10/12/2025 francais.rt.com  2min #298570

Radars « intelligents » : modernisation nécessaire ou dérive sécuritaire coûteuse ?

© Getty Images

Panneau annonçant un radar routier en France. [Image d'illustration]

Les nouveaux radars dotés d'IA détecteront trois infractions supplémentaires dès 2026, avec sanctions cumulables. Le dispositif, coûteux et potentiellement intrusif, soulève des inquiétudes sur la surveillance et la fiabilité des algorithmes. Le plan de modernisation prévoit 46 millions d'euros et une montée à 4 160 radars d'ici 2030.

À partir de 2026, les radars nouvelle génération s'apprêtent à franchir un cap technologique qui ne manque pas de susciter interrogations et réserves. Dotés de vidéo haute résolution et d'intelligence artificielle, ils pourront détecter trois infractions supplémentaires : l'absence de ceinture, l'usage du téléphone au volant et le non-respect des distances de sécurité.

Officiellement, il s'agit d'améliorer la sécurité routière. Mais la capacité de ces dispositifs à analyser simultanément plusieurs comportements soulève déjà des craintes quant à la surveillance accrue de l'espace public et à la multiplication automatique des sanctions.

Vers une société de contrôle

Un automobiliste pourra désormais écoper de 135 euros et perdre 3 points par infraction détectée : ceinture non attachée, téléphone en main ou distance insuffisante. Les sanctions se cumulent et peuvent atteindre 8 points d'un coup, un niveau de pénalité qui, selon certains observateurs, risque de fragiliser davantage des conducteurs déjà confrontés à un système perçu comme punitif plutôt qu'éducatif.

Cette extension du champ de contrôle pose aussi la question de la fiabilité des algorithmes, dont les erreurs éventuelles pourraient entraîner des contestations difficiles à régler pour l'usager.

Le déploiement de ces radars s'étalera de 2026 à 2030 dans le cadre d'un vaste plan de modernisation : 46 millions d'euros investis, un parc qui passera de 4 000 à 4 160 appareils, et des budgets dédiés à la réparation des radars vandalisés. Si l'État défend un investissement « indispensable » pour réduire la mortalité routière, d'autres y voient une fuite en avant technologique, sans réelle réflexion sur la prévention ou l'éducation des conducteurs.

Cette montée en puissance des radars « intelligents » ouvre ainsi un débat plus large : jusqu'où faut-il aller dans l'automatisation et la surveillance pour garantir la sécurité ?

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