© Capture d'écran CNews
Pascal Praud, présentateur vedette de CNews en plateau
L'Arcom a affirmé, le 27 novembre, n'avoir constaté aucun contournement des règles du pluralisme politique sur CNews pour le mois de mars 2025, contredisant les allégations de Reporters sans frontières (RSF).
Le régulateur français de l'audiovisuel, l'Arcom, a réfuté les accusations portées par Reporters sans frontières (RSF) contre CNews, confirmant le respect des obligations de pluralisme sur la période analysée. Cette déclaration du régulateur marque une nouvelle étape dans l'affrontement entre une partie de l'écosystème médiatique français et les médias de l'homme d'affaires Vincent Bolloré.
« Nos résultats ne sont pas ceux de RSF. Nous n'avons pas de doute », a déclaré l'Arcom, précisant qu'il n'y a « pas de contournements des règles du pluralisme politique pour le mois de mars 2025 sur CNews ». Selon le régulateur, si des irrégularités avaient été détectées, une intervention aurait eu lieu immédiatement. Cette position contredit l'étude de l'association RSF, marquée à gauche et très hostile aux médias de Vincent Bolloré, qui accusait la chaîne de reléguer les interventions de gauche aux heures nocturnes pour simuler un équilibre.
L'ONG avait analysé 700 000 bandeaux d'antenne sur les chaînes d'information (BFMTV, CNews, Franceinfo, LCI), affirmant que « l'extrême droite » occupait 40,6 % du temps en prime time contre 15,4 % pour la gauche, tandis que la nuit, cette dernière atteignait 60,1 %.
RSF publie la première enquête comparative sur l'état du pluralisme en France. Parmi les 4 chaînes d'info, une seule s'écarte clairement du cadre. Découvrez « Pluralisme en France : sur CNews, le grand contournement » www.youtube.com/watch?v=x8Yy...- RSF FR ( @rsf-interfr.bsky.social) 26 novembre 2025 à 15:51
Pourtant, l'Arcom note une « surreprésentation » de formations comme LFI ou le PS « de nuit comme de jour », et critique la méthode de RSF pour avoir surestimé les rediffusions nocturnes en se basant sur des pourcentages sans considérer les volumes horaires totaux. De plus, RSF s'est concentrée sur un seul mois, alors que l'Arcom évalue généralement sur des trimestres.
RSF a réagi en déplorant les « dénégations de l'Arcom » et en maintenant ses conclusions, mais sans fournir de contre-arguments chiffrés sur l'ensemble des dimensions du pluralisme.
LLe désaveu de l'Arcom a été salué par l'avocat Gilles-William Goldnadel, également chroniqueur sur CNews, qui a moqué sur X : « Ils avaient tout misé là-dessus, 3 jours qu'ils en parlent ainsi que la presse. Fallait pas faire confiance à RSF qui est une ONG d'extrême gauche. »
L'Arcom contredit RSF sur le pluralisme à Cnews: «C'est vraiment la faute à pas de chance: c'était leur atout maître! Ils avaient tout misé là dessus, 3 jours qu'ils en parlent ainsi que la presse. Fallait pas faire confiance à RSF qui est une ONG d'extrême gauche.»... pic.twitter.com/z2h0V7WAVI- G-William Goldnadel (@GWGoldnadel) November 27, 2025
Cette controverse a eu un impact immédiat sur l'émission « Complément d'Enquête » diffusée le soir même sur France 2. Devant la contradiction de l'Arcom, France Télévisions, en conflit avec les médias du groupe Bolloré, a demandé en urgence à ses équipes de couper une séquence du reportage consacrée au prétendu « rattrapage nocturne » du temps de parole.
« Étant dans l'impossibilité technique de rajouter cet élément contradictoire aussi près de l'heure de diffusion », la chaîne publique n'a eu d'autre choix que de supprimer cette partie, respectant ainsi le principe du contradictoire.
La bataille entre CNews et RSF a cette fois été remportée par le média, mais les affrontements devraient se multiplier, notamment avec les médias publics français, enracinés à gauche, qui voient d'un mauvais œil la progression des médias de la sphère Bolloré, réputés plus droitiers.