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Michaël Randrianirina, président de Madagascar.
Les autorités malgaches ont affirmé avoir déjoué une tentative de déstabilisation et de coup d'État visant à «assassiner» le président de la Refondation de la République de Madagascar, et ce, trois semaines à peine après son investiture. L'enquête se poursuit toujours après la saisie d'argent liquide et d'armes dans la résidence des suspects.
Le contrôleur général de police malgache, Lebiria Rufin Tolojara, qui est aussi le directeur général du Central Intelligence Service (CIS), a révélé lors d'une conférence de presse à Antananarivo, le 8 novembre, que les services de renseignement avaient déjoué une tentative d'« assassinat » contre le président de la Refondation de la République de Madagascar, le colonel Michaël Randrianirina. Deux suspects ont été arrêtés.
« Nous avons déjoué un projet de déstabilisation visant à assassiner le président », a assuré Lebiria Rufin Tolojara, indiquant qu'une enquête avait été entamée 48 heures plus tôt par le CIS et la Brigade criminelle (section 4), suite à un renseignement « fiable » portant sur un projet de déstabilisation et de coup d'État. Munis de mandats de perquisition, les enquêteurs ont effectué une descente dans une résidence privée des suspects.
De l'argent et des armes saisis
Selon les services de sécurité malgaches, les deux suspects arrêtés ne seraient pas malgaches, « ni européens, ni indo-pakistanais ». Ayant un statut d'opérateurs économiques, ils seraient des résidents à Madagascar depuis plusieurs années.
Dans la résidence, les forces de l'ordre auraient saisi deux milliards d'ariary (soit près de 400 000 euros) et des sommes en euros et en dollars. Le contrôleur général de police a aussi précisé que près d'un milliard d'ariary sont constitués de billets neufs, qui auraient été retirés récemment pour cette opération de déstabilisation.
La perquisition aurait aussi abouti à la saisie de six armes à feu, dont trois pistolets automatiques, « des armes neuves et très puissantes » dont l'origine est d'« Italie ». Le chef du CIS a indiqué aux médias que le chef de l'État, le colonel Michaël Randrianirina, était ciblé. Lebiria Rufin Tolojara a aussi fait savoir que les commanditaires demeurent toujours inconnus, mais que trois autres suspects, possédant beaucoup d'argent, font l'objet de soupçons de la part des autorités sans apporter de plus amples précisions sur ce point.
Pour rappel, le colonel Michaël Randrianirina a été investi à la tête de l'État malgache, le 17 octobre dernier, après la fuite de l'ex-président Andry Rajoelina sur fond de contestation menée par la jeunesse dans tout le pays. Madagascar, désormais en phase de transition, vient de nommer un nouveau gouvernement et tente de refonder ses institutions en adéquation avec les aspirations de la population de la grande île de l'océan Indien.