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Émeutes au Bangladesh en juillet 2024
L'ancien ministre bangladais de l'Éducation, Mohibul Hassan Chowdhury, a affirmé sur RT que des ONG américaines, dont l'USAID, menaient depuis 2018 une campagne pour changer le gouvernement du pays «à tout prix». Il a accusé ces organisations d'avoir injecté 29 millions de dollars dans des activités subversives pour provoquer des émeutes.
Depuis 2018, des organisations non gouvernementales (ONG) américaines mènent une campagne contre le gouvernement du Bangladesh, a déclaré dans une interview à RT l'ancien ministre de l'Éducation et négociateur avec les participants aux manifestations de 2024, Mohibul Hassan Chowdhury. Il a particulièrement mis en avant des organisations telles que l'Agence américaine pour le développement international (USAID) et l'Institut républicain international qui, selon lui, avaient l'intention de changer le gouvernement du pays « à tout prix ».
En un an, deux ONG ont reçu 29 millions de dollars (plus de 25 millions d'euros), a précisé l'ancien ministre. « Où est passé cet argent ? À des activités destinées à renverser le régime. Il a été versé à des rappeurs, à des acteurs culturels, aux hijras, c'est-à-dire aux transgenres, la communauté du "troisième genre" », a-t-il noté, ajoutant : « Tout aussi bien qu'aux extrémistes : les combattants djihadistes étaient également payés pour combattre ces éléments libéraux. »
« Il s'agit donc d'un chaos soigneusement planifié avec cet argent, chaos qui s'est ensuite transformé en vastes émeutes », a-t-il souligné.
Moscou, un allié constant du Bangladesh
L'ancien ministre a par ailleurs évoqué les relations russo-bangladaises, affirmant que la Russie avait toujours été un ami du Bangladesh depuis l'époque soviétique. Selon lui, de nombreux universitaires bangladais ont été formés en Russie.
Ces relations ne concernent pas seulement le développement du potentiel humain et des compétences, mais englobent aussi les échanges scientifiques, techniques et éducatifs. Mohibul Hassan Chowdhury a noté les relations stratégiques entre les deux pays, rappelant que lorsque le Bangladesh aspirait à la sécurité énergétique, la Russie lui avait proposé une solution sous la forme d'une centrale nucléaire.
Ces relations dépassent le cadre d'un parti politique ou d'un dirigeant et resteront solides, quel que soit le gouvernement au pouvoir, a-t-il souligné. Néanmoins, selon lui, des problèmes surgiront constamment, car certains pays ne voudront pas que le Bangladesh entretienne des relations mutuellement avantageuses avec la Russie.
Des émeutes meurtrières en 2024
Les manifestations ont éclaté au Bangladesh en juillet 2024. À cette époque, des manifestations étudiantes contre le système de quotas d'emplois réservés aux proches des participants à la guerre d'indépendance de 1971 ont commencé dans différentes villes du pays, puis ont dégénéré en émeutes. Plus d'une centaine de personnes ont trouvé la mort et des milliers d'autres ont été arrêtées.
Les émeutes ont repris en août 2024, les participants appelant à punir les responsables de la mort de personnes lors des manifestations de juillet. Les protestations ont conduit à la démission de l'ancienne Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, qui a demandé l'asile aux autorités britanniques.
Un an plus tard, en octobre dernier, les manifestants sont de nouveau descendus dans la rue, dans le contexte de la signature d'une feuille de route pour les réformes politiques proposées par le gouvernement intérimaire. Les manifestants exigeaient l'inclusion dans le document de dispositions supplémentaires pour les militants impliqués dans les émeutes de l'année précédente, se présentant comme faisant partie du mouvement qui a conduit à la destitution du gouvernement précédent en août 2024.