10/11/2025 francais.rt.com  4min #295889

La France championne d'Europe : 15,8 milliards d'euros transférés chaque année hors de ses frontières

© Banco de Portugal.

Des billets d'euros.

Une note inédite de l'Observatoire de l'immigration et de la démographie (OID) révèle que la France a perdu 155,5 milliards d'euros cumulés entre 2009 et 2023 en transferts nets vers l'étranger. En 2023, le déficit atteint 15,8 milliards, soit 44 % du total du déficit européen.

Avec plus de 15 milliards d'euros transférés hors de ses frontières, la France est de loin le premier État européen à voir des capitaux quitter son giron, majoritairement à destination de l'Afrique. Ces flux massifs, évoqués dans une note de l'Observatoire de l'immigration et de la démographie (OID) - souvent sous-estimés car une partie échappe aux circuits officiels - privent l'économie française de ressources vitales qui fuient sans retour, impactant la consommation, le PIB et les recettes fiscales, dans un contexte budgétaire déjà tendu.

Selon les données d'Eurostat compilées par l'OID, le solde négatif des transferts de fonds des migrants n'a cessé de croître, passant de 7 milliards d'euros annuels en 2009 à plus de 15 milliards en 2023.

La France devance largement ses voisins européens, concentrant près de la moitié du déficit continental (35,9 milliards d'euros). Plus de la moitié de ces sorties bénéficie à l'Afrique (51 %), dont  41 % pour l'Afrique du Nord. Le Maroc arrive en tête avec 3,5 milliards d'euros, suivi du Portugal (1,2 milliard) et de l'Espagne (1,1 milliard). L'Algérie, absente des statistiques détaillées d'Eurostat, reçoit pourtant 1,7 milliard selon la Banque mondiale, une part significative provenant assurément de France, vu le poids de sa diaspora (84 % des titres de séjour algériens dans l'UE).

L'eurodéputée Sarah Knafo avait déjà évoqué cette question en février 2025, lors d'un sommet Europe-Maghreb, rappelant que les transferts de fonds à l'étranger étaient exonérés d'impôt sur le revenu.

Saviez-vous que les transferts de fonds à l'étranger étaient défiscalisables de l'impôt sur le revenu, par exemple si un Algérien envoie de l'argent à sa famille en Algérie ?

L'État est à l'os, mais il finance lui-même la fuite des capitaux français à l'étranger.  pic.twitter.com/CNjeoj7NWc

- Sarah Knafo (@knafo_sarah)  February 7, 2025

Au-delà des circuits bancaires, les transferts informels gonflent la facture : argent liquide transporté lors de voyages ou systèmes « hawala », des réseaux de confiance occultes, échappent aux radars. Une enquête Ipsos révèle que 19 % des transferts vers l'Afrique passent par ces canaux, et 21 % pour le Maghreb.

L'OID alerte sur les effets délétères : ces sorties réduisent la consommation intérieure et creusent le déficit budgétaire global lié à l'immigration. Face à cela, l'Observatoire propose des solutions concrètes, comme la réduction des flux depuis les pays bénéficiaires, la taxation des transferts vers les pays tiers (comme les États-Unis l'ont fait), ou encore la traque de la « hawala ».

Certaines mesures ont déjà été proposées par des partis politiques, comme le Rassemblement national, qui défend la taxation des transferts d'argent.

🏛️ Le  @groupeRN_off propose de taxer les transferts d'argent type "Western Union" vers les pays hors UE... sauf s'ils coopèrent au retour de leurs ressortissants expulsés.

Cette mesure donnerait de bien meilleurs résultats que ceux du gouvernement !
👉  t.co pic.twitter.com/QLwjTrdqDi

- Edwige Diaz Ⓜ️ (@diaz_edwige)  October 22, 2025

Des leviers diplomatiques et fiscaux pourraient enfin juguler cette hémorragie qui pèse sur les Français, mais ceux-ci demeurent parfois tributaires des relations bilatérales avec les pays visés,  des relations parfois sensibles, notamment avec l'Algérie.

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