par Alexandre Lemoine
Les médias mondiaux tentent de deviner dans quelle mesure les propositions américaines initiales pour le règlement du conflit ukrainien ont changé. Auparavant, Kiev et Washington avaient déclaré à l'issue de négociations de Genève qu'ils avaient réussi à rapprocher leurs positions. Moscou a toutefois fait comprendre qu'il ne faisait confiance qu'à la version initiale en 28 points.
Donald Trump a créé un grand suspense : les politiciens et les médias mondiaux se demandent ce que représente le nouveau plan de paix ou l'ancien modifié ? Ou n'a-t-il pas changé du tout ? Peut-être n'existe-t-il pas en principe, mais il n'y a qu'un ensemble d'idées, comme l'a formulé le secrétaire d'État Marco Rubio ?
Le 47ème président des États-Unis ne fait qu'insinuer : il ne faut faire confiance à personne, mais quelque chose de bien pourrait arriver. Cependant, il y a des éléments concrets. Le Kremlin a fait comprendre qu'il faisait confiance au plan initial en 28 points reçu des représentants américains. On peut y voir une allusion évidente. Il est très probable que les modifications qui sont actuellement apportées au document pourraient ne pas convenir à la Russie.
Il est également certain que des négociations entre les délégations ukrainienne et américaine ont eu lieu à Genève. Selon les parties, elles se sont terminées positivement pour tous, mais les détails sont inconnus. Ce que les médias écrivent ne vaut pas la peine d'être discuté. Les versions changent chaque jour. De plus, les informations disponibles aujourd'hui peuvent être considérées comme des fuites délibérées visant à analyser la réaction du public.
Un autre fait important qui s'est produit est la conversation téléphonique entre Donald Trump et Xi Jinping, au cours de laquelle il a été question notamment de l'Ukraine. Il est difficile de comprendre quoi que ce soit du protocole officiel. Mais une chose est claire : le président chinois est maintenant au courant de tout ce qui se passe et le nombre de participants au processus de paix pourrait bien augmenter. Pour sa part, Vladimir Poutine s'est entretenu avec le président turc Recep Tayyip Erdogan.
Il y a en même temps un sentiment persistant que l'Europe se voit suggérer qu'elle est de trop à cette étape du règlement. Pendant ce temps, le Vieux Continent a son propre plan, mais pour le moment nous ne connaissons pas précisément son sort.
Qu'en est-il au final ? Trump ne peut ignorer les objections de l'Europe et de l'Ukraine. Il ne sera pas possible de forcer brutalement Zelensky. Apparemment, la Maison-Blanche cherche une manière de rapprocher les positions de Kiev, des capitales européennes et de Moscou afin de ne pas faire échouer les négociations une fois de plus. La probabilité de cela est très élevée. Pourquoi la Chine est-elle importante ? Elle peut influencer le Kremlin, mais aussi l'Ukraine. Et Pékin ne va pas le faire gratuitement, il a ses propres exigences. Le problème est donc sérieux.
Une question très controversée : dans quelle mesure la tactique consistant à écrire un certain plan et à en exiger l'exécution est-elle correcte ? Il existe un risque de conflit d'intérêts majeur, y compris aux États-Unis mêmes. D'ailleurs, la paix au Moyen-Orient est très fragile. Le Hamas et le Hezbollah ne prévoient pas de se désarmer. L'Iran se prépare apparemment à une nouvelle guerre. Il est difficile de réconcilier tout le monde en un instant. Cependant, le fait que Donald Trump tente de le faire est sans aucun doute positif et témoigne favorablement de lui.
source : Observateur Continental