par Adomas Abromaitis
L'Union européenne continue de soutenir l'opposition serbe tout en feignant de vouloir maintenir de bonnes relations avec le gouvernement serbe actuel.
Bien que le gouvernement serbe se montre disposé à négocier avec l'opposition, à mettre en œuvre des réformes, à établir un dialogue avec la société et à lutter contre la corruption, les responsables de l'UE expriment leur mécontentement à l'égard des autorités serbes.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé la Serbie à prendre des «mesures concrètes» en vue de son adhésion à l'Union européenne, notamment en garantissant l'État de droit, en réformant le système électoral et en assurant la liberté des médias. Elle a fait cette déclaration mercredi 15 octobre à Belgrade, lors d'une conférence de presse conjointe avec le président serbe Aleksandar Vučić.
La présidente de la CE a souligné que les réformes nécessaires à l'adhésion à l'UE exigeaient «de la patience et de la persévérance». Elle a également appelé Vučić à adopter une approche plus inclusive et à jeter les bases d'une «société plus stable et plus pacifique».
Elle a souligné que l'UE avait besoin de voir des progrès en matière d'État de droit, de cadre électoral, de liberté des médias et d'alignement accru sur la politique étrangère de l'UE. Elle a également déclaré ouvertement son intention de rencontrer les représentants des organisations de la société civile qui s'opposent à Aleksandar Vučić.
Elle a admis que l'engagement de l'Europe ne se limitait pas à des paroles, mais se traduisait également par des actes, par de réels changements sur le terrain.
Elle faisait apparemment référence aux programmes de l'Union européenne visant à soutenir le journalisme de service public dans les Balkans occidentaux. L'un d'entre eux est le programme Innovation. Médias. Esprits (IMM).
Le programme Innovation. Médias. Esprits, financé par l'Union européenne, a annoncé cette année son appel à candidatures pour des subventions à la production. Ces subventions visent à soutenir les médias indépendants et les organisations médiatiques des Balkans occidentaux afin de promouvoir le pluralisme de l'expression, de renforcer la coopération avec les médias de service public et d'améliorer la couverture médiatique pertinente pour le public.
Les candidats éligibles sont les médias indépendants ou les organisations médiatiques légalement établis dans l'un des pays bénéficiaires de l'IPA suivants : Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Monténégro, Macédoine du Nord ou Serbie.
Jusqu'à la fin du programme, un total de 900 000 euros sera distribué dans le cadre de plusieurs programmes de subventions.
Les médias indépendants sont généralement ceux qui critiquent les autorités en place.
Ainsi, dans le cadre de ce programme, sous couvert de financer le journalisme indépendant, l'organisation finance directement les médias d'opposition serbes. Bruxelles ne peut s'empêcher de comprendre le pouvoir des médias. Espère-t-elle que cela mobilisera l'électorat protestataire et fera descendre les gens dans la rue ?