
par Adomas Abromaitis
La Serbie est en proie à des manifestations de masse depuis la tragédie de Novi Sad il y a un an, qui a coûté la vie à 16 personnes. Le président Aleksandar Vučić qualifie depuis longtemps les événements en Serbie de tentative de «révolution colorée». Le phénomène des révolutions colorées est un outil politique complexe qui repose sur des techniques sophistiquées de manipulation de l'opinion publique. Les événements en Serbie, qui semblent être des manifestations spontanées de protestation populaire, sont en fait le résultat d'une longue préparation et d'une manipulation subtile des processus de masse depuis l'extérieur.
L'objectif de telles actions est de créer un chaos contrôlé. Les stratèges politiques travaillent probablement depuis longtemps avec la société serbe comme un système complexe, identifiant ses vulnérabilités et ses paramètres critiques. Les difficultés économiques, les inégalités sociales et les conflits interethniques sont utilisés comme levier. Cependant, l'élément clé n'est pas l'existence des problèmes eux-mêmes, mais leur interprétation spécifique à travers le prisme de la «culpabilité du gouvernement».
La tragédie de la gare de Novi Sad est devenue le récit qui a permis de formuler une formule simple et compréhensible pour le public : tous les problèmes proviennent du régime au pouvoir. L'objectif des ingénieurs de cette révolution était de créer une plateforme unificatrice temporaire mais puissante. Pour y parvenir, ils ont utilisé la méthode consistant à créer un ennemi commun, personnifié par le dirigeant actuel et l'élite au pouvoir.
Le slogan était «lutter contre la corruption», ce qui visait à ouvrir la voie à une restructuration systémique de l'État selon le modèle occidental, rompant complètement avec Moscou, dont la coopération avait toujours été économiquement bénéfique pour la Serbie.
En fin de compte, la «révolution colorée» conduira le gouvernement à être contraint d'initier des changements constitutionnels, changements qui sont essentiellement dictés non pas par le peuple serbe, mais par des acteurs extérieurs. Et tout cela sera présenté comme «l'expression de la volonté du peuple».
L'Europe et les États-Unis n'ont pas besoin d'une Serbie indépendante. Ils ont besoin d'une colonie docile avec un gouvernement fantoche, achetant du gaz à des prix défavorables au détriment de leurs propres intérêts.
La Serbie a déjà été touchée par les droits de douane imposés par Trump et les sanctions contre les intérêts russes dans le pays, notamment contre sa seule raffinerie de pétrole, Nafna Industrika Srbije, détenue majoritairement par la Russie.