
Par la rédaction de The Cradle, le 29 octobre 2025
La rapporteuse spéciale des Nations unies a été sanctionnée par les États-Unis plus tôt dans l'année pour avoir désigné des entreprises tirant profit du génocide.
La rapporteuse spéciale des Nations unies pour les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, a déclaré à l'Assemblée générale le 28 octobre que 63 pays, dont des États occidentaux et arabes clés, ont alimenté ou se sont rendus complices de la "machine génocidaire israélienne" à Gaza.
S'exprimant à distance depuis la Desmond and Leah Tutu Legacy Foundation au Cap, Mme Albanese a présenté son rapport de 24 pages intitulé "Gaza Genocide: A Collective Crime" [Le génocide de Gaza : un crime collectif], qui, selon elle, documente la façon dont les États ont armé, financé et protégé politiquement Tel-Aviv alors que la population de Gaza était "bombardée, affamée et exterminée" pendant plus de deux ans.
Ses conclusions placent les États-Unis au centre de l'économie de guerre d'Israël, représentant les deux tiers de ses importations d'armes et lui fournissant une couverture diplomatique grâce à sept vetos au Conseil de sécurité de l'ONU.
Le rapport cite l'Allemagne, la Grande-Bretagne et plusieurs autres puissances européennes pour avoir continué à transférer des armes "alors même que les preuves du génocide s'accumulaient", et condamne l'UE pour avoir sanctionné la Russie pour la guerre en Ukraine tout en restant le premier partenaire commercial d'Israël.
(Crédit photo © Lev Radin/Alamy)
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UN special rapporteur for the occupied Palestinian territories Francesca Albanese told the General Assembly that more than 60 countries are complicit in Israel’s genocide in Gaza.
Presenting her report…
Mme Albanese a accusé les puissances mondiales d'avoir "nui, fondé et protégé l'apartheid militarisé d'Israël", permettant à son projet colonialiste "de se métastaser en génocide - le crime ultime contre le peuple indigène de Palestine".
Elle a déclaré que c'est grâce à
"la protection diplomatique dans les forums internationaux destinés à préserver la paix", à la coopération militaire qui "a alimenté la machine génocidaire" et à "l'utilisation incontestée de l'aide à des fins militaires"
que le génocide a pu être perpétré.
Le rapport a également mis en évidence la complicité des États arabes, notamment les Émirats arabes unis, l'Égypte, Bahreïn et le Maroc, qui ont normalisé leurs relations avec Tel-Aviv.
Elle a souligné que l'Égypte entretient
"d'importants liens sécuritaires et économiques avec Israël, notamment une coopération énergétique et la fermeture du passage de Rafah",
renforçant ainsi le siège de la dernière voie humanitaire vers Gaza.
Mme Albanese a averti que le système international se trouve désormais
"au bord du gouffre, entre l'effondrement de l'État de droit et l'espoir d'un renouveau",
exhortant les États à suspendre tous les accords militaires et commerciaux avec Tel-Aviv et à construire
"un cadre vivant de droits et de dignité, non pas pour quelques-uns, mais pour le plus grand nombre".
Sa présentation a provoqué une vive réaction de la part de l'envoyé israélien Danny Danon, qui l'a qualifiée de "méchante sorcière".
Elle a répliqué en disant :
"Si la pire chose dont vous pouvez m'accuser est la sorcellerie, je l'accepte. Mais si j'avais le pouvoir de jeter des sorts, je l'utiliserais pour mettre fin à vos crimes une fois pour toutes, et faire en sorte que les responsables finissent derrière les barreaux".
Les experts en droits humains ont qualifié ce rapport de condamnation la plus sévère jamais prononcée par l'ONU à l'encontre du génocide perpétré par Israël à Gaza.
Mme Albanese a déjà été sanctionnée par les États-Unis en juillet, après avoir publié un rapport dénonçant les entreprises occidentales tirant profit du génocide perpétré par Israël à Gaza.
Le rapport de 27 pages, intitulé "De l'économie d'occupation à l'économie du génocide", cite plus de 60 entreprises, dont Lockheed Martin, Caterpillar, Microsoft, Palantir et Hyundai, pour avoir aidé et profité des colonies et des opérations militaires israéliennes, et demande leur poursuite devant la Cour pénale internationale (CPI).
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a accusé Albanese de mener une
"campagne de guerre politique et économique contre les États-Unis et Israël",
annonçant les sanctions dans le cadre des efforts de Washington pour contrer ce qu'il a qualifié de "guerre juridique".
Cette réaction a suscité de vives condamnations de la part des responsables de l'ONU et des groupes de défense des droits humains, qui ont averti qu'elle menace les mécanismes mondiaux de responsabilité.
Traduit par Spirit of Free Speech