
Maxime VIVAS
On cherchera chez Raphaël Enthoven, l'amorce de commencement d'un embryon d'une pensée philosophique. Pourtant, ce professeur de philosophie, est présenté comme « philosophe ».
Le 21 septembre 1996, il a épousé Justine Lévy, fille de Bernard-Henri Lévy (l'un des meilleurs amis de son père, Jean-Paul Enthoven). Puis, il a séduit Carla Bruni, la compagne de son père et il a partagé quelques années sa vie avec elle.
En 2017, il a dénoncé les abstentionnistes comme des « fainéants et des ingrats ».
Mais en juin 2021, il a dit préférer Marine Le Pen en cas de duel avec Jean-Luc Mélenchon au second tour de la présidentielle 2022. Puis, il a dû rectifier prudemment le tir une semaine plus tard en se prononçant plutôt pour l'abstention.
En 2021 il a reproché à Jean-Luc Mélenchon d'avoir préfacé « le livre d'un négationniste du génocide ouïghour, Maxime Vivas ». C'était un livre de citations écrit avec Viktor Deda et paru en... 2011, à une époque où les États-Unis n'avaient pas décidé qu'il fallait parler du Xinjiang, région inconnue dont Bernard Kouchner, ministre socialo-sarkozyste, croyait qu'elle était peuplée de... Yoghourts.
Le 4 avril 2022, sur Europe 1, Enthoven a avoué (sur le ton satisfait de celui qui se vante d'un glorieux fait d'armes) ce que fut sa basse besogne au PS entre 2003 et 2004 : « Mon travail à l'époque était de dire du mal de Jean-Luc Mélenchon... On m'avait demandé ça au Parti socialiste, c'était explicitement mon cahier des charges, ce dont je m'acquittais avec grand plaisir, avec sincérité. »
En 2024, en soutien du carnage militaire israélien, il a affirmé : « il n'y a pas de génocide à Gaza ».
Egalement, il a nié l'existence de frappes massives et délibérées sur les populations civiles.
En 2025, réagissant aux plus de 200 assassinats ciblés de journalistes gazaouis par Israël il a affirmé : « Il n'y a AUCUN journaliste à Gaza. Uniquement des tueurs, des combattants ou des preneurs d'otages avec une carte de presse ».
Sa présence au salon du livre de Besançon ayant de ce fait soulevé un tollé, il a effectué une autre marche arrière en déclarant regretter ses propos et considérer qu'il n'aurait pas dû écrire cette phrase.
Le 1er mai 2024, à l'approche des élections européennes, Raphaël Enthoven avait qualifié La France Insoumise de mouvement « détestable, violent, complotiste et passionnément antisémite » et de « club de déficients ». Il a aussi accusé les députés LFI d'avoir des « comportements totalitaires » et de reprendre « à la lettre le narratif du Hamas et de Poutine ».
LFI a alors porté plainte.
Deux jours avant l'audience, le professeur de philosophie Enthoven a déclaré que LFI est
« le premier parti antisémite de France ».
Le 6 novembre 2025, la Justice l'a relaxé.
Le jugement note qu'il « convient d'observer que le message de Raphaël Enthoven ne renferme l'imputation d'aucun fait précis susceptible de faire l'objet, sans difficulté, d'une preuve [...] les faits énumérés restant très généraux, aucunement circonstanciés et sans explication de leurs tenants et aboutissants.... »
Cependant, les juges ont estimé que « les limites de la liberté d'expression » n'ont pas été outrepassées, et que ces propos « relèvent de façon manifeste du domaine de la polémique politique ».
Aussitôt, et avec la mauvaise foi qui le caractérise, le polémiste pérore : « Les cadres de LFI nous expliquent qu'ils ne sont "pas antisémites" puisqu'ils n'ont "pas été condamnés pour ça". Tout à l'heure, j'ai été relaxé pour avoir notamment dit qu'ils étaient passionnément antisémites ».
LFI a décidé de ne pas faire appel afin de ne pas cantonner le débat politique dans le marigot piégeux du « reductio ad Hitlerum », procédé dénoncé pour la première fois en 1951 par Leo Strauss (oui, un philosophe un vrai). L'expression désigne, sous forme de locution latine, le procédé rhétorique consistant à disqualifier les arguments d'un adversaire en les associant, en les réduisant, à ceux d'Adolf Hitler.
Dans les années 1990, le romancier Didier Daenincks avait entrepris une croisade contre les « rouges-bruns » en politique et en littérature. Il s'agissait de débusquer les nazis (chemises brunes) déguisés en bolchéviks. En ratissant large, la méthode permit à certains d'englober les administrateurs du Grand Soir.
A l'approche des élections présidentielles de 2027, les adversaires les moins scrupuleux de LFI, sans renoncer à l'accusation d'islamo-gauchisme, resserrent le tir sur celle d'antisémitisme.
Quand les arguments politiques font défaut, il reste le collage de cette infamante étiquette qui devient crédible par sa répétitivité.
Les organisations, militants, journalistes qui protestent contre le génocide israélien et contre le vol des terres palestiniennes ont intérêt à redoubler de prudence. Qu'ils se souviennent de ce mot attribué à Richelieu : « Qu'on me donne six lignes écrites de la main du plus honnête homme, j'y trouverai de quoi le faire pendre. »
Maxime VIVAS