
© Compte X @Europalestine1
Des opposants à la participation d'Israël à l'Eurovision
L'Union européenne de radio-télévision (UER) a décidé, à une large majorité, de permettre à Israël de participer à l'édition 2026 du concours de l'Eurovision. Critiquée pour l'instrumentalisation politique et la situation à Gaza, cette autorisation provoque le boycott de plusieurs pays.
La décision de l'Union européenne de radio-télévision (UER) d'autoriser la participation d'Israël à l'Eurovision à Vienne, a été prise sans vote formel lors de son assemblée générale à Genève, malgré des mois de polémiques liées à la guerre à Gaza et aux accusations d'utilisation politique du concours par l'État hébreu.
Face à cette annonce, quatre pays ont rapidement déclaré leur boycott pour 2026. L'Espagne, les Pays-Bas, l'Irlande et la Slovénie ont annoncé qu'ils ne participeraient pas.
L'Espagne, membre du « Big Five » finançant l'événement, justifie sa position par la voix d'Alfonso Morales, secrétaire général de RTVE : « La situation à Gaza, malgré le cessez-le-feu et l'approbation du processus de paix, ainsi que l'utilisation du concours à des fins politiques par Israël, rendent de plus en plus difficile le maintien de l'Eurovision en tant qu'événement culturel neutre. »
🇪🇸🎙️ DECLARACIONES DEL SECRETARIO GENERAL DE RTVEAlfonso Morales
🗣️La dirección de la UER y de Eurovisión está causando una de las mayores tensiones internas en la historia de la organización.
🗣️Debería haberse abordado a un nivel ejecutivo y no trasladando el conflicto a la... pic.twitter.com/xjljUi1KcM- El Vasko (@Elvasko) December 4, 2025
Le diffuseur irlandais RTÉ dénonce les « pertes humaines effroyables à Gaza », tandis que le néerlandais Avrotros évoque une incompatibilité avec ses valeurs. La Slovénie suit le mouvement, et l'Islande pourrait annoncer son retrait la semaine prochaine.
Ces boycotts s'inscrivent dans un contexte de controverses récurrentes. En 2025, la chanteuse israélienne Yuval Raphael, survivante de l'attaque du 7 octobre 2023, a terminé deuxième grâce au vote massif du public mondial, malgré un faible score des jurys. En 2024, Eden Golan avait bondi à la cinquième place de la même manière. Israël est accusé d'ingérences et de campagnes promotionnelles disproportionnées, potentiellement soutenues par le gouvernement.
Pour répondre aux critiques, l'UER a approuvé de nouvelles règles : limitation des votes par mode de paiement de 20 à 10 et renforcement des mesures contre les fraudes coordonnées. Delphine Ernotte Cunci, présidente de l'UER et de France Télévisions, empêtrée dans des affaires de détournement de fonds publics, invoque un engagement à préserver la « transparence et la confiance » dans cet événement musical mondial.
Du côté israélien, le président Isaac Herzog salue la décision, affirmant que son pays « mérite d'être représenté sur toutes les scènes du monde ». La ministre des Affaires étrangères Anna Ben-Ezra s'est félicitée sur X de cette annonce.
It's official: Israel 🇮🇱will participate in #Eurovision 2026. ✨✨✨It's astonishing that some countries would boycott Eurovision just because their public dared to give another participating country the maximum 12 points. That's... one way to handle it.
- Anna Ben-Ezra 🎗️ (@AnnaBenezra) December 4, 2025
En France, le ministre Jean-Noël Barrot, fidèle soutien de l'État hébreu, oppose un refus catégorique au boycott : « Jamais la France ne s'engagera dans la voie du boycott d'un peuple, de ses artistes ou de ses intellectuels », a-t-il posté sur le réseau social, regrettant les choix d'autres diffuseurs européens et appelant à cultiver la paix par la culture.
Devenu le lieu de règlements de compte géopolitique, avec des exclusions à géométrie variable - la Russie étant par exemple interdite de concours -, l'Eurovision pourrait poursuivre son déclin à la faveur des défections de nouveaux pays. Une alternative à ce concours musical existe déjà avec l'Intervision, lancée en septembre à Moscou.