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Siège du Fonds monétaire international
Le dialogue se poursuit entre le FMI et le gouvernement sénégalais sur la dette du pays et sur un nouveau programme de prêt qui risque encore de tarder, sur fond d'enquête menée par le Fonds sur la dette «cachée» découverte l'an dernier. Cette affaire alimente le débat entre députés et gouvernement à l'Assemblée nationale.
Malgré des « progrès significatifs », le gouvernement sénégalais devra encore patienter avant de conclure un nouvel accord de financement avec le Fonds monétaire international (FMI). La dette du Sénégal avait bondi à 132 % du PIB fin 2024, après la découverte de plusieurs milliards de dollars empruntés par l'ancien gouvernement sans avoir été déclarés.
Julie Kozack, directrice de la communication du FMI, a indiqué que les discussions avançaient, tout en soulignant que les autorités sénégalaises devaient décider elles-mêmes d'une éventuelle restructuration. Elle a confirmé qu'une enquête interne était en cours pour comprendre comment cette dette avait pu passer inaperçue alors que le pays bénéficiait d'un programme de 1,8 milliard de dollars, gelé l'an dernier.
Le Fonds prévoit par ailleurs de revoir ses « cadres d'intégrité des données » et d'améliorer la formation de son personnel, afin de renforcer ses processus d'examen interne et d'améliorer la détection d'anomalies.
Débat entre gouvernement et opposition sur la question budgétaire
À l'Assemblée nationale, le débat s'intensifie au moment de l'examen du budget 2026, non sans polémique suscitée par les parlementaires de l'opposition et de l'ancien régime, qui fustigent la posture du gouvernement sur la question de la dette du pays.
L'ancienne ministre sous la présidence d'Abdou Diouf et actuelle présidente du groupe parlementaire Takku Wallu Sénégal, Aissata Tall Sall, réclame des explications détaillées sur la nature de la dette non déclarée. « On ne peut pas cacher la dette, surtout la dette bancaire », a insisté la députée, accusant le gouvernement de dissimuler certains documents.
Le ministre des Finances, Cheikh Diba, juge pour sa part que « le débat sur les chiffres est derrière nous » et appelle à finaliser rapidement un accord avec le FMI. En attendant, assure-t-il, le Sénégal travaille à mobiliser des financements internes.