• Nous aurions tort de nous moquer de toute cette pantomime qui, depuis quatre ans, rythme les agitations de l'Occident-compulsif s'imaginant posséder le Saint-Graal de notre avenir éternel. • Pourtant, nous n'arrivons pas à prendre au sérieux, comme l'amorce d'un traité de paix fondamental et d'une "architecture de sécurité européenne", ce plan de paix que nous affublons d'un grotesque numéro de série. • Est-ce un tort ? • L'avenir le dira si cela lui sied. • Et nous, comme on dit hypocritement, nous "aimerions avoir tort".–––––––––––––––––––––––––
Aurions-nous oublié de dire quelques mots, venus de quelques pensées, de ce "plan de paix" en 28 points ? (Pourquoi pas "Plan de paix-28" ? Le titre en serait soulagé.) Ce fut pourtant l'objet de conciliables, déclarations, réunions, coups de téléphone, sans oublier l'inévitable ‘tweeterX' comme nous nous entêtons à le nommer, – tout au long du week-end depuis vendredi en bonne partie inclus. Résultats : confusions et chaos ordonnés, interprétations diverses, courriers envoyés ou pas, surprises, choc et colères, satisfactions discrètes et proclamations bombastiques.
Rien de bien nouveau par rapport au précédent tour de piste du précédent "dernier plan de paix", sinon que cette fois, les troupes russes vont vraiment très vite dans leur avance et atteignent ce que nous nommerions des points politiquement et stratégiquement de "non-retour". C'est-à-dire que nous ne sommes pas loin du moment où il faudra déduire le "plan de paix" de la situation sur le terrain et rien d'autre, – en 28 points, ou bien 32, ou bien 40....
Quoi qu'il en soit, ce "plan de paix-28" était donc censé tout régler et mettre tout le monde d'accord et ce qu'il obtient pour l'instant c'est l'éclaircissement d'une situation marquée par les discordes cette fois bien identifiées, et le durcissement de certaines oppositions qu'on aurait pu croire de circonstance.
Analyse incompréhensible des 28 points
Nous tentons de rendre compte, non pas de ce qu'est ce plan précisément mais plutôt de ce qu'il illustre et fait apparaître de la grande scène de la GrandeCrise où, manifestement, nos dirigeants tiennent le premier rôle sans que ce classement soit le plus glorieux. Pour cela, nous avons écouté certaines voix "autorisées" parmi les commentateurs indépendants. Finalement, nous en avons choisi deux, qui viennent de personnages très sérieux et compétents mais qui n'ont pas le plus de gloire dans le petit monde la presse alternative ; par contre, leurs positions, absolument antinomiques, sont parfaitement définies et explicitées.
• Gilbert Doctorow d'abord, sur la chaîne de Glenn Diesen (avec interprétation française instantanée), le 23 novembre . Doctorow ne manque pas, à plusieurs occasions, de lancer quelques piques acérées à ses "pairs" (Scott Ritter, Larry Johnson), qui le critiquent durement depuis plusieurs semaines, non seulement à cause de ses positions mais aussi (pour le cas de Ritter) selon ce qu'il faut penser de ses compétences et de ses positions universitaires.
Doctorow les met tous en cause (il compare leur attitude à celle des neocion !) pour avoir critiqué le plan de Trump (personnage dont il dit du bien) et, indirectement, la réponse probable qu'il annonce modérée sinon plus de Poutine. Doctorow développe une analyse ambitieuse. Il juge que ce plan dépasse l'Ukraine et pose la question d'une nouvelle architecture de la sécurité européenne, telle que la Russie l'avait elle-même posée dans ses dernières propositions aux USA avant la guerre. Il apparaît donc comme très optimiste sur le fond, sans se dissimuler les difficultés, mais den faisant cédit à Trump d'une véritable et honorables volonté de paix, conceernant toute l'Europe.
• Chas Freeman est l'un des derniers grands opérateurs américains d'une véritable et efficace diplomatie US (du temps des années de la fin de la Grande Guerre à la fin de l'URSS), avec une impressionnante série d'ambassades prestigieuses, de postes de décision au département d'État et au Pentagone, d'interventions dans des crises très importantes, le plus souvent en relation avec les rapports des USA avec la Russie et le théâtre européen.
Il s'agit donc d'un avis d'expert, et l'extrait que nous donnons de son intervention le montre bien... Et il laisse peu d'espoir, même s'il reconnaît que ce plan a le mérite de poser les questions des intérêts de sécurité de la Russie, jusque-là ignorés par l'Occident. C'est-à-dire qu'il partage le véritable jugement de Poutine, non selon l'interprétation de Doctorow mais selon ce que Poutine en a dit ("le plan nous permet de distinguer les nombreux domaines d'un accord de paix, sur lesquels sont" « nécessaires des discussions substantielles »).
Voici ce qu'en dit Freeman sur la chaîne ‘Dialogue Works' de Nima R. Alkhorshid, le également, également averc traduction automatique en français :
« Tout d'abord, le document lui-même a probablement été divulgué par Kiril Dimitriev, un ami de Vladimir Poutine qui a rencontré le proche de Donald Trump, Steve Witkoff, à Miami, et aurait apparemment concocté ce document. Il n'est pas clair qu'il ait eu la moindre autorité du Kremlin pour engager qui que ce soit à quoi que ce soit, ni même que le Kremlin ait pleinement eu connaissance du contenu du document. C'est un travail d'amateur. Cela ressemble davantage à un communiqué de presse ou à une déclaration de relation publique qu'à un projet de traité et il est truffé de contradictions.» Comme souvent et comme dans tous les soi-disant plans de paix que monsieur Trump a mis en avant, on retrouve le même schéma, des déclaration très vagues avec toutes les questions vraiment difficiles renvoyées à des discussions ultérieures. Vous avez donc essentiellement la proclamation d'une paix fictive. Je veux dire, ça a été le cas avec l'Inde, le Pakistan, la Thaïlande, le Cambodge, le Rwanda, le Congo et ainsi de suite. C'est aussi très similaire à ce qu'on appelle le plan de paix de Gaza. Pourquoi ? Parce que les personnes concernées par le plan n'ont pas été consultées. »
Où Trump est toujours la vedette
On le voit une fois de plus, la personnalité de Trump est au centre, même si en arrière-plan, du débat autour du "plan de paix-28". Cela se fait et se voit au moment où, dans le sillage des votes de la Cour Suprême et des querelles avec ses partisans dont MTG (Marjorie Taylor-Greene), démissionnaire depuis, le président est à niouveau vivement contesté. A nouveau son caractère est débattu, et peut-être même sa pathologie. (Au reste, ses encouragements donnés à MTG pour qu'elle soit candidate à la présidence en 2028, – qu'elle-même a démentie , – trois jours après l'avoir trainée dans la boue ne rassurent pas quant à la stabilité du personnage.)
Nous avons jugé intéressant de faire un petit détour par les excellences médicales et psychiatriques qui présentent un tableau critique de Trump très impressionnant. Nous faisons cette petite entorse aux sentiers battus en ayant une pensée émue pour notre président qui fut l'objet du même attentat contre sa sagesse et sa mesure de la part du professeur Adriano Segatori, psychiatre et psychothérapeute Italie. Nous donnions un accès à la vidéo du professeur Segatori du 3 mai 2017, – qui, depuis, surprise surprise, a été "cancellée" pour ne pas troubler les âmes sensibles, – merci « capitaine, mon capitaine »... Enfin, quelques mots pieusement conservés nous ont échappés et les voici :
« Le développement d'Emmanuel Macron s'est bloqué prématurément en pleine adolescence à cause d'une opération de séduction à la fois psychique et physique (...) l'idée d'omnipotence propre à chaque enfant a été ultérieurement encouragée (...) il semble pathologiquement normal, mais nous sommes en plein narcissisme (...) parfaitement définissable comme psychopathe (...) les crises d'hystérie de Macron au moment où l'admiration pâlit et souligne les faiblesses de son identité (...) Emmanuel Macron, comme tous les psychopathes, est particulièrement dangereux. »
... Et justement, dans ce texte, nous prévoyions la saisie humanitaire du document déjà beaucoup consultée et faisions également un parallèle quasiment prémonitoire, – Madame Soleil avec sa boule de cristal, – avec The Donald...
« (Décidément, Macron a beaucoup du The-Donald en lui. Leurs rencontres vaudront leur pesant de peanuts et de barbe-à-papa.) »« Intervention [du professeur Segatori] à nous signalée par l' article d'Alexis Toulet. On n'a pas chômé, du côté des internautes, avec depuis le 3 mai [2017] 667.104 visions aujourd'hui à 06H00 et 669.423 à 09H00. Bref, pressez-vous d'aller écouter l'insolent avant que la Garde Prétorienne ne crie à l'interférence des Russes dans la campagne post-électorale. »
Donc, pour en revenir à Donald Trump et à ses capacités, il y a le professeur John Gartner, qui est interrogé sur ‘Dialogue Works' de Nima R. Alkhorshid, le 21 novembre 2025 . On découvre que les affections cognitives de Trump écrasent celle de Biden (qui n'en avait aucune selon Gartner, qui est, – ceci sans rapport avec cela pourrait-on chansonner, – un militant démocrate convaincu, adversaire idéologique de Trump autant que psychiatre critique de son état mental, cela est conclu. Enfin, l'on découvre, avec l'aide affectueuse d'une IA qui passait par là, le tableau psychiatrique que Gartner dresse de Trump :
« Le psychologue clinicien et ancien professeur à l'université Johns Hopkins, John Gartner, a toujours soutenu que Donald Trump souffrait de troubles mentaux graves et que son tempérament l'inaptait à la présidence. Il est une figure importante parmi les professionnels de la santé mentale qui estiment avoir le « devoir d'alerter » le public sur l'état mental de Trump, malgré les règles déontologiques telles que la règle de Goldwater, qui déconseillent de diagnostiquer des personnalités publiques sans un examen en personne.L'analyse de Gartner a évolué au fil du temps et se concentre sur deux points principaux :
• Narcissisme malfaisant : Dès le début, Gartner a identifié Trump comme un "narcissique malfaisant", une pathologie qu'il a étudiée auprès d'un expert mondial. Ce diagnostic associe narcissisme, paranoïa, absence de remords (psychopathie/trouble de la personnalité antisociale) et sadisme. Il a décrit cette pathologie comme potentiellement fatale pour le pays.
Autre définition : [« Le narcissisme malfaisant est une forme de trouble de la personnalité théorique qui combine le narcissisme avec des traits de psychopathie, de sadisme, de paranoïa et de comportements antisociaux. Il se caractérise par la manipulation, l'agressivité et un manque d'empathie, ce qui le distingue du trouble de la personnalité narcissique typique. »]
• Démence et déclin cognitif : Plus récemment, Gartner a insisté sur sa conviction que Trump présentait des signes évidents d'une "détérioration majeure" de ses fonctions cognitives, compatibles avec une démence. Il soutient que Trump, qui s'exprimait autrefois par paragraphes bien construits, peine désormais à formuler des pensées complètes, voire à articuler des mots entiers, ce qui représente un déclin significatif par rapport à son niveau antérieur. Gartner cite des comportements verbaux et physiques spécifiques comme preuves, tels que :
•• Compétences linguistiques : Utilisation d'un vocabulaire plus pauvre, répétitions et "paraphasie phonémique" (mots ou phrases incomplets se terminant par des onomatopées).
•• Maîtrise de soi : Les troubles de la personnalité chez les personnes atteintes de démence ont tendance à s'accentuer, voire à devenir plus impulsifs, ce qui conduit à des comportements plus irrationnels et destructeurs.
•• Signes physiques : Des observateurs ont noté une démarche anormale, avec un balancement de la jambe droite prononcé, un phénomène que certains experts consultés par Gartner ont évoqué comme un signe potentiel de démence fronto-temporale. Il mentionne également d'autres problèmes de santé physique, tels qu'un visage affaissé ou des mains contusionnées, potentiellement liés à des problèmes circulatoires susceptibles d'affecter la santé cérébrale.Gartner a co-animé un podcast intitulé ‘Shrinking Trump' où, avec d'autres experts, il discutait chaque semaine de ces observations. Il a également lancé des pétitions, l'une en 2017 et l'autre en 2024, afin de sensibiliser les professionnels de la santé mentale et le grand public, les incitant à envisager l'application du 25e amendement pour destituer Trump en raison de son état mental.»
Plan au-dessus d'un nid de coucous
Qu'on pardonne cet inter-titre un peu énigmatique, – à peine, – mais très approprié puisqu'il s'apparente à un film sur un drame à l'intérieur d'un hôpital psychiatrique, entre les patients et une infirmière implacable. On dira qu'il est même mieux adapté si l'on accepte que les "coucous" sont fous, puisqu'il s'agit bien du "plan de paix-28" qui vole au-dessus de nos fous divers dont nous venons d'avoir quelques bribes.
Il est vrai qu'il règne une atmosphère, une confusion, et un mouvement qui ressemblerait presque à une ronde, à chaque épisode où l'on nous ressort une offensive de "paix", avec plan qu'il faudrait donc numéroter. Nous éprouvons une franche admiration pour Doctorow qui arrive à trouver dans ce foutoir les signes d'une évolution vers une "architecture de sécurité". On peut penser qu'il sacrifie un peu trop à la déesse-Raison, tant dénoncé dans un article tout proche, et à laquelle nous ne faisons aucune confiance puisqu'elle est, elle, la responsable de cette époque calamiteuse : autant demander au pyromane de jouer au pompier, non ?... Freeman, lui, puisque son interrogateur lui pose la même question, donne une réponse caractérisée par le même vague, – mais complètement justifié dans ce cas, –qu'il reproche à Trump. Il dit quelque chose comme ceci, qui flattera les Français qui se contentent de peu en ce moment : "Oui, ce serait bien, de Gaulle avait évoqué l'Europe de l'Atlantique à l'Oural"...
Mais peut-être notre pessimisme est-il injustifié et qu'une heureuse surprise puisse se manifester. De Gaulle, maître de la formule enlevée et de l'observation cynique de ses semblables auxquels il empruntait souvent les méthodes, disait aussi, moins fameusement mais avec à-propos puisqu'il s'agissait de qualifier un acte contestable mais pour la plus grande gloire de la France :
« Tout peut, un jour arriver, même ceci qu'un acte conforme à l'honneur et à l'honnêteté apparaisse, en fin de compte, comme un bon placement politique » (Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, Le Salut, p.659, La Pléiade)
Voilà ce qu'il nous faut. Mais il nous apparaît très difficile de trouver, chez les américanistes de Trump, chez les Ukrainiens de Mister Z., chez les "Européens" de l'UE, un phénomène sachant faire d'un "bon placement politique", grâce au "plan de paix-28" ou un autre, quelque chose de "conforme à l'honneur et à l'honnêteté". On laisse les Russes de côté parce que, pour eux, il est question de survie face à la machine à broyer les êtres, leur honneur et leur honnêteté, qu'est l'Occident-compulsif, et par conséquent honneur et honnêteté leur sont acquis quoi qu'ils en pense, et même sans qu'ils le sachent.
On attendra donc en observant que bien entendu "impossible" n'est pas rationnel et tel arrangement marmonné par l'un et moqué par l'autre pourrait se produire. Ce serait miracle, pas moins, malgré ce qu'en pense la raison. Peut-on croire, par exemple, que les américanistes accepteraient que régnât sur l'Europe autre chose que l'empire de la CIA, l'empire de Lockheed-Martin ou l'empire de Coca Cola ? La seule chose qu'il serait raisonnable (dans le bon sens) d'espérer est que la grosse machine américaniste finisse par écraser l'épouvantable monstre bruxellois qui prétend jouer au tyran de compagnie. Peut-être même finiraient-ils par s'entre-dévorer ?
Mise en ligne le 24 novembre 2025 à 17H50