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L'émissaire américain Tom Barrack, en visite au Liban en août 2025 (image d'illustration).
Washington accentue la pression sur Beyrouth pour désarmer le Hezbollah, avertissant que sa patience a des limites. Le président du Parlement libanais, Nabih Berry, appelle à l'unité nationale face aux menaces israéliennes. Le parti chiite, lui, refuse toute remise d'armes tant qu'Israël viole le cessez-le-feu.
La pression internationale sur le Liban s'intensifie. À Washington, le nouvel ambassadeur américain, Michel Issa, a averti que la « patience de la communauté internationale n'est pas illimitée », exhortant Beyrouth à reprendre le monopole des armes et à garantir l'unité nationale.
Il a rappelé que l'aide américaine resterait conditionnée à la responsabilité des autorités libanaises et au respect de leurs engagements. Ces déclarations surviennent alors que la tension monte entre Israël et le Hezbollah, un an après le cessez-le-feu. Washington pousserait pour un nouveau plan inspiré de l'accord de Gaza, misant sur des négociations directes entre Beyrouth et Tel Aviv afin de régler les questions de frontière et de sécurité.
L'émissaire américain prochainement à Beyrouth
Sur le terrain, les frappes israéliennes se poursuivent dans le sud du pays, notamment à Harouf (Nabatiyé), où un responsable du Hezbollah a été tué le 25 octobre. Face à ce climat explosif, le président du Parlement, Nabih Berry, a appelé à « l'unité nationale » et à la cohésion pour contrer ce qu'il décrit comme les « manœuvres israéliennes visant à saboter la résolution 1701 ». Dans un entretien à al-Joumhouriya, il a précisé que le Liban traversait une phase critique, marquée par de fortes pressions diplomatiques et militaires.
Du côté du Hezbollah, aucune remise d'armes n'est envisagée. Mahmoud Comati, vice-président du conseil politique du parti chiite, a réaffirmé que « la résistance ne déposera pas les armes tant qu'Israël viole le cessez-le-feu ». Il accuse Tel Aviv et Washington de coordonner une pression conjointe pour affaiblir la « résistance ». De son côté, le député Kassem Hachem a jugé la situation « ouverte à toutes les éventualités », estimant que les récentes déclarations américaines ont accru les risques d'escalade.
L'émissaire américain Tom Barrack, attendu le 29 octobre à Beyrouth, a déjà prévenu qu'une nouvelle offensive israélienne pourrait survenir sans désarmement du Hezbollah. Les contacts entre les pôles du pouvoir libanais se multiplient, en vue d'une éventuelle réunion tripartite entre Baabda, Aïn el-Tiné et le gouvernement pour tenter de sauver un équilibre national fragile.