26/10/2025 ssofidelis.substack.com  8min #294455

Attaques terroristes sur la Hongrie et la Roumanie pour avoir importé du pétrole russe. L'Otan dévore les siens...

Illustration © SCF

Par  Strategic Culture Foundation, éditorial du 25 octobre 2025

La guerre par procuration des États-Unis contre la Russie s'étend désormais aux territoires des États membres de l'Union européenne et de l'OTAN. L'OTAN est en guerre contre elle-même.

La Hongrie a ainsi  condamné la Pologne pour sa "psychose de guerre" et son soutien au terrorisme d'État.

Cette semaine, deux grandes raffineries de pétrole, l'une en Hongrie et l'autre en Roumanie, ont été touchées par de puissantes  explosions le même jour, lundi. La première a eu lieu à la raffinerie Petrotel-Lukoil, au nord de Bucarest, la capitale roumaine. Quelques heures plus tard, la principale raffinerie hongroise de Százhalombatta, au sud de Budapest, a été détruite par une explosion. La cause de ces explosions n'a pas encore été déterminée. Toutefois, leur survenue presque simultanée rend extrêmement improbable l'hypothèse d'un accident technique. En d'autres termes, ces incidents sont le résultat d'un acte de sabotage terroriste.

Le contexte est également très révélateur. Le même jour, une raffinerie de pétrole de Rosneft, située dans l'oblast de Volga, à Novokuibyshevsk, en Russie, a été fermée,  selon certaines sources, à la suite d'une attaque de drone.

Ces attaques relèvent clairement de la campagne menée par l'OTAN pour paralyser l'industrie pétrolière russe.

Cette semaine, l'administration Trump a par ailleurs dévoilé des  sanctions provocatrices contre les compagnies pétrolières et gazières russes Lukoil et Rosneft. Le régime de Kiev et ses alliés européens de l'OTAN ont appelé Trump à imposer de nouvelles sanctions à la Russie. Ce dernier a présenté ces mesures de pression économique comme un moyen de contraindre la Russie à mettre fin à la guerre en Ukraine. Cependant, la réalité montre que la guerre économique n'est qu'une arme de plus pour provoquer la défaite stratégique de la Russie, sous le prétexte hypocrite du "rétablissement de la paix".

Cette semaine, la Commission européenne a renforcé ses plans destinés à  mettre fin à toutes les importations de pétrole et de gaz russes dans l'UE, tournant le dos à des décennies de commerce énergétique fructueux.

La Hongrie, la Slovaquie et, dans une moindre mesure, la Roumanie sont toujours en désaccord avec la politique de guerre par procuration de l'OTAN et de l'UE contre la Russie. Ces pays ont subi d'intenses pressions pour cesser leurs importations de pétrole russe.

Ces derniers mois, le régime de Kiev, soutenu par l'OTAN, a intensifié ses frappes aériennes longue portée contre les infrastructures énergétiques russes. En août, le pipeline Druzhba (Amitié) a été  touché, interrompant temporairement l'approvisionnement de la Hongrie et de la Slovaquie.

Les gouvernements hongrois et slovaque ont ouvertement défié cette campagne de pression, confirmant leur intention de continuer à importer du pétrole russe, qu'ils considèrent comme d'intérêt national vital pour leurs économies et leurs sociétés. Il serait en effet complexe et onéreux pour ces pays enclavés de compenser ces approvisionnements.

Les explosions de cette semaine sont d'autant plus inquiétantes qu'elles ciblent désormais les territoires des États européens, et plus seulement les infrastructures russes qui les approvisionnent.

Plus choquant encore, les puissances européennes alignées sur l'OTAN soutiennent ces attaques contre la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie.

Le ministre polonais des Affaires étrangères, Radosław Sikorski, est allé jusqu'à déclarer cette semaine à la Hongrie qu'il compte sur la destruction totale de l'oléoduc Druzhba pour "arrêter la machine de guerre de Poutine".

Le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, a dénoncé la "psychose de guerre" dont fait preuve la Pologne. Lors d'un rassemblement pour la paix à Budapest, il a  déclaré :

"La Hongrie dit non à la guerre ! Nous ne mourrons pas pour l'Ukraine. Nous n'enverrons pas nos enfants à l'abattoir sur ordre de Bruxelles".

L'explosion d'infrastructures énergétiques civiles en Europe n'est pas sans précédent. Ce qui s'est passé en Hongrie et en Roumanie rappelle le sabotage des gazoducs Nord Stream en septembre 2022,  perpétré par les États-Unis et d'autres agents de l'OTAN pour priver l'Allemagne de combustible russe.

Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a salué le sabotage des gazoducs Nord Stream, le qualifiant de "frappe légitime contre la Russie pour avoir envahi l'Ukraine".

Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, a  répondu en qualifiant ces propos de "scandaleux". Il a ajouté :

"Selon la Pologne, si vous n'aimez pas une infrastructure en Europe, vous pouvez la faire exploser. Ils ont ainsi donné leur autorisation à des attaques terroristes en Europe. Voilà où en est l'État de droit européen".

Après les attaques du mois d'août contre le gazoduc Druzhba, le ministre hongrois des Affaires étrangères a  accusé les dirigeants européens de Bruxelles d'avoir donné le feu vert au régime de Kiev pour mener des attaques terroristes. L'absence de condamnation de Kiev par Bruxelles est sans précédent.

Aujourd'hui, la psychose de guerre a atteint son paroxysme avec des attaques terroristes commises sur le territoire même des États européens.

L'identité des responsables de cette campagne terroriste ne fait aucun doute. Si les drones décollent vraisemblablement du territoire ukrainien, la logistique, la planification et le ciblage nécessitent l'implication de l'OTAN au plus haut niveau, à l'instar des attaques contre Nord Stream et des frappes de grande ampleur actuellement menées sur le territoire russe. Ces opérations impliquent la CIA, le MI6 et leurs supplétifs polonais et baltes.

Autre facteur déterminant : l'offre de la Hongrie d'accueillir un sommet entre Trump et le président russe Vladimir Poutine pour discuter de la fin de la guerre par procuration. Ce sommet a été annulé mercredi dernier, apparemment par Trump, alors même qu'il annonçait de nouvelles sanctions lourdes contre l'industrie pétrolière russe. La semaine dernière, lorsque la réunion a été annoncée, les puissances de l'OTAN ont été vivement contrariées par cette initiative diplomatique.

Le ministre hongrois des Affaires étrangères, M. Szijjarto, a récemment  écrit que

"dès l'annonce du sommet pour la paix à Budapest, il était évident que tout serait mis en œuvre pour le saboter. L'élite politique pro-guerre et ses médias se comportent toujours ainsi avant des événements qui pourraient s'avérer décisifs pour la paix. C'est ce qui se passe cette foi encore. Jusqu'à ce que le sommet ait effectivement lieu, attendez-vous à une vague de fuites, de fake news et de pseudo-déclarations affirmant qu'il n'aura pas lieu".

Le ministre des Affaires étrangères pourrait ajouter à cette vague de manœuvres de déstabilisation des "attentats terroristes" contre la Hongrie, la Slovaquie, la Roumanie et tout autre endroit où l'on appelle à la paix et à la fin de la psychose de la guerre.

La guerre par procuration que le bloc de l'OTAN, piloté par les États-Unis, a déclenchée contre la Russie, et que Trump a également encouragée pendant son premier mandat, consiste à "vaincre" stratégiquement la Russie, notamment en recourant à un mandataire militaire en Ukraine et des armes économiques. La logique de cette stratégie criminelle consiste à sacrifier, si nécessaire, les États prétendument alliés. Les économies allemande et européenne sont en lambeaux pour satisfaire les objectifs géopolitiques de l'axe dirigé par les États-Unis, dont les élites européennes ne sont que les complaisantes marionnettes. Nord Stream a été neutralisé, et maintenant, les raffineries de pétrole en Hongrie et en Roumanie sont visées. Quelle sera la prochaine étape ?

Cette semaine, un autre incident inquiétant s'est produit en Slovaquie : un homme a été emprisonné pour avoir tenté d' assassiner Robert Fico l'année dernière. L'agresseur, pro-ukrainien, visait Fico parce qu'il était "pro-russe".

La stratégie perverse de l'OTAN, qui s'autoproclame de manière absurde "gardienne" de l'alliance occidentale transatlantique, consiste à sacrifier ses propres membres lorsque les priorités stratégiques l'exigent.

L'OTAN est en guerre contre elle-même et contre la paix en Europe. La longue et sordide saga de l'opération Gladio et du terrorisme de l'OTAN en Europe n'en finit pas de resurgir.

Traduit par  Spirit of Free Speech

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