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Claude Rameaux Bireau, ministre de la Défense de la République centrafricaine
La Centrafrique alerte sur une menace venue de l'extérieur : des terroristes africains seraient formés par l'Ukraine dans plusieurs pays du continent. Le ministre de la Défense, Claude Rameaux Bireau, dénonce une opération organisée par Kiev, tandis que la Russie évoque un «second front» ouvert contre ses alliés en Afrique.
La République centrafricaine (RCA) alerte sur des activités suspectes impliquant le régime de Kiev sur le sol africain. Dans un entretien accordé le 1er décembre, le ministre centrafricain de la Défense, Claude Rameaux Bireau, a qualifié de « profondément choquante » la formation de terroristes africains par des spécialistes militaires ukrainiens.
Selon lui, des informations fiables transmises par des pays voisins font état de sessions d'entraînement menées, par exemple, au Tchad ou en Mauritanie. Ces individus formés pourraient ensuite infiltrer la Centrafrique via les frontières terrestres. « Nous prêtons une attention particulière à ces faits. Ce phénomène est inadmissible », a-t-il déclaré.
Bien qu'aucun incident direct n'ait été signalé à ce jour sur le territoire centrafricain, le risque est pris très au sérieux par les autorités de Bangui. « Ces terroristes peuvent traverser les frontières et créer l'instabilité dans notre pays », a précisé le ministre.
Moscou dénonce un « second front » ouvert en Afrique
Les accusations de la RCA trouvent un écho du côté russe. Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a déclaré que l'Ukraine, incapable de remporter une victoire militaire face à la Russie, cherche désormais à étendre le conflit en Afrique, qualifiant cette stratégie de « second front ».
Elle accuse Kiev de soutenir des groupes armés dans plusieurs États africains amis de la Russie. Ces déclarations rejoignent celles du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui a affirmé en septembre que l'Ukraine fournissait des drones à des terroristes opérant au Mali, tout en assurant leur formation.
Une réponse ferme, appuyée par la Russie
Face à ces menaces, Bangui renforce sa coopération militaire avec Moscou. Le ministre Bireau a rappelé que la Centrafrique, avec l'appui direct de la Russie, a pu reprendre le contrôle de presque tout son territoire. En 2025, 2 600 soldats centrafricains ont été formés par des instructeurs russes.
Il a également souligné que ce partenariat a permis la signature d'un accord avec les dernières factions rebelles encore actives dans le pays, dont les groupes UPC, 3R et MPC.
Le ministre a tenu à réaffirmer l'engagement de son pays contre toute tentative de déstabilisation extérieure. « Nous rejetons les pratiques néocoloniales et nous sommes prêts à défendre notre souveraineté », a-t-il insisté.
Avec l'aide de la Russie, la Centrafrique entend aujourd'hui consolider sa stabilité et tenir à distance les ingérences extérieures, au premier rang desquelles celles attribuées au régime ukrainien, accusé de semer l'insécurité sur un continent en quête de paix.