28/11/2025 ssofidelis.substack.com  6min #297500

La censure, cette vertu si occidentale

Par  Hans Vogel, le 27 novembre 2025

Pour gouverner les masses, la division est essentielle. C'est ainsi que les empires ont gouverné tout au long de l'histoire. Au XVIIIè siècle, Rousseau a observé que plus un État ou un régime politique est puissant, plus la liberté individuelle est réduite. Quelle clairvoyance !

Les dirigeants mondialistes de l'Europe, les commissaires européens et la vaste pyramide organisationnelle qui les soutient nous rappellent sans cesse que "l'Europe" incarne le summum de la civilisation et que les "valeurs européennes" démocratiques (également appelées "valeurs occidentales") surpassent toutes les autres. Elles incluent notamment la liberté d'expression et l'inviolabilité des personnes. Ces droits et ces valeurs sont inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948.

Ces droits existent peut-être encore sur le papier, mais en pratique, ils ont été peu à peu érodés et vidés de leur substance par l'élite corrompue de l'UE. Ce processus s'est accéléré au cours du XXIè siècle, après l'effondrement de l'Union soviétique et du "système socialiste" vers 1990.

Tant que l'URSS existait, maintenir la population de toute l'Europe occidentale sous contrôle n'était qu'une formalité, puisqu'il suffisait de mettre en avant le danger d'une invasion soviétique. Avec la fin de la guerre froide, l'horizon semblait plus dégagé que jamais.

Mais les élites mondialistes ont dû trouver autre chose pour maintenir la population sous contrôle. Elles ont alors invoqué les pluies acides et le trou dans la couche d'ozone. Selon elles, toutes les forêts allaient bientôt disparaître à cause des pluies acides, et quiconque utilisait le moindre composé chimique, de la laque pour les cheveux à la crème fouettée en bombe, contribuerait à accélérer la fin de la vie telle que nous la connaissons en agrandissant le trou dans la couche d'ozone.

Ces menaces ont disparu du jour au lendemain lorsque les deux tours du World Trade Center de New York se sont effondrées le 11 septembre 2001. Ce fut très certainement une entreprise minutieusement planifiée, et superbement exécutée, et la plupart des gens ont gobé tout rond la version officielle. Du moins, au début. Cependant, très vite, des doutes ont commencé à se propager. Au début, ils ont été modestes, puis se sont transformés en un large mouvement de scepticisme dans tout l'Occident. Aux États-Unis, ceux qui refusaient de croire à la version officielle ont été qualifiés de "théoriciens du complot". Le terme a rapidement été traduit dans les différentes langues européennes et s'est finalement imposé comme une arme.

Bien que le terme "complotiste" remonte aux années 1960, lorsqu'il était utilisé aux États-Unis pour discréditer et isoler socialement ceux qui ne croyaient pas aux versions officielles de l'assassinat de Kennedy, il s'est transformé, après le 11 septembre, en un outil créant la division sociale à travers tout l'empire américain. Les opérations militaires en Afghanistan, en Irak, en Libye, puis en Syrie ont encore accru les doutes, jetant les bases d'une profonde dichotomie sociale : d'un côté, ceux qui faisaient toujours confiance à leur gouvernement et, de l'autre, un nombre croissant de sceptiques.

Ces derniers ont encore vu leur nombre augmenter pendant le grand cirque du Covid. Si les statistiques sur les vaccinés et non-vaccinés montrent parfois des écarts considérables d'un pays à l'autre, leur fiabilité reste à prouver. La meilleure hypothèse semble être celle du principe de Pareto 80-20, selon laquelle 20 % de la population occidentale n'a pas été vaccinée.

Le grand show du Covid et la confrontation entre les grandes puissances en Ukraine ont renforcé cette fracture sociale désormais flagrante dans tout l'Occident. C'est surtout en Europe, en raison de son statut de continent sous domination américaine, que cette fracture sociale pose un problème particulier. Si rien ni personne n'agit, certains pays européens pourraient bientôt être tentés de sortir de l'Europe.

Bien que l'élite au pouvoir en Europe ne soit jamais parvenue à démontrer sa capacité à penser de manière indépendante et originale, elle semble avoir pris conscience du danger que représente la dichotomie sociale actuelle. Toutefois, au lieu d'adapter ses politiques à cette nouvelle réalité, conformément aux "valeurs occidentales", elle a choisi de combattre tous ceux qui ne souscrivent pas aux positions des commissaires européens. En l'absence de données fiables, on peut raisonnablement supposer que le pourcentage de citoyens rejetant les discours officiels sur des sujets allant du Covid à l'Ukraine, en passant par le changement climatique anthropique et le taux d'inflation annuel, s'élève à environ 20 %. Tant que ce pourcentage reste stable, tout va bien, mais au-delà de 30 %, la situation risque de devenir problématique.

De nouvelles méthodes et techniques de contrôle de la pensée ont ainsi été déployées pour surveiller les citoyens européens. Et ce n'est pas près de s'arrêter. Les réseaux sociaux sont actuellement la cible d'attaques généralisées contre la liberté d'expression. Sous prétexte de protéger les mineurs contre les contenus préjudiciables et de lutter contre les agressions pédophiles sur les réseaux sociaux, les commissaires européens ont décidé, à huis clos (mais où sont donc passées les "valeurs occidentales" ?), d'imposer des contrôles "volontaires" plus stricts. Ce qui signifie que les utilisateurs devront finalement s'identifier au moyen de scans numériques ou faciaux, sous prétexte que le public doit être protégé ! Si ce système de racket fonctionne pour la mafia, il fonctionnera aussi pour les gouvernements. Les citoyens auraient besoin de se sentir en sécurité et protégés contre de nombreux dangers. Non seulement contre la pornographie infantile, mais aussi contre les discours de haine. Ils devraient également être correctement informés à tout moment, avec des informations véridiques. Bannissons donc la "désinformation" !

Personne n'a l'air de se rendre compte que le concept même de "désinformation" est totalement absurde, que ce terme ne signifie rien et relève de l'arme psychologique. Chaque message véhicule des informations. Certaines peuvent être erronées, mais ce sont toujours des éléments d'information. En d'autres termes, chaque mensonge véhicule également des informations. Le terme "désinformation" n'a donc aucun sens.

Comment peut-on concilier le recours à la désinformation en tant qu'arme avec les "valeurs occidentales", telles que la liberté d'expression ? Mystère. Pourtant, les commissaires européens vont encore plus loin en cherchant à instaurer une nouvelle règle interdisant toute expression libre sur les réseaux sociaux. Une sorte de mainmise totale sur l'activité des citoyens sur les réseaux sociaux se met en place.

C'est également l'outil qui permettrait aux élites de maintenir la division dans le public pour mieux régner. L'utilité même du procédé empêche d'ailleurs peut-être les élites d'analyser le sujet de manière plus approfondie.

Quelles conclusions en tirer ?

Cette décision semble d'abord indiquer que la commission européenne a très peur et prend enfin conscience qu'un nombre croissant d'Européens s'oppose à ses politiques. D'autre part, elle pense visiblement ne pas pouvoir faire machine arrière. Les dirigeants européens craignent à ce point la colère des citoyens qu'ils ont donc décidé, en désespoir de cause, de contrôler le discours de 450 millions d'Européens. Les dernières initiatives des commissaires européens témoignent donc de leur testimonium paupertatis, une indigence intellectuelle et éthique.

Quiconque recourt au type de mesures décrétées par les eurocrates de Bruxelles n'est qu'un gouvernement à bout de souffle, réalisant implicitement que ses jours sont comptés.

Traduit par  Spirit of Free Speech

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