
par Ced
L'Italie enquête aujourd'hui sur une affaire bouleversante liée au siège de Sarajevo. Durant les années 1990, plusieurs hommes fortunés auraient payé des sommes exorbitantes pour tirer sur des civils depuis les collines qui encerclaient la ville. L'enquête, ouverte par le parquet de Milan, vise au moins cinq suspects, surnommés les «snipers du week-end». Elle repose sur de nombreux témoignages et fait ressurgir un épisode particulièrement sombre de la guerre de Bosnie.
L'ex-Marine de l'armée américaine John Jordan avait témoigné aux Pays-Bas à La Haye, en plein tribunal en 2007, qu'il avait assisté à un véritable massacre à Sarajevo. Il affirme que des snipers ont tué plus de 12 000 personnes dont la majorité étaient des femmes et des enfants. Pire encore, il parle de «snipers du week-end», des touristes qui venaient massacrer du civil pour le fun !
Un véritable business mis en place
Selon plusieurs médias italiens, ces hommes auraient déboursé près de 90 000 dollars pour participer à ces expéditions meurtrières. Quelques sources évoquent même un tarif plus élevé pour viser des enfants, ce qui renforce l'horreur du dossier. Par ailleurs, certains participants se seraient fait passer pour des volontaires humanitaires afin de masquer leurs véritables activités. Cette méthode aurait facilité leurs déplacements et leur installation sur les positions des milices serbes.
L'affaire a pris de l'ampleur après la plainte du journaliste Ezio Gavazzeni, soutenu par l'ancien magistrat Guido Salvini et par Benjamina Karić, ancienne maire de Sarajevo. Ensemble, ils demandent que la justice italienne identifie et juge les auteurs de ces crimes présumés. En parallèle, plusieurs archives, ainsi que le documentaire «Sarajevo Safari», ont remis en lumière ces accusations longtemps restées confidentielles.
Aujourd'hui, les enquêteurs tentent de confirmer les témoignages, de croiser les dossiers militaires et de reconstituer les trajets des suspects. Toutefois, l'enquête reste complexe, car les faits remontent à près de trente ans. Malgré ces obstacles, la justice italienne avance et considère les charges suffisamment graves pour poursuivre ses investigations.
Cette affaire choque profondément l'opinion publique, en Bosnie comme en Europe. Elle rappelle la brutalité extrême du siège de Sarajevo et interroge sur la participation de ressortissants occidentaux à des crimes totalement gratuits contre des civils. Si les faits se confirment, ils révéleront une dimension supplémentaire, encore plus sinistre, du conflit bosniaque. Les familles des victimes espèrent enfin obtenir justice et voir toute la vérité émerger.
source : Le Libre Penseur
