
Par Captain Fransen Tim, le 25 octobre 2025
Sept cents jours. Sept cents jours de blocus. Sept cents jours de famine intentionnelle. Sept cents jours qui ne se résument pas aux gros titres, mais à des corps d'enfants silencieux et amaigris, et à la douleur brute et lancinante de parents qui n'ont plus à offrir qu'un nom.
Soudan. Palestine. Congo. Trois pays, trois histoires, une seule et même blessure : la faim comme arme politique, la faim comme arme de guerre, la faim normalisée. On nous dit que c'est "complexe", "imprévisible" et "ambigu". On nous abreuve de longues déclarations internationales, de comités, d'enquêtes et de postures officielles. On nous bombarde d'images aux légendes fluctuantes, de déclarations qui tournent en boucle, et au centre de tout cela, des gens meurent pendant que le monde actualise sa page.
Il ne s'agit pas de catastrophes naturelles. Ça ne tombe pas du ciel. C'est fabriqué, délibéré et autorisé. Le blocus est une politique. La faim est une arme. La famine est un génocide délibéré lorsqu'elle sert à briser les corps, les sociétés et les volontés. Et puisque les instances internationales préfèrent parler plutôt qu'agir, que les diplomates privilégient la stratégie à l'action et que les grandes puissances évaluent leur bilan moral en fonction des profits plutôt que des vies, nous sommes là pour dire : ça suffit.
Nous sommes AEGIS Guardian Initiative. Nous ne donnons pas dans le romantisme. Nous ne sommes pas naïfs. Nous ne sommes pas cette indignation tonitruante et impuissante qui tweete et se rendort tranquillement. Nous sommes de ceux qui s'interposeront entre les affamés et ceux qui leur refusent toute aide. Nous agirons dans le respect du droit international et selon des règles d'engagement strictes. Nous protesterons, nous nous organiserons, et si nécessaire, nous nous exposerons au danger pour protéger les plus vulnérables. Voici notre déclaration : là où les institutions échouent, nous agirons. Là où le silence tue, nous nous ferons entendre.
Ce n'est pas un hasard, c'est intentionnel
Regardez le Soudan : des années de marginalisation, des dirigeants qui usent du blocus et de la famine comme instruments de pouvoir. Regardez Gaza : blocus, restrictions sur les vivres, l'eau, le carburant - des produits essentiels réduits à des monnaies d'échange. Regardez le Congo : extraction, pillage, déplacements ; les gens meurent de faim, pas parce que la nourriture fait défaut, mais parce que le droit d'accès est confisqué, les infrastructures sont détruites et les profits réalisés sur la terre et le sang de ces populations détournés.
Lorsqu'un État ou tout autre acteur recourt à la privation pour exercer une pression - en fermant les frontières, en bloquant l'aide humanitaire, en détruisant les marchés ou en criminalisant la distribution -, il commet un crime contre l'humanité. Lorsque les instances internationales répondent par des déclarations soigneusement rédigées "exprimant leur inquiétude", elles participent au meurtre par attrition. Le langage diplomatique devient alors l'arme du bourreau.
La "complexité" n'est qu'un euphémisme pour désigner la lâcheté. Les "négociations" sont une échappatoire à la clarté morale et à l'action concrète. Nous abandonnerons le jargon pour nommer l'inaction. Le monde peut être divisé par des choix politiques. Ces choix sont politiques. Ils sont éthiques. Ils peuvent être nommés. Et nous les nommons.
Ils débattent pendant que des gens meurent
Pendant ce temps, des débats obscènes autour de l'(in)action s'enchaînent : les comités analysent, les politiciens se positionnent, les analystes parlent d'"équilibrer les intérêts". Pendant ce temps, des enfants aux joues creuses et aux yeux fatigués attendent une nourriture qui n'arrive jamais. Le calcul odieux de la rentabilité de l'action selon le risque géopolitique bafoue systématiquement la vie des populations noires et brunes.
Appelez cela de l'hypocrisie, de la lâcheté, le résultat est le même. La diplomatie permanente est l'alibi de l'inaction. "Il faut faire davantage" devient la formule rituelle avant de rentrer chez soi et passer une bonne nuit. On nous fait des promesses en béton, mais qui s'effritent à la première occasion.
C'est pour cette raison qu'AEGIS Guardian se doit d'exister. Nous refusons d'être la voix polie du fond de la salle qui dit "peut-être" pendant que des gens perdent la vie. Nous refusons de laisser la "prudence procédurale" justifier des morts qui auraient pu être évitées. Nous refusons de privilégier les processus au détriment des personnes.
Nous ne sommes pas là pour magnifier la guerre, mais pour prévenir la famine
Ne vous y trompez pas, nous n'avons rien à conquérir. Nous ne sommes pas en quête de gloire, ni assoiffés de sang. Notre mission est claire et éthique : protéger les personnes vulnérables, garantir l'accès aux soins vitaux et poursuivre en justice ceux qui recourent à la famine comme à une arme. Nous formons, coordonnons et planifions la logistique avec les agences humanitaires, protégeons les convois d'aide, sécurisons les itinéraires pour acheminer vivres et médicaments, et nous interposons entre les civils et la violence.
Nous respecterons rigoureusement la loi. Nos règles d'engagement ne sauraient justifier les excès : elles constituent le cadre de légitimité et de responsabilité de nos interventions. Nous opérons dans la mesure du possible en toute transparence, dans le respect du droit international humanitaire, et nous documentons les abus. Nous transmettons les preuves aux tribunaux, aux enquêteurs et au monde entier. Nous sommes bien sûr des combattants. Mais des combattants armés de témoins, de preuves et d'un objectif. Nous ne succomberons pas au mythe du "mercenaire". Nous serons un bouclier solidaire et discipliné.
L'hypocrisie de l'« aide » sans accès
Qu'on ne vienne pas présenter les "colis d'aide" comme une démarche vertueuse quand ceux qui en ont besoin n'y ont pas accès. Le volume de l'aide internationale promise ne signifie rien lorsque les convois sont bloqués, les ports bombardés, les passages frontaliers fermés ou les marchés locaux dévastés par l'occupation et le pillage. À quoi bon promettre des abris si les routes menant aux populations déplacées sont minées et les checkpoints bloqués ?
La structure de l'aide mondiale repose sur l'hypothèse de l'accès. Lorsque l'accès fait défaut, l'aide est caduque. C'est là qu'une initiative comme la nôtre devient non seulement utile, mais vitale.
La logistique n'a rien de glamour. Entrepôts, carburant, itinéraires sécurisés, partenariats locaux, plans d'urgence, tels sont les fondements des missions de sauvetage. Nous nous chargeons des tâches ingrates que les institutions négligent. Nous veillons à assurer le fonctionnement des chaînes d'approvisionnement. Nous formons les équipes locales. Nous sécurisons les itinéraires. Nous anticipons les scénarios dont personne ne veut parler, car ils sont complexes et embarrassants.
À qui profite la famine ?
La famine n'est pas un processus naturel, mais un enjeu géopolitique. Les blocus et les sièges confortent le pouvoir. Ils répriment la dissidence. Ils dépeuplent, libérant des terres pour les entreprises. Ils facilitent l'extraction des communautés trop fragiles pour résister. Et ceux qui profitent de l'instabilité se prétendent des arbitres impartiaux quand fusent les critiques.
Au Congo, les gisements miniers sont pillés pendant que la population meurt de faim. À Gaza et au Soudan, les ressources naturelles, les sites stratégiques et la souveraineté sont confisqués, tout en parquant les habitants dans des camps. La faim brise la résistance. La faim n'est pas un dommage collatéral, c'est une stratégie.
Nous ne pouvons tolérer un monde où les profits privés et les avantages géopolitiques sacrifie la vie humaine. AEGIS Guardian Initiative entend être l'outil des citoyens dans la défense de l'humanité contre de telles pratiques.
Nous ferons du bruit, car le silence tue
Le bruit, c'est du pouvoir. Lorsque les procédures légales traînent en longueur et que les instances internationales traînent des pieds, la pression publique est l'oxygène propice à la mobilisation des soutiens et à pousser les gouvernements à agir. Nous ne serons pas courtois. Nous protesterons. Nous dénoncerons. Nous mobiliserons les communautés, les diasporas, les réseaux et les médias pour faire de l'inaction un choix politiquement ruineux.
Mais le bruit pour le bruit n'est que colère inutile. Notre colère est organisée. Nous associons voix publique et pouvoir d'agir. Nous relayons les histoires qui comptent et les traduisons en actions concrètes et opportunes. Nous élevons la voix pour obtenir de l'aide, sécuriser les ressources et exercer une pression là où elle est efficace : sur les chaînes d'approvisionnement, les bailleurs de fonds et les acteurs susceptibles de faire la différence.
Nous bâtirons des coalitions, pas des ghettos
AEGIS n'est pas un loup solitaire. Nous coopérerons avec des ONG locales, des agences d'aide internationales, des équipes juridiques, des journalistes, des membres de la société civile et des communautés locales. Ceux qui vivent dans les zones d'intervention ne sont pas des figurants, mais des partenaires. Nous investissons dans les compétences locales, formons les responsables locaux et perfectionnons les systèmes afin que l'aide soit durable, et pas un coup de pouce ponctuel.
Lorsque des organisations locales sont attaquées, nous les défendons. Lorsque des travailleurs humanitaires sont harcelés ou tués, nous documentons les faits et protégeons les victimes. Nous ne nous contentons pas d'arriver, de prendre une photo et laisser derrière nous une zone de guerre. Nous nous intégrons, nous écoutons et nous unissons.
Nous rendrons des comptes à la loi, à la population et à la vérité.
Certains nous traiteront de justiciers, d'autres tenteront de discréditer en nous qualifiant de mercenaires. Nous nous y attendions. C'est pourquoi nous sommes profondément attachés au protocole. Nos opérations sont documentées, vérifiables et conformes aux normes humanitaires internationales. Nous ferons preuve de transparence concernant notre mission, notre financement et nos règles. Lorsque des erreurs se produisent, nous ne les cachons pas, nous les corrigeons, nous en tirons enseignement et nous nous améliorons.
Nous pensons que la vérité est une arme. Les preuves sont la clé. Nous collectons les témoignages, les cartes, les images satellites et les registres des convois pour éviter toute ambiguïté. Lorsque la faim est utilisée comme une arme, nous la désarmerons, en exposerons les mécanismes et présenterons les preuves à un monde qui choisit trop souvent de regarder ailleurs.
Le courage n'est pas l'absence de peur, mais la capacité d'agir malgré la peur
Nous ne sommes pas des saints. Nous ne sommes pas invincibles. Nous sommes ceux qui choisissent de prendre des risques, car ne pas agir est un renoncement moral irréparable. Les hommes et les femmes qui s'engagent auprès d'AEGIS le font en toute connaissance de cause. Nous nous entraînons dur. Nous nous préparons au pire. Nous planifions notre survie. Nous acceptons l'éventualité du sacrifice, car la vie prime sur le confort. Mais ne vous y trompez pas : nous éviterons tout préjudice inutile à chaque étape. Nous épuiserons d'abord toutes les voies diplomatiques. Nous coordonnerons nos actions avec l'ONU et des ONG dignes de confiance. Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour réduire les risques. Notre engagement à nous exposer au danger témoigne de notre volonté de protéger les personnes vulnérables, et ne saurait être une excuse pour agir imprudemment.
Nous n'idéalisons pas la mort, nous nous préparons à vivre
Si vous parlez de la mort avec tant de désinvolture, c'est que vous dévalorisez la vie. Nous ne dévalorisons pas la vie. Nous nous entraînons à survivre. Nous constituons des équipes médicales. Nous sécurisons les voies d'évacuation. Nous optimisons les communications. Nous élaborons des plans d'urgence. Nous enseignons également la désescalade. Nous formons à la désescalade et à la légitime défense. Nous montrons comment mettre les civils à l'abri du danger. Le sacrifice est le dernier recours. Le premier devoir est de préserver la vie.
L'argument moral vient du cœur, l'argument stratégique relève de la nécessité
D'aucuns se demanderont alors pourquoi une initiative privée. Pourquoi ne pas faire appel uniquement aux États ? Parce que les États échouent trop souvent. Parce que la géopolitique est complexe. Parce qu'attendre un consensus tue des gens. Parce qu'un acteur autonome, respectueux des lois et fiable, qui comble les failles opérationnelles, n'est pas une menace pour la souveraineté, mais un bouclier pour ceux dont la souveraineté a été bafouée.
Protéger les chaînes d'approvisionnement pour acheminer des vivres, reconstruire les marchés locaux, protéger les hôpitaux, former des équipes logistiques locales et fournir un soutien juridique pour documenter les crimes sont des actes stratégiques qui préservent les sociétés et empêchent les individus sans scrupules d'atteindre leurs objectifs. Stabilisez les chaînes d'approvisionnement et vous stabiliserez les communautés. Stabilisez les communautés et vous mettrez fin au pillage des ressources qui nourrit les conflits.
On ne parle pas d'idéalisme naïf, mais d'humanitarisme stratégique.
Nous dénoncerons les complices haut et fort, et dans les moindres détails
La complicité prend de nombreuses formes : les auteurs directs, les bailleurs de fonds, les entreprises tirant profit d'une situation et les États couvrant ces agissements. Nous les nommerons. Nous publierons nos conclusions. Nous exercerons une pression pour que des sanctions soient prises contre ceux qui instrumentalisent la faim. Nous mènerons campagne pour le gel des avoirs, l'interdiction de voyager et la responsabilité juridique. Nous réclamerons des mesures judiciaires lorsque des preuves seront disponibles. Nous ne tolérerons pas ceux qui pensent à tort que le pouvoir garantit l'impunité. Le pouvoir sans obligation de rendre des comptes est synonyme de tyrannie. Nous serons un contrepoids inébranlable.
Pour les sceptiques, comprenons-nous : la transparence est essentielle
Nous savons que tout groupe privé proposant d'opérer dans des zones de conflit inspire le scepticisme. Nous connaissons les récits de mercenaires, d'opérations secrètes et d'entreprises qui tirent profit du chaos. Nous ne sommes pas ces histoires. Nous nous engageons à rendre des comptes, à agir en toute transparence et à accepter une supervision, car nous savons que la confiance se mérite.
Nous publierons des rapports de mission dès que la situation le permettra. Nous autoriserons une supervision indépendante dès que possible. Nous soumettrons nos règles d'engagement à un examen minutieux. Nous travaillerons avec des observateurs juridiques. Nous ouvrirons des canaux de communication avec la presse et la société civile. Nous nous attendons à être mis à l'épreuve et en sommes heureux, car notre activité doit résister à un examen minutieux.
Appel au public : que l'inaction soit dissuasive !
Si vous ressentez ce vide au fond de vous face à l'injustice, sachez que vous avez le pouvoir d'agir. L'indignation morale qui circule en privé doit se muer en pression publique. Contactez vos représentants. Exigez que les institutions que vous financez aillent au-delà des simples déclarations. Soutenez les organisations qui fournissent des vivres, des abris et une aide juridique aux zones assiégées. Faites des dons à des groupes humanitaires aux principes irréprochables. Faites connaître les noms de ceux que la famine efface.
Ne laissez pas l'argument "c'est compliqué" être un alibi à l'indifférence. La difficulté n'est pas prétexte à l'inaction, mais une incitation à faire mieux.
Appel aux gouvernements et aux institutions : agissez, ou soyez jugés
Nous appelons les États et les institutions internationales à cesser de se cacher derrière les procédures. Lorsqu'il existe des preuves de famine délibérée, agissez. Ouvrez des corridor humanitaires. Appliquez des sanctions contre les auteurs. Arrêtez de financer ceux dont les actions contribuent aux stratégies de blocus. Protégez les travailleurs humanitaires et les journalistes. Poursuivez en justice les chaînes de commandement pour qui la famine est une arme.
Si le courage fait défaut aux institutions, qu'elles cèdent la place à ceux qui agiront. La bureaucratie ne saurait tenir lieu d'action.
Le registre est politique - souvenons-nous des visages
Notre propos n'est ni abstrait, ni théorique. Il s'agit du carnage humain et de ses visages. L'enfant qui n'a rien mangé depuis deux jours. La mère qui a vendu ses derniers biens pour acheter des médicaments, et qui n'a plus rien. Le père qui voit ses enfants dépérir et ne supporte leurs regards. Souvenez-vous de leurs noms. Souvenez-vous de leurs visages. Leurs vies guident notre action.
Nous raconterons leurs histoires dans toute leur dignité. Nous refusons de les réduire à de simples pions dans le bourbier politique. Nous mettrons l'accent sur leur humanité et nous nous battrons pour leur droit d'exister.
Peu importe l'étiquette
Appelez-nous comme vous voudrez : initiative privée, groupe défensif, force protectrice. Les étiquettes ne comptent pas. Ce qui importe, c'est d'exister parce que d'autres refusent de faire usage de leur pouvoir. Nous sommes là pour veiller à ce qu'aucune communauté ne soit anéantie par la famine pendant que les politiques débattent des autorisations..
Une dernière promesse.
Nous nous engageons à défendre la vie sans relâche. Nous nous engageons à agir avec rigueur et dans le respect de la loi. Nous nous engageons à faire entendre notre voix là où le silence tue. Nous nous engageons à nous associer aux exclus de la société. Nous nous engageons à rendre des comptes et à garantir la transparence dans nos actions.
Nous n'attendrons pas la permission de l'action éthique. Nous ne permettrons pas que les intérêts des puissants priment sur les droits des plus vulnérables. Si les institutions n'agissent pas, nous agirons. Si les témoins se taisent, nous nous ferons entendre.
À ceux qui souffrent de la faim au Soudan, à Gaza et au Congo, nous vous entendons. Aux enfants dont nous ne connaissons pas encore les noms, nous les apprendrons. À ceux qui pensent pouvoir se cacher derrière la procédure : nous vous dénoncerons. À nos bénévoles et à nos recrues : entraînez-vous sans relâche, œuvrez avec passion, préparez-vous avec discipline, respectez la loi et soyez prêts à évoluer aux frontières de la vie et de la mort.
Nous sommes l'AEGIS Guardian Initiative. Nous sommes déterminés. Nous résisterons. Nous protégerons. Notre colère devant l'injustice ne nous détournera pas de notre mission : préserver la vie dans le respect de la loi. Le monde va devoir décider si l'humanité n'est qu'un concept ou si la défendre est un devoir.
La famine est un crime. Le silence vaut complicité. L'action est le remède.
Libérer la Palestine. Sauver le Soudan. Sans oublier le Congo.
Rejoignez-nous, ou, au moins, ne vous opposez pas à ceux qui nous rejoindront.
Traduit par Spirit of Free Speech