31/10/2025 2 articles francais.rt.com  3min #294959

 Israël de plus en plus meurtrier au Liban

Sud-Liban : après l'attaque israélienne de Blida, Joseph Aoun ordonne la riposte

© Getty Images

Joseph Aoun, président du Liban

L'attaque israélienne à Blida a relancé les tensions au Sud-Liban, provoquant une réaction inédite du président Joseph Aoun, qui a ordonné à l'armée de riposter aux incursions. Le Hezbollah et Nabih Berry saluent cette fermeté, tandis que le gouvernement appelle l'ONU à intervenir. La trêve de novembre 2024 semble plus fragile que jamais.

L'attaque israélienne menée dans la nuit du 29 au 30 octobre à Blida, au Sud-Liban, a marqué un tournant dans la fragile trêve en vigueur depuis novembre 2024. Une patrouille israélienne s'est infiltrée en territoire libanais avant de tirer sur le siège de la municipalité, tuant un employé.

Cet acte, jugé sans précédent depuis l'accord de cessez-le-feu, a provoqué une vague d'indignation à travers le pays et relancé le débat sur la réponse du Liban face aux violations répétées de sa souveraineté. Le président Joseph Aoun a convoqué une réunion d'urgence à Baabda, ordonnant au commandement de l'armée de « riposter à toute incursion israélienne » afin de défendre le territoire et la population.

Cette prise de position ferme, saluée par le Hezbollah et Nabih Berry, président du Parlement, pourrait redéfinir la doctrine sécuritaire libanaise face aux attaques israéliennes. Dans le Sud, la colère des habitants monte, les communautés locales exigeant des autorités qu'elles « prennent leurs responsabilités ».

Le Liban enfin uni ?

Le Premier ministre Nawaf Salam a dénoncé une « violation flagrante de la souveraineté de l'État » et exprimé sa solidarité avec les habitants du Sud, victimes quotidiennes des survols de drones et des frappes israéliennes. Il a réaffirmé la volonté de son gouvernement de faire pression sur les Nations unies pour contraindre Israël à respecter l'accord de trêve. Le ministre de l'Intérieur, Ahmad Hajjar, a quant à lui condamné un « crime odieux », appelant à la protection des civils et des infrastructures publiques.

Le Hezbollah, dans un communiqué particulièrement virulent, a dénoncé la « complicité » de Washington et exhorté l'État à adopter une position « unifiée et ferme » contre les agressions israéliennes. Le parti chiite a appelé à un plan politique et diplomatique concret, reprochant au gouvernement son inaction des derniers mois.

Dans ce contexte explosif, le « Mécanisme » de surveillance du cessez-le-feu, accusé de passivité, voit sa légitimité remise en cause. L'incident de Blida risque d'ouvrir une nouvelle phase de confrontation entre Israël et le Liban.

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