
Illustration représentant Netanyahu avec un cigare - © Député 1995084095198736799-Naor Shiri:twitter sur X)
Netanyahu : "Soit je suis gracié, soit je mets le feu au pays"
Par Conflicts Forum, le 2 décembre 2025
Ces compilations sont extraites d'analyses et de commentaires de grands analystes politiques, sociaux et culturels israéliens, principalement publiés en hébreu - car ils offrent souvent une perspective différente sur le discours interne israélien).
Brèves
❖ Netanyahu : "Soit je suis gracié, soit je mets le feu au pays". 111 pages de chantage par le biais de menaces. - Naor Shiri (membre de la Knesset, parti Bleu et Blanc).
❖ "Ce n'est pas une demande de grâce, c'est un chantage" - Professeur Yaniv Roznai (professeur et vice-doyen à la faculté de droit Harry Radzyner ; codirecteur du Rubinstein Center for Constitutional Challenges, Reichman University) :
"Il ne s'agit pas d'une demande de grâce, mais d'un chantage. Pour la première fois de l'histoire d'Israël, un chantage vise le président de l'État, Isaac Herzog."La clause 10 de sa 'demande de grâce' stipule qu'il pourra enfin 'régler le problème du système judiciaire et des médias', alors qu'il n'est absolument pas en droit d'aborder ces domaines puisqu'il fait l'objet d'un procès".
❖ Netanyahu connaît la vérité sur sa situation juridique complexe : il est sur le point d'être condamné - Efrat Rayten, avocate et membre de la Knesset pour les démocrates
"La demande de grâce adressée par Netanyahu au président ne respecte pas les exigences légales en vigueur. Une grâce nécessite un aveu de culpabilité, que Netanyahu rejette. Non seulement il n'admet ni ne regrette ses actes, mais il affirme également vouloir rester au pouvoir et exige l'annulation de son procès dans le but de modérer ou de contrôler le coup d'État judiciaire, les médias et la fracture sociale qu'il a lui-même engendrés."La demande est donc invalide. Netanyahu connaît la vérité sur sa situation juridique complexe : il est sur le point d'être condamné. Sa demande de grâce inacceptable, par laquelle il prétend assurer l'unité du peuple et la paix dans le monde en échange de l'annulation de son procès et de son maintien au poste de Premier ministre, relève des pratiques qui lui sont reprochées, à savoir la corruption, les magouilles et l'opportunisme".
❖ Herzog est un homme dépourvu de tout talent. Certains indices laissent penser que Netanyahu détient des informations compromettantes à son sujet. - Daniel Seidemann, éminent avocat israélien
"Herzog n'est qu'un vermisseau. Un homme dépourvu de qualités. Et certains indices laissent penser que Netanyahu détient des informations compromettantes à son sujet".
❖ En réalité, ce ne sont pas les dossiers qui s'effondrent, mais le prévenu - Yossi Verter, Haaretz) :
"Dans une vidéo publiée dimanche, Netanyahu a l'air désespéré et terrifié. Son air confiant et l'épais maquillage dissimulent un homme qui fuit son verdict".
❖ "Netanyahu est persécuté depuis des années par un système judiciaire corrompu. Le processus de réforme judiciaire se poursuivra indépendamment de la grâce de Netanyahu". - Le ministre des Finances Bezalel Smotrich) :
"L'engagement du sionisme religieux en faveur de la réforme du système judiciaire se poursuivra quoi qu'il arrive, indépendamment de la grâce accordée à Netanyahu."Outre la réforme indispensable du système répressif, il convient de reconnaître que Netanyahu est persécuté depuis des années par un système judiciaire corrompu qui a sciemment inventé des affaires politiques contre le Premier ministre. J'invite donc le président à accorder la grâce sollicitée".
❖ "Il ne s'agit pas d'une demande de grâce, mais d'une demande d'abandon de l'État de droit en Israël". - Anshel Pfeffer, (correspondant de The Economist en Israël) :
"Une demande de grâce ne peut se concevoir sans aveu de culpabilité et sans retrait de la vie politique. Il ne s'agit pas ici d'une demande de grâce, mais bien d'une exigence de capitulation de l'État de droit en Israël... Netanyahu exige une grâce tout en affirmant qu'il n'a rien fait qui la justifie et qu'il ne démissionnera pas. Il ne sollicite pas une grâce, mais exige l'immunité judiciaire."La balle est désormais dans le camp de Herzog, et, s'il cède, dans celui de la Cour suprême".
❖ "Extorsion par la menace - Netanyahu exige d'Herzog qu'il mette fin au procès" -Ben Caspit, commentateur de centre-droit
"Il s'agit bien de menaces et de chantage. Il ne sollicite aucunement une grâce. En effet, une grâce implique la reconnaissance de l'infraction, l'aveu de culpabilité et un prix à payer. Il demande en réalité à Herzog de mettre un terme au procès. Comme si ce genre de procédure était possible ! Mais avec lui, tout est envisageable. Du moment qu'il n'admet pas ses torts".
❖ "Bibi est un faible et un menteur" - Amiram Levin (général de division (à la retraite). Ancien directeur adjoint du Mossad) :
"La vérité pure et simple (est que) Bibi est un faible et un menteur. Il perd ses moyens lors des contre-interrogatoires et implore une grâce, et admet tacitement avoir menti dans l'affaire du conflit d'intérêts.Il est incapable de diriger le pays".
❖ Yair Golan à Herzog : "Vous devez décider si vous êtes loyal envers l'État et la loi". - Ronen Peled :
"Yair Golan a demandé à Herzog :"Vous allez devoir décider si vous êtes loyal envers l'État et la loi. Ou êtes-vous le serviteur de "United Netanyahu" ? Votre père, Chaim Herzog, aurait balancé Netanyahu par la fenêtre sans hésiter ni baisser les yeux. C'est ce que nous attendons de vous. La grâce ne peut exister sans reconnaissance de culpabilité."Herzog s'est senti offensé et a annulé la réunion avec Golan".
❖ Il est clair que Netanyahu a favorisé la nomination de Herzog à la présidence précisément pour cet instant - Or-ly Bar-Lev, journaliste indépendant et expert du procès de Netanyahu
"Nous assistons à une prise de pouvoir criminelle. Le président Herzog doit immédiatement faire savoir s'il a conclu un accord avec Netanyahu concernant une grâce, et la rejeter catégoriquement. Que signifie 'inviter le public à s'exprimer' ? S'agit-il de l'Eurovision ? De MasterChef ? De Miss Univers ? En quoi l'opinion publique est-elle pertinente dans cette affaire ? Et de quelle opinion publique s'agit-il exactement ? De celle de millions de bots indonésiens ? Nous parlons d'un homme diplômé en droit, non ? Pas d'un membre du comité central qui se la raconte. Quelle honte !"
❖ "La demande de grâce de Netanyahu ne serait acceptée même dans la république bananière la plus corrompue" - Dan Adin, éminent avocat spécialisé en droit commercial et leader de la contestation
"Netanyahu ne reconnaît pas sa culpabilité, ne présente pas d'excuses et continue d'attaquer le système. Céder à cette demande ignoble reviendrait à signer l'arrêt de mort de l'État de droit, à priver le pays de justice et de magistrats. La « demande de grâce » de Netanyahu ne pourrait même pas être envisagée dans la république bananière la plus corrompue. Elle est non seulement contraire aux principes fondamentaux d'un régime démocratique, mais elle est également contraire à la morale. Même les pires dictatures tentent généralement de préserver une façade d'ordre public. La demande d'annulation du procès signifie que Netanyahu fait ce qu'il veut et que, s'il a accumulé suffisamment de pouvoir, il ne paiera jamais le prix de ses crimes. Aucun juge sensé ne peut approuver une telle parodie. De plus, si le président accepte cette requête (qui sera ensuite rejetée par la Haute Cour de justice) pour d'obscures raisons, il ternira à jamais le nom de « Herzog », effaçant ainsi les actions glorieuses de son père et de son grand-père. Bref, cela ne se doit pas et ne peut pas se produire. Et si tel était le cas, cela prouverait que ce pays a sombré dans le néant, qu'il s'est totalement et irrémédiablement autodétruit".
❖ Herzog entacherait l'institution présidentielle - Ronen Peled:
Si Herzog accorde l'amnistie à l'accusé, qu'il remette également sa lettre de démission, après avoir entaché l'institution présidentielle.
❖ Herzog envisage d'accorder l'amnistie à Bibi, - Yigal Sarna, fondateur de Peace Now et leader de la contestation
Herzog envisage d'accorder l'amnistie à Bibi, et une amnistie parallèle à Yigal Amir.
❖ Évolution d'un procès : "Toutes les affaires contre moi s'effondreront" - Professeur Karine Nahon, professeur de politique de l'information, Université Reichman
"Le parcours d'un accusé jugé en Israël (également Premier ministre) :En 2016, il déclarait : "Il n'y aura pas de procès, car il n'y a pas d'éléments à charge".
Netanyahu en 2019 : "Une bonne semaine. Toutes les accusations vont être abandonnées !"
En 2020, il affirme que "des membres de la police et du parquet s'associent aux journaux de gauche pour fabriquer des accusations absurdes et farfelues à mon encontre".
Netanyahu en 2021 : "Le procès ne tient plus".
En 2025, il affirme que ce procès cache des motivations politiques pour quelques cigares et d'insignifiantes bagatelles.
En novembre 2025, Netanyahu sollicite la grâce présidentielle".
❖ La requête de Netanyahu correspond à une procédure d'incapacité - Professeure Suzie Navot, professeure de droit constitutionnel ; vice-présidente de la recherche à l'Institut israélien pour la démocratie
"Le message est clair : les intérêts de l'État et ceux du Premier ministre ne font qu'un. Pourquoi cette situation ?1. Il s'agit d'un coup dur porté au principe d'égalité devant la loi. Le Premier ministre se place au-dessus des lois.
2. C'est aussi un revers pour le principe de l'État de droit. Chaque Premier ministre pourra prétendre que l'intérêt public l'empêche d'être poursuivi, et il n'existera aucun moyen légal d'engager des poursuites pénales contre un Premier ministre en exercice.
3. Cela porte également atteinte au système judiciaire. Les allégations concernant les défaillances et ratés dans la gestion des procédures pénales seront érigées en vérité.
4. Pas de reconnaissance de la culpabilité. Aucune prise de responsabilité. Pas de démission, pas d'exclusion du système politique.
5. L'argument selon lequel il s'agirait de réconcilier la population est tout simplement scandaleux.
6. Cette requête correspond certainement à l'ouverture d'une procédure en incapacité. L'obligation de se présenter trois fois par semaine ? Demandez un congé pour incapacité pendant quelques mois, et il ne sera alors plus nécessaire de « renoncer » au droit de mener le procès à son terme.
7. Vos cherchez à annuler le procès ? Sachez qu'il existe la possibilité de négocier un arrangement avec le procureur.
Il ne s'agit en réalité que d'une tentative d'abus du pouvoir présidentiel en matière de grâce".
Commentaires plus étoffés
❖ L'accord de grâce qui se profile - Anna Barsky, Gilad Morag, Ben Caspit, Ma'ariv
"En début de mois, le journal Ma'ariv a rapporté que le système politico-juridique examine discrètement diverses options pour l'après-procès de Netanyahu. Il a également été rapporté qu'une des options envisagées ne serait pas une amnistie totale, mais un arrangement juridique permettant de mettre fin à l'affaire et de supprimer l'obstacle juridique sans décider du retrait de Netanyahu de la vie politique. La situation de Netanyahu est unique et impacte considérablement l'ensemble du pays."Une hypothèse, qui reste à confirmer, est que Netanyahu cherche à obtenir une grâce dans le cadre d'un accord global avec le ministère public, en admettant certains faits sans reconnaître sa culpabilité. Dans un deuxième temps, avant qu'une décision judiciaire ne soit rendue et avant une éventuelle condamnation, il solliciterait une grâce présidentielle. La loi israélienne prévoit la possibilité d'admettre les faits sans être condamné, mais cette procédure est rare et limitée. Le cœur du litige concerne la question de la grâce : le parquet maintient que tout accord de plaidoyer incluant la reconnaissance des faits impliquerait de facto le retrait de la vie politique pendant sept ans. Netanyahu n'a jusqu'à présent accepté aucun accord reconnaissant sa culpabilité, car son objectif est de continuer à exercer ses fonctions. Actuellement, les désaccords s'aggravent et un accord de plaidoyer n'est pas à l'ordre du jour.
"Après réception de la demande de grâce, le président Herzog doit désormais l'examiner pour la première fois sur le fond. Il s'agit d'une étape cruciale, car jusqu'à présent, la demande n'a été examinée que par les instances compétentes du cabinet du président et du ministère de la Justice, et non par le président lui-même. Après avoir pris connaissance de l'avis du ministère de la Justice et du bureau du conseiller juridique du cabinet présidentiel, Herzog prendra sa décision : soit il acceptera la demande et accordera une grâce totale, soit il la rejettera. Si le président accepte la demande et accorde une grâce avant la fin de la procédure judiciaire, cela constituera un précédent aux implications juridiques majeures. Selon diverses évaluations juridiques, une telle décision serait probablement suivie par un recours devant la Haute Cour de justice".
❖ Ce n'est plus de la corruption. C'est de la mafia par excellence - Ben Caspit, Ma'ariv
"Le scénario auquel nous assistons actuellement s'apparente à du protectionnisme. Même Machiavel doit se retourner dans sa tombe... Le dernier jihad de Netanyahou contre l'État d'Israël et ses institutions s'est déroulé la semaine dernière à la Cour suprême. Une bande de voyous, menée par des 'élus' hystériques, a transformé le palais de justice en zone sinistrée. Jurons, perturbations, insultes : on aurait dit un match de football d'une quelconque division de seconde zone. Le président de la Cour suprême a été traité de 'criminel', les cris et les insultes résonnaient de toutes parts. Le président a été contraint d'interrompre la séance et de faire évacuer les fauteurs de trouble."Cet événement était planifié, et il s'inscrit dans une destruction systématique des fondements de l'État d'Israël des 80 dernières années. Ce sont d'abord les enquêteurs de la police, puis les officiers supérieurs, puis le commissaire de police (pas l'actuel), puis le procureur général (et son successeur), puis les juges israéliens qui ont été attaqués. Y compris l'armée israélienne, les services de sécurité généraux et l'ensemble de la fonction publique de l'État d'Israël. Personne n'est à l'abri...
"Il ne demande même pas sa grâce. La grâce implique en effet la reconnaissance de l'infraction, l'aveu de culpabilité et une condamnation. Il demande en réalité à Herzog de mettre un terme au procès. Comme si une telle chose était possible. Mais avec lui, tout est envisageable. À condition de ne rien avouer, tout lui est dû. Il veut une grâce sans grâce... En toute impunité... S'il ne paie pas l'addition au restaurant, pourquoi paierait-il au tribunal ?... Dans sa quête honteuse et désespérée d'une grâce, il a même osé solliciter un dirigeant étranger, et pas n'importe lequel : le président des États-Unis. Dieu nous en préserve. C'est comme si les sbires de la mafia frappaient à notre porte".
❖ Netanyahu n'a pas l'intention de démissionner - Nahum Barnea, Yedioth Ahoronot
"La demande de grâce soumise par les avocats de Netanyahu ne relève pas de la procédure judiciaire. Il s'agit d'une manœuvre purement politique, juridiquement douteuse, mais impressionnante. C'est le premier acte des négociations et le président Herzog est censé y jouer un rôle central. L'objectif est de parvenir à un accord mettant fin au procès, par le biais d'un plaidoyer ou d'une grâce, ou d'une combinaison des deux. La question est de savoir ce que Netanyahu offrira en échange. Pour l'instant, il n'est pas disposé à concéder quoi que ce soit. Peut-être qu'en échange, il acceptera de lui pardonner de l'avoir traîné devant les tribunaux et de l'avoir empêché de sauver le pays et le monde. Netanyahu ne demande pas de grâce : il l'accorde (et d'ailleurs, dans la lettre qu'il a signée, le terme « grâce » est même absent) !"La question est de savoir comment Herzog va gérer cette affaire. Le service des grâces du ministère de la Justice dispose de trois options. La première consiste à indiquer clairement qu'une grâce est inenvisageable, car les critères légaux ne sont pas remplis. La deuxième consiste à céder à toutes les exigences de Netanyahu et à prier pour que la Cour suprême n'invalide pas la grâce (elle l'a déjà fait une fois). La troisième consiste à exiger une démission en échange d'une grâce, et à ce que le défendeur reconnaisse sa culpabilité.
"Herzog ne joue pas le rôle de médiateur, d'intermédiaire ou d'avocat dans cette affaire, c'est lui qui décide. Et cette décision l'accompagnera jusqu'à son dernier souffle... Certains, peut-être même Herzog lui-même, pensent qu'un accord global peut être conclu : amnistie, annulation des charges, poursuite du mandat de Netanyahu, mais renoncement au coup d'État, au licenciement du procureur général et à la suppression de son poste. Le projet phare du gouvernement sera relégué aux oubliettes de l'histoire. Levin et Rotman se calmeront ou disparaîtront. Ben Gvir et Smotrich basculeront dans l'opposition. Les Haredim participeront ou seront mis sur la touche. Selon cette hypothèse, Netanyahu prendrait part à un coup d'État pour se venger des poursuites judiciaires engagées contre lui. Une fois le spectre de la justice écarté, il reviendra à ses vieilles habitudes. Netanyahu pourrait peut-être faire volte-face, mais le génie qu'il a laissé sortir de la lampe ne disparaîtra pas. Le processus qu'il a créé le dépasse. Les kahanistes, qui ont pris le contrôle du gouvernement et de la coalition, et ont infiltré massivement le noyau dur du Likoud, s'accrocheront au pouvoir".
❖ Netanyahu fait chanter Israël et son président - Yossi Verter, Haaretz
"Au terme de plusieurs semaines catastrophiques au tribunal... Netanyahu se retrouve acculé, ce qu'il a toujours redouté, notamment à demander la grâce au président... sans admettre sa culpabilité, sans s'excuser ni exprimer de regrets... et sans proposer aucune sanction... En effet, Netanyahu accuse Herzog, en cas de refus, de la responsabilité de la fracture nationale (créée par Netanyahu), de la refonte de notre système gouvernemental, de notre système judiciaire et de nos médias, et de l'arrêt ou du retard de mesures historiques sans précédent dans les domaines diplomatique et sécuritaire, qui ne seraient menacées que parce que le défendeur doit se présenter au tribunal trois fois par semaine (en théorie, rien qu'en théorie)..."Le document n'est pas une demande de grâce, mais un discours destiné à sa base électorale. Ces affirmations sont ridicules. Si le procès suit son cours, Netanyahu n'aurait ni le temps ni l'énergie de faire la paix avec l'ensemble du monde musulman tout en continuant à frapper l'Iran. Il y a encore peu, Israël combattait sur sept fronts et, selon lui, sous sa direction, il aurait obtenu des succès prodigieux, aux dimensions bibliques. En réalité, ce n'est pas le pays qui s'effondre, mais l'accusé. Dans une vidéo publiée dimanche, il a semblé désespéré et terrifié. Son air confiant et son épais maquillage dissimulent un homme qui fuit son verdict. Lui et ses avocats savent que le département des grâces du ministère de la Justice ou le conseiller juridique du président n'accepteront jamais de signer une telle ignominie. Mais en fin de compte, c'est la décision du président, et Herzog sait pertinemment à quoi s'attendre. Il est victime d'extorsion. S'il rejette la demande de grâce, les portes de l'enfer s'ouvriront sur lui. Mais s'il l'accepte, il trahira la confiance de l'opinion publique. Il violerait également la loi sur les grâces et la décision connexe de la Cour suprême. Il restera dans l'histoire comme le président le plus corrompu d'Israël, allié au Premier ministre le plus nuisible, le plus dangereux et le plus immoral du pays.
"C'est l'ultime échappatoire pour Netanyahu. Reconnaître sa culpabilité n'est pas une option... Un accord avec le procureur non plus, et une condamnation pour manquement moral signifierait une exclusion de la vie publique pour les sept prochaines années. Les élections approchent, la méprisable loi sur « l'insoumission à l'armée » plane sur le gouvernement, et Netanyahu ne retient qu'une seule chose : il ne peut entamer la campagne électorale sans que son problème juridique soit résolu et que son procès soit derrière lui.
"La grâce que Netanyahu cherche à obtenir est sans précédent dans le monde. Accorder une grâce sans répondre aux conditions requises porterait un coup fatal à l'accusation, aux tribunaux et à l'État de droit dans son ensemble. Cela confirmerait l'affirmation selon laquelle un « État profond » corrompu dirige les affaires, décide qui poursuivre et qui épargner pour des raisons politiques, et se venge de quiconque ne se plie pas à sa volonté. Un tel scénario signifierait la fin du système juridique. Par conséquent, Herzog n'accédera probablement pas à cette demande. Il est par nature extrêmement pointilleux et attaché au respect des procédures.
"Il tentera certainement de tenir des négociations tripartites avec les avocats de Netanyahu et le procureur général pour modifier les conditions. Il tentera de ramener Netanyahu autant que possible à la raison, pour que la demande de grâce soit envisageable. Mais il est très improbable qu'il y parvienne... La réforme judiciaire aura été lancée depuis exactement trois ans dans un mois. Elle s'est imposée comme une vengeance contre l'inculpation du « roi ». Ce désir de vengeance, de destruction et de destruction du système juridique et démocratique jusque dans ses fondamentaux n'a jamais faibli. Bien au contraire. Cette demande de grâce en est la preuve".
Traduit par Spirit of Free Speech