16/11/2025 ssofidelis.substack.com  13min #296404

Pourquoi les pédophiles sont-ils les capitalistes les plus prospères ?

Par  BettBeat Media, le 16 novembre 2025

Ce sont les mêmes caractéristiques psychologiques qui poussent les milliardaires à détruire des millions de vies pour le profit et à violer des enfants - et le capitalisme encourage ces deux formes de prédation.

Cette question hante tous les observateurs honnêtes des mécanismes du pouvoir : pourquoi les prédateurs sexuels accèdent-ils si régulièrement aux hautes sphères de la société capitaliste ? Pourquoi le système qui récompense Jeffrey Epstein, Woody Allen, Harvey Weinstein et d'innombrables autres prédateurs sexuels les propulse-t-il également à des niveaux où leurs actes infligent un maximum de préjudices ? La réponse dévoile la vérité la plus terrible sur notre système économique : le capitalisme ne se contente pas de tolérer la prédation sexuelle, il la promeut même activement.

L'affaire Epstein illustre un système terrifiant qui s'étend bien au-delà de l'île d'un milliardaire. Les mécanismes psychologiques qui poussent les hommes puissants à abuser sexuellement d'enfants - la forme ultime d'exploitation, le besoin de domination absolue, la déshumanisation de l'autre et l'absence d'empathie - sont précisément ceux que le capitalisme récompense chez ses représentants les plus prospères. Ce n'est pas une coïncidence. C'est une pression sélective.

Les atouts du prédateur

Le profil psychologique du pédophile se caractérise par une grande capacité de manipulation, une aptitude à identifier et exploiter les vulnérabilités. Il doit également faire preuve d'une remarquable faculté à compartimenter sa vie, à préserver une image publique tout en commettant des actes innommables en privé. Il doit également savoir décrypter les dynamiques de pouvoir et identifier instinctivement qui est vulnérable et qui doit être courtisé. Le prédateur sait tirer parti de toutes les ressources à sa disposition, considérant autrui comme objet de consommation plutôt qu'être humain digne de respect.

Le profil psychologique du capitaliste prospère est similaire : il maîtrise l'art de la manipulation, identifie et exploite les vulnérabilités du marché. Il possède une capacité quasi exceptionnelle à compartimenter, à cultiver une image philanthropique tout en dévastant des communautés en coulisses. Il doit également savoir décrypter les dynamiques de pouvoir et identifier instinctivement qui il peut exploiter et qui il doit courtiser. Il sait tirer parti de la vulnérabilité des autres, et considère les salariés comme des ressources à exploiter plutôt que comme des individus méritant le respect.

Ce rapprochement n'est pas fortuit, il est systémique. Le capitalisme récompense la psychopathie, car elle est propice à l'accumulation du capital. Le même mécanisme émotionnel à l'origine du viol d'un enfant l'est également dans la saisie d'une maison, la pollution des communautés défavorisées, les pressions exercées pour bloquer le financement de traitements contre le cancer, tout en réalisant des profits sur des produits cancérigènes. La capacité de déshumanisation n'est pas un bug du système capitaliste, c'est une de ses caractéristiques essentielles.

On ne parle pas d'hommes riches qui deviendraient pédophiles, mais de pédophiles devenus riches précisément parce que les caractéristiques psychologiques de la prédation sexuelle facilitent l'exercice de la prédation économique sous le capitalisme. Et parce que le pouvoir économique permet d'exercer un pouvoir sexuel sur les enfants.

Le réseau Epstein, un laboratoire capitaliste

Le système Jeffrey Epstein n'est pas qu'une aberration, c'est un exemple parfait de la logique capitaliste. Son île servait à la fois de champ d'expérimentation pour la domination sexuelle et de carrefour de la domination économique. Ceux-là même qui violaient des enfants dans les avions d'Epstein pillaient simultanément des économies entières via leurs fonds spéculatifs et leurs sociétés de capital-investissement. Bill  Clinton, qui a pris plusieurs fois le  "Lolita Express", a également défendu la déréglementation financière à l'origine de l'effondrement économique de 2008. Donald Trump, qui aurait  violé une jeune fille de 13 ans dans la propriété d'Epstein à Manhattan, a bâti son empire immobilier en exploitant systématiquement les entreprises et les employés.

Le lien entre ces deux activités va bien au-delà d'une faillite morale commune. La prédation sexuelle et la prédation économique requièrent en effet les mêmes ressorts psychologiques : la capacité à identifier les victimes potentielles, à les isoler de leur entourage, à exploiter les rapports de force et à détruire des vies pour assouvir ses propres désirs. Le génie d'Epstein résidait en son aptitude à convaincre les prédateurs économiques d'appliquer leurs compétences dans l'exploitation sexuelle.

Voilà pourquoi la liste des clients d'Epstein ressemble au bottin mondain du capitalisme mondial : gestionnaires de fonds spéculatifs, banquiers d'affaires, magnats de l'immobilier, grands patrons des médias et leurs soutiens politiques. On ne parle pas d'hommes riches qui deviendraient pédophiles, mais de pédophiles devenus riches précisément parce que les caractéristiques psychologiques de la prédation sexuelle facilitent l'exercice de la prédation économique sous le capitalisme. Et parce que le pouvoir économique permet d'exercer un pouvoir sexuel sur les enfants.

Le lien avec Israël, où l'impérialisme rejoint la violence sexuelle

 Les ramifications du réseau d'Epstein mènent inévitablement à Israël, ce laboratoire de la barbarie capitaliste raciste déguisée en "démocratie". De multiples sources suggèrent qu'Epstein opérait en tant qu'agent du Mossad, recourant au chantage sexuel pour contrôler les élites politiques et économiques au profit des intérêts israéliens. Ce lien n'a rien de surprenant, il est inévitable. Israël est l'incarnation la plus pure du capitalisme prédateur combiné à la violence coloniale, un système imposant une déshumanisation absolue de ses victimes palestiniennes.

Le profil psychologique du colon capable de brûler vifs des enfants palestiniens dans leurs maisons, de kidnapper et de faire disparaître des fillettes palestiniennes de 8 ans, ou encore de battre de vieilles dames palestiniennes en riant, est identique à celui du milliardaire exploitant le travail des enfants dans ses usines : tous deux souffrent d'une absence totale d'empathie, réduisent leurs victimes au rang d'objets et sont prêts à justifier n'importe quelle atrocité pour assouvir leurs désirs. L'État israélien, qui exploite la plus grande prison à ciel ouvert du monde à Gaza tout en se présentant comme un phare de la civilisation, fonctionne selon la même logique que le capitaliste qui impose des salaires de misère tout en prêchant les vertus du "libre-échange".

Les entreprises occidentales contribuent à l'exploitation du travail des enfants en Afrique, notamment dans les filières de production du cacao et du cobalt en Afrique de l'Ouest et en République démocratique du Congo (RDC). De grandes entreprises comme Nestlé, Mars, Cargill, Apple, Google et Tesla ont fait l'objet de poursuites judiciaires et de pressions internationales pour leur rôle présumé dans ces pratiques.

Ghislaine Maxwell, la principale complice d'Epstein, était la fille de Robert Maxwell, un magnat de la presse étroitement lié aux services du renseignement israélien. Les dispositifs de surveillance sophistiqués, la portée internationale de l'opération et la protection dont elle bénéficie contre toute poursuite judiciaire sont autant de caractéristiques des opérations du renseignement à l'échelle nationale. Mais au-delà du soutien opérationnel, Israël a fourni le cadre idéologique permettant à Epstein de commettre ses crimes : la conviction que certains êtres humains sont intrinsèquement supérieurs à d'autres, et qu'on peut donc les réduire à l'état d'objets voués à satisfaire les désirs les plus vils.

L'ADN juif prétendument supérieur

La même idéologie suprémaciste qui permet aux Israéliens de tirer sur des enfants palestiniens pour le plaisir légitime ainsi la destruction de la vie des enfants des milieux populaires par la dégradation de l'environnement, le mépris des soins de santé et le désengagement financier en matière d'éducation. Qu'il s'agisse de prédation sexuelle ou impériale, ces comportements trouvent leur source dans la même idéologie suprémaciste dont dépend l'existence du capitalisme.

Fait surprenant, mais finalement pas tant que ça,  Epstein était un fervent adepte de l'eugénisme, cette idéologie raciste pseudo-scientifique du XIXè siècle dont ses propres ancêtres juifs ont été victimes. Il nourrissait le fantasme grandiloquent et mégalomane "d'ensemencer la race humaine" avec ce qu'il considérait comme son "ADN juif supérieur". Un homme qui incarnait tous les stéréotypes antisémites sur la manipulation financière et la dégénérescence sexuelle des Juifs s'est réinventé une identité de race supérieure. L'obsession d'Epstein pour l'eugénisme illustre la dernière pièce du puzzle psychologique du capitaliste prédateur : la croyance mégalomane selon laquelle la richesse prouve la supériorité génétique, où la domination économique justifie tout programme de reproduction humaine et le droit de violer et de se reproduire résulte naturellement du droit d'acheter et de vendre.

Son ranch au Nouveau-Mexique aurait été conçu comme un centre de reproduction où il comptait procréer avec plusieurs femmes afin de propager ses "gènes supérieurs", soit la fusion ultime entre prédation sexuelle, accumulation du capital et idéologie fasciste. L'homme qui se livrait au trafic d'enfants pour des milliardaires violeurs ne se considérait pas comme un criminel, mais comme un bienfaiteur de l'évolution, convaincu d'utiliser sa richesse pour "améliorer" l'espèce via la reproduction forcée. Le capitalisme déformait à ce point sa psychologie qu'il considérait sincèrement sa réussite financière comme la preuve de sa valeur génétique.

Silence, on capitalise !

La preuve la plus accablante du rôle du capitalisme dans la prédation sexuelle tient moins à ce qu'il entreprend qu'à ce qu'il refuse de voir. Malgré les preuves accablantes d'abus systématiques sur des enfants aux plus hauts niveaux de l'élite mondiale, les médias grand public traitent chaque révélation comme un scandale isolé plutôt qu'un phénomène systémique. Malgré des liens évidents entre pouvoir économique et violence sexuelle, le monde académique refuse d'étudier cette connexion. Malgré des signes évidents de l'existence de réseaux pédophiles aux plus hauts niveaux du gouvernement et de la finance, les autorités ne mènent aucune enquête ni poursuite systématique.

Ce silence n'est pas dû à l'incompétence, mais à l'instinct de survie. Le capitalisme ne peut se permettre de reconnaître que ses représentants les plus prospères sont également les prédateurs les plus dépravés, car ce serait exposer la faillite morale au cœur du système. Les mêmes médias d'entreprise qui célèbrent la "philanthropie" des milliardaires ne peuvent simultanément dénoncer les viols d'enfants, les génocides et les vols commis par ces derniers sans mettre en péril tout le mythe de l'accumulation vertueuse des richesses.

Le système juridique, qui garantit l'impunité aux criminels en col blanc, ne peut subitement se mettre à condamner les criminels sexuels sans attirer l'attention sur son parti pris systématique pour la richesse et le pouvoir. L'establishment politique, qui sert les intérêts des entreprises, ne peut poursuivre les crimes sexuels de ses bailleurs de fonds sans se priver d'une partie de ses sources de financement et de soutien.

La trajectoire fasciste

Les mécanismes psychologiques à l'origine de l'abus d'enfants valent pour l'abus de populations entières. Le milliardaire qui peut violer un enfant sans éprouver le moindre dilemme moral peut tout aussi bien provoquer des famines, financer des génocides et détruire la démocratie avec le même détachement émotionnel.

C'est pourquoi tous les mouvements fascistes de l'histoire ont été financés et soutenus par les élites capitalistes : le fascisme n'est rien d'autre que le capitalisme sans masque, un aveu explicite selon lequel certains êtres humains n'existent que pour assouvir les plaisirs et les profits d'autres êtres humains. Les camps de concentration de l'Allemagne nazie ont été construits par les mêmes dirigeants d'entreprise qui ont créé les usines où les ouvriers étaient exploités jusqu'à l'épuisement. Le génocide à Gaza est financé par les mêmes milliardaires qui font fortune grâce à la destruction de la société palestinienne.

La prédation sexuelle des enfants est l'expression ultime de cette logique fasciste : la négation totale de l'autonomie, de la dignité et du droit à l'existence d'un autre être humain, réduit à un objet de consommation. Une fois ce seuil psychologique franchi, il n'y a plus aucune limite éthique à même de tempérer les pires instincts. L'individu est alors capable de commettre n'importe quelle atrocité pour assouvir ses désirs.

"Jeffrey Epstein n'était pas un monstre devenu riche - il était riche parce qu'il était un monstre".

Briser le silence pour faire tomber le système.

Le lien entre pédo-criminalité et réussite capitaliste ne relève pas de la théorie du complot, c'est un schéma observable qui exige une explication. Cette explication révèle la vérité la plus dérangeante sur notre système économique : il ne récompense ni la vertu, ni l'innovation, ni la contribution au bien commun, au contraire la prédation, la propension à réduire les autres à des ressources consommables et l'absence de toute empathie pour la souffrance infligée.

Jeffrey Epstein n'était pas un monstre devenu riche, il était riche parce qu'il était un monstre. Sa fortune ne provenait pas d'une activité économique productive, mais de sa capacité à fournir à d'autres prédateurs l'accès à des victimes sinon hors de portée. Ses clients n'étaient pas des hommes riches se découvrant soudain pédophiles, mais des pédophiles enrichis par le capitalisme, car celui-ci récompense les penchants psychologiques propices à la prédation sexuelle et économique.

Le réseau Epstein expose le capitalisme dans sa forme la plus crue : un système qui permet aux individus les plus enclins à infliger la souffrance d'accéder à des fonctions leur permettant d'en infliger à grande échelle. Les enfants détruits sur l'île d'Epstein ne sont pas fondamentalement différents des enfants exploités dans les ateliers clandestins, intoxiqués par la pollution industrielle ou tués par les bombes américaines financées par les contribuables. Tous sont les victimes du même système, sacrifiés sur l'autel du profit et du pouvoir.

Pour briser ce système, il ne suffit pas de poursuivre individuellement ces prédateurs, mais d'admettre que la prédation n'est pas un bug du capitalisme, mais une de ses composantes essentielles. Il faut admettre que le système qui élève les pédophiles aux plus hauts postes du pouvoir ne se réformera jamais de lui-même. Il ne suffit pas d'opter pour un type de capitalisme plutôt qu'un autre, mais de privilégier la survie de l'humanité - ou pas.

Les enfants en pleurs dans les donjons d'Epstein et ceux qui meurent à Gaza s'élèvent d'une seule voix pour nous sommer de choisir entre préserver un système qui récompense les monstres, ou bâtir un monde reposant sur la dignité humaine. Leurs cris résonnent, traversant le temps et l'espace, et posent une même question qui hante chaque instant de cette crise historique : combien de temps allons-nous encore tolérer un système qui récompense ceux qui nous détruisent et réprime ceux qui nous protègent ?

Il ne s'agit pas de réformer le capitalisme, mais de le remplacer par un système économique fondé sur la solidarité humaine plutôt que sur la prédation, sur une prospérité partagée plutôt que la concentration des richesses, et sur la protection des plus vulnérables plutôt que leur exploitation. Ce n'est qu'une fois que nous aurons mis en place un tel système que les Jeffrey Epstein de ce monde ne pourront plus réduire les enfants au rang de marchandises et la souffrance en profit.

D'ici là, chaque jour passé à laisser perdurer ce système n'est qu'un jour de plus à privilégier les prédateurs plutôt que leurs victimes, les monstres plutôt que les enfants, le système plutôt que nos âmes. Le choix n'a jamais été aussi limpide. L'échéance n'a jamais été aussi proche. Et l'enjeu jamais aussi crucial.

Traduit par  Spirit of Free Speech

 ssofidelis.substack.com