13/11/2025 ssofidelis.substack.com  64min #296101

La Palestine en images : octobre 2025

Par Maureen Clare Murphy pour  The Electronic Intifada, le 10 novembre 2025

Au moins 644 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza occupée entre le 1er et le 29 octobre, selon les données du ministère de la Santé, alors que le génocide perpétré par Israël entre dans sa troisième année.

Un cessez-le-feu est entré en vigueur à Gaza à midi le 10 octobre, mais les troupes israéliennes ont contrôlent toujours environ 50 % du territoire de Gaza et à utiliser la force meurtrière contre la population survivante.

 Au 30 octobre, plus de 68 643 personnes ont été tuées à Gaza depuis le 7 octobre 2023, selon les données du ministère de la Santé. Le ministère a déclaré que ce nombre total comprend plus de 250 personnes ajoutées rétroactivement après confirmation de leur identité.

Selon le ministère de la Santé, au moins 211 personnes ont été tuées à Gaza après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, et environ 600 personnes ont été blessées. Près de 500 corps ont été retrouvés sous les décombres au 30 octobre.

Selon les autorités de Gaza, environ 10 000 corps restent enfouis sous les décombres des bâtiments détruits. La défense civile palestinienne  affirme que ses équipes manquent d'équipements lourds et spécialisés et sont confrontées à de graves risques liés aux munitions non explosées et aux corps en décomposition, ce qui entrave les efforts de sauvetage.

 Au 11 octobre, le ministère de la Santé de Gaza avait enregistré 463 décès liés à la malnutrition, dont 157 enfants, depuis octobre 2023.

Un blessé sur le sol du complexe médical Nasser à Khan Younis, dans le sud de Gaza, après l'afflux de victimes après une attaque israélienne contre une cuisine communautaire fournissant des repas gratuits aux personnes déplacées, le 2 novembre.©Tamer Ibrahim/APA images

En Cisjordanie occupée, les forces israéliennes et les colons ont tué 12 Palestiniens, dont deux garçons, au cours du mois d'octobre. Les incidents qui ont conduit à la mort des deux garçons sont décrits plus loin dans cet article.

Le 2 octobre, les forces israéliennes ont abattu deux Palestiniens après qu'ils auraient tenté de percuter des soldats avec leur véhicule à un poste de contrôle près de Ramallah. L'un des deux hommes est mort des suites de ses blessures et l'autre a été arrêté.

"Le corps du défunt est toujours retenu par les autorités israéliennes",  selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), ce qui porte à 201 le nombre total de corps de Palestiniens de Cisjordanie retenus par Israël depuis le 7 octobre 2023. Sept de ces corps "ont été remis et 194 sont toujours retenus", a ajouté l'OCHA.

Le 8 octobre, un Palestinien de 26 ans a été tué par balle et d'autres ont été blessés par des tirs à balles réelles des forces israéliennes et des colons lors d'une attaque menée en journée dans le village de Deir Jarir, près de Ramallah, dans le centre de la Cisjordanie. "C'est le deuxième Palestinien tué dans la même région lors d'attaques de colons en moins de deux mois",  selon l'OCHA.

Les forces israéliennes ont abattu un Palestinien et blessé un adolescent de 15 ans lors d'un raid à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, le 10 octobre. L'armée israélienne a affirmé qu'il aurait lancé un engin explosif sur les soldats.

Le 15 octobre, un Palestinien originaire de la ville d'al-Zababdeh, près de Jénine, est mort après avoir été arrêté par les forces israéliennes alors qu'il tentait de franchir le mur israélien en Cisjordanie, près de Jérusalem."Les circonstances de sa mort restent floues", a déclaré l'OCHA.

Le 16 octobre, les forces israéliennes ont abattu un Palestinien lors d'un raid à Qabatiya, une ville près de Jénine. L'armée israélienne a affirmé que l'homme aurait attaqué les soldats.

Le 19 octobre, des forces israéliennes en civil ont fait une descente dans un camp de réfugiés à Naplouse, "cernant un immeuble résidentiel en ouvrant le feu", selon l'OCHA.

"Selon des sources locales, un Palestinien, père de quatre enfants, a été mortellement blessé par balle par les forces israéliennes à son domicile situé dans un autre immeuble",

a ajouté l'OCHA. Les forces israéliennes auraient empêché les secours d'atteindre le blessé et auraient agressé un ambulancier ainsi qu'une parente de l'homme blessé.

Le 24 octobre, un Palestinien est mort des suites de blessures subies la veille lorsque les troupes israéliennes ont ouvert le feu lors d'un raid dans le camp d'Askar à Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie. Selon l'OCHA, les soldats ont arrêté l'ambulance transportant le blessé, un passant, pendant environ 12 minutes.

Le 26 octobre, les forces israéliennes ont abattu un Palestinien qui tentait de franchir le mur de Cisjordanie près du village d'al-Ramadin, au sud d'Hébron.

Selon les données de l'OCHA, à la fin du mois d'octobre, 14 Palestiniens ont été tués et près de 200 blessés alors qu'ils tentaient de franchir la barrière pour se rendre à leur travail à Jérusalem-Est et en Israël depuis octobre 2023. Ces incidents "se sont produits dans un contexte de grave récession économique en Cisjordanie", a déclaré l'OCHA.

Les forces israéliennes ont tué trois Palestiniens qui se cacheraient dans une grotte près de Jénine le 28 octobre.

"Des échanges de tirs auraient eu lieu entre les forces israéliennes et les Palestiniens, et une frappe aérienne israélienne a touché la zone", a  déclaré l'OCHA. Le Hamas a déclaré que "deux des hommes étaient membres du mouvement et que les trois sont morts lors d'un affrontement avec les forces israéliennes", a  rapporté Reuters.

Le bureau des droits de l'homme des Nations unies en Cisjordanie et dans la bande de Gaza  a déclaré que

"le recours aux frappes aériennes en Cisjordanie occupée est illégal". Le bureau a ajouté que "les exécutions extrajudiciaires, quelle que soit la cible, sont illégales en toutes circonstances".

Toujours en octobre, deux Palestiniens de Cisjordanie sont morts dans des centres de détention et des prisons israéliens. Au moins 77 Palestiniens sont morts en détention israélienne entre le 7 octobre 2023 et le 17 octobre 2025, dont un enfant de 17 ans, 49 détenus de Gaza, 26 de Cisjordanie et deux Palestiniens de nationalité israélienne.

Un soldat israélien attaque un journaliste qui documentait un raid militaire dans la vieille ville d'Hébron, en Cisjordanie, le 4 octobre. Les soldats ont attaqué et pointé leurs armes directement sur les photographes et les journalistes et ont empêché les Palestiniens de rentrer chez eux. © Mosab Shawer/ActiveStills

Le mois d'octobre a été marqué par une  forte recrudescence des violences déjà fréquentes et graves commises par les colons contre les Palestiniens et leurs biens en Cisjordanie, avec le début de la récolte annuelle des olives.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies  a déclaré avoir recensé 126 attaques de colons contre des Palestiniens en Cisjordanie dans le contexte de la récolte des olives entre le 1er et le 27 octobre.

"Ces attaques contre des agriculteurs se produisent à l'intérieur ou sur le chemin des oliveraies, des vols de récoltes et de matériel de récolte, vandalisant les oliviers et jeunes arbres", a déclaré l'OCHA.

Selon l'OCHA, le nombre et l'étendue géographique des attaques augmentent par rapport aux années précédentes. Quelque 70 villes et villages ont été victimes d'attaques en octobre de cette année, "soit près du double du nombre de communautés touchées en 2023".

Plus de 4 000 arbres et jeunes arbres ont été vandalisés en octobre, soit plus du double du nombre enregistré au cours de la même période l'année dernière.

Par ailleurs, les restrictions imposées par Israël et les avant-postes des colons ont encore entravé la capacité des agriculteurs palestiniens à accéder à leurs terres et à récolter leurs cultures.

De la fumée s'élève au-dessus du sud de la ville de Gaza après une série de frappes aériennes israéliennes au lever du jour dans la région de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 7 octobre. © Omar Ashtawy/APA images

Le nombre de démolitions israéliennes de maisons palestiniennes et d'autres structures en Cisjordanie en 2025 dépasse le taux de démolitions constatées l'année dernière, a  déclaré le Conseil norvégien pour les réfugiés le 1er octobre.

"Au 30 septembre, les autorités israéliennes ont démoli 1 288 structures prétendument sans permis de construire, soit près de cinq par jour, dont 138 financées par l'aide internationale", a déclaré le groupe norvégien.

"Plus de 1 400 Palestiniens ont été déplacés et près de 38 000 ont été touchés par la perte de leurs moyens de subsistance, de leurs infrastructures agricoles, hydrauliques et sanitaires", a ajouté l'organisation.

Près de 1 290 structures ont été détruites en raison de l'absence de permis de construire délivrés par Israël au cours de l'année 2024. Israël n'accorde que rarement des permis de construire aux Palestiniens dans plus de 60 % de la Cisjordanie, qu'il contrôle entièrement sur le plan militaire.

Par ailleurs, Israël a procédé à 37 démolitions punitives, au cours desquelles les maisons des Palestiniens accusés d'attaques ont été scellées puis détruites depuis le début de l'année. Ces démolitions constituent une forme de punition collective interdite par le droit international.

Les chiffres ci-dessus n'incluent pas les bâtiments détruits dans les camps de réfugiés de Jénine, Nur Shams et Tulkarm, assiégés par l'armée israélienne pendant la majeure partie de l'année et en grande partie inaccessibles.

Selon une évaluation par satellite publiée en juillet par les Nations unies, au moins 245 bâtiments ont été détruits dans ces camps et près de 32 000 personnes ont été déplacées de ces communautés.

"Les familles sont privées de leurs maisons, de l'eau et de leurs moyens de subsistance dans le but délibéré de les chasser de leurs terres et de faire place à des colonies",

a déclaré Angelita Caredda, directrice régionale du Conseil norvégien pour les réfugiés.

"Il s'agit d'une politique délibérée de dépossession".
Des Palestiniens célèbrent le nouvel accord de cessez-le-feu dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de Gaza, le 9 octobre. © Belal Abu AmerAPA images

Le 1er octobre, le Conseil des organisations palestiniennes des droits de l'homme  a déclaré qu'il condamne l'ultimatum américain

"qui conditionne la suspension du génocide en cours mené par Israël à Gaza à des conditions unilatérales dictées par l'administration Trump".

Le conseil a déclaré que, bien qu'il salue les efforts apparemment sincères pour mettre fin au génocide,

"le plan américain ne vise pas à mettre fin au régime d'apartheid colonialiste et à l'occupation illégale d'Israël, mais plutôt à les ancrer et à les normaliser.

"En récompensant les crimes systématiques d'apartheid, de persécution et de génocide commis par Israël, ce plan prive les Palestiniens de leurs droits les plus fondamentaux", a ajouté le conseil.

Le Conseil a noté que, contrairement aux

"appels internationaux constants en faveur de la libération des otages israéliens, le silence concernant les otages palestiniens est quasi total.

"Israël détient toujours les corps de 732 Palestiniens dans des morgues et des cimetières militaires",

a ajouté le Conseil. Parmi eux figurent 67 enfants, 85 personnes décédées en détention israélienne et 10 femmes.

Le Conseil a ajouté que l'ultimatum américain transforme l'aide humanitaire en arme et protégeant Israël de toute responsabilité.

"Le refus d'Israël de faciliter les opérations de secours, malgré la situation humanitaire catastrophique à Gaza, constitue un acte de génocide au regard du droit international", selon le Conseil.
Un véhicule incendié par des colons lors d'une attaque le premier jour de la récolte des olives dans le village de Beita, en Cisjordanie, le 10 octobre. Des dizaines de colons et de soldats ont tiré à balles réelles, armés de matraques et de pierres lors de l'attaque, blessant plusieurs Palestiniens et militants solidaires, dont le photographe Wahaj Bani Moufleh, de l'organisation ActiveStills. © Avishay Mohar/ActiveStills

Le 2 octobre, Médecins sans frontières  a déclaré qu'Omar Hayek, un ergothérapeute, a été tué lors d'une attaque israélienne dans la rue où des personnes attendaient un bus pour se rendre à l'hôpital de campagne de l'organisation caritative à Deir al-Balah, dans le centre de Gaza.

Quatre autres personnes ont été gravement blessées. Médecins sans frontières a déclaré que son personnel porte pourtant des gilets "les identifiant clairement comme des travailleurs humanitaires médicaux".

L'organisation caritative a déclaré que Hayek, 42 ans, "seul soutien de sa famille", est resté à Gaza jusqu'au 13 septembre avant que des attaques incessantes ne le forcent à se déplacer vers le sud, où il a été tué.

Abed El Hameed Qaradaya, blessé lors de l'attaque, est mort des suites de ses blessures par éclats d'obus le 5 octobre.

Âgé de 43 ans, M. Qaradaya était marié et père de deux enfants. Il était "un spécialiste unique et inestimable en physiothérapie et ergothérapie", a  déclaré Médecins Sans Frontières.

"Il était à l'origine de la création du service de physiothérapie 3D, insistant pour introduire de nouvelles technologies pour les soins aux patients à Gaza", a ajouté l'organisation caritative.

Quinze membres du personnel du groupe français ont été tués à Gaza depuis octobre 2023. Qaradaya est le troisième à être tué "en moins de 20 jours", a déclaré l'organisation caritative médicale.

Le groupe britannique Medical Aid for Palestinians  a déclaré le 6 octobre qu'au moins 1 722 travailleurs de la santé ont été tués à Gaza au cours des deux dernières années, soit "une moyenne de plus de deux morts par jour".

"Depuis qu'Israël a rompu le cessez-le-feu temporaire en mars 2025, ce chiffre est passé à une moyenne de trois par jour",

a ajouté l'organisation caritative britannique.

En outre, Israël a arrêté des centaines de travailleurs de la santé, dont certains ont été torturés. Des travailleurs médicaux sont morts pendant leur détention par Israël, tandis que l'armée israélienne a attaqué presque tous les hôpitaux de Gaza.

Les travailleurs de la santé qui ont survécu "peinent à faire face à l'afflux de patients et aux victimes massives", tandis que le blocus israélien "réduit dangereusement le stock de fournitures médicales, de nourriture et de carburant", a ajouté Medical Aid for Palestinians.

Des Palestiniens retournent vers ce qui reste de leurs maisons dans le quartier dévasté de Sheikh Ridwan, à Gaza, le 11 octobre. © Yousef Zaanoun/ActiveStills

Le 2 octobre, l'organisation palestinienne de défense des droits humains Al Mezan  a averti qu'un projet de loi approuvé en première lecture par le Parlement israélien, la Knesset, "autoriserait l'exécution de prisonniers palestiniens".

Le projet de loi prévoit la peine de mort pour les personnes reconnues coupables de meurtre

"lorsque l'acte a été commis dans l'intention de nuire à l'État d'Israël et à la renaissance du peuple juif dans sa patrie".

Al Mezan a déclaré que ce projet de loi permettrait aux juges d'imposer la peine de mort à la majorité simple.

"Ce projet de loi marque un dangereux tournant dans la politique israélienne en consacrant dans la loi l'exécution systématique et sanctionnée par l'État des détenus palestiniens", a ajouté Al Mezan, le qualifiant de "nouvelle étape du génocide perpétré par Israël à Gaza".

Le 22 octobre, un projet de loi visant à appliquer la loi israélienne à la Cisjordanie  a été adopté en première lecture à la Knesset.

S'il est promulgué, ce projet de loi, soutenu par les alliés de la coalition d'extrême droite du Premier ministre Benjamin Netanyahu, équivaudra à une annexion officielle du territoire occupé. Trois votes supplémentaires sont nécessaires pour que le projet de loi soit adopté.

JD Vance, le vice-président américain,  a déclaré que ce vote est

"un coup politique, un coup politique très stupide, et je le prends personnellement comme une insulte.

"La Cisjordanie ne sera pas annexée par Israël", a-t-il ajouté. "La politique de l'administration Trump stipule que la Cisjordanie ne sera pas annexée par Israël".

Les habitants du quartier de Silwan à Jérusalem-Est et des militants solidaires protestent contre la campagne de nettoyage ethnique menée par Israël dans la région le 11 octobre. ©Avishay Mohar/ActiveStills

L'interception par Israël des navires de la flottille Global Sumud qui faisaient route vers Gaza début octobre "ne consiste pas seulement à bloquer l'aide", a  déclaré Agnès Callamard, directrice d'Amnesty International. "ce n'est qu'une politique délibérée de dépossession".

Les menaces d'Israël contre la flottille ont déclenché une grève générale  appelée par les syndicats italiens, et l'interception des navires à destination de Gaza a suscité  des protestations dans le monde entier.

Plus de 450 volontaires, dont la militante suédoise pour le climat Greta Thunberg, ont été  arrêtés après que les forces israéliennes ont intercepté une quarantaine de bateaux participant à la flottille, la plus grande mission humanitaire navale jamais organisée vers Gaza,  selon l'organisation palestinienne de défense des droits humains Al-Haq.

L'un des bateaux de la flottille, le Mikeno, a réussi à entrer dans les eaux territoriales palestiniennes, ce qui, selon Al-Haq, est

"sans précédent depuis qu'Israël a imposé unilatéralement son blocus illégal sur la bande de Gaza en 2007".

Selon Al-Haq, le blocus maritime israélien de Gaza constitue un acte interdit de punition collective.

Les défenseurs des droits humains détenus ont été

"soumis à des traitements et des punitions inhumains et dégradants par les autorités israéliennes",

a déclaré l'organisation de défense des droits humains.

Ils ont rapporté avoir été

"privés d'eau pendant plus de 32 heures, privés de sommeil avec des interruptions forcées toutes les deux heures par des soldats, contraints de s'agenouiller pendant des périodes prolongées pouvant aller jusqu'à cinq heures, les mains liées par des attaches en plastique, tout en étant filmés et traités de manière dégradante".

Thunberg  a déclaré qu'elle et d'autres volontaires ont été "kidnappés et torturés" par l'armée israélienne, cherchant à attirer l'attention de la communauté internationale sur les abus commis par Israël à l'encontre des Palestiniens.

Deux participants à la flottille ont déclaré aux journalistes qu'ils

"ont été témoins des mauvais traitements infligés à Thunberg, affirmant qu'elle a été bousculée et forcée d'embrasser un drapeau israélien",  selon Reuters.

L'un des militants a déclaré que Thunberg a été poussée dans une pièce avec Itamar Ben-Gvir, le ministre extrémiste de la sécurité nationale israélien, à des fins de propagande.

En plus des 40 tonnes d'aide chargées sur les navires interceptés, Music for Peace, une organisation non gouvernementale italienne,  a déclaré qu'Israël bloque 250 tonnes d'aide destinées à Gaza via la Jordanie, collectées dans le cadre de l'initiative de la flottille.

Des colons israéliens, soutenus par des soldats, attaquent un groupe d'activistes palestiniens et internationaux qui récoltent des olives à Soba, au sud de la ville d'Hébron, en Cisjordanie, le 12 octobre. Muayyad Shaaban, ministre palestinien chargé des questions relatives au mur et aux colonies, était présent lors de l'assaut, au cours duquel les récolteurs ont été chassés de leurs terres. © Mamoun WazwazAPA images

Le 5 octobre, Euro-Med Human Rights Monitor  a déclaré que Tasneem Marwan al-Hams, une infirmière de 23 ans, a été enlevée devant un centre médical où elle travaillait à al-Mawasi, dans le sud de Gaza, le 2 octobre.

L'infirmière a été enlevée environ 70 jours après que son père, Marwan al-Hams, directeur des hôpitaux de campagne pour le ministère de la Santé à Gaza, a été victime d'une disparition forcée similaire.

Selon Euro-Med Monitor, le photojournaliste Tamer al-Zaanin a été tué, et un autre journaliste et un employé du ministère de la Santé ont été blessés lors de l'enlèvement de Marwan al-Hams. L'employé du ministère de la Santé a ensuite été retrouvé dans un centre d'interrogatoire israélien.

Euro-Med Monitor a déclaré que quatre hommes armés et un chauffeur en civil ont bloqué le passage de Tasneem Marwan al-Hams avant de l'agresser, de la bâillonner et la traîner dans leur camion. Les hommes ont tiré pour empêcher les passants d'intervenir avant de s'enfuir vers le sud, à Rafah, sous contrôle militaire israélien.

Le frère de l'infirmière a déclaré à Euro-Med que sa sœur

"a reçu des messages de chantage provenant de numéros anonymes étrangers et palestiniens".

Euro-Med Monitor a déclaré que Marwan et Tasneem al-Hams

"sont probablement soumis à des tortures physiques et psychologiques et à du chantage afin d'obtenir des informations ou des aveux forcés".

En septembre, l'organisation de défense des droits humains  a déclaré avoir documenté une politique systématique d'extorsion, obligeant les familles à collaborer "sous peine d'être victimes de massacres, de famine et de déplacements forcés".

Euro-Med Monitor a ajouté que neuf membres de la famille Bakr, dans le camp de réfugiés de Beach près de la ville de Gaza, ont été tués un jour après que la famille a refusé les conditions imposées par Israël de "former et servir dans une milice locale alignée avec l'armée".

Le groupe a déclaré avoir reçu des informations similaires concernant deux autres familles qui ont elles aussi refusé les conditions imposées par Israël, notamment la famille Doghmush, massacrée en septembre dans le quartier de Sabra, à Gaza. Euro-Med a appelé l'Assemblée générale des Nations unies à approuver la création d'une force de protection afin de mettre fin aux crimes commis contre les civils à Gaza.

Des Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes saluent leurs soutiens depuis un bus à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, après leur libération le 13 octobre. Des milliers de personnes se sont rassemblées dans la ville pour les accueillir. © Doaa AlbazActive/Stills

Le 7 octobre, la Société des prisonniers palestiniens, la Commission des affaires des détenus et le groupe de défense des droits humains Addameer  ont publié des chiffres relatifs aux arrestations et détentions dans le contexte du génocide perpétré par Israël à Gaza.

Selon ces organisations, les deux dernières années constatent

"un nombre record de prisonniers politiques palestiniens tués. Depuis le début du génocide, 77 prisonniers politiques palestiniens ont été identifiés comme ayant été assassinés.

"Des dizaines d'autres détenus enlevés à Gaza sont morts et leurs corps sont toujours retenus par les autorités d'occupation", selon ces organisations.

Les crimes commis contre les prisonniers par les autorités israéliennes au cours des deux dernières années "constituent des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité à grande échelle".

Les témoignages des détenus de Gaza ont

"révélé une pratique sans précédent de torture systématique, dès le moment de l'arrestation, se poursuivant pendant les phases d'interrogatoire et se prolongeant pendant de longues périodes de détention", ont déclaré les groupes.

Les forces israéliennes ont procédé à des exécutions sur le terrain lors des arrestations. Les détenus de Gaza ont été incarcérés dans le tristement célèbre camp militaire de Sde Teiman et dans la section Rakevet de la prison de Ramla, "des cas flagrants de disparition forcée et de torture systématique", selon les groupes de défense des prisonniers. La classification des détenus de Gaza comme "combattants illégaux" permet leur détention illimitée sans inculpation ni procès.

Par ailleurs, environ 20 000 personnes en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, ont été arrêtées ces deux dernières années, dont "au moins 1 600 enfants et 595 femmes", ont déclaré les groupes.

Si l'on exclut le nombre inconnu de détenus originaires de Gaza détenus dans des camps militaires gérés par l'armée israélienne, estimé à plusieurs milliers, plus de 11 100 Palestiniens étaient détenus par Israël en octobre 2025, la majorité d'entre eux sans inculpation ni procès en vertu d'ordonnances de détention administrative, ou en attente de jugement.

Ce chiffre représente plus du double du nombre de Palestiniens détenus dans les prisons et les centres de détention israéliens avant le 7 octobre 2023. Depuis octobre 2023, Israël interdit au Comité international de la Croix-Rouge de rendre visite aux prisonniers en détention, ainsi qu'aux membres de leur famille.

Les groupes de défense des droits humains ont appelé la Haute Cour israélienne de rétablir les visites de la Croix-Rouge, mais le gouvernement a présenté 20 requêtes de report de la réponse de la Cour à cette demande, selon le quotidien Haaretz de Tel Aviv.

Fin octobre, le ministre israélien de la Défense  a signé un décret interdisant les visites de la Croix-Rouge aux milliers de Palestiniens détenus en tant que "combattants illégaux".

Plus de 200 journalistes ont été arrêtés depuis octobre 2023, et deux journalistes de Gaza, Nidal al-Wahidi et Haitham Abdel Wahid, sont toujours disparus, selon les organisations. Environ 360 travailleurs médicaux ont été arrêtés,

"dont trois sont morts en détention à la suite de tortures : Iyad al-Rantisi, Adnan al-Bursh et Ziad al-Dalu".

Au lieu de libérer Hussam Abu Safiya, directeur de l'hôpital Kamal Adwan dans le nord de Gaza, Israël a prolongé sa détention de six mois supplémentaires à la mi-octobre.

"Le Dr Abu Safiya est un otage, une monnaie d'échange dans les négociations en cours",

a  déclaré l'organisation de défense des droits humains Al Mezan.

Le père de Muhammed al-Hallaq fait ses adieux à son fils de 9 ans après qu'il a été tué par les forces israéliennes alors qu'il jouait au football dans le village d'al-Rihiya, au sud de la ville de Hébron, en Cisjordanie, le 16 octobre. © Mosab ShawerActiveStills

Le 8 octobre, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme et le Protection Cluster - un réseau d'organisations non gouvernementales, d'organisations internationales et d'agences des Nations unies engagées dans des activités de protection - ont  appelé à la protection de la récolte des olives en Cisjordanie.

Élément vital de l'économie et de la culture palestiniennes, la saison des récoltes est menacée par des violences sans précédent de la part des colons,

"souvent perpétrée avec le soutien ou la participation active des forces israéliennes", ont déclaré les groupes.

Les groupes ont appelé à exercer une pression diplomatique sur Israël et à assurer

"une présence diplomatique et internationale dans les communautés exposées à la violence".

Le bureau des droits de l'homme des Nations unies en Cisjordanie et dans la bande de Gaza  a déclaré avoir visionné une vidéo montrant un colon israélien et les forces israéliennes "agressant violemment un oléiculteur de 58 ans à Nahalin", un village situé près de la ville cisjordanienne de Bethléem, le 24 octobre.

Le lendemain, des colons israéliens masqués ont attaqué des Palestiniens qui récoltaient des olives à Mikhmas avant de mettre le feu à six maisons à Khallet al-Sidra, une communauté bédouine palestinienne près de Jérusalem-Est, blessant cinq Palestiniens et deux militants israéliens solidaires, a ajouté le bureau des Nations unies.

"L'armée israélienne a déclaré que l'incident fait l'objet d'une enquête", a déclaré le bureau des Nations unies. "Cependant, les colons et les forces de sécurité israéliennes ont jusqu'à présent bénéficié d'une impunité totale pour leurs attaques contre les Palestiniens, même mortelles".

Le bureau des Nations unies a déclaré que les femmes et les enfants ont récemment quitté Khallet al-Sidra, ne laissant que les hommes, restés

"pour empêcher la saisie de leurs maisons par les colons.

"Alors qu'Israël intensifie sa campagne de transfert forcé visant à expulser de vastes zones de la Cisjordanie occupée [des] résidents palestiniens, des communautés bédouines entières ont été déplacées ces deux dernières années", a ajouté le bureau des Nations unies.

Des familles tentent d'identifier leurs proches au complexe médical Nasser à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 octobre, après qu'Israël a restitué 120 corps non identifiés portant des traces de torture et d'exécution par l'intermédiaire de la Croix-Rouge. © Doaa AlbazActiveStills

Le 12 octobre, l'Euro-Med Human Rights Monitor  a déclaré que les médias internationaux et les enquêteurs des droits humains, ainsi que les équipes techniques d'experts,

"doivent se voir accorder un accès sans restriction à Gaza afin de documenter le génocide commis par Israël et de garantir que les responsables rendent des comptes".

Le groupe a déclaré qu'Israël a cherché à effacer la vérité en tuant plus de 250 journalistes et en détruisant les infrastructures médiatiques à Gaza. Les journalistes internationaux sont interdits d'accès à Gaza depuis octobre 2023, à l'exception des reporters embarqués dans les unités de l'armée israélienne.

Les équipes d'enquête médico-légale et criminelle doivent avoir accès à Gaza pour aider à récupérer et à identifier les corps ensevelis sous les décombres, a ajouté Euro-Med.

"Les premières visites sur le terrain après le cessez-le-feu ont révélé un grand nombre de corps de Palestiniens tués par les bombardements israéliens", a déclaré Euro-Med.

"Les équipes de secours bénévoles et de défense civile ont récupéré 135 corps", principalement dans la région de la ville de Gaza, "tandis que de nombreux autres sont encore ensevelis en raison de l'ampleur des destructions et du manque d'équipement lourd", selon le groupe de défense des droits humains.

"Une surveillance rigoureuse des pratiques israéliennes à Gaza est essentielle pour empêcher la poursuite du génocide", a ajouté Euro-Med.

"La prévention du génocide n'est pas un choix politique ou une question négociable, mais un devoir juridique et moral absolu qui nécessite une action internationale décisive".

Plus tard en octobre, la Haute Cour israélienne a accordé au gouvernement un délai supplémentaire concernant l'entrée sans entrave des journalistes internationaux à Gaza.

L'Association de la presse étrangère  s'est dite déçue par la décision de la Cour, affirmant que

"l'État recourt une fois de plus à des manœuvres dilatoires pour empêcher l'entrée des journalistes".

Euro-Med Rights Monitor  a déclaré que la Cour a fourni

"une couverture juridique aux politiques gouvernementales visant à supprimer la transparence et à effacer les preuves sur le terrain des crimes commis à Gaza".
Des soldats israéliens accompagnent des colons lors d'une incursion dans la vieille ville d'Hébron, en Cisjordanie, le 18 octobre. © Mosab Shawer/ActiveStills

Le président américain Donald Trump  a déclaré la fin de la guerre à Gaza le 13 octobre, trois jours après le début du cessez-le-feu. L'annonce de Trump est intervenue après que le Hamas a libéré les derniers prisonniers israéliens encore en vie à Gaza, et qu'Israël a libéré près de 2 000 prisonniers et détenus palestiniens, soit une petite fraction des milliers de personnes détenues dans ses prisons et centres de détention.

Le Hamas a également commencé à transférer les dépouilles des prisonniers morts, tandis qu'Israël a commencé à restituer les corps confisqués des Palestiniens tués à Gaza.

L'offensive à grande échelle d'Israël, au cours de laquelle la plupart des structures de Gaza ont été détruites, a été interrompue par la première phase d'un accord en plusieurs étapes négocié par les États-Unis, l'Égypte, le Qatar et la Turquie et signé à Charm el-Cheikh, en Égypte.

La première phase de l'accord stipule qu'Israël

"libère 250 Palestiniens condamnés pour meurtre et autres crimes graves, ainsi que 1 700 Palestiniens détenus à Gaza depuis le début de la guerre, 22 mineurs palestiniens et les corps de 360 militants",

 selon Reuters. Plus de 150 prisonniers ont entre-temps été expulsés vers l'Égypte.

Volker Türk, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme,  a déclaré que les droits de l'homme sont essentiels au maintien de la paix

"afin que le cessez-le-feu à Gaza se mue en paix durable pour les peuples palestinien et israélien".

Il a ajouté que le droit des Palestiniens à l'autodétermination doit être garanti et

"qu'il existe des processus politiques inclusifs et significatifs qui mèneront à une solution à deux États.

"Cela doit se faire conformément aux résolutions du Conseil de sécurité, de l'Assemblée générale et du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, à la Déclaration de New York approuvée par l'Assemblée générale, ainsi qu'aux avis consultatifs et aux mesures provisoires émis par la Cour internationale de justice", a ajouté le responsable de l'ONU.

La Déclaration de New York fait référence à une initiative menée par la France et l'Arabie saoudite visant à relancer le processus vers une solution à deux États.

M. Türk a déclaré que la réconciliation et la guérison à long terme nécessiteront la vérité, la justice et la responsabilité.

Les funérailles de neuf membres des Brigades Qassam, la branche armée du Hamas, dont les corps ont été remis par Israël après le cessez-le-feu, le 18 octobre. © Moiz SalhiAPA images

Le 15 octobre, le bureau des droits de l'homme des Nations unies  a fait part de sa préoccupation quant aux exécutions extrajudiciaires par le Hamas et des groupes armés qui lui sont affiliés, ainsi que par le meurtre de civils par l'armée israélienne.

Le bureau des Nations unies a déclaré que le 13 octobre,

"l'unité Sahm, qui serait affiliée au ministère de l'Intérieur de Gaza, a publié une vidéo montrant apparemment l'exécution sommaire publique de huit hommes aux yeux bandés et menottés, membres d'une même famille, dans la ville de Gaza".

"Cet incident serait une riposte à un échange de tirs entre des membres de la famille et des personnes affiliées au Hamas la veille", a ajouté le bureau des Nations unies.

Selon le bureau de l'ONU, cette même unité a annoncé des opérations visant des "criminels" d'une autre famille de la ville et a affirmé avoir tué deux collaborateurs présumés.

Tout en déclarant que le rétablissement de l'ordre public est une "priorité urgente", le bureau de l'ONU a déclaré que les exécutions sans procédure judiciaire et sans garanties "constituent un crime de guerre".

Reuters, citant un responsable de la sécurité anonyme à Gaza,  a rapporté que six membres du personnel du Hamas ont également été tués.

Trump a indiqué que le Hamas a été autorisé à reprendre temporairement ses activités de maintien de l'ordre à Gaza, déclarant à un journaliste :

"Ils veulent mettre fin aux problèmes, ils l'ont clairement exprimé, et nous leur avons donné notre accord pour une période donnée".

Le bureau des Nations unies a également déclaré que les gens retournent dans les zones d'où ils ont été déplacés, y compris dans celles situées à proximité immédiate des quelque 50 % du territoire de Gaza où les troupes israéliennes sont toujours présentes.

Trois personnes qui tentaient de rentrer chez elles ont été tuées par l'armée israélienne à Shujaiya, près de la ville de Gaza, le 14 octobre. Le même jour, quatre autres ont été abattues dans le nord de Gaza.

Le bureau des Nations unies a déclaré avoir enregistré la mort de 15 personnes dans les zones où l'armée israélienne est toujours présente.

"Prendre pour cible des civils qui ne participent pas directement aux hostilités constitue un crime de guerre, quel que soit le lieu de l'incident et sa proximité avec les lignes de déploiement convenues", a ajouté le bureau des Nations unies.
Les habitants du camp de réfugiés d'al-Ein, dans la ville de Naplouse en Cisjordanie, font leurs adieux à Majed Mohammad Dawoud le 19 octobre. Dawoud est mort des suites de blessures à l'abdomen et aux jambes après avoir été abattu par les forces israéliennes à l'intérieur du camp. © Wahaj Bani Moufleh/ActiveStills

Le 15 octobre également, Tom Fletcher, responsable des secours d'urgence de l'ONU,  a déclaré à  Reuters que les 600 camions d'aide humanitaire qu'Israël a autorisés à entrer à Gaza sont loin d'être suffisants et que des milliers de camions sont indispensables.

M. Fletcher a déclaré que l'ONU dispose de 190 000 tonnes d'aide humanitaire, notamment "des denrées alimentaires et des produits nutritionnels vitaux".

Le responsable de l'ONU a appelé à autoriser des dizaines d'organisations non gouvernementales internationales à acheminer l'aide, affirmant que l'ONU ne peut "fournir l'aide nécessaire sans leur présence et leur engagement".

Ces organisations, notamment le Conseil norvégien pour les réfugiés, CARE et Oxfam, n'ont pas été approuvées par les autorités israéliennes en vertu des nouvelles restrictions.

Le Fonds humanitaire pour Gaza - le programme d'aide militarisé américano-israélien qui a  tué des centaines de personnes à proximité de ses sites de distribution - a suspendu ses opérations à Gaza après le cessez-le-feu.

Le 14 octobre, Israël  a déclaré n'autoriser que la moitié de l'aide qu'il avait précédemment accepté d'acheminer à Gaza et limite le nombre de camions à 300 par jour. Le COGAT, l'organisme du ministère israélien de la Défense qui administre le siège de Gaza, a accusé le Hamas d'avoir violé l'accord de cessez-le-feu "concernant la libération des corps des otages".

Le COGAT a également

"informé l'ONU qu'aucun carburant ni gaz ne sera autorisé à entrer dans l'enclave, sauf pour des besoins spécifiques liés à l'infrastructure humanitaire", a rapporté Reuters.

Le 26 octobre, le gouvernement israélien  a déclaré que les équipes de la Croix-Rouge et égyptiennes ont pu accéder aux zones situées au-delà de la ligne jaune délimitant la ligne de retrait de l'armée israélienne afin de rechercher les corps des prisonniers israéliens morts.

Les corps de cinq Israéliens et d'un ressortissant thaïlandais sont toujours à Gaza après que le corps d'un Tanzanien tué le 7 octobre 2023 a été retrouvé à Shujaiya, près de la ville de Gaza, et transféré en Israël via la Croix-Rouge le 6 novembre 2025.

Le corps du journaliste radio Ahmed Abu Matar, tué la veille lors d'une frappe aérienne israélienne, pendant les préparatifs de son enterrement à l'hôpital Al-Aqsa Martyrs de Deir al-Balah, le 20 octobre. © Omar AshtawyAPA images

En octobre, l'ONU a estimé que la reconstruction de Gaza nécessitera 70 milliards de dollars et prendra des décennies.

Jaco Cilliers, responsable du Programme des Nations unies pour le développement, a déclaré que les bombardement et autres opérations militaires ont généré au moins 55 millions de tonnes de décombresces deux dernières années, a  rapporté Reuters le 14 octobre.

L'agence des Nations unies a déclaré avoir déjà déblayé environ 81 000 tonnes.

L'organisation humanitaire Humanity & Inclusion  a déclaré que le déminage de Gaza prendrait entre 20 et 30 ans. Selon une base de données de l'ONU, plus de 50 personnes ont été tuées et des centaines d'autres blessées à Gaza par des explosifs de guerre non explosés.

Nick Orr, expert chez Humanity & Inclusion, a déclaré qu'un déminage complet est impossible, car la plupart des munitions non explosées se trouvent sous terre. "Nous en trouverons encore pendant des générations", a-t-il déclaré.

Un responsable du Programme des Nations unies pour le développement  a déclaré aux journalistes en octobre qu'il a commencé à

"déblayer les routes et à recycler les matériaux pour construire de nouvelles voies d'accès et des installations temporaires" dans la ville de Gaza.

"C'est un processus très ardu qui prendra de nombreuses années", selon M. Cilliers, le représentant du PNUD.

Tom Fletcher, responsable des secours de l'ONU, a déclaré à l'Irish Examiner dans une  interview publiée le 22 octobre que le gaz à usage domestique a été autorisé à entrer à Gaza "pour la première fois depuis des mois".

Les personnes déplacées

"ont commencé à rentrer chez elles ces derniers jours, et beaucoup d'entre elles ont dû utiliser un GPS pour essayer de retrouver leur maison, car il n'y avait tous les repères ont disparu", a déclaré M. Fletcher.

Lors d'une  interview accordée le 23 octobre à The Electronic Intifada, Asem Alnabih, porte-parole de la municipalité de Gaza, a déclaré que les promesses internationales d'envoyer du matériel, du carburant et des fournitures ne s'étaient pas encore concrétisées.

"On nous a fait beaucoup de promesses selon lesquelles, après le cessez-le-feu, nous obtiendrions ce dont nous avions besoin pour servir notre population", a déclaré M. Alnabih. "Mais voilà déjà deux semaines que ce cessez-le-feu est en vigueur, et je peux vous dire que nous n'avons rien reçu. Strictement rien".
Un groupe d'hommes partage un repas dans une maison détruite du quartier de Sheikh Radwan, au nord de la ville de Gaza, le 23 octobre. © Yousef Zaanoun/ActiveStills

Comment Gaza sera gouvernée, et par qui, ainsi que le sort du Hamas en tant que force armée, sont les questions toujours en suspens depuis la déclaration de cessez-le-feu.

Lors d'une réunion à la Maison Blanche avec le président argentin le 14 octobre, Trump  a déclaré que

"si [le Hamas] ne désarme pas, nous le désarmerons. Et cela se fera très vite, et sans doute dans la violence".

Dans une interview accordée à Reuters publiée le 17 octobre, Mohammed Nazzal, haut responsable du Hamas,  a déclaré depuis Doha que le groupe ne peut pas s'engager à désarmer, mais qu'il est prêt à accepter une trêve de cinq ans pour permettre la reconstruction de Gaza.

Les États-Unis  ont déclaré qu'ils fourniront jusqu'à 200 soldats pour la coordination et la surveillance, mais qu'ils ne seront pas déployés à Gaza. La force sera dirigée par Steven Fagin, diplomate américain de carrière, a  annoncé le département d'État le 24 octobre.

L'Autorité palestinienne insiste pour jouer un rôle important dans la reconstruction de Gaza après la guerre,  y compris dans le fonctionnement du poste-frontière de Rafah, à la frontière avec l'Égypte. Ce poste-frontière stratégique est fermé depuis qu'Israël s'en est emparé lors de son incursion à Rafah, dans le sud de Gaza, en mai 2024.

Les services diplomatiques de l'Union européenne  ont recommandé que celle-ci rejoigne le "Conseil de paix" proposé par Trump afin d'"influencer les choix stratégiques" en matière de gouvernance et de reconstruction de Gaza.

Netanyahu  a déclaré en octobre qu'Israël décidera quels États seront autorisés à rejoindre cette force internationale à Gaza, laissant entendre qu'il s'opposera à la participation de la Turquie.

Des Palestiniens récupèrent les corps de leurs proches temporairement enterrés dans un cimetière improvisé dans la cour de l'hôpital Al-Shifa pendant l'incursion de l'armée israélienne dans le centre de Gaza, le 24 octobre. Les corps sont transférés pour être ré-inhumés dans des cimetières officiels, les familles cherchant à faire leur deuil alors que le traumatisme du génocide persiste. © Yousef ZaanounActiveStills

Le 16 octobre, Euro-Med Human Rights Monitor  s'est dit

"profondément choqué par l'état horrible des corps palestiniens remis par l'armée israélienne après avoir été détenus pendant la guerre génocidaire contre la bande de Gaza".

Nombre d'entre eux ont clairement été

"soumis à la torture et à des abus délibérés et barbares... tandis que plusieurs semblent avoir été exécutés", a ajouté Euro-Med.

Les corps de 120 Palestiniens ont été transférés à Gaza par l'intermédiaire du Comité international de la Croix-Rouge après l'accord de cessez-le-feu. Des dizaines de corps n'ont pas pu être identifiés, selon la déclaration d'Euro-Med publiée mi-octobre.

Les corps présentaient "des marques de pendaison, des empreintes de corde autour du cou, des blessures par balle à bout portant, les mains et pieds liés avec des attaches en plastique et les yeux bandés", a déclaré le groupe de défense des droits humains.

"Certains corps ont été écrasés par les chenilles des chars, tandis que d'autres présentent des signes graves de torture physique, des fractures, des brûlures et des blessures profondes".

L'impossibilité d'identifier les corps ou

d'"enquêter sur les circonstances de leur détention, de leur torture et de leur meurtre"

prolonge les souffrances et aggrave l'incertitude et le chagrin des familles dont des proches sont portés disparus, a ajouté Euro-Med.

Le groupe a déclaré que

"les immenses souffrances et la liquidation délibérée des détenus font partie d'un processus organisé visant à détruire le groupe national palestinien tant physiquement que psychologiquement".

 Au 25 octobre, Israël a transféré près de 200 corps sans aucune information permettant de les identifier, ni aucun éclaircissement concernant les circonstances de leur mort. La plupart ont  apparemment été détenus dans le tristement célèbre camp militaire israélien Sde Teiman, où les détenus ont été soumis à des tortures systématiques et ont subi des amputations de membres en raison de blessures causées par des menottes.

Les Palestiniens pleurent les membres des Brigades Qassam, la branche armée du Hamas, à Gaza, la découverte de leurs corps sous les décombres après le cessez-le-feu et le retrait des forces israéliennes, et que les équipes de secours et de récupération ont pu atteindre la zone, le 24 octobre. © Omar AshtawyAPA images

Le 16 octobre, les forces israéliennes ont  abattu Muhammad Bahjat al-Hallaq, 9 ans, alors qu'il jouait au foot avec d'autres garçons à al-Rihiya, un village situé près de la ville de Hébron, en Cisjordanie.

"Deux jeeps de l'armée israélienne sont entrées dans le village, puis quatre soldats israéliens sont sortis des véhicules, se sont déployés dans la rue et ont commencé à tirer des grenades lacrymogènes et des balles réelles au hasard, puis directement sur les enfants", selon Defense for Children International-Palestine.

Alors que Muhammad et les autres enfants prenaient la fuite, "un soldat s'est agenouillé et n'a tiré qu'une seule balle, qui a touché" le garçon, a déclaré DCIP.

Un garçon plus âgé a réussi à évacuer Muhammad vers la maison de son oncle située à proximité. De là, il a été transporté à l'hôpital où son décès a été prononcé.

"Des témoins oculaires nous ont dit qu'après avoir tiré, le soldat a levé les bras dans un geste de joie apparente. Ses camarades se sont joints à lui",

a  déclaré le journaliste Gideon Levy du journal Haaretz.

"D'autres témoins oculaires l'ont confirmé à Manal al-Jabari, chercheuse de terrain pour B'Tselem, une organisation israélienne de défense des droits humains, dans la région d'Hébron", a ajouté M. Levy.

"Ils lui ont également dit que la caméra de sécurité surplombant le lieu de la fusillade a été retirée quelque temps plus tard par des soldats".

Un autre garçon palestinien, Yamen Hamed, âgé de 15 ans, a été  abattu par les forces israéliennes à l'entrée de Silwad, une ville près de Ramallah, dans le centre de la Cisjordanie, le 30 octobre.

"Yamen et ses amis marchaient près de l'entrée sud, qui a été fermée pendant près de deux ans sur ordre des forces israéliennes après qu'elles y aient érigé des talus de terre", selon le DCIP.

"Yamen et ses amis ont été surpris de trouver un groupe de soldats israéliens cachés derrière les talus, après quoi ils ont tiré sur les enfants avec une dizaine de balles à une distance de 50 mètres".

Yamen a été touché à la poitrine et est tombé au sol, où il a saigné pendant une demi-heure, entouré par les soldats israéliens qui

"ont ouvert le feu et empêché les habitants et une ambulance de s'approcher de lui", a déclaré le DCIP.

"Le père de Yamen a rapporté avoir tenté de se rendre sur les lieux pour voir comment allait son fils, mais que les soldats l'ont empêché d'avancer et ont tiré des coups de semonce sur lui et l'équipe médicale pour les contraindre à battre en retraite".

Le père a déclaré que lorsque le corps de son fils a été transféré à l'hôpital, ses doigts et ses orteils étaient fracturés,

"ce qui suggère qu'il a sans doute été soumis à des tortures, des violences ou peut-être traîné pendant qu'il était sous la garde des soldats", a déclaré le DCIP.

Yamen est le 42è enfant palestinien tué par les soldats israéliens en Cisjordanie occupée depuis le début de l'année, a déclaré l'organisation de défense des droits des enfants.

Les corps de 120 membres de la famille Shuhaibar ont été exhumés d'une sépulture provisoire dans le quartier d'Al-Zaytoun, à Gaza, avant d'être réinhumés dans le cimetière de l'hôpital arabe Al-Ahli, le 24 octobre. © Mekael Bhar/AFP

Le bureau des droits de l'homme des Nations unies  a déclaré le 17 octobre que 1 001 Palestiniens ont été tués par les soldats et les colons israéliens en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, depuis le 7 octobre 2023.

"Une victime sur cinq est un enfant, dont 206 garçons et sept filles", a ajouté le bureau des Nations unies, "dont 20 femmes et au moins sept personnes handicapées",

la plus jeune étant Laila Khatib, âgée de 2 ans, tuée dans sa chambre à Jénine en janvier.

Ce chiffre, qui n'inclut pas les personnes mortes en détention israélienne,

"représente 43 % de l'ensemble des Palestiniens tués en Cisjordanie occupée ces 20 dernières années".

Près de la moitié des 968 Palestiniens tués par les forces israéliennes étaient non armés

"et n'étaient impliqués dans aucune violence ou confrontation au moment de leur mort", a ajouté le bureau des Nations unies.

Près de 175 des victimes, dont 71 enfants,

"ont été tuées alors qu'elles lançaient des pierres ou des cocktails Molotov, souvent sur des véhicules militaires israéliens bien équipés et protégés", selon les données de l'ONU.

Près de 80 Palestiniens ont été tués lors d'attaques et d'attaques présumées, et près de 250 lors d'échanges de tirs avec les soldats israéliens lors de raids dans des communautés palestiniennes.

Plus de 330 de ces meurtres "soulèvent de sérieuses préoccupations quant à des exécutions extrajudiciaires", a ajouté l'ONU.

Parmi les 640 Palestiniens tués par balles réelles, plus de la moitié ont été touchés à la tête ou dans la partie supérieure du corps, selon l'ONU. L'armée israélienne ont retardé ou entravé l'aide médicale dans au moins 244 cas.

L'armée israélienne a lancé plus de 100 frappes aériennes

"et utilisé d'autres armes de guerre pour cibler principalement les camps de réfugiés de Jénine, Tulkarm, Tubas et Naplouse",

a déclaré l'ONU. Près de 450 Palestiniens ont été tués lors de ces opérations, dont plus de 250 lors de frappes aériennes et 46 "par des projectiles tirés par des armes d'épaule".

Ces opérations ont "détruit une grande partie des camps et déplacé de force entre 30 000 et 40 000 Palestiniens".

Parallèlement, "les attaques de colons contre les Palestiniens ont également atteint un nouveau pic en termes d'ampleur et de gravité, favorisées par la politique israélienne consistant à enrôler des milliers de colons dans l'armée et à leur fournir davantage d'armes", selon l'ONU.

"33 Palestiniens sont morts, dont trois enfants, 19 d'entre eux ont été tués par des colons, et 14 autres par des colons et l'armée tirant de concert".

Près de 60 Israéliens ont été tués en Cisjordanie au cours de la même période, dont 22 "membres des forces de sécurité israéliennes", selon l'ONU.

Des réfugiés dans l'école al-Jalil, gravement endommagée, dans le quartier de Tel al-Hawa, au sud de la ville de Gaza, le 25 octobre. © Omar Ashtawy/APA images

Le 20 octobre, Francesca Albanese, rapporteure spéciale des Nations unies sur la situation des droits humains en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, a publié un rapport intitulé "Génocide à Gaza : un crime collectif".

Le rapport de Mme Albanese conclut que les États tiers influents qui ont permis à Israël de "violer le droit international depuis longtemps" sont collectivement responsables du génocide en cours à Gaza.

"Encadrée par des récits coloniaux qui déshumanisent les Palestiniens", selon le résumé du rapport, "cette atrocité diffusée en direct a été facilitée par le soutien direct, l'aide matérielle, la protection diplomatique et, dans certains cas, la participation active d'États tiers".

Selon Albanese, le génocide a pu se poursuivre grâce à l'implication de pays tiers, qui ont cherché à justifier leur complicité en reproduisant

"les distorsions israéliennes du droit international et les tropes coloniaux", notamment en « présentant les civils palestiniens comme des "boucliers humains".

Le rapport analyse l'aide et l'assistance fournies par des États tiers à Israël dans quatre domaines : le soutien diplomatique, militaire, économique et "humanitaire", chacun étant "indispensable aux violations continues du droit international par Israël".

"Les initiatives diplomatiques ont normalisé l'occupation israélienne et n'ont pas permis d'aboutir à un cessez-le-feu permanent", déclare-t-elle. "L'aide militaire à grande échelle, la coopération et les livraisons d'armes, principalement en provenance des États-Unis et des pays européens, ont permis à Israël de perpétuer sa domination sur le peuple palestinien".

Israël a ainsi pu "saboter l'aide humanitaire et imposer des conditions de vie conçues pour anéantir les Palestiniens en tant que groupe", affirme Albanese.

"La coopération économique soutient l'économie israélienne, qui tire profit de l'occupation illégale et du génocide".

Mme Albanese observe que "le génocide en cours a permis à Israël d'élargir le panel d'armes et de systèmes de surveillance qu'il teste sur la population de Gaza".

"Les exportations d'armes ont ainsi augmenté de 18 % pendant le génocide, les exportations vers l'UE ayant plus que doublé pour représenter 54 % des exportations militaires israéliennes en 2024", ajoute-t-elle.

"Aucun État ne peut prétendre de manière crédible respecter le droit international tout en armant, soutenant ou protégeant un régime génocidaire", déclare-t-elle. "Tout soutien militaire et politique doit être suspendu. La diplomatie doit servir à prévenir les crimes plutôt qu'à les justifier".

L'organisation palestinienne de défense des droits humains Al-Haq, saluant le rapport d'Albanese, a déclaré que des décennies d'impunité du régime colonial et d'apartheid ont déshumanisé la population indigène de Palestine "au point qu'elle ne serait plus digne de vivre".

"Les États sont à ce point déterminés à protéger ce système qu'ils ont renoncé aux droits humains fondamentaux non seulement des Palestiniens, mais aussi de leurs propres citoyens, en criminalisant et en réprimant toute opposition au génocide perpétré par Israël", a ajouté Al-Haq.
Des oléiculteurs palestiniens sont chassés de leurs terres par l'armée israélienne à Kafr Malik, près de la ville de Ramallah en Cisjordanie, le 25 octobre. Les soldats n'ont donné à la famille, accompagnée de volontaires internationaux, que 20 minutes pour partir. © Wahaj Bani Moufleh/ActiveStills

Le 22 octobre, Euro-Med Human Rights Monitor  a déclaré que plus de 270 000 personnes, soit environ 12 % de la population de Gaza, ont été tuées, blessées ou détenues depuis le 7 octobre 2023.

Ces "chiffres stupéfiants", selon le groupe basé à Genève, sont

"la preuve d'une catastrophe qui n'a épargné personne. Aucun habitant de Gaza n'a été épargné".

Environ 173 200 personnes ont été blessées, dont quelque 40 000 souffrent de handicaps permanents ou de longue durée,

"dont près de 21 000 enfants, avec 76 % de blessures touchant les membres supérieurs et 24 % les membres inférieurs".

Quelque 45 600 enfants ont perdu un ou leurs deux parents lors des attaques israéliennes et 12 000 Palestiniens ont été détenus par l'armée israélienne à Gaza, dont environ 2 700 sont toujours détenus ou portés disparus, a ajouté Euro-Med.

L'ONG a déclaré avoir recensé 42 formes de torture et de traitements inhumains infligés aux détenus sous garde israélienne,

"notamment le viol, les agressions sexuelles, les fractures, les électrocutions, les crachats et le fait d'uriner sur les détenus, les menaces de mort contre des membres de leur famille, ainsi que des meurtres planifiés et des actes de torture ayant entraîné la mort".

Au moins 482 personnes sont mortes de malnutrition, dont 160 enfants. L'ensemble de la population de Gaza est toujours soumise à une insécurité alimentaire grave avec les restrictions imposées par Israël.

Selon Euro-Med Monitor, le taux de fausses couches a augmenté de près de 300 % et

"l'ensemble de la population de la bande de Gaza a subi des traumatismes psychologiques à des degrés divers", générant un "état de stress psychologique collectif".

Presque tous les habitants de Gaza ont été déplacés de force au moins une fois au cours des deux dernières années, la politique de la terre brûlée menée par Israël ayant partiellement ou totalement détruit 80 % de tous les bâtiments.

Plus de 70 personnes ont été tuées lors d'attaques israéliennes à Gaza depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 11 octobre.

"Le cessez-le-feu et le net recul des attaques militaires israéliennes sur la bande de Gaza ne marquent pas la fin du génocide",

a déclaré Euro-Med Monitor, ajoutant que l'accord ne doit pas entraver ou retarder les enquêtes sur ces crimes.

Les Palestiniens luttent pour survivre après être rentrés chez eux, à Jabaliya, dans le nord de Gaza, le 26 octobre. © Omar Ashtawy, Agence France Presse

Le 22 octobre, la Cour internationale de justice a rendu une décision unanime concluant qu'Israël, en tant que puissance occupante, est tenu de garantir aux Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza « les moyens de subvenir à leurs besoins essentiels, notamment la nourriture, l'eau, les vêtements, la literie, le logement, l'énergie, les soins médicaux et les services de santé ».

Dans son avis consultatif requis par l'Assemblée générale des Nations unies, les juges de la Cour ont également statué qu'Israël est tenu « d'accepter et de faciliter par tous les moyens à sa disposition les programmes d'aide humanitaire en faveur de la population ». La Cour a précisé que cela inclut l'aide fournie par les agences des Nations unies, en particulier l'UNRWA (l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens), dont la capacité est unique.

L'avis consultatif stipule également qu'Israël est tenu de « respecter et protéger l'ensemble du personnel et les infrastructures de secours et sanitaires » et de respecter l'interdiction des déplacements forcés et des expulsions, et d'assurer aux Palestiniens détenus par Israël le droit de recevoir la visite du Comité international de la Croix-Rouge.

La décision appelle également Israël à "respecter l'interdiction de recourir à la famine des civils comme arme de guerre".

En août, un observateur mondial de la sécurité alimentaire a officiellement déclaré la famine à Gaza, évoquant des conditions désastreuses, en particulier dans la ville de Gaza et dans le gouvernorat du nord de Gaza. Ces zones ont été largement  privées d'aide dans les semaines précédant le cessez-le-feu.

Les huit dispositions de l'avis consultatif ont été adoptées à l'unanimité, à l'exception du désaccord de la juge Julia Sebutinde, originaire d'Ouganda, sur plusieurs d'entre elles.

 Selon l'UNRWA, l'avis consultatif souligne son "rôle indispensable en tant que principale organisation humanitaire dans la bande de Gaza" ainsi que son "mandat unique et ses liens avec la population de Gaza, qui lui ont permis de fournir une aide en toute sécurité et dignité".

Au début de l'année, Israël a promulgué une loi mettant fin aux opérations de l'UNRWA en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

L'UNRWA a souligné que la Cour estime que les accusations selon lesquelles le Hamas aurait infiltré l'agence

"ne sont pas fondées, pas plus que celles selon lesquelles l'UNRWA ne serait pas une agence neutre".

Des centaines de personnes ont perdu la vie à Gaza ces derniers mois en tentant d'obtenir de l'aide, et plus de 300 employés de l'UNRWA ainsi que 72 personnes soutenant ses activités ont été tués lors de raids israéliens depuis octobre 2023, dont 14 étaient en service quand ils ont été tués.

Un haut responsable israélien a  déclaré de manière anonyme sur la chaîne publique israélienne Kan que "pour nous, l'UNRWA a cessé d'exister à Gaza".

Des enfants regardent les travaux d'excavation dans le quartier de Hamad, au nord de Khan Younis, pour récupérer le corps du prisonnier israélien Amiram Cooper, le 26 octobre. Des engins lourds sont entrés dans la bande de Gaza depuis l'Égypte la veille, accompagnés d'ingénieurs égyptiens, pour rechercher les corps de prisonniers israéliens, alors que plusieurs milliers de corps de Palestiniens sont encore sous les décombres. © Doaa Albaz/ActiveStills

Le 23 octobre, Reuters  a rapporté que les États-Unis

"envisagent une proposition d'aide humanitaire à Gaza qui remplacerait la controversée Fondation humanitaire pour Gaza soutenue par les États-Unis, selon une copie du plan" consultée par l'agence de presse.

"Deux responsables américains et un responsable humanitaire familier avec le plan" ont déclaré à l'agence qu'il s'agissait "d'un des nombreux concepts à l'étude".

Ce projet impliquerait "12 à 16 centres humanitaires situés le long de la ligne de retrait des forces israéliennes à Gaza", gérés par le nouveau  Centre de coordination civilo-militaire dirigé par les États-Unis, pour "les populations des deux côtés de la ligne".

Selon Reuters, ces centres comprendraient également des « lieux de désarmement volontaire » où les militants pourraient remettre leurs armes et bénéficier d'une amnistie.

Selon la proposition, les agences des Nations unies et les organisations non gouvernementales opérant à Gaza « devront passer par la plateforme gérée par le CMCC pour fournir les produits distribués aux centres ».

Un « haut responsable de l'aide internationale » anonyme a déclaré à l'agence de presse que les « centres d'aide » qu'ils décrivent sont très préoccupants, car ils ressemblent aux sites GHF dans les zones contrôlées par l'armée israélienne.

L'agence de presse ajoute que la proposition précise que la Gaza Humanitarian Foundation serait « absorbée/remplacée » par la Croix-Rouge des Émirats arabes unis/du Maroc et par Samaritan's Purse, une organisation d'aide chrétienne évangélique.

Cette dernière a confirmé à l'agence de presse avoir été approchée pour participer au programme du gouvernement américain.

Ahmed, le gendre de Rasmiya Shakarna, montre une vidéo de la femme de 70 ans brutalement agressée par des colons deux jours plus tôt alors qu'elle récoltait des olives à Nahalin, à l'ouest de la ville de Bethléem en Cisjordanie, le 26 octobre. © Mosab Shawer/ActiveStills

Le 24 octobre, plus de 40 organisations travaillant sur le terrain à Gaza  ont appelé Israël à autoriser d'urgence l'entrée de l'aide humanitaire sur le territoire.

Ces groupes ont déclaré qu'entre le 10 et le 21 octobre, Israël a refusé l'entrée de convois d'aide, comprenant de l'eau, de la nourriture, des tentes et des fournitures médicales, provenant de 17 organisations non gouvernementales internationales.

D'après Israël, ces organisations ne sont pas autorisées à acheminer de l'aide à Gaza, alors que certaines d'entre elles sont enregistrées depuis longtemps auprès des autorités palestiniennes et israéliennes.

"Ces organisations humanitaires ne sont pas des acteurs nouveaux ou inexpérimentés", ont déclaré les groupes. "Ce sont des agences de confiance, qui opèrent à Gaza depuis des décennies".

"Ces exclusions ciblées indiquent clairement que les autorités israéliennes continuent de restreindre et de politiser l'aide, en violation des termes et de l'esprit de l'accord de cessez-le-feu", ont ajouté les groupes.

Abeer Etefa, porte-parole du Programme alimentaire mondial,  a déclaré aux journalistes le 21 octobre que l'agence des Nations unies livre en moyenne 750 tonnes de nourriture par jour à Gaza depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, soit moins de la moitié de l'objectif de 2 000 tonnes par jour.

Seuls les points de passage de Karem Abu Salem et Kissufim, dans le sud, sont ouverts, a déclaré Mme Etefa, et les "destructions massives" restreignent l'accès entre le sud et le nord de Gaza.

"Nous avons besoin d'Erez, nous avons besoin de Zikim, nous avons besoin que ces points de passage frontaliers soient ouverts", a-t-elle déclaré, "afin de pouvoir atteindre le nord de Gaza avec de grands convois d'aide".

"L'agence a commencé à rétablir son système de distribution alimentaire, avec pour objectif d'étendre l'aide à 145 points de distribution à travers la bande de Gaza", a rapporté UN News.

L'aide reçue est rationnée "car les Palestiniens ne sont pas très confiantes quant à la durée du cessez-le-feu, et la suite", a ajouté Mme Etefa.

Selon UN News, le Programme alimentaire mondial « a également aidé les Palestiniens les plus touchés par l'insécurité alimentaire en leur effectuant des versements en ligne qui ont jusqu'à présent permis à quelque 140 000 personnes d'acheter à manger sur les marchés locaux ».

Selon Mme Etefa, les prix restent prohibitifs à Gaza et les approvisionnements ne sont toujours pas suffisamment à la portée de tous.

L'OCHA a  déclaré que 150 tonnes de nourriture pour animaux ont été acheminées à Gaza entre le 15 et le 20 octobre afin d'être distribuées aux éleveurs pour protéger le bétail encore en vie, relancer la production locale de lait et de produits laitiers, sécuriser le transport des animaux et diversifier l'alimentation.

"Une mesure particulièrement importante compte tenu de la destruction généralisée des cultures, de la grave contamination des sols par des substances toxiques et de l'accès difficile aux zones cultivables", selon l'OCHA.
Les habitants d'al-Mazraa al-Sharqiya, un village à l'est de Ramallah en Cisjordanie, récoltent des olives sur leurs terres le 27 octobre après avoir obtenu une autorisation spéciale de l'armée israélienne. Un colon israélien a harcelé les récolteurs et les bénévoles qui les aidaient. © Avishay MoharActiveStills

Le 24 octobre également, UN News  a rapporté qu'environ 90 % de la population de Gaza est déplacée et qu'au moins 1,5 million de personnes ont besoin d'une aide d'urgence pour se loger.

L'Organisation internationale pour les migrations a "envoyé plus de 47 000 articles de secours, dont 2 500 tentes", depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre.

"Malgré le cessez-le-feu, les retards douaniers, l'insécurité et les passages frontaliers limités continuent d'entraver l'acheminement de l'aide", selon UN News.

"L'OIM a prépositionné des millions d'articles de secours en Jordanie voisine, dont 28 000 tentes supplémentaires et plus de quatre millions d'articles d'hiver prêts à être déployés rapidement dès que l'accès se concrétisera".

Seuls 10 % des personnes déplacées à Gaza résident dans des abris collectifs tels que des écoles,

"mais la plupart sont réfugiés dans des sites de fortune surpeuplés, spontanément installés dans des zones ouvertes, dangereuses et surpeuplées",

en particulier à Deir al-Balah et Khan Younis,  selon l'OCHA.

Un porte-parole de l'ONU à New York a déclaré à UN News que plus d'un million de repas chauds sont distribués chaque jour dans toute la bande de Gaza et que six boulangeries soutenues par l'ONU ont repris la fabrication de pain.

La prise en charge de la malnutrition a également augmenté depuis le cessez-le-feu et "l'aide en matière d'eau et d'assainissement se généralise également", selon UN News.

L'ONU  a déclaré que près d'un million de personnes à Gaza ont reçu des colis alimentaires entre le 13 et le 31 octobre.

Fin octobre, les autorités israéliennes ont annoncé que tous les camions humanitaires et commerciaux passant par le point de passage de Karem Abu Salem seront détournés vers un itinéraire

"jugé inadapté au transport de gros volumes car la route est étroite et très encombrée par la circulation, car elle traverse des zones densément peuplées", a  déclaré l'ONU.

Cette directive a entraîné des retards et "amplifie les difficultés déjà rencontrées pour acheminer l'aide humanitaire", a ajouté l'ONU.

Selon l'ONU, la coordination humanitaire avec l'armée israélienne n'est plus nécessaire dans les zones de Gaza d'où les forces terrestres se sont retirées. La coordination reste toutefois nécessaire aux checkpoints de Gaza, "dans ou à proximité d'autres zones où l'armée israélienne reste déployée", a déclaré l'ONU.

L'armée israélienne démolit une maison palestinienne sous prétexte qu'elle a été construite sans permis dans le village d'al-Funduq, près de la ville de Qalqilya en Cisjordanie, le 27 octobre. © Mohammed NasserAPA images

L'Organisation mondiale de la santé  a déclaré le 23 octobre que, bien que les livraisons d'aide humanitaire augmentent, elles ne représentent qu'"une fraction des besoins" et que la reconstruction des infrastructures médicales de Gaza coûtera au moins 7 milliards de dollars.

Quelque 600 000 personnes sont toujours confrontées à la famine, selon l'organisation sanitaire des Nations unies.

"L'agence sanitaire a déclaré que les perspectives de financement dans le monde pour l'année à venir sont 'désastreuses' et qu'elle prévoit plus de 14 millions de morts évitables dans le monde, en raison de ces coupures budgétaires", a rapporté l'agence de presse.

Les États-Unis se sont retirés de l'organisation au début de l'année, créant un déficit de financement massif qui a contraint l'agence à réduire ses budgets de plus de 20 %, a ajouté l'agence de presse.

Entre le 10 et le 30 octobre, l'ONU a  enregistré plus de 600 000 déplacements de personnes à Gaza, dont près de 500 000 du sud vers le nord.

"Les déplacements vers le sud de Gaza se poursuivent, apparemment en raison du manque de services essentiels dans le nord", a ajouté l'ONU.

Fin octobre, l'ONU a déclaré que

"dans le nord de Gaza, les habitants vivent dans des bâtiments dangereusement endommagés et susceptibles de s'effondrer".

L'ONU signale également une baisse significative de l'interception de l'aide à Gaza, passant de 80 % des marchandises collectées aux checkpoints de Gaza avant le cessez-le-feu à seulement 5 % après.

Selon la porte-parole du Programme alimentaire mondial, Abeer Etefa, l'organisation n'a pas constaté d'interception de ses convois par des populations désespérées, comme c'était le cas avant le cessez-le-feu.

Elle a expliqué que "les gens sont désormais rassurés" par l'arrivée régulière des convois d'aide humanitaire et par la réouverture des boulangeries, "élément crucial sur le plan psychologique, car les gens attendent patiemment l'arrivée des vivres". Elle a ajouté que l'agence alimentaire des Nations unies ne signale plus de pillages de vivres par des gangs armés.

Israël a toutefois continué à faire exploser des bâtiments d'habitation dans les zones où son armée est restée déployée, "en particulier à l'est de Khan Younis et à l'est de la ville de Gaza", a déclaré l'ONU.

L'Organisation mondiale de la santé a  déclaré que le nombre de patients nécessitant des soins psychologiques à Gaza a doublé, passant d'environ 480 000 personnes avant octobre 2023 à plus d'un million.

"Alors que les habitants de Gaza commencent à reconstruire leur vie, leur moral est au plus bas",

selon l'organisation sanitaire des Nations unies.

Un homme examine l'épave d'une voiture là où les forces israéliennes ont tué trois Palestiniens lors d'un raid à l'ouest de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, le 28 octobre. © Mohammed Nasser/APA images

Le 27 octobre, le Centre palestinien pour les droits de l'homme déplore que, alors que tous les regards sont tournés vers les initiatives de sensibilisation au cancer du sein et de dépistage précoce dans le cadre du mois d'octobre rose,

"les femmes de Gaza sont privées de cette opportunité vitale après la destruction de la totalité du système de santé par Israël".

Selon le PCHR, 12 500 patients atteints de cancer sont actuellement suivis à Gaza, dont un peu plus de la moitié sont des femmes.

"Le cancer du sein est le cancer le plus fréquemment détecté chez les femmes", a ajouté le PCHR. Le groupe de défense des droits humains a déclaré que quelque 260 cas de cancer du sein ont été enregistrés jusqu'à présent en 2025, citant un directeur médical du Nasser Medical Complex.

"Les services de prévention et de dépistage précoce du cancer du sein ont pratiquement cessé depuis que les centres de soins de santé primaires ont été détruits par Israël et que les équipements d'imagerie médicale sont hors service", a déclaré le PCHR.

"Actuellement, un seul équipement de diagnostic du cancer du sein est disponible dans toute la bande de Gaza. Ce qui rend le dépistage précoce presque impossible, compte tenu du nombre considérable de femmes à dépister".

Les cas de cancer du sein sont désormais détectés à un stade avancé, réduisant les chances de guérison et de survie des patientes.

Les patientes ne peuvent d'ailleurs souvent pas accéder aux soins dont elles ont besoin,

"en raison de la grave pénurie des traitements de chimiothérapie et de l'interruption des séances de traitement en cours", selon le PCHR.

Selon le PCHR, toute radiothérapie "est désormais indisponible à Gaza".

Le seul hôpital de Gaza spécialisé dans le traitement du cancer, l'hôpital de L'Amitié turco-palestinienne, a été détruit par l'armée israélienne, obligeant des centaines de patientes "à reporter ou à interrompre leur traitement", selon le PCHR.

Sanaa al-Safadi pleure son fils de 15 ans, Abdul Rahman, tué lors de frappes aériennes israéliennes nocturnes à l'hôpital Al-Shifa de Gaza City, le 29 octobre. © Yousef Zaanoun/ActiveStills

Le 31 octobre, l'Observatoire euro-méditerranéen des droits de l'homme  a déclaré que 219 personnes à Gaza, dont 85 enfants, ont été tuées par l'armée israélienne depuis la déclaration du cessez-le-feu au début du mois, et 600 autres blessées.

L'armée israélienne a bombardé le 19 octobre après que deux soldats ont été  tués à Rafah, puis à nouveau les 28 et 29 octobre. Cette dernière attaque aurait été une "riposte à la mort d'un soldat israélien" à Gaza,  selon Reuters, qui a précisé que le Hamas  a nié toute responsabilité.

Quarante-sept personnes, dont 20 enfants, ont été tuées lors de la première attaque et 110 personnes, dont 46 enfants, lors de la seconde.

L'OCHA  a rapporté que 11 personnes, dont sept enfants, ont été tuées lors d'une frappe contre un bus transportant des personnes déplacées à Gaza le 17 octobre. Au moins quatre enfants ont été tués pendant le  bombardement de l'école de l'UNRWA par les forces israéliennes dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de Gaza, le 19 octobre.

Deux personnes, dont un journaliste, ont été tuées lors d'une frappe contre un bâtiment servant de bureau à la société palestinienne de communication, le 19 octobre. Israël a  affirmé que le journaliste, qui travaillait en tant qu'ingénieur pour une société de production collaborant avec la chaîne publique allemande ZDF, aurait été membre de la branche armée du Hamas.

"Les tirs d'artillerie, les fusillades et les démolitions de bâtiments continuent depuis deux jours, en particulier dans les quartiers est de Khan Younis et de la ville de Gaza", a déclaré Euro-Med Monitor.

"Ces attaques suggèrent qu'Israël s'autorise à mener des opérations militaires continues dans environ la moitié du territoire de Gaza sous son contrôle, excluant ces zones du cadre du cessez-le-feu".

Selon Euro-Med, ces attaques

"traduisent une intention politique et militaire délibérée de saper le cessez-le-feu ponctuée meurtres à répétition".

"Nous disposons de preuves qu'un plan est en cours d'élaboration pour redessiner la carte géographique de Gaza, en coupant l'est de l'ouest et en isolant de vastes zones au sud et au nord, créant des secteurs rouges et jaunes où Israël exerce un contrôle total sur les cibles et sur les opérations de destruction", a ajouté le groupe basé à Genève.

"Cette partition fragmente l'unité géographique de Gaza, dépeuple d'importantes parties du territoire et contraint la population au déplacement forcé pour survivre".

Le 30 octobre, Al Mezan, un groupe de défense des droits humains basé à Gaza, a  déclaré

qu'"Israël n'a pas respecté la plupart des dispositions du récent accord de cessez-le-feu.

"Les attaques incessantes d'Israël et son obstination à bloquer l'aide humanitaire constituent des violations flagrantes de ses obligations internationales et témoignent de sa volonté manifeste de poursuivre le génocide des Palestiniens à Gaza", a ajouté Al Mezan.

Traduit par  Spirit of Free Speech

 electronicintifada.net

 ssofidelis.substack.com