'attentat contre les gazoducs Nord Stream. Selon lui, cette décision équivaut à une approbation tacite des actes terroristes.
« Selon la Pologne, si vous n'aimez pas les infrastructures en Europe, vous pouvez les faire sauter. [Les autorités polonaises] ont ainsi donné leur autorisation préalable à des attentats en Europe. La Pologne a non seulement libéré, mais aussi honoré un terroriste. Voilà ce qui est arrivé à l'État de droit européen », a-t-il écrit sur X.
Le 17 octobre, l'agence polonaise PAP a rapporté que le tribunal régional de Varsovie avait rejeté la demande d'extradition vers l'Allemagne de Volodymyr Jouravliov. La décision de le maintenir en détention provisoire a également été annulée. Le juge a estimé que la demande allemande n'était pas justifiée, précisant que son rôle n'était pas de confirmer la véracité des accusations, mais de vérifier si elles entraient dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen.
Lors de l'audience, le juge a affirmé que les militaires ukrainiens ne pouvaient être considérés comme des terroristes, puisque leurs actions visaient à « affaiblir l'ennemi » : « Les soldats ukrainiens et tous ceux qui font partie des forces armées ukrainiennes, y compris les forces spéciales ou agents agissant sous leurs ordres, ne peuvent pas être considérés comme des terroristes ou des saboteurs car en réalisant par tous les moyens possibles l'objectif qui est de défendre leur patrie, ils affaiblissent l'ennemi ».
L'avocat du suspect, Tymoteusz Paprocki, a quant à lui déclaré, avant l'audience, que son client ne reconnaissait pas sa culpabilité, car il « n'a commis aucun crime contre l'Allemagne » et ne comprenait pas pourquoi la partie allemande avait porté ces accusations. Maxime Bouïakevitch, représentant permanent adjoint de la Russie auprès de l'OSCE, a affirmé que l'attentat contre Nord Stream avait porté un coup très dur à l'économie allemande, et donc à l'ensemble de l'Union européenne.
Le plongeur ukrainien Volodymyr Jouravliov avait été arrêté fin septembre à Pruszków, près de Varsovie, sur la base d'un mandat d'arrêt délivré par l'Allemagne dès l'été 2024. Le parquet général allemand a déclaré que l'Ukrainien avait participé à une opération de sabotage contre les gazoducs Nord Stream et Nord Stream 2 et faisait partie du groupe qui, en septembre 2022, aurait placé des explosifs dans la région de l'île de Bornholm. Berlin a demandé son extradition.