15/11/2025 francais.rt.com  4min #296350

 Trump ordonne la reprise «immédiate» des essais nucléaires américains

Les États-Unis testent avec succès une bombe nucléaire sans charge réelle

© Sandia / Craig Fritz

Deux bombes B61-12 chargées sur un avion américain F-35 pour un essai en vol le 19 août 2025.

En août dernier, Washington a mené des essais aériens de la bombe thermonucléaire B61-12 sans ogive active, larguée depuis des avions de chasse F-35 sur le site militaire de Tonopah, dans le Nevada. Ces tests, confirmés par Sandia Laboratories, s'inscrivent dans une vaste stratégie de modernisation de l'arsenal nucléaire américain.

Les 19, 20 et 21 août derniers, les États-Unis ont conduit une série d'essais aériens de la bombe nucléaire B61-12, sans charge réelle, sur le site militaire de Tonopah, dans l'État du Nevada. C'est la Sandia National Laboratories, rattachée au ministère américain de l'Énergie, qui a confirmé l'opération, menée en coordination avec la NNSA (National Nuclear Security Administration). Des avions de chasse de cinquième génération F-35 ont assuré le transport et le largage des bombes d'entraînement, dans ce que les responsables décrivent comme une étape « majeure » de l'évaluation opérationnelle de cette arme.

Conçue comme une version modernisée de la bombe nucléaire B61, développée dans les années 1960, la B61-12 dispose désormais d'un système de guidage avancé. Cette technologie permet un largage à haute altitude sans recours au parachute, la bombe planant ensuite sur plusieurs kilomètres jusqu'à sa cible. Sa précision est assurée par un nouvel empennage qui permet à l'engin de corriger sa trajectoire en vol, malgré une puissance relativement réduite (0,3 à 50 kilotonnes).

Une compatibilité validée avec le F-35

Au-delà du simple largage, ces essais ont introduit une innovation technique notable : la première mise en œuvre d'un « préconditionnement thermique » de la bombe à bord du F-35, avant sa libération. Cette procédure visait à vérifier la résistance de la B61-12 aux contraintes thermiques réelles en condition de vol. Les résultats ont confirmé la compatibilité environnementale de l'arme avec l'appareil, ouvrant la voie à son intégration dans les forces aériennes américaines.

Jeffrey Boyd, responsable des essais pour Sandia, a salué une campagne d'envergure. Il a déclaré que ces vols représentaient « la plus large série de tests jamais réalisée pour la B61-12 ». Les avions mobilisés pour cette opération provenaient de la base aérienne de Hill, dans l'Utah, et trois bombes d'essai ont été larguées avec succès. L'ensemble a permis de valider l'interopérabilité entre les équipages, les vecteurs et le système d'arme, selon les standards fixés par la NNSA.

Une relance assumée de la doctrine nucléaire américaine

Ce regain d'activité dans le domaine nucléaire intervient dans un contexte politique marqué par un changement de doctrine à Washington. Le 30 octobre, le président américain Donald Trump a annoncé publiquement son intention de reprendre les essais nucléaires « sur un pied d'égalité » avec la Russie et la Chine. Une décision motivée, selon lui, par le refus de laisser les États-Unis « seuls à ne pas tester leur arsenal ».

Ce discours intervient peu après les avancées stratégiques annoncées par la Russie, notamment avec le missile intercontinental « Bourevestnik » et le drone sous-marin nucléaire « Poséidon ». Face à ces déclarations américaines, le Kremlin a rappelé qu'aucun essai de ce type n'est actuellement en cours en Russie ni en Chine. Le porte-parole Dmitri Peskov a insisté sur le fait que Moscou n'initierait jamais de tels tests, tout en soulignant que la Russie se réserve le droit d'assurer un équilibre stratégique si cela devenait nécessaire.

Parallèlement à ces essais, différentes sources indiquent que les États-Unis auraient discrètement redéployé une vingtaine de bombes B61-12 sur la base britannique de Lakenheath, relançant les spéculations sur un possible durcissement de la posture nucléaire de l'OTAN en Europe. Une initiative perçue comme un signal d'escalade, au moment même où Washington prétend vouloir garantir la stabilité.

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