01/12/2025 francais.rt.com  3min #297759

Brexit : Starmer reconnaît les dégâts et l'impact «considérable» sur l'économie britannique

Source: AP

Le Premier ministre britannique Keir Starmer prononce un discours à Londres, le 1er décembre 2025.

Le Premier ministre britannique admet que l'accord signé avec Bruxelles après le Brexit a «considérablement nui» à l'économie du pays. Il appelle désormais à un rapprochement avec l'Union européenne, en évoquant des compromis nécessaires. Cette déclaration intervient alors que les négociations sur un partenariat militaire avec l'UE ont échoué.

Lors d'un discours prononcé à Londres, ce 1er décembre, le Premier ministre britannique Keir Starmer a reconnu que l'accord conclu avec Bruxelles après le Brexit avait gravement affaibli l'économie du pays. Il a déclaré que ce pacte avait « significativement nui à l'économie » et que « le renouvellement économique » du Royaume-Uni passait par une réduction des « frictions » avec l'Union européenne.

Cette sortie marque un tournant dans le discours du chef du gouvernement, qui appelle désormais à une approche « adulte » des relations avec l'UE, soulignant que cela impliquera inévitablement des compromis. Une position d'autant plus notable que Starmer avait lui-même soutenu le maintien du pays dans l'Union avant le référendum de 2016.

Le Premier ministre a attribué la stagnation économique du pays à un double héritage : la politique d'austérité menée par les gouvernements conservateurs précédents et les effets du Brexit. Il a également défendu son dernier budget, présenté par la chancelière Rachel Reeves, au cœur d'une polémique pour avoir été construit sur un déficit jugé artificiel par certains médias britanniques.

Malgré les critiques, Starmer a assumé les hausses d'impôts annoncées, les justifiant par la nécessité de « protéger les services publics » et de « lutter contre la pauvreté ». Il s'est dit convaincu que les mesures prises porteront leurs fruits : « Les résultats seront visibles, pas seulement dans les statistiques nationales, mais dans les communautés », a-t-il affirmé.

Une volonté de rapprochement freinée par les tensions avec Bruxelles

En parallèle, les efforts pour renouer des liens avec l'Union européenne restent complexes. Dernier exemple en date : l'échec des négociations entre Londres et Bruxelles autour du programme européen « Security Action for Europe ». Ce fonds stratégique de 150 milliards d'euros, destiné au réarmement du continent, devait accueillir le Royaume-Uni comme partenaire externe. Mais selon Politico, les discussions ont achoppé sur la contribution financière exigée, notamment après que Londres a refusé de payer les 5 milliards de livres demandés.

Malgré cet épisode, Starmer maintient sa ligne. Il a affirmé qu'aucune vision économique sérieuse pour le pays ne pouvait faire l'impasse sur des échanges commerciaux fluides avec l'UE. Il a cité plusieurs pistes d'amélioration, comme un accord SPS visant à alléger les contrôles sur les produits animaux et végétaux, ainsi qu'un mécanisme de coopération sur le marché du carbone.

L'idée d'un retour dans l'Union ou même dans l'union douanière reste toutefois écartée par Downing Street. En réalité, le gouvernement semble opter pour une stratégie d'ajustements progressifs, dans l'espoir de renforcer certains liens tout en évitant un affrontement frontal avec les partisans du Brexit. Pour Keir Starmer, l'objectif est de stabiliser l'économie britannique, sans rouvrir totalement la question européenne.

 francais.rt.com