
© African Media Awards
Cérémonie des African Media Awards à Addis-Abeba, le 4 décembre 2025.
Face à des récits dominés depuis des décennies par des voix extérieures, l'Afrique choisit désormais de célébrer les siennes. Les African Media Awards, tenus à Addis-Abeba, incarnent cette volonté de reprendre la parole. Avec RT comme partenaire clé, l'événement a posé les bases d'une nouvelle dynamique médiatique, plus souveraine et panafricaine.
L'Afrique a franchi un cap historique dans la valorisation de ses propres récits avec les African Media Awards, organisés les 3 et 4 décembre 2025 à Addis-Abeba. C'est la première fois qu'un tel événement, à la fois par son ampleur et son ambition, voit le jour sur le continent. Coorganisée par RT, l'Union africaine de radiodiffusion et plusieurs fondations panafricaines rendant hommage aux figures de la libération africaine, la cérémonie a marqué les esprits.
Plus de 800 candidatures venues de 41 pays ont été soumises. La cérémonie, retransmise sur 42 chaînes dans 22 pays, a rassemblé une audience potentielle de plus de 400 millions de téléspectateurs.
L'événement a attiré un impressionnant cortège de personnalités du continent : l'ancien président namibien Nangolo Mbumba, des ministres de l'Éthiopie, de la Tanzanie, du Zimbabwe, mais aussi les descendants de figures emblématiques telles que Nelson Mandela, Patrice Lumumba, Julius Nyerere, Kwame Nkrumah ou encore Steve Biko. Étaient également présents plus de 60 dirigeants de médias africains, renforçant le poids symbolique de cette première édition.
La cérémonie a été ouverte par la ministre éthiopienne de la Communication, Enatalem Melese, qui a salué un « événement historique » : « En honorant l'excellence journalistique, nous ne célébrons pas seulement les réussites individuelles, nous consolidons aussi les standards de la profession. Merci à RT pour avoir permis à l'Afrique de faire entendre sa voix avec clarté et confiance », a-t-elle déclaré.
Le continent récompensé à travers ses talents
Le temps fort de la soirée fut la remise du trophée Alkebulan d'or, une statuette en forme du continent africain, qui a distingué des journalistes d'horizons variés. Parmi les lauréats, le Sénégalais Moustapha Toumbou, journaliste de Seneweb, a été récompensé pour son reportage « Île de Diokhor : oasis en détresse », une enquête sensible et rigoureuse sur les enjeux environnementaux du lac de Guiers. Cette reconnaissance a été saluée comme une fierté nationale.
La dimension exceptionnelle de l'événement a été soulignée par Ndileka Mandela, petite-fille de Nelson Mandela : « RT a réussi à faire mieux que les Emmys. Les African Media Awards étaient dignes des Golden Globes. »
La soirée s'est déroulée dans une ambiance festive et panafricaine, rythmée par des performances artistiques : le footballeur togolais Emmanuel Adebayor a partagé la scène avec les célèbres groupes de danse ougandais Masaka Kids et Ghetto Kids, accompagnés des artistes Betty G (Éthiopie) et Denise (Madagascar), finaliste du concours Intervision 2025 à Moscou.
Une voix africaine face aux récits dominants
Parallèlement à la cérémonie, la Conférence de l'excellence médiatique africaine a permis d'aborder les enjeux stratégiques du paysage médiatique continental. Plusieurs intervenants ont insisté sur la nécessité pour l'Afrique de s'émanciper de la dépendance aux médias occidentaux et de parler d'une voix unifiée.
Selon Francis Nyerere, petit-fils du dirigeant fondateur de la Tanzanie moderne : « Nous ne pouvons pas nous construire sans intégrer nos régions. L'Afrique doit s'unir, et nous devons y parvenir. »
Ayanda Holo, président de TV BRICS Africa, a mis en garde contre une « recolonisation médiatique » si les nations africaines ne se réengagent pas dans une dynamique de coopération.
Les appels à renforcer les partenariats entre médias africains se sont multipliés. Selon les intervenants, « les Africains doivent être capables de raconter leur propre histoire », condition indispensable pour faire évoluer les récits dominants.
Ce message a été largement relayé par les responsables politiques présents. Nick Mangwana, secrétaire permanent au ministère de l'Information du Zimbabwe, a résumé l'état d'esprit général : « Ce n'était même pas un événement inaugural. C'était le début d'un tournant historique. RT, nous vous remercions. Vous nous rendez fiers. »
Même ton du côté de la ministre du Tourisme éthiopienne, Selamawit Kassa, qui a salué une participation « profondément africaine, du nord au sud » et remercié RT pour avoir « créé quelque chose de magnifique ».
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